Je crains que la plaisanterie que
constitue mon titre ne passe inaperçue bien que, loin de vouloir
menacer qui que ce soit de la violence de ma colère, je ne veuille
parler que du mode de chauffage que je viens d'adopter.
Ma maison corrézienne étant chauffée
à l'électricité, le KW s'apprêtant allègrement à atteindre
puis à dépasser le prix de 0,15 centimes et avril s'acharnant à
nous déconseiller de nous découvrir ne serait-ce que d'un fil, ce
mode de chauffage, à raison d'entre 40 et 50 KW par jour quand le
temps est frais, tendait à devenir dispendieux.
Restait l'alternative du bois, vu que
j'avais équipé la maison d'un magnifique insert réputé capable
d'en chauffer l'intégralité. Seulement, le chauffage au bois ne va
pas sans contraintes et inconvénients. Le bois que l'on rentre
cochonne la pièce, on est soumis à la corvée salissante du
nettoyage des cendres, il faut alimenter le feu en veillant à ce
qu'il évite à la fois de s'éteindre ou de porter la température à
des niveaux trop hauts, penser à se faire livrer du bois, le scier à la dimension du foyer,le ranger
correctement et rallumer le feu au matin. Aussi fut-ce à reculons
que je me dirigeai vers cette solution (bel alexandrin qui en plus
rime avec le mot qui le précède). Pourtant je finis par m'y
résoudre, par avarice ou par raison.
Je me rendis donc, comme me l'avait
conseillé un paysan voisin, chez le fabricant de merrains et autres
fournitures pour les tonneaux qui exerce son industrie dans le
village et y fit pour une somme modique l'emplette de deux fagots de chutes qui me furent
immédiatement livrés :
Fagot |
Restait à scier ce bois
d'environ un mètre de long en deux afin qu'il pût entrer dans
l'insert. Ce fut, en quelques heures , grâce à ma tronçonneuse
(merci encore Nicole!) une affaire rondement menée. Et les morceaux de bois
formèrent un tas sur la terrasse :
Restait à en faire un tas
correct, de façon à pouvoir mettre le bois dans un endroit où il
gênerait moins et aussi à pouvoir le protéger de la pluie afin
qu'il continue de sécher. La tâche fut un peu longue mais j'obtins
le résultat suivant :
Tas de bois en attente de bâchage |
Je pouvais donc expérimenter
mon nouveau chauffage afin de voir à la fois son efficacité et sa
rentabilité. J'allumai mon insert et pus constater que le bois
produisait une belle et réchauffante flamme :
L'expérience se poursuit
depuis maintenant cinq jours et s'avère concluante et cela à deux
niveaux. D'abord, selon mes calculs, cela me permettrait de diviser
mes dépenses de chauffage par (au moins) deux. Ensuite, le foyer
dégageant une puissance supérieure à celle des radiateurs, la
température de la pièce principale atteint sans problèmes trois
degrés de plus, m'évitant ainsi d'avoir froid aux pieds. Ça vaut
bien les inconvénient, non ?
Vous connaissant comme vous êtes connu ici, Oncle Jacques, à lire votre titre, croyez-moi, personne n'aura douté que vous alliez nous parler de bois de chauffage, et cela, croyez-le bien, pour notre plus grand plaisir.
RépondreSupprimerUne petite réflexion cependant : un alexandrin à treize ou même quatorze pieds - suivant comment on compte les pieds - cela ne fait-il pas un peu désordre, ou bien ?
que-je-me-di-ri-geai-vers-cet-te-so-lu-tion
Supprimer1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Sauf à faire la dièrèse (so-lu-ti-on, il n'a a que 12 pieds !
Ainsi vous décidez que votre vers commence en plein milieu d'une phrase là où vous décidez de le commencer ? C'est original !
SupprimerBen oui, il s'agit de ce qu'on appelle un enjambement ! Molière le pratiquait, ce n'est pas une nouveauté !
SupprimerFrançois Villon l'avait pratiqué avant lui…
Supprimer@ Didier : Merci de votre renfort !
Supprimer@ Mildred : J'accepterai vos excuses.
Quand on veut jouer les professeurs, Didier, on donne un exemple pour que l'élève comprenne.
SupprimerEt puis d'abord, qu'est-ce que vous foutez là au lieu de nous écrire un autre billet, alors que votre cuistresse nous sort littéralement par les yeux ?
Pas que Villon avant Molière...
SupprimerAvant Villon ?
SupprimerC'est surtout en prévision des Saints de glace, s'ils ne sont pas torrides comme ça arrive parfois.
RépondreSupprimerVous ne comprenez rien à l'intérêt du chauffage au bois.
RépondreSupprimerIl faut le débiter à la hache et/ou à la scie à main, après ça vous avez beaucoup moins besoin de chauffer.
Exact. Sans compter que si on le scie à l'intérieur de la maison, ça donne l'occasion de faire un grand ménage durant lequel on n'a pas froid non plus.
Supprimerbonjour, mais surtout à température égale, je trouve que l'on a plus chaud quand on chauffe au bois. Je ne sais pas pourquoi..
RépondreSupprimerAnne
C'est peut-être juste une impression, à moins que ce ne soit dû au rayonnement.
SupprimerCe bois de délignage est très répandu, oui mais… Il n’est pas bien sec et risque d’encrasser votre cheminée (goudronner) et la pousser ainsi à prendre feu… Pis c’est beaucoup d’écorce et d’aubier...
RépondreSupprimerIl brûle sans problème et sans faire de fumée quand le feu est bien démarré. J'ai cherché sur le Net, personne n'y signale ce problème de goudron (ou bistre). N'importe comment, je ramone assez fréquemment. Pour le feu, on verra mais il semble que beaucoup dans le village s'approvisionnent chez ce fournisseur.
SupprimerJe vous vois enchanté de vos Merrains.
RépondreSupprimerJeu de mots Merains-Merlin/enchanté-enchanteur ? Quoi qu'il en soit,même si ce ne sont que des déchets de merrains, j'en suis enchanté et le resterai jusqu'à l'incendie.
Supprimer"Aussi fut-ce à reculons que je me dirigeai vers cette solution (bel alexandrin qui en plus rime avec le mot qui le précède)".
RépondreSupprimerPeut-être l'effet de la canicule voltaïque associée à l'absence de bière Fischer, mais je n'arrive pas à comprendre de quel mot précedent il s'agit pour la rime ?
Et ne pas confondre François Villon avec François F...
En fait, l'alexandrin en question débute à "que je me dirigeais..." et rime avec "reculons". Pour le décompte des pieds, voir dans un des commentaires précédents.
RépondreSupprimerPour le reste, on ne saurait les confondre, vu que Villon n'a jamais été premier ministre.
A propos de "reculons": quand j'avance tu recules, comment veux tu que ...
RépondreSupprimerEt quant à Francois Villon (très apprécié par Georges Brassens), l'idée n'était pas de lui tailler un costard ou de l'habiller pour l'hivert (expression à ne pas confondre avec le billet vert ...) !
"Les sirènes du port d'Alexandrie" sont elles un alexandrin ?
RépondreSupprimerA ne pas confondre avec les six reines ...
Ces histoires de bois me plaisent bien : j'aime votre aptitude à parler du quotidien le plus simple et le plus modeste au milieu d'autres considérations. Cela me change du blog de Didier qui finit par me lasser avec ses piques contre les travaux universitaires (deux de suite ces derniers temps... c'est trop) et ses histoires de chien et de chat.
RépondreSupprimerJe vous trouve bien dur avec l'ami Didier ! Merci d'apprécier mes billets.
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