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jeudi 25 avril 2019

M. Marielle

Il serait de bon ton d'exprimer une douleur ravageuse de celles qui font qu'on tique à reprendre du rab de hachis parmentier ou d'aller faire un tour chez Noz des fois que...

Jean-Pierre Marielle est mort. On ne peut pas dire qu'il ait été fauché en pleine jeunesse ou victime de la mort subite du nourrisson. Il faut bien se rendre à l'évidence, à quatre-vingt sept ans décéder devient une des rares expériences qu'un humain puisse découvrir. C'est toujours triste, bien entendu, mais force est de reconnaître qu'avec le grand âge, face à une disparition, l'effet de surprise comme le sentiment d'injustice s'émoussent.

L'important, c'est ce qui reste et restera peut-être de lui. Je dis peut-être parce que si l'évolution de la société continuait à suivre le cours mortifère que certains veulent et souvent parviennent à lui imprimer, il ne restera plus de place pour beaucoup de ses films. Pour moi, sa truculence de grand baratineur, son élégance, sa capacité à prononcer sur un ton décalé des propos farfelus, sa capacité à incarner avec distinction des beaufs plus beaufs que les beaufs, et bien d'autres choses encore en faisait un GRAND parmi les grands. En tête de mon hit-parade : Les Galettes de Pont-Aven, L'Entourloupe, Calmos et j'en oublie.

Le premier de ces films cités je l'ai vu, revu et le reverrai avec un plaisir ineffable. Parmi les multiples raisons de cet engouement, deux scènes dominent. Celle où, soûl comme un cochon, il se lance dans une auto-parodie de son ex-métier de représentant en parapluies et celle où il interprète avec la délicieuse Jeanne Goupil l'inoubliable Kénavo de Théodore Botrel. Inoubliable au moins pour moi car il figurait en bonne place dans le répertoire de mes parents qui le chantaient en duo dès qu'un baptême, une communion, des fiançailles ou un mariage leur en fournissaient l'occasion (voir ici).

De M. Marielle je garderai le souvenir de grands moments de gaîté, moments qui pour moi sont les plus importants d'une vie.

52 commentaires:

  1. Rien à ajouter, vous l'avez si bien dit. Mais, une petite précision tout de même, dans "Les galettes de Pont-Aven", je retiens bien plus de choses que vous, ma mémoire serait-elle supérieure à la vôtre?

    Le Page.

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    1. Bien sûr qu'il,y en a d'autres : Lavanant en pute bigoudène, Piéplu en illuminé, Fresson en peintre paillard, etc. Je n'ai cité que mes deux préférées, c'est tout.

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    2. Ne le prenez pas mal, nos performances mémorielles ne sont pas en compétition!
      Je faisais simplement allusion, c'est mon côté égrillard, à ses contemplations croupières quasi hypnotiques.

      Le Page.

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    3. Étant de mœurs austères j'ai préféré ne pas mentionner certaines scènes susceptibles de heurter les honnêtes gens (Sans compter que sur fouslamoitoute.com, site consacré à l'architecture religieuse médiévale, certaines images sont plus nettes.).

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  2. Certes Jean-Pierre n'était pas un mariole !...

    Et fidèle à mon habitude, telle la manie de vieux garçon de Georges Brassens, je reviens sur l'un de vos biftons précédents, à savoir "Trouvailles" et le commentaire de Rupert :

    "Cette histoire de livres, de sous et de deniers est passionnante".

    Certes, mais par Bélénos et Toutatis, et nos sesterces alors ?...

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    1. Même dans la Bas-Berry plus personne en dit "Il a des sous" pour parler d'un homme riche.

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    2. Eh oui ! Entre la conquête de la Gaule et la réforme monétaire de Dioclétien, il s'est écoulé presque trois siècles. Et mis à part quelques survivances folkloriques (comptage en base 20 dans quatre-vingt...), notre héritage gaulois est tout petit par rapport à celui que nous ont laissé les Romains...

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    3. Oui, c'est vrai : je cause comme un vulgaire Aplusbegalix...

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    4. Errata : je voulais dire "il a des sesterces".

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  3. Cher Jacques !

    Et pour qui a connu le Sénégal, il y'a aussi "Coup de torchon" dans lequel il est comme souvent excellent, et avec Eddy Mitchell ...

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    1. Il s'agit encore d'un de mes films favoris mais Marielle, bien qu'il y incarne deux frères n'y tient (avec talent, certes) qu'un petit rôle.

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    2. Certes j'oubliais Guy Marchand parmi les bons acteurs de ce film et j'ai quelque peu confondu, grande chaleur voltaïque, oblige Jean-Pierre Marielle avec Philippe Noiret qui y tient le rôle principal ...

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    3. Un petit rôle, mais quel rôle (de maquereau) ! Et quelle prestance dans son costume blanc !

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    4. Cher Rupert, c'est quand il joue le rôle du frère du maquereau qui vient enquêter sur la disparition de ce dernier qu'il me paraît meilleur !

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  4. Tout le monde semble oublier qu'il a aussi tenu la vedette dans un film dont le titre était : Les Mois d'avril sont meurtriers.

    Il aurait dû se méfier…

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  5. Eh bien en ce qui me concerne, mon film du samedi soir sera Calmos. Je le regarderai en hommage à Clémentine Autain, Caroline De Haas et autres Chiennes de Garde.

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    1. Et quand Clémentine a des flatulences ne dit-on pas qu'Autain en emporte le vent ?..

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    2. Je dirais, quant à moi : la première moitié de Calmos. Ensuite, ça devient n'importe quoi.

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    3. Ce n'est pas faux, mais j'aime bien le n'importe quoi, surtout le samedi soir. Y'en a bien qui aiment les films de zombis...

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    4. J'ai moi-mêm,une grande tendance à préférer le n'importe quoi au drame.

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    5. Le n'importe quoi ne s'oppose pas au drame (en tout cas ici), mais à la bonne comédie : ce qu'est la première moitié du film, mais pas la seconde. Du reste, c'est une chose que j'ai constaté souvent, à l'époque assez lointaine où je ne manquais aucun film de Blier : tous ses débuts sont superbes, mais il est comme incapable de finir un film.

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    6. Je parlais en général, cher Didier. Je crains d'avoir dépassé l'âge où l'on apprécie le drame. Ma vieillesse est un naufrage joyeux !

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  6. Je sens que je vais être bien seulette à considérer "Tous les matins du monde" comme un véritable chef d'œuvre !

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    1. Je vous rejoindrais volontiers mais, n'ayant pas vu le film, serait-ce bien honnête ?

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    2. Disons que c'est un film qui manque de fesses, de débardeur à la Marcel, de papiers peints à fleur des années 70 et de saucisson-coup de rouge par rapport au reste. En passant, ne pas oublier Comme la lune; un chef-d'œuvre.

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    3. J'ai lu le synopsis et je dois dire que je tends à suivre Rupert.

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    4. Mildred : c'était un film "pour Césars". Pas nul, bien entendu, mais enfin, terriblement académique et compassé.

      Rupert : « Disons que c'est un film qui manque de fesses, » On y aperçoit tout de même la foufoune de Mlle Brochet, agréablement luxuriante qui plus est.

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    5. Sinon, je partage la tendresse du taulier pour la délicieuse Jeanne Goupil…

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    6. Rhalala, une fois de plus nous sommes d'accord ! Moi qui ai l'esprit de contradiction, je vais finir par m'inquiéter !

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    7. @ Didier : Si c'était un film à Césars, la manœuvre a réussi ! Le synopsis ne m'a pas beaucoup convaincu. Je le vois comme un film devant lequel s'endormir. Très mignonne Mme Goupil (qui se trouvait être l'épouse du réalisateur (petit verni !).

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    8. Je dois m'avouer vaincue ! Là où "la foufoune de Mlle Brochet" ne m'a pas laissé le moindre souvenir, je n'aurais eu qu'à aligner Jordi Savall, sa viole de gambe et la musique baroque française qui faisaient leur entrée au cinéma, c'est évidemment très peu et pour tout dire "terriblement académique et compassé" !

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    9. Votre drame, c'est que vous n'arrivez pas à vous concentrer sur l'essentiel…

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  7. Je n'ai pas du tout aimé les fameuses Galettes. Mais "Cours après moi que je t'attrape" et "Le diable par la queue" m'ont bien fait rire. Et dans "Uranus", il est très bon.

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    1. Il, y a tant à aimer qu'aimer tout est impossible !

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    2. "Tout est bon chez lui y'a rien à jeter
      Sur l'île déserte il faut tout emporter ..."
      (Merci Georges !)

      Cher hôte (toi d'là qu'j'y mette) j'ai beaucoup apprécié votre "sa capacité à incarner avec distinction des beaufs plus beaufs que les beaufs".

      Et si l'on pense à ses gains cumulés et son talent comparés à ceux des Christian Clavier et Jean Réno ...

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  8. Oui, encore un qui s'en va. Celui-là il en restera ses films, en espérant, comme vous le dites, que les ayatollah de la bien-pensance ne les foutent pas directement à la poubelle.
    Amitiés.

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    1. Espérons-le. Quoique, d'un autre côté, si le lavage de cerveaux continue, qui serait en position de les apprécier ?

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  9. J espère que la où il est quelqu’un lui a apporté son petit pot d eau chaude ... (Référence plus contemporaine au film Les acteurs de Blier)

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    1. Désolé, mais je ne comprends pas l'allusion. En matière de films comme de livres, ma mémoire n'est même pas un gruyère mais un trou noir. Je l'ai pourtant vu au cinéma ce film. Je me demande même si ce n'était pas avec toi.

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    2. Dans le film Les Acteurs (où tous jouent leur propre rôles, mais de manière loufoque), Marielle, dans un bistrot, ne cesse de réclamer "un petit pot d'eau chaude" (pour son thé), et personne ne tient compte de sa demande, comme s'il était brusquement devenu invisible, inaudible, inexistant.

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    3. Merci de cette précision, Didier. Ce film que j'avais vu en compagnie d'Anna (ma fille)ne m'a laissé que deux souvenirs : Depardieu avec la tête encastrée dans une paroi d'Abribus et Ariti(si je me souviens bien) à qui on demande s'il est bien avec Brialy qui répond que oui mais qu'il aurait préféré une femme.

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    4. C'est bien Arditi en effet. Il y a aussi Sami Frey, en cul-de-jatte dans une chaise roulante, agité de divers mouvements convulsifs, le "flegmatique" Jacques François qui se met à débiter toutes les insanités de la terre, Belmondo en semi-débile qui ne sait rien faire d'autre que se marrer, et bien d'autres encore (Claude Rich, Jacques Villeret, Delon, Claude Brasseur…) Et, perdue au milieu de tous ces hommes : Balasko.

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    5. Je remercie Didier Goux pour ses précisions concernant "un petit pot d'eau chaude (pour son thé)", car - voulant me montrer capable, moi aussi de me "concentrer sur l'essentiel" - je m'étais figuré que le petit pot d'eau chaude devait servir à "laver son Jésus" comme dans Les Galettes… que j'ai vu hier au soir !
      Je me demande de plus en plus sérieusement si je vais pouvoir continuer longtemps à vivre ainsi, toujours à côté de la plaque ?

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  10. Réponses
    1. Ma mémoire n'est donc pas aussi mauvaise qu'il m'arrive de penser : elle n'est que sélective.

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  11. Un doute m'habite quant à la juxtaposition de "Le diable par la queue" et d' "Uranus" ...

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    1. Dysfonctionnement informatique :
      c'était en réponse au commentaire d'Athéna ..

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  12. Avec orchestre comme pour celui du Titanic contrairement à celui du PCF selon Michel Colluci ?...

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    1. C'était en réponse à la vôtre à Didier Goux et votre "naufrage joyeux" ...

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  13. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  14. Parce que vous êtes un homme sérieux, amateur de belles choses.

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