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mercredi 30 janvier 2013

Pour en finir avec le mariage (civil) !



Traditionnellement, du moins si tant est qu’on puisse appeler tradition une coutume multiséculaire, le mariage était l’union d’un homme et d’une femme afin de fonder une famille et de perpétuer l’espèce dans un cadre stable. Il était censé être indissoluble et, mis à part quelques exceptions, seule la mort d’un des conjoints pouvait y mettre fin. Il s’agissait d’unir un homme et une femme compatibles selon des critères sociaux, culturels, économiques.  Un mariage ne répondant pas à ces exigences était une mésalliance.

Une donnée relativement nouvelle est venue mettre la pagaille dans ce contrat raisonnable : il a nom AMOUR. Découvrons-nous, Messieurs-Dames devant cet « enfant de bohême [qui] n’a JAMAIS (c’est moi qui insiste) connu de lois » pas plus qu’il n’a de frontière. Il rend également aveugle comme chacun sait. Qu’on  le trouve dans le pré, dans la cave d’une cité, sur Internet ou au boulot, il est devenu l’ingrédient majeur de toute union. Ce qui n’empêche aucunement les traditions de jouer. Le mariage de convenance a la vie dure : on continue généralement de s’épouser entre gens compatibles socialement, culturellement et économiquement mais à cela s’ajoute et prédomine (idéalement) l’impérieuse nécessité de ressentir pour l’être compatible un amour total et inconditionnel.

Or, l’enfant de bohème a tendance à être nomade. Son ignorance de la loi nuit à sa fiabilité. Ignorant les frontières, il pousse à s’unir des personnes dont le substrat culturel rend la vie commune difficile.Dans certains cas, la cécité est passagère et quand les yeux se décillent… L’amour, tout versificateur  sérieux vous le dira ne rime pas avec toujours (il y a un S de trop). En faisant de cet élément versatile, fugace, basé sur l’illusion le ciment d’une union, on fait comme le bâtisseur fou qui penserait que le seul sable suffit à la solidité de ses parpaings.

Ajoutez à cela que la société contemporaine rend les êtres à la fois plus mobiles et moins dépendants que les  paysans  d’hier attachés à leur lopin, continuateurs d’une lignée pour qui désunion eût rimé avec catastrophe (rime misérable !).

Si on charge l’AMOUR (découvrez-vous devant notre maître), d’assurer un quelconque lien durable entre des personnes capables individuellement de subsister matériellement et socialement on court à l’échec. Il faudrait, pour que l’union tienne, que viennent s’ajouter ou se substituer au feu des premiers enthousiasmes, un agrément de la compagnie, des goûts communs,  une estime réciproque, des responsabilités partagées (notamment envers les enfants nés de l’union), une solidarité, une assistance mutuelle et des milliers d’autres petites choses.  Le peu de succès que connaissent dans une société « moderne » les notions que je viens d’évoquer explique que souvent mariage rime avec naufrage et que de ce fait l’institution a un sacré coup dans l’aile.

Le succès du PACS est en lui-même la preuve de l’obsolescence du mariage. Comment sinon expliquer que ceux qui le contractent soient dans leur immense majorité des hétéros que rien n’empêche de convoler en justes noces devant Monsieur (ou Madame) le Maire et de voir ainsi leur union reconnue par la société ?  S’en foutraient-ils comme de l’an quarante ? Renâcleraient-ils devant le peu de contraintes qu'impose encore une union plus formelle ? En 2010, le nombre de PACS s’élevait à 200 000 tandis que celui des mariages, toujours en chute était de 250 000. Si la chute continue, verra-t-on bientôt ces derniers être dépassés par leur concurrent ?

Le mariage pour tous est un combat d’arrière garde : il s’agit d’offrir aux homosexuels ce qu’un nombre de plus en plus élevé d’ayant droits refuse. Au nom de quoi ? De la reconnaissance sociale ? Tu parles, Charles ! Comme si un passage devant un homme (ou une femme) écharpé de tricolore pouvait changer la perception de quiconque sur une union quelconque ! De l’AMOUR ? Ne l’ont-ils pas déjà et est-ce bien sérieux ? Au nom de la sécurité ? Quand un mariage sur deux finit par le divorce, celle-ci est très relative. Au nom de la protection des enfants qu’ils ont déjà ? Au nom des enfants qu’on leur permettrait également d’adopter ?  Cette protection, dans un monde si mouvant serait  bien illusoire !

On peut très bien changer les lois sur l’adoption, la procréation assistée et tout ce qu’on voudra sans incorporer celles-ci au mariage. Sans compter qu’en conférant aux seuls mariés des droits déniés à ceux qui ne le sont pas on ne fait que perpétuer les inégalités, chose qu’un bon républicain ne saurait accepter.

J’en suis à me demander si la solution ne serait pas l’abolition pure et simple du mariage civil et son remplacement par un contrat d’union dont les modalités seraient à définir par la loi au mieux des intérêts des parties contractantes. Il pourrait se signer devant un magistrat à moins qu’un notaire ne suffise…

Le mariage pourrait continuer d’exister indépendamment, sous l’égide des cultes ou des institutions que les mariés choisiraient,  sans que ce mariage n’ait, comme c’est déjà le cas pour le mariage religieux, de valeur légale. Il unirait symboliquement ou devant Dieu ceux qui le souhaitent et qui répondent aux critères exigés par le culte ou l’institution qui y procéderaient.

Bien sûr, ce serait frustrant pour la République qui se verrait dépossédée de la seule cérémonie dont elle dispose (avec le baptême civil qui n’a jamais beaucoup marché) pour singer les cultes.

17 commentaires:

  1. Supprimer le mariage civil ?
    Tiens, c'est ce que dit Jegoun aussi.

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    1. Je trouve simplement que vu que l'on fait tout (et le reste) pour détruire le mariage civil, il n'a plus de raison d'être. Faisons un contrat d'union et laissons le mariage aux religions...

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    2. [...] laissons le mariage aux religions. Toutafé.

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    1. Hey, Blandine, n'êtes-vous pas déjà épouse ? Je pose une question qui ne me regarde nullement, je crois cependant que vous avez témoigné de l'existence d'un mari, ici ou là ; or je ne crois pas que la polygamie soit encore intégrée au mariage pourtousse.

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    2. Je suis fiancée, mais j'ai la fâcheuse lubie de vouloir épouser tout le monde : hommes, femmes, poulets en caoutchouc... C'est grave ?

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    3. Réfléchissez quand même, Blandine, nous nous connaissons à peine !
      Ne craignez-vous pas que nos fiancé(e)s respectifs en prennent ombrage ?
      Ayant déjà été marié deux fois et ma première épouse n'étant pas décédée, tout mariage religieux serait de plus impossible.
      Pour toutes ces raisons je pense que vous feriez mieux d'épouser un poulet en caoutchouc !

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  3. Supprimer le mariage complètement pour ne plus faire de jaloux ne suffira pas, il faudra aussi s'occuper de la France, des occidentaux en général et des blancs en particulier.
    Charles Robert.

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    1. J'avoue ne pas bien saisir où vous voulez en venir.

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    2. Vous proposez un PACS amélioré qui passerait comme une lettre à la poste pour peu que les droits de l'enfant ne passent pas après le droit d'avoir un enfant, pour satisfaire des gens dont la motivation la moins tordue, est de casser l'institution pour laquelle ils se sentent exclus.
      Et ça m'a fait pensé au gars qui croit qu'il s'est fait agresser parce qu'il n'avait pas de cigarettes. J'ai réagi sous le coup de l'émotion, avec un manque flagrant de légèreté, j'en conviens.
      Charles Robert.

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  4. Supprimons tout ce qui gêne les minorités qui ont voté pour Culbuto et encore il y aura toujours des empêcheurs de tourner en rond qui demanderont d'autres suppressions.

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    1. Ce n'est pas pour leur faire plaisir que je propose cette abolition !

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  5. Alors vous, vraiment, comme vous êtes! Alors que lesbiennes et pédérastes vont désormais y avoir accès, vous prétendez supprimer le mariage civil!
    Apprenez, Monsieur, que dans une république bien républicaine dirigée par des socialistes on ne renonce jamais à une connerie. Et plus elle est grosse, la connerie, plus c'est vrai. M'enfin!
    Amitiés.

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    1. "dans une république bien républicaine dirigée par des socialistes on ne renonce jamais à une connerie. Et plus elle est grosse, la connerie, plus c'est vrai. M'enfin!"

      Vous parlez d'or. Je le sais bien, hélas !

      Quoi qu'ils aient reculé sur l'enseignement privé... Mais là la connerie était non seulement ÉNORME mais extrêmement couteuse...

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  6. Beaucoup de vrai dans ce que vous dites, mais il me semble qu'on pourrait aussi imaginer une sortie "par le haut" avec la création d'une espèce de sur-mariage.
    Faudrait que j'écrive là-dessus, tiens.

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  7. De "sur-mariage" ? Ca comprendrait quoi ?

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  8. L'Eglise elle aussi pourrait ne décider de marier les gens qu'après 50 ans de vie commune, ou à l'article de la mort d'un des deux époux.
    Cela aurait pour avantage de rendre caducs tous ces péchés globalement appelés "coups de canif dans le contrat", puisqu'il n'y aurait plus de contrat que lorsque les hormones responsables de tous ces "coups", auraient été asséchées chez les partenaires enfin prêts à devenir des époux devant Dieu.

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