Me voici à trente pages de la fin. Il est temps d’en
tirer les leçons ultimes.
En fait, écrire un chef-d’œuvre de la littérature
mondiale est plus simple qu’il n’y paraît :
· Prenez une palanquée de princes,
comtesses, comtes et princesses
· Affublez-les de noms à coucher
dehors avec un billet de logement afin que s’établisse une heureuse confusion
· Prêtez-leurs des amours, des soucis
et des caractères changeants
· Relatez quelques scènes de la vie
mondaine à Saint-Pétersbourg et à Moscou
· Ajoutez-y quelques autres de la vie aristocratique campagnarde
· Narrez quelques batailles célèbres
auxquelles vous aurez soin de faire participer certains de vos comtes et
princes ainsi que des personnages réels comme Napoléon, le Tsar Alexandre ,
Koutouzov et d’autres de moindre importance
· Concoctez de longs et fumeux exposés
sur ce qui fait l’histoire ou ce qui décide des batailles
· Mélangez le tout
Si vous avez bien suivi la recette, vous devriez
obtenir un chef-d’œuvre tout à fait acceptable. De ceux dont toute personne
dotée d’un vernis de culture a entendu parler, parfois acheté, évité
scrupuleusement de lire et ne parle qu’avec la révérence qui s’impose
Votre chef-d’œuvre ne ressemble à rien ? Il est tout bonnement illisible ? N’en soyez pas trop chagrin : après
tout, il n’y a qu’un Tolstoï et ce n’est pas vous. Il existe de pires
malheurs !
J'ai l'impression que nous avons la même opinion sur la pomélologie dans Guerre et Paix...
RépondreSupprimerPolémologie, plutôt, non ? En fait, je viens de caler définitivement à un peu moins de trente pages de la fin voyant que ces dernières n'étaient qu'un interminable et indigeste discours sur les théories de l'histoire.
SupprimerOui bien sûr, les pamplemousses n'ont rien à voir là-dedans ! je suis un peu dyslexique, pardonnez-moi !
SupprimerSachant qu'une certaine Catherine traîne ses guêtres par ici, plus souvent qu'à son tour, je ne vous dirais pas un mot de plus sur Tolstoï !
RépondreSupprimerSi vous ne l'avez pas encore fait, vous devriez lire "Le monde d'hier" de Stefan Zweig.
Moi, j'avais beaucoup aimé !
Je prends note, Mildred.
SupprimerC'est ce qu'on appelle une critique en demi-teintes !
RépondreSupprimerMildred : pour ce qui est du Zweig, vous l'avez lu récemment ? Je vous demande ça parce que ce livre m'avait beaucoup marqué, vers 22 ou 23 ans, mais le relisant il y a cinq ou six ans, j'en ai été assez franchement déçu. Mais bon, comme on dit dans la blogosphère.
En effet, je l'ai lu il y a assez longtemps.
SupprimerMais je ne pourrai pas le relire : il fait partie de ces livres qu'on m'emprunte et que je ne revois plus.
Cela dit : 22 ou 23 ans chez vous ça doit largement correspondre à un 44 ou 46 ans chez moi.
Et comme dit la chanson : "Si je dis ça c'est pas pour blaguer !"
La chanson, vous ne devez pas la connaître. Je la chantais quand j'étais adolescente. Elle s'intitulait : "Tu t'fous de moi".
La demi-teinte, ma spécialité ! Toutefois il ne faudrait pas se méprendre : malgré tous ces défauts cumulés et en dehors d'une fin particulièrement malheureuse, je tiens ce livre pour une œuvre magistrale. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. Sans génie et en appliquant les mêmes recettes, on obtiendrait un monstre illisible. C'est tout ce que je voulais dire !
SupprimerPff ! Vot' machin c'est d'la gnognotte à côté de la Despentes ou de l'Angot. Si vous voulez parler littérature, mettez au moins des calibres sur la table.
RépondreSupprimerVous avez raison. Je tâcherai à l'avenir d'avoir des lectures moins futiles.
SupprimerC'est vrai que j'ai jamais réussi à le lire en entier.
RépondreSupprimerPeut être qu'en russe c'est plus digeste. Manque de pot,
faut le savoir, le russe...
Amitiés
Mettre la lourdeur de développements fumeux de plusieurs dizaines de pages sur le compte du traducteur me paraît abusif.
SupprimerMerci pour ces conseils. Je vais essayer ce soir, chez moi, avec mon petit clavier et mon petit ordi. Je vous tiens au courant.
RépondreSupprimerEh bien bon courage ! Si vous parveniez à faire un tout petit peu plus court et à rendre les tranches historico-polémologiques un rien moins épaisses, je suis certain que le succès sera au rendez-vous.
SupprimerJ'ai lu tout Guerre et Paix en 20 minutes: ça parle de la Russie (Woody Allen)
RépondreSupprimerVous m'avez donné envie de le lire.
RépondreSupprimerMais je vais voir s'il n'existe pas une version abrégée
de littérature jeunesse ou bien la version du "readers' digest" ou même la BD.
Les longueurs vous manqueront...
SupprimerHARKIS REVOLTE 1975 :lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn_hocine-le-combat-d-une-vie_news
RépondreSupprimerEn 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l'époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l' isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd'hui se décide à parler.
35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.
Sur radio-alpes.net - Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) - Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone...émotions et voile de censure levé ! Les Accords d'Evian n'effacent pas le passé, mais l'avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)
Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net