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jeudi 15 décembre 2011

Sauvons nos inspecteurs !



Aujourd'hui, le pays est paralysé, ou du moins mériterait de l'être, par une grève, celle des professeurs qui refusent d'être notés par leurs chefs d'établissements. Question grave s'il en est. En effet, jusqu'ici tout allait bien. Les enseignants étaient évalués de manière parfaite par un Inspecteur Pédagogique Régional qui passait les voir en moyenne tous les sept ou huit ans. En une heure maximum, l'homme avait, grâce à une perspicacité hors-normes, fait le tour de la question. Il avait ensuite un plus ou moins long entretien avec son sujet d'observation avant de rencontrer le chef d'établissement avec qui il échangeait des impressions. Tout cela débouchait sur une note dont chacun se réjouissait. Le paradis, je vous dis...

Tous les profs vous le diront : la visite de l'inspecteur est une fête. On l'espère, on l'attend. L'impatience monte au fil des ans. Jusqu'à devenir insoutenable. Rendez-vous compte : huit ans, parfois plus, sans bénéficier de cette chaude présence, sans les précieux conseils d'un pédagogue d'exception !

Et voilà que le gouvernement actuel, dont chacun sait qu'il dissimule mal sous une apparence diabolique l'âme d'un monstre veut, dans sa manie de détruire, remettre en question ce merveilleux système !

Ce serait désormais au chef d'établissement de noter. Comment, si ce dernier enseignait auparavant le Bilboquet Moderne, pourrait-il évaluer un prof de Pâte-à-modeler-Macramé, s'insurgent les valeureux syndicalistes ? Il faut un spécialiste pour évaluer ses pairs , bordel de merde !

Et puis il y a le problème de ceux qui ne s'entendent pas avec leur chef. Aussi curieux que ça paraisse, il arrive que certains enseignants n'apprécient pas leur supérieur, lequel le leur rend bien sans qu'on sache au juste qui a commencé.  De même, il se peut que se créent entre ceux-ci des rapports amicaux, voire plus si affinités. Comme partout, il peut également exister des relations déséquilibrées : le prof porte aux nues un proviseur qui ne l'aime pas ou le directeur n'en peut plus d'enthousiasme vis-à-vis des talents pédagogiques d'un enseignant qui ne lui voue que mépris. Comment dans ce cas espérer une notation objective ?

Au contraire, l'inspecteur, lui, cultive l'objectivité comme moi le chou. Et sans piérides, s'il vous plaît. Il est inconcevable que dès la première rencontre s'établisse une sympathie ou une antipathie entre inspecteur et inspecté. De même, le chef d'établissement, lors de son entretien  avec le pédagogue gyrovague, ne saurait influencer ce dernier. L'inspection est pour l'enseignant une garantie de bonheur.

Enfin, et peut-être surtout, que deviendraient, dessaisis de leur mission d'évaluation et de conseil, ces gens d'exception ? Quelle serait leur raison d'être ? Ne verrait-on pas leur nombre décroître ? Comme s'il n'y avait pas assez de misère sur terre ! Voudrait-on réduire à la mendicité un corps d'élite ? Imaginez-vous abordé dans la rue par un punk à chien plus tout jeune qui vous apprendrait que, du temps de sa splendeur, il avait exercé les nobles fonctions d'Inspecteur Pédagogique Régional en Colliers de Nouilles dans l'Académie de Châteauroux-Romorantin...

Pour que ces visions à vous glacer le sang ne se concrétisent jamais, sauvons nos inspecteurs ! Il en va de l'avenir de nos enfants, de la France et partant du monde.

19 commentaires:

  1. Mopi, je veux bien en adopter un, si ça peut aider à sauver l'espèce. Mais il faudra qu'il partage le panier de Swann…

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  2. 8 ans, t'es optimiste : j'en suis à 11.
    Même si un inspecteur n'est pas la panacée, un "chef d'établissement" qui fait des fautes d'orthographe toutes les 2 lignes, ne sait pas ce qu'est la prose... peut-il évaluer pédagogiquement un prof?

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  3. En arrivant à la phrase sur les choux, je me suis dit ha ha, il va oublier les piérides et puis non. Du coup je ne sais plus quoi dire, comme Mildred qui pourtant avait l'air en forme.

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  4. Je vois que vous êtes bien fréquenté, moi, pour un billet sur le m^me sujet, qu'est-ce que j'ai pris , mazette !

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  5. Comme vous avez raison Jacques Etienne!
    Vous savez vous battre pour des causes qui en valent la peine.
    Et puis, sans les inspecteurs, n'aurions nous pas été privés de quelques-uns des plus beaux monuments de la culture française?

    http://www.bide-et-musique.com/song/7882.html

    Soutenons leurs revendications!!

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  6. C'est vrai que ce rappel des piérides m'a coupé l'herbe sous le pied, à moi aussi.
    Mais comme je veux prouver que je suis en forme, je dirais à Caroline que je comprends que l'inspecteur qui ne sait pas ce qu'est la prose ait du mal à juger un prof, sauf si celui-ci pousse l'amabilité jusqu'à s'exprimer en vers.

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  7. Nous les misérables fonctionnaires sommes bien notés tous les ans par de petits chefs, les pires.

    Je pense que les les instituteurs devraient être estimé à leur juste valeurs par les parents d'élèves avec moi, il seraient tous en Z.U.P.

    gngngnnn

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  8. Voilà qu'un doute Massaï (proverbe africain).
    Le chef n'aurait-il pas dit à Caroline un truc comme je ne connais pas votre prose, et je le regrette ce qui serait très différent si nous parlons le même argot.
    Ce qui ne serait qu'un petit malentendu (je dis petit car c'est ainsi que je l'imagine).
    C'est vrai quoi, il n'y a pas que la poésie dans la vie, il y aussi le prose.

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  9. @ Didier : Vous êtes trop bon.

    @ Caroline : Je n'ai pas de solution à l'évaluation des profs. J'y reviendrai peut-être.

    @Jazzman : Oublier la piéride ? C'est plus que je ne peux.
    Quand à l'affection entre Caro et son chef, je crains qu'elle ne soit que de façade.

    @ Aristide : Merci de nous avoir remémoré ce chef-d'oeuvre !

    @ Mildred : Caro critiquait son chef et non l'inspecteur. Un chef dont je doute qu'il s'exprime en vers.

    @ Granpas : Oui, mais le professeur a une telle responsabilité qu'il faut un corps spécial pour le noter... Au fait, qui enverriez-vous en ZUP ? Les inspecteurs ?

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  10. Je tiens absolument à rétablir la vérité vraie: il n'y a PAS d'Académie Chateauroux-Romorantin!!
    Geargies.

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  11. Vous insinueriez que ce pauvre homme serait un menteur ?

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  12. Moi, je trouve que ça serait encore plus sympa et plus efficace si les profs étaient évalués par leurs collègues.
    Et même, allez soyons fous, par les élèves eux-mêmes et leurs parents. La privatisation irait plus vite en besogne.
    En voilà un truc qui serait plus cool que le chef d'établissement.
    Remarquez, comme le chef d'établissement n'a pas les moyens (temps, connaissances des matières) finalement, il sera une oreille attentive à ce que pense l'un ou l'autre d'untel ou d'unetelle.
    On va vire un truc formidable.

    Remarquez, ça sera comme à sc-po paris: on ne sera plus jugé sur ce qu'on sait et ce qu'on peut apporter, mais sur sa personnalité et son caractère.

    Dès demain, je prépare mon baluchon.

    Sinon, pour les inspecteurs, j'en connais une qui était major de sa promo d'agrégés, qui n'a jamais mis les pieds dans une classe devant des élèves, elle les a toujours vus de dos. C'est dire si elle sait de quoi elle parle quand elle fait son rapport.

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  13. vivre, pas vire (lapsus intéressant)

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  14. Jacques,

    J'enverrais les deux mon colonel, allez hop direction le bagne avec les classes à 30 élèves!

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  15. @ Carine : Tout à fait d'accord avec vous. Dans mon billet d'aujourd'hui, je vais défendre l'idée de la notation par les élèves qui est la SEULE solution. La notation par les collègues ? Pire que tout !

    @ Grandpas : Excellente idée !

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  16. Quel message d'espoir apporter aux jeunes qui se destinaient à la carrière d'Inspecteur ?

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  17. N'étant pas opposé au droit de vote des étrangers, puis-je néanmoins continuer de fréquenter, en immigré occasionnel, ce blog ? Merci pour votre aimable réponse.

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  18. @ Appas : 1)Ils pourraient envisager une carrière de tondeur de chiens. C'est très bien aussi.

    2) Votre position me paraît un peu timide. Ne pourrait-on pas envisager de réserver le droit de vote aux étrangers ?

    Sinon, vous êtes bienvenu ici. Comme tous le sont à condition qu'ils ne partent pas avec l'argenterie.

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