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jeudi 8 décembre 2011

Salut farceur !




Hier midi, le journal de Jean-Pierre Pernaut, nous montrait un employé municipal chargé de rendre de menus services aux personnes âgées ou handicapées. Ça m'a fait me souvenir du temps ancien où, pendant mes vacances, je remplaçais le facteur dans un village des Yvelines.

En ces époques reculées, c'est à vélo que le facteur courait les campagnes. Ça le rendait plus accessible. Ces petits services, les braves gens les attendaient du préposé qu'ils appelaient affectueusement "farceur" tant leur sens de l'humour était affuté. Une bouteille de gaz à changer ? Des médicaments à apporter de la pharmacie ? Un colis à poster ? Une ampoule grillée ? Le farceur était là. On lui donnait, pour sa peine, une petite pièce...

Il y avait aussi des services immatériels à rendre. Un petit vieux s'assurait une visite quotidienne grâce à son abonnement à "La Terre". Il était à sa fenêtre à attendre mon passage et il était hors de question que je ne m'arrête pas quelques minutes à bavarder autour d'un coup de rouge. Par les jours de grande chaleur, le rouge avait tendance à vous scier les pattes dans les montées, mais comment dire non ? Passant vers l'heure de l'apéro, il arrivait certains jours qu'en plus de la petite pièce on offre au farceur un petit verre de vin cuit. De plus, sauf à paraître bégueule, il fallait observer une pause chez la Nadine. Une maîtresse femme qui tenait le bistrot. Sa clientèle, surtout composée d'ouvriers agricoles, se montrait parfois turbulente. Elle savait comment calmer les plus effervescents : le fouet de cuir qu'elle gardait sous le comptoir, entrant en action, faute de les ramener à la raison, leur faisait quitter les lieux.  Certains clients payaient volontiers le coup au préposé. Qui leur remettait ça...

Bref, il y avait des jours où les côtes étaient dures à monter.

Aujourd'hui, finis les petits coups payés au facteur, il passe à fond la caisse dans sa jolie voiture jaune. Finies aussi les petites pièces. Les petits vieux ont droit aux services à la personne. Ce n'est plus amical, c'est programmé. Nous sommes dans un pays sérieux.

6 commentaires:

  1. Eh, oui!

    Le problème c'est le farceur n'est plus un fonctionnaire fortement rétribué mais de plus en plus un CDI ayant des objectifs de performance à atteindre, alors l' arrêt coup de rouge chez les papys et mammys , y a plus le temps!

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  2. en CDI ? ma gentille farceuse m'a dit en être à son 8ème CDD et qu'elle ne désespérait pas d'etre CDIsée l'année prochaine

    Ns sommes dans un pays sérieux... en voila une réflexion qui m'interpelle :)

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  3. Faut dire aussi que le pauvre vieux qui attendait chaque jour son n° de "La Terre" a dû depuis prendre racine au cimetière...
    Cet hebdo communiste dédié à la défense du monde rural tire encore, dit-il, à 25 000 ex grâce aux aides à la presse. Goldman Sachs est passé par là. C'est triste...

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  4. Eh oui,Corto et Grandpas : tout fout le camp ! N'empêche, avec les mandats, les colis, les petits services, tous générateurs de pourboires et les calendriers, le facteur rural de jadis se faisait de bons mois. Maintenant, il a un beau coupe-vent et une jolie voiture jaune mais à la fin du mois il ne doit pas toucher grand chose.

    @ Plouc : Oui, il lisait ce journal communiste. Y en avait-il d'autres s'adressant au monde rural ? Était-il communiste ? Je n'en sais rien. Nous ne parlions pas politique. Je ne me souviens même pas de quoi nous pouvions parler...

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  5. Corto,

    La Poste fut condamnée à plusieurs reprises pour usage de CDD répétitifs mais les gens ont tellement besoin de travailler qu'ils préfèrent subir.

    Jacques,

    Avant,les P.T.T habillait de pieds en cap par dotation ces agents maintenant,ces derniers ont un budget et choisir dans un beau catalogue leurs vêtements.

    C'est Armor-Lux qui a pour l'instant le marché en main.

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  6. Votre "farceur" m'a remis en mémoire le facteur inénarrable de "Jour de Fête.

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