..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 27 avril 2022

Qui perd perd !

Le 28 octobre dernier, terminant la revue de son dernier livre, voici ce que j’écrivais ici au sujet d’Éric Zemmour : « Loin d’être son ennemi, saluant son talent et son engagement sans faille, j’apprécie l’écrivain comme le débatteur et n’aurais à aucun prix raté ses éditos de Face à l’info. De là à penser qu’il a l’étoffe d’un président, il y a un pas que j’hésite à franchir. J’y reviendrai peut-être. ».

Six mois ont passé et j’y reviens. Ma religion et faite : Non seulement M. Zemmour n’est pas taillé pour occuper la magistrature suprême mais il ne me semble pas avoir les qualités nécessaire pour devenir un politicien fût-ce de second plan. De cela, il a donné une preuve éclatante au soir du 24 avril. En déclarant que c’était « la 8e fois que la défaite frapp[ait] le nom de Le Pen » avant d’appeler à l’union du bloc national, il a démontré non seulement qu’il manquait de sens politique mais aussi du plus élémentaire bon sens. Comment pouvait-il rêver qu’en fustigeant pour la Énième fois l’incapacité à gagner de Mme Le Pen au lieu de saluer sa progression, il pouvait appeler à une quelconque alliance avec celle, que ça lui plaise ou non, ralliait le gros des troupes « nationales » autour d’elle ?

Il ne faudrait pas que M. Zemmour oublie que s’il a pu un temps mobiliser une partie non négligeable de l’opinion française autour des thèmes de l’immigration ou de l’identité française, c’est qu’avant lui, depuis 50 ans, les Le Pen père et fille lui avaient préparé le terrain en « lepenisant » les esprits comme aiment à le dire les « de gauche ». Il ne faudrait pas non plus qu’il oublie qu’au plus haut de sa popularité, quand la mode était, chez les cadres du RN, à la trahison, les sondages lui prédisaient cependant une défaite bien plus cuisante face à M. Macron que la concurrente qu’il méprise tant. Il faudrait encore moins qu’il oublie qu’il fait partie des élites qu’il fustige, qu’il ne peut regrouper autour de lui que des droitards CSP+, qu’on le voit mal enthousiasmer les cités ouvrières du Pas-de-Calais, bref que sa base est trop réduite pour ne serait-ce que s’approcher d’une forte minorité.

Les jolis meetings, les enthousiastes adhésions qui font passer votre parti du néant à la première place c’est excellent pour vous développer le melon mais ça ne suffit pas pour vous donner une assise populaire.

Marion* Maréchal-pas-Le-pen, se voit contrainte de voler au secours du petit Éric en arguant, sondage à l’appui, que faute d’union du bloc national, le RN n’obtiendrait que quelques sièges alors que dans le cas contraire ce serait le succès que voici :


Comme si les électeurs de DLF et Reconquête ! risquaient de voter Mélenchon ou Macron. Je crains que l’avenir politique de M. Zemmour ne soit sombre et qu’il doive songer à une reconversion vu qu’en tant que « polémiste » M. Bock-Côté a pris sa place avec un brio qui devrait rendre un retour délicat.

Espérons qu’un sort cruel et ironique ne le contraindra pas à se faire poissonnier sur les marchés du 9-3 !

*Probablement ainsi prénommée en l’honneur de sa chère tante Marine dont c’est le véritable prénom. 


lundi 25 avril 2022

Ils ont voté et puis après ?

 

Sur cette photo : un leader et un insignifiant. Saurez-vous les identifier ?

On en reprend pour 5 ans. Et je n’y suis pour rien, comme pour la fois d’avant. Bien sûr, j’habite ce que l’on appelle la « France périphérique » mais c’est par choix. Je n’en retire aucune frustration ni amertume. Bien sûr, nous ne bénéficions pas des embouteillages et des problèmes de stationnement qui font le charme des plus ou moins grandes villes. Bien sûr nous n’avons aucun théâtre, aucun cinéma et encore moins d’opéras où aller s’endormir devant de coûteux spectacles soporifiques. Bien sûr, quand je sors faire des courses, il est rare que je ferme ma porte à clé par crainte d’une effraction vu que si nous avons des délinquants ceux-ci doivent être bien paresseux. Bien sûr, nos commerces n’offrent pas le choix qu’on trouve dans les métropoles. Bien sûr, nous ne bénéficions pas de l’enrichissement qu’entraîne une forte immigration. Bien sûr les transports publics sont quasi inexistants et nous privent des joies ineffables de la promiscuité. Bien sûr les services publics offrant les aides qui ne m’intéressent pas ou auxquelles je n’ai pas droit ne se bousculent pas.

Malgré tous ces handicaps, j’y suis heureux et j’ai voté Marine. C’est d’autant plus étonnant que je suis un « Boomer » (ce qui impliquerait que l’on vote Macron des deux mains), que loin d’être totalement analphabète j’ai fait 6 ans d’études supérieures et obtenu deux maîtrises avec des mentions plutôt flatteuse, que dans les cases des CSP , je coche la case plus, qu’à la différence de bien des « citoyens  du monde » autoproclamés, j’ai vécu et travaillé des années à l’étranger et je n’ai aucun problème de fin de mois. Je n’ai donc aucune excuse.

Sauf que… J’aime la France, non comme un simple territoire ouvert à tous les vents, vague province de l’Union Européenne mais comme un pays et une culture millénaires où plongent mes racines, le seul où je me sente vraiment chez moi et dont, quand je m’en suis éloigné, je me suis senti exilé. En résumé je suis patriote. Comme le sont tous les Français conscients qu’ils ne sont pas de la Matière Humaine Indifférenciée, pour reprendre l’expression de Renaud Camus, mais que la patrie est pour eux une richesse et une protection.

Contrairement à ce qu’on entend dire un peu partout, il n’existe pas deux France mais une seule : celle des territoires, la France profonde et fidèle à son identité. A côté de cela coexiste, dans les grandes agglomération une sorte de magma composite regroupant des gens riches ou aisés, des CSP+ fiers d’un statut qui leur inspire un contentement de soi pas toujours accompagné d’opulence, des cassos et des allogènes qui savent de quel côté leur tartine est beurrée et des nostalgiques de la dictature communisme. Ces gens votent extrêmement différemment de la France. Sans eux, M. Macron aurait pu aller planter ses choux.

Mais qu’on le veuille ou non ces gens existent et ils nous en ont recollé pour 5 ans. J’en suis triste. M. Macron, de nouveau, ne sera aucunement mon président. Je ne supporte pas d’entendre ses interminables autant qu’insipides et creuses harangues (quand elles ne sont pas nocives) et cela depuis le début de sa campagne de 2017. Je coupe le son quand il intervient. Cinq années qui s’annoncent donc éprouvantes pour ma télécommande.

vendredi 22 avril 2022

Autopsie d’un suicide

 

J’ai longtemps cru que le refus d’alliance entre LR (et ses précédents avatars) et le RN (et son précédent avatar) n’était dû qu’à une stratégie consistant à éviter la confusion entre les deux partis et de voir, selon la formule de Jean-Marie Le Pen , les électeurs préférer l’original à la copie. Et cela uniquement pour sauver ses fiefs et prébendes. Mais ça, c’était avant. Du temps où le parti de « la droite républicaine » comptait dans ses rangs une forte proportion de gens réellement de droite. Ce n’est plus le cas aujourd’hui où les ralliements croissants à M. Macron débutés il y a cinq ans se sont amplifiés pendant et après la dernière campagne. Les 20 % obtenus par M. Fillon se seraient , le 10 avril répartis comme suit : 32 % pour M. Macron, 18 pour M. Zemmour, 16 pour Mme Le Pen, et 22 se sont abstenus ne laissant à Mme Pécresse que des miettes.

Ces transferts ne risquent-ils pas de réduire LR au statut de coquille vide et de réduire le nombre de ses représentants à l’assemblée ? Certains barons locaux, fortement implantés dans leur territoire conserveront peut-être leur siège mais quid des nouveaux venus qui auront bien du mal à mobiliser les électeurs autour d’un projet précis ? Si voter LR est ressenti comme apporter son soutien à une force d’appoint à M. Macron, pourquoi ne pas voter directement pour ce dernier ?

A un légèrement moindre degré, LR, comme le PS est tombé dans le piège macroniste et son avenir, s’il lui en reste un, semble bien sombre.

Il me paraît tout à fait aventureux de présager de ce que pourrait être le résultat des prochaines législatives. Il dépendra probablement du résultat de la présidentielle et du rapport de forces qu’il instaurera. Une chose est cependant évidente : il existe un bloc plutôt homogène de droite dure, un bloc « macroniste » par conviction ou par défaut et une bloc de gauche que M. Mélenchon n’est pas certain de rallier à son panache rouge.

Dans ce contexte, quelle place pourrait occuper LR ?

mardi 19 avril 2022

Le « grand débat »

 


Demain soir aura lieu un débat. On nous le présente comme décisif. Cependant, il est probable que comme d’habitude une large majorité d’électeurs ne le regarde pas. Il se contenteront, dans le meilleur des cas, d’écouter ce qu’en diront les enculeurs de mouches commentateurs médiatiques Vu l’objectivité de ces braves gens à qui leur cécité à géométrie variable a interdit depuis plus de cinq ans déjà de réaliser que leur idole n’était qu’une baudruche verbeuse et nocive en perpétuelle contradiction avec lui-même, on peut s’attendre à des comptes-rendus fidèles.

Quoi qu’il en soit, je trouve ces débats foncièrement inutiles. On tente d’en faire un haut moment de la démocratie mais ce n’est souvent qu’une occasion pour les candidats de glisser la petite phrase qui tue dont leur partisans continueront de se gargariser des décennies durant du genre «  Vous n’avez pas le monopole de la choucroute », « Moi président, je mangerai du cassoulet, moi président, j’irai à la messe à vélo , moi président, j’etcoeterai », « Mais vous avez tout à fait raison, M. le chef de gare... » *

M. Macron est une nouvelle sorte de guignol : pas de petite phrase qui tue, mais d’interminables périodes engendrant une stupéfaction teinté de lassitude et que ses thuriféraires trouvent géniales faute d’êtres compréhensibles. Comme disait à propos d’un sénateur Eurélien la Mère Plateau qui logea mes 18 ans « Ah ça, il parle mieux qu’un lièvre mais il court pas si vite » ! C’est tout ce qu’on peut en dire.

A ces parlottes inutiles, la sagesse exigerait qu’on ne se rende point. Mais ce serait considéré comme une dérobade…

Franchement, je me fous de savoir qui « gagnera » ou « perdra » lors de cette pantalonnade. J’en dirai autant du résultat du deuxième tour. La victoire de ma candidate n’est ni probable, ni inconcevable. Les urnes parleront.

Ce qui compte vraiment à mes yeux, c’est la progression du camp national : plus de 32 % au premier tour. C’est l’élimination du candidat de gauche, c’est le fait que dans plus de 20 000 communes de France Marine arrive en tête, c’est qu’il en est de même dans 206 (sur 566) des circonscriptions législatives et qu’elle obtient plus du tiers des voies dans 63 d’entre elles, c’est que le « FRONT RÉPUBLICAIN » est moribond. Ces progrès ne sont pas négligeables, il faut qu’ils se poursuivent et mènent finalement à une victoire indiscutable.

Le reste n’est que bavardage.


*Je cite de mémoire mais ça doit être à peu près ça.

dimanche 17 avril 2022

« Macron ! » -c’était Jadot !

 

Le candidat Jadcron juste avant la fusion

Mon titre parodie, vous l’aurez deviné, le pompeux Hugo narrant Waterloo. C’est ce que je me suis dit en entendant des extraits du discours du foutriquet qui nous tient lieu de président (suivre l’intégralité de ses verbiages était d’une part au-dessus de mes forces et d’autre part inutile vu qu’il s’est fait une spécialité de dire n’importe quoi puis son contraire qui reste du n’importe quoi pur sucre).

Il n’empêche que, s’ils étaient capables d’un embryon de réflexion, ceux qui l’ont placé en tête au premier tour seraient en droit de s’interroger sur le sens de leur vote. Ils avaient cru voter pour on ne sait quoi, il se retrouvaient avec les élucubrations d’un écolo. Je suppose que si M. Poutou avait obtenu un meilleur score, c’est son discours qu’il aurait repris, devenant un fervent marxiste. Par delà l’opportunisme systématique du personnage, la nouvelle bannière sous laquelle il prétend se placer et rassembler le peuple me semble sujette à caution.

Bien sûr, le dernier rapport du GIEC tire la sonnette d’alarme. Comme les précédents. Bien sûr, il est urgent d’agir. Bien sûr, sans cela, la vie va devenir totalement impossible sur la planète d’ici quelques années voire moins. Mais, hélas, il est également certain que nous n’y pouvons rien. Nous sommes en effet très mal placés en matière de pollution : Nous n’apparaissons même pas dans la liste des 15 premiers pollueurs de la planète. Notre cher voisin, l’Allemagne y figure en bonne position, elle, nous battant à plate couture comme d’habitude : 7eme derrière la Chine, Les États-Unis, l’Inde, la Russie, le Japon et l’Iran ! Pour ce qui est de la pollution par habitant, nous faisons là encore piètre figure : 18èmes devancés en Europe par la Russie, l’Allemagne (encore!), la Pologne, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Italie.

On pourrait se dire qu’au moins nos efforts nous permettraient de bénéficier d’une meilleure qualité de l’air. Pas vraiment, car malheureusement les vents ignorent les frontières. En cas de vent de Nord-Est, des micros particules viennent s’ajouter à la production locale, elles sont certes minoritaires mais non négligeables, même si la majorité des vents nous viennent de l’Ouest.

Faire croire que la France en réduisant ses déjà relativement faibles émissions pourrait à elle seule influencer l’évolution climatique générale est une totale illusion. Sans une réaction énergique des principaux états pollueurs, le sort de la planète (ou plutôt de son habitabilité par certaines espèces) restera scellé. Y sont-ils prêts ? Rien n’est moins sûr. N’en déplaise au candidat Jadcron et au nouveau lapin qu’il vient de sortir de son chapeau.