..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 18 novembre 2020

Merco ou pas Merco, telle est la question oiseuse.

Je n’aime pas vraiment les voitures. De temps à autre, cependant, me vient l’envie d’en acquérir une belle. Ainsi ai-je un temps été au début des années 80 l’heureux propriétaire de deux 604 puis d’une Mercedes 230 e et plus récemment d’une superbe Daimler XJ 40. Le seul problème, c’est qu’au contraire du fan de bagnoles, bichonner mes carrosses ne m’intéresse pas et que l’attrait que je leur trouve tend à vite s’étioler.


Je viens de traverser ce qui fit que ma fille, lorsque je lui déclarai avoir trouvé en une Cadillac Bsl la voiture de mes rêves, me répondit « Revoilà une phase maniaque qui se profile ! » prouvant ainsi sa bonne connaissance de son animal de père. Il faut dire que je sortais tout juste de la crise d’enthousiasme fébrile qu’avait suscité en moi un cabriolet Mercedes SLK 200 Kompressor :

 


Pas mal,non ? Seulement, pour un gars de 70 ans un brin corpulent, j’ai craint qu’il ne me faille un chausse-pied pour y entrer et un palan pour en sortir. Ainsi s’évapora le rêve…


Plus berline que coupé mais coupé quand même, je tournai mes regards vers une CLS CDI :



Je fus même sur le point d’en acheter une samedi soir, l’ayant marchandée à un prix correct. Seulement, celle-ci se trouvait en région parisienne, et, confinement aidant, la récupérer posait problème. Je proposai donc à son aimable vendeur turc de me la réserver moyennant acompte. Il s’en trouva d’accord moyennant un virement de 300 €. La somme me parut trop dérisoire pour être honnête et quand il m’envoya son RIB ayant googlé son nom et adresse, je vis que sa société était domiciliée à Saint-Denis , 93, dans ce qui ressemblait plus à une boîte aux lettres qu’à un garage. J’ai beau avoir une confiance infinie dans mes semblables, pigeon déjà plumé redoutant l’arnaque, je ne donnai pas suite. Décision d’autant plus sage que, vérification faite je m’aperçus que cette belle automobile était trop longue pour entrer dans mon garage. L’expérience m’ayant appris à quel point une Mercedes attire le vandale, la laisser dans ma rue me parut hasardeux.


J’abandonnai ce modèle et me tournai vers un moins long, une classe E, bien moins tentante. Mais de Merco en Merco l’enthousiasme fit place au scepticisme : pourquoi cette marque ? Parce que son entretien en est hors de prix ? Parce que sa fiabilité est plus légendaire que réelle ? Pour une esthétique qui ne saurait manquer de me lasser ? Pour un « prestige » dont je me bats le coquillard ?


Foin des voitures de prestige, après tout pourquoi ne pas se tourner vers une Française moins glamour mais fiable et robuste ?  Une Peugeot 508, par exemple ? N’importe comment, tant que nous serons confinés et qu’une occasion en or ne se présentera pas à deux pas de chez moi, tout ça relève de la spéculation. Sans compter que mon vieux break 407 me donne entière satisfaction et pour ce qui est d’apporter déchets végétaux et autres à la déchetterie bien mieux adapté qu’un coupé ou une berline  si élégants soient-ils.



jeudi 12 novembre 2020

Que faire face à la situation dramatique que nous vivons ?

 

La situation est grave, très grave même. Une large majorité de Français tremble. La perspective de voir un vaccin venir les priver de ces confinements qu’ils aiment tant leur fait perdre tout espoir. La consolation que le vaccin pourrait avoir des effets secondaires désastreux est bien maigre. Désorientés, nombre de nos concitoyens se demandent que faire, cherchent en vain un semblant de lueur au bout de ce tunnel sans fin qu’est devenu leur vie. Que faire ? Que faire ? Que faire ?


J’ai une réponse : DU PÂTÉ !


Vous prenez de la gorge de porc, de la poitrine et de l’échine du même métal. Vous désossez, découennez et coupez en morceaux. Ces morceaux, vous les placez dans un saladier contenant une marinade composée de cognac, de porto, d’ail, d’oignon, d’échalote, de thym de laurier et d’estragon puis vous mettez au réfrigérateur pour la nuit :


Le lendemain matin, après un petit déjeuner copieux, vous passez le tout au hachoir à main (ou électrique) muni d’une grille à gros trous (10 ou 12 mm). Vous ajoutez à votre viande ce qu’il faut de sel et de poivre, un peu d’arôme Maggi, deux œufs et un bouquet de persil haché :


Vous mélangez bien puis vous placez cette préparation dans un moule :


Ayant préchauffé votre four à 110° C, vous laissez mijoter entre 4 et 5 heures avant d’en sortir ce beau pâté bien doré :


Lorsqu’il aura refroidi, après un séjour d’un jour dans votre réfrigérateur, vous pourrez déguster ce succulent pâté. Vu que le mien pèse environ 1,5 kilos et que je ne connais pas les ineffables joies qu’apporte une famille nombreuse, en venir à bout prendrait du temps. Qu’à cela ne tienne : vous pouvez le découper en tranches et le congeler. Ainsi vous profiterez longtemps de ses vertus anxiolytiques et verrez sans trop d’angoisse se profiler le déconfinement ou toute autre catastrophe (allocution présidentielle, retour de l’être aimé, chute brutale et/ou massive des dents et/ou des cheveux, etc.). 

Vous trouverez la recette détaillée ici

jeudi 5 novembre 2020

Petits commerces et grande distri

Je suis pour la réouverture des petits commerces. 8 ans durant j’ai été commerçant indépendant en moyennes surfaces et en libre-service. J’ai connu les affres que l’on traverse quand on voit son gagne-pain, pour une raison ou pour une autre, devenir un gouffre financier qui engloutit tout ce qu’on a et surtout ce que l’on a pas, la peur qu’engendre la perspective de se retrouver sans emploi, sans indemnités aucunes, couvert de dettes, sans avenir imaginable. Certes, comme de toute expérience, on en tire des leçons. Ça renforce même à condition de s’en sortir et de ne pas se retrouver indéfiniment contraint à une vie misérable.


C’est pourquoi je trouve inadmissible que des confinements à répétitions suivis d’une molle reprise limitée par des protocoles d’accès viennent inéluctablement mener à la ruine un nombre immense de petits commerçants et les plonger, avec leur famille, dans des années de misère voire les amener à des gestes de désespoir. Surtout que leur rôle dans la propagation du virus me semble plutôt négligeable, au moins en dehors des centres urbains où les clients ne se bousculent pas et où les rues commerçantes sont loin d’être encombrés par des foules nombreuses.


Plutôt que de les rouvrir, le gouvernement qui n’en rate pas une à préféré interdire à la grande distribution de vendre des produits qui ne seraient pas de première nécessité (concept on ne peut plus flou). Ainsi, plus de textile, de vaisselle, de livres, de jouets chez MM. Leclerc, Carrefour, Lidl et consorts. Afin d’empêcher une concurrence déloyale, nous dit-on. C’est stupide, car voyant leurs chiffres baisser, les grandes surfaces mettront une partie de leur personnel en chômage partiel. Sans compter que si, comme c’est très probable, cette situation se prolonge bien au-delà du 1er décembre, seuls MM. Amazon, Cdiscount et autres Rakusen obtiendront un monopole de fait du vêtement, des jouets, de la vaisselle et de bien d’autres choses. On pourrait, en poursuivant la logique gouvernementale, interdire ces ventes au e-commerce, ce qui entraînerait encore plus de chômage et une baisse des rentrées de TVA.


Plutôt que de tout interdire, ne vaudrait-il pas mieux tout autoriser et faire confiance au civisme ? N’importe comment, ceux qui en manquent ne se gêneront pas pour contourner les interdictions.


Ce n’est pas par amour du petit commerce que je dis ça. En fait, je suis un inconditionnel de la grande distri et ni le sourire commercial des boutiquiers ni leur conversation n’ont d’attraits pour moi. Je fais toutes mes courses en grandes et moyennes surfaces, généralistes ou spécialisées et ce qu’ils ne proposent pas, je me le procure sur le Net. A cela plusieurs raisons : Les centre-villes où sont les boutiques posent des problèmes de parking, je ne suis pas intéressé par le lèche vitrine, j’ai horreur que l’on vienne m’importuner sous prétexte de m’aider dans mes choix, et les prix et les promotions sont y sont nettement plus intéressants. Je laisse donc le plaisir des boutiques aux badauds et à ceux qui apprécient le « contact humain » qu’on y trouve. Leur fermeture ne me gène en rien, je ne vois cependant aucune raison valable pour qu’on les assassine.

lundi 2 novembre 2020

Va te faire vacciner chez Plumeau et autres billevesées

Je n’ai pas cette merveilleuse faculté de me précipiter dans un commerce en cas de menace de pénurie. J’ai tort. Ainsi ne me suis-je pas rué à la pharmacie le 13 octobre afin d’y retirer le vaccin antigrippal gratuit auquel me donne droit mon grand âge et mon état de santé. J’ai eu tort. Quelques jours plus tard, je me rendis à l’officine et m’entendis dire qu’ils étaient en rupture de stock. Un nouvel arrivage était prévu pour le 28. Seulement, le 28, je devais être en Corrèze et j’y étais. Le 30, à mon retour, je me rendis de nouveau chez le potard et il me fut annoncé que, certes,  une nouvelle nouvelle livraison avait eu lieu le 26 mais que celle-ci avait été immédiatement épuisée. On me précisa que les deux fournisseurs auxquels ils avaient recours n’en avaient plus et qu’aucune nouvelle livraison n’était envisagée. On me suggéra d’aller voir si par hasard d’autres pharmacies n’en auraient pas… Vu le contexte de confinement actuel et peu convaincu que les Sourdevalais soient les seuls à être stupides, je me voyais mal sillonner le département à la recherche de mon vaccin.  Je suppose qu’il en va de même partout en France aussi la campagne télévisuelle en faveur de la vaccination  me paraît s’inscrire dans le droit fil de l’actuelle efficacité gouvernementale.


Comment expliquer cette pénurie ? Parce que les années précédentes, peu de vieux se faisaient vacciner. Et puis avec le Covid, la panique s’est instaurée. Bien que n’en étant pas, je comprends que les trouillards aient eu peur, en plus du Covid de choper la grippe, ce qui les eût mis dans une position délicate. D’autant plus que rien ne les met totalement à l’abri, comme moi récemment, d’une pleurésie ni de milliers d’autres maladies….



Décidément, notre gouvernement est admirable. Il est à l’écoute de l’opinion : les petits commerçants qu’on a contraints à fermer boutique, n’étant pas dotés de l’esprit civique qu’on serait en droit d’attendre d’eux, au lieu de se réjouir de participer au combat sanitaire de la France, s’en émeuvent et crient à l’injustice quand ils voient que les grandes surfaces continuent à vendre des articles qui ne seraient pas de première nécessité.  Plutôt que de les autoriser à rouvrir, le premier ministre, droit dans ses bottes, a pris la décision salutaire d’interdire aux grandes surfaces de vendre ce qui n’est pas essentiel. Moi, je dis bravo !  Et je suis certain que MM.  Amazon, Cdiscount et autres Rakuten m’approuveront. A moins que ce louable esprit d’égalité  n’amène nos gouvernants à interdire à ces derniers toute livraison… Ça ne fera que quelques milliards de TVA en moins dans les caisses, on n’est plus à ça près. Et comme il est envisageable que le confinement se prolonge jusque et au-delà du 25 décembre, afin de sauver les meubles, ne pourrait-on pas envisager de reporter Noël à une date ultérieure, celle, par exemple où on pourra produire un vaccin qu’il sera, on peut l’espérer, possible de se procurer en pharmacie ?



Le shadokisme a connu ce matin un de ses plus beaux moments : après une minute de silence qu’on a craint de voir perturbée  par on ne sait trop qui, on a lu aux élèves du primaire la lettre admirable que M. Jules Ferry adressa en 1883 aux instituteurs. Discuter de son contenu n’est pas mon propos : on ne peut qu’admirer les écrits d’un homme qui a défendu avec zèle et vigueur la colonisation même si les bienfaits de cette politique sont parfois remis en question aujourd’hui. Ce qui provoque mon scepticisme, c’est que ce faisant on considère qu’aujourd’hui, un enfant de l’école élémentaire est en mesure de comprendre un texte écrit il y a 137 ans pour exalter la mission des enseignants et aucunement pour éveiller la conscience citoyenne des enseignés. La critique que j’adresserais à cette émouvante lecture est qu’elle me paraît inadaptée. Le rôle primordial tenu dans la consolidation d’une république encore mal établie par les « hussards noirs » ne me paraît pas faire partie des principaux centres d’intérêt d’un enfant de dix ans ou moins. Me reportant 60 ans en arrière, je crains que la lettre de ce Jules ait eu pour moi la même résonance qu’aurait eu celle d’un passage du De Bello gallico  (dans le texte) d’un autre Jules. 



Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? N’est-il pas évident qu’être incapable de comprendre des choses simples permet d’en dominer de plus complexes ?  Nous vivons une époque formidable où plutôt que d’offrir à l’enfant les outils de base nécessaires à  la formation ultérieure de son esprit on brûle les étapes et lui parle comme on ferait à un adulte réfléchi.  Les résultats de cette politique ne sont pas toujours très convaincants. 


dimanche 1 novembre 2020

De plus en plus fort !

 Le confinement, c’est bien. C’est même très bien. Mais est-ce suffisant ? Il faut croire que non. Ce matin, sur Facebook, j’eus la surprise de découvrir un lien posté par une ancienne collègue indiquant que dans sa grande sagesse madame la préfète d’Eure-et-Loir, département où je vécus pas loin de 20 ans, avait décidé l’obligation du port du masque dans les lieux publics sur l’ensemble du territoire qu’elle administre de manière magistrale (ou du moins on le suppose).


Bigre, m’écriai-je in petto, notre amie la Covid-19 (20,21,22,etc.) ravagerait-elle la Beauce,le Perche, les sept baronnies du Perche-Gouet et les mégalopoles de Chartres, Dreux, Châteaudun, Nogent-le-Rotrou ? Les rares habitants des communes de la Beauce profonde expectoreraient-il tant d’aérosols que l’air de leur vaste plaine en serait infesté ? Un coup d’œil à la carte que publie le journal Sud-Ouest sur la progression du Coronavirus en temps réel m’apprit que ce département était loin d’être parmi les plus touchés.


C’est alors qu’une angoisse me saisit : et s’il en allait de même dans mon département ? J’interrogeai M. Google sur la question et j’appris la terrible vérité : la préfecture de la Manche avait décrété le port obligatoire du masque dans l’espace public de tout le territoire à compter du vendredi 30 octobre. Et je n’en savais rien ! Ainsi en ce beau jour m’étais-je rendu à la pharmacie, à la banque et au bureau de tabac en ne mettant mon masque que juste avant de pénétrer dans leurs locaux ! Je m’étais donc comporté en délinquant et j’avais risqué 135 € d’amende à l’insu total de mon débordant gré !


Pour tenter de minimiser ma culpabilité, je dirai que je n’ai commis ce délit que sur les quelques mètres qui séparaient ma voiture de l’entrée des boutiques. En effet, sauf en cas de beau temps, je ne me déplace dans le bourg qu’en voiture car quand il pleut il est fréquent qu’il vente ce qui rend délicat l’usage du parapluie. De plus, dire que les rues de Sourdeval sont noires de monde serait exagéré. Par exemple, en ce dimanche matin, vers onze heures trente, la curiosité m’a poussé à jeter un œil dehors, histoire de contempler la foule qui ne manquerait pas de se ruer vers les commerces. Eh bien, je dois avouer qu’outre la totale absence de chats (il pleuvait) je n’aperçus aucun passant sur les quelques centaines de mètres de perspective qu’offre mon avenue et la rue commerçante qui la prolonge.


Il est facile de railler, je le sais bien. Ces mesures sont probablement utiles et se montreront sans doute aussi efficaces que celles prises auparavant. D’ailleurs, les premiers effets bénéfiques du confinement se font déjà sentir. Contrairement à l’an dernier, hier, jour de la détestable fête d’Halloween, aucun sale gosse n’est venu sonner à ma porte pour me réclamer des bonbons que je n’ai pas ou me jeter un sort auquel je ne crois pas. Une journée pourrie de moins, c’est toujours ça de pris !