..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 5 novembre 2020

Petits commerces et grande distri

Je suis pour la réouverture des petits commerces. 8 ans durant j’ai été commerçant indépendant en moyennes surfaces et en libre-service. J’ai connu les affres que l’on traverse quand on voit son gagne-pain, pour une raison ou pour une autre, devenir un gouffre financier qui engloutit tout ce qu’on a et surtout ce que l’on a pas, la peur qu’engendre la perspective de se retrouver sans emploi, sans indemnités aucunes, couvert de dettes, sans avenir imaginable. Certes, comme de toute expérience, on en tire des leçons. Ça renforce même à condition de s’en sortir et de ne pas se retrouver indéfiniment contraint à une vie misérable.


C’est pourquoi je trouve inadmissible que des confinements à répétitions suivis d’une molle reprise limitée par des protocoles d’accès viennent inéluctablement mener à la ruine un nombre immense de petits commerçants et les plonger, avec leur famille, dans des années de misère voire les amener à des gestes de désespoir. Surtout que leur rôle dans la propagation du virus me semble plutôt négligeable, au moins en dehors des centres urbains où les clients ne se bousculent pas et où les rues commerçantes sont loin d’être encombrés par des foules nombreuses.


Plutôt que de les rouvrir, le gouvernement qui n’en rate pas une à préféré interdire à la grande distribution de vendre des produits qui ne seraient pas de première nécessité (concept on ne peut plus flou). Ainsi, plus de textile, de vaisselle, de livres, de jouets chez MM. Leclerc, Carrefour, Lidl et consorts. Afin d’empêcher une concurrence déloyale, nous dit-on. C’est stupide, car voyant leurs chiffres baisser, les grandes surfaces mettront une partie de leur personnel en chômage partiel. Sans compter que si, comme c’est très probable, cette situation se prolonge bien au-delà du 1er décembre, seuls MM. Amazon, Cdiscount et autres Rakusen obtiendront un monopole de fait du vêtement, des jouets, de la vaisselle et de bien d’autres choses. On pourrait, en poursuivant la logique gouvernementale, interdire ces ventes au e-commerce, ce qui entraînerait encore plus de chômage et une baisse des rentrées de TVA.


Plutôt que de tout interdire, ne vaudrait-il pas mieux tout autoriser et faire confiance au civisme ? N’importe comment, ceux qui en manquent ne se gêneront pas pour contourner les interdictions.


Ce n’est pas par amour du petit commerce que je dis ça. En fait, je suis un inconditionnel de la grande distri et ni le sourire commercial des boutiquiers ni leur conversation n’ont d’attraits pour moi. Je fais toutes mes courses en grandes et moyennes surfaces, généralistes ou spécialisées et ce qu’ils ne proposent pas, je me le procure sur le Net. A cela plusieurs raisons : Les centre-villes où sont les boutiques posent des problèmes de parking, je ne suis pas intéressé par le lèche vitrine, j’ai horreur que l’on vienne m’importuner sous prétexte de m’aider dans mes choix, et les prix et les promotions sont y sont nettement plus intéressants. Je laisse donc le plaisir des boutiques aux badauds et à ceux qui apprécient le « contact humain » qu’on y trouve. Leur fermeture ne me gène en rien, je ne vois cependant aucune raison valable pour qu’on les assassine.

7 commentaires:

  1. Je ne vois pas pourquoi l'on s'acharnerait à maintenir le petit commerce en vie, covid ou pas : il n'a plus d'avenir. 95 % des achats peuvent être faits par internet, la plus grande vitrine du monde, sans avoir de voiture à posséder, ni de place de stationnement à chercher par conséquent, ni de lourdes courses à traîner, ni de queues à faire à la proximité douteuse, ni de billets plus ou moins propres à palper, ni de commerçants pressés ou irascibles à supporter. Le choix est infiniment plus grand; les prix bien meilleur marché. La livraison se fait à domicile ou, comme cela existe déjà, dans des centres spécialisés de proximité (un par quartier) avec des casiers aptes à recevoir les colis volumineux. Tout ce qui est films, livres, musiques peut être purement dématérialisé (transmission par fibre). Le petit commerce est au monde actuel ce qu'était la sidérurgie à la fin du siècle dernier, vers 1980 : condamné inexorablement par l'histoire. Petits commerçants, ne vous groupez pas : CHANGEZ DE METIER ! Ce n'est pas la covid qui vous tuera mais le progrès technique même si la covid sera un accélérateur de l'histoire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Permettez moi de ne pas être d'accord avec vous. Le petit commerce a sa clientèle. Il est évident que celle-ci tend à se réduire mais elle existe, pour des raisons diverses. Pour certains, le contact avec leur boutiquier est primordial, il se sentent exister. Ils aiment qu'on les conseille, qu'on guide leurs achats. Ils ont par ailleurs la certitude de bénéficier de produits et de services de meilleure qualité.

      Le contact humain, fût-il superficiel, est important pour eux. Pourquoi croyez-vous que certains continuent à payer très cher leurs boissons dans les cafés alors qu'ils pourraient commander une caisse de leurs boisson favorite à moindre coût sur le Net ou l'acheter en grande surface si ce n'est parce qu'ils ont besoin de contacts, de conversations, de "chaleur humaine" ?

      Je suis totalement imperméable aux motivations que je viens d'énoncer mais il n'empêche qu'elles existent pour d'autres que le progrès technique ne saurait satisfaire.

      Pour finir, le Covid et les mesures qui l'accompagnent viendront plonger des dizaines de milliers de familles dans de grandes, voire fatales, difficultés. C'est là mon sujet. Car la nature ayant horreur du vide, les défaillants seront remplacés et le petit commerce continuera à suivre inexorable évolution...

      Supprimer
  2. Préconiseriez-vous la fermeture des hypers et supermarchés ou la réglementation de leur accès ? Quand, comme vous, on vit dans une métropole le petit commerce a toute sa place, il n'en va pas forcément de même en province où l'on parcourt quinze kilomètres en très peu de temps ce qui permet à chacun de choisir son mode d'approvisionnement en fonction de ses préférences ou de ses choix idéologiques. J'ai expliqué les miens.

    Maintenant, fermer autoritairement les petits commerces, c'est priver leurs partisans d'exercer leur libre choix et assurer leur disparition.

    RépondreSupprimer
  3. Le besoin de contacts humains est inhérent à l'homme, certes. C'est pourquoi les lieux de sociabilisation tels que les cafés, les espace de loisirs ne sont pas appelés à disparaître. Mais je parlais du petit commerce traditionnel (épiceries, drogueries,marchands divers et même pharmacies) qui sera délaissé notamment par les générations montantes. Même s'il reste une clientèle pour les commerces traditionnels ,ceux-ci ne pourront survivre si cette clientèle est faible en-deça du point de rentabilité. Lee-commerce s'adapte très vite et pallie progressivement ses lacunes: livraison, retours, garantie de la qualité et de l'origine des produits. Je n'ai aucun intérêt personnel dans cette affaire mais je souhaite que l'on évite ce qui s'est passé et se passe encore pour l'agriculture, la sidérurgie et dans une moindre mesure l'industrie en général: une agonie lente au lieu d'une réorganisation volontariste et compensatoire. Je pense que cette disparition déjà largement entamée dans les campagnes va se poursuivre très vite ailleurs : mieux vaut en être conscient plutôt que de se contenter de jérémiades ou de concerts de casseroles. Les déclarations de madame Hidalgo sont ainsi d'une totale irresponsabilité (ou démagogie, choisissez le moins pire si vous voulez).

    RépondreSupprimer
  4. Vous avez bien raison.
    J'approuve votre billet de tout cœur.
    Dans cette guerre psychologique menée par des puissances obscures, j'ai l'impression de me faire laver le cerveau.
    Mon cerveau va-t-il rétrécir au lavage ?

    RépondreSupprimer
  5. Je suis en tous points d'accord avec vous, Oncle Jacques, même si moi aussi j'ai toujours détesté le lêche-vitrine.
    Mais il suffit de se rendre dans un de ces centre-ville en perdition, comme par exemple celui de la ville de Saint-Etienne, pour se rendre compte à quel point la disparition des boutiques signe la mort des rues, pius des quartiers et enfin sans doute, de la ville elle-même ?
    Si j'en crois votre "Anonyme", Covid aidant, il n'y en a plus pour longtemps !

    RépondreSupprimer
  6. Bien sûr, c'est honteux! L'espèce de zombie qui dirige le pays et le fonctionnaire borné qui coiffe le gouvernement ne se rendent même pas compte du mal qu'ils font! Ils n'ont jamais eu à se colleter avec les duretés du commerce ni même de la vie, quel dommage que nous soyons sous le joug de ces branquignols!
    Amitiés.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.