..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 18 octobre 2020

Formation

 

On nous répète sans cesse qu’il faut 11 ans pour former un médecin réanimateur. En admettant qu’on trouve suffisamment de candidats pour envisager d’embrasser cette magnifique carrière, il faudrait donc attendre 2031 pour obtenir un nombre adapté de praticiens, quel que soit celui-ci et quels que soient les critères retenus pour l’établir. On peut imaginer que d’ici cette date la situation aura changé et que grâce aux couvre-feux, confinements et autres gestes barrières, le Covid se sera un peu calmé voire aura disparu ou laissé place à une autre pandémie.


On comprend la prudence de nos sages gouvernants, face à une telle situation. Ayant déjà du mal à gérer les problèmes au jour le jour, ils n’osent trop envisager des politiques à moyen, voire long terme.


Le problème est que nous dire qu’il faut 11 ans pour former ces spécialistes relève du foutage de gueule. En effet, s’il faut 9 ans pour former un médecin, il suffit de deux ans de formation spécifique pour qu’il devienne spécialiste. Il suffirait donc d’encourager les nouveaux titulaires d’un doctorat en médecine à poursuivre dans cette spécialité pour que nous disposions du nombre suffisant de réanimateurs pour faire face aux crises sanitaires à venir car on peut espérer que d’ici deux ans l’actuelle épidémie sera passée.


Le chiffre de 11 années est d’autant plus stupide qu’il ne prend en compte que les études universitaires. Pourquoi ne pas compter également la maternelle, l’école élémentaire et les études secondaires ? Dans ce cas, ce seraient au moins 24 années que nécessiterait la formation.


Des gouvernants responsables reconnaîtraient que la situation dont ils ont hérité ne leur permet pas de faire face correctement à la situation actuelle et s’engageraient à prendre les mesures nécessaires pour éviter que nous nous retrouvions à l’avenir en pareille position.


Blâmer les seuls gouvernants serait injuste. S’ils se contentent de gouverner à vue et de tenir des propos ineptes, c’est qu’ils s’adressent à une population apeurée qui préfère les sornettes aux constats rationnels. Il est aisé de dire que cette dernière est manipulée par les media : si c’est la cas, c’est qu’elle est manipulable parce qu’incapable de réfléchir calmement et de concevoir que des catastrophes, mêmes relatives, puissent arriver et que l’État-Nounou ne saurait la prémunir de tout.

lundi 12 octobre 2020

Interdisons !

 


Des jeunes gens de Champigny, armés de leur seule affection pour leurs amis de la police leur ont offert un feu d’artifice. Au lieu de saluer cette main tendue en vue d’une meilleure entente entre jeunesse de banlieue et forces de l’ordre, certains esprits chagrins y ont vu, allez savoir pourquoi, une insupportable agression et réclament à cor et à cri l’interdiction de la vente des mortiers d’artifice car ils peuvent se transformer en armes par destination.


Interdire, voilà la solution ! Il suffit de voir à quel point leur interdiction a permis de quasi-éradiquer la vente et la consommation du cannabis, de l’héroïne ou de la cocaïne. Depuis qu’on a interdit vente et achats d’armes à feu on n’entend plus parler de règlements de comptes à la kalachnikov ou au revolver. La limitation de vitesse à 80 km à l’heure est unanimement appliquée par les conducteurs. C’est pourquoi il faut interdire et non réprimer sottement : la répression est inefficace, l’interdiction l’est souverainement.


Il serait donc urgent que fussent interdits à la vente non seulement les mortiers d’artifice mais tout objet pouvant se voir transformé en arme par destination. Seulement, en dresser une liste exhaustive n’est pas chose aisé. La nocivité potentielle de certains objets comme la barre à mine, la batte de base-ball, la boule de pétanque, la feuille et autre couteaux de boucher, le manche de pioche, la hache, la masse, la tronçonneuse, et quelques autres est évidente. Seulement, ces objets sont nécessaires à l’exercice de certains sports ou professions. Leur interdiction totale serait donc problématique car on voit mal un boucher détailler une carcasse de bœuf à l’aide d’un seul couteau à beurre en plastique ou un bûcheron abattre un chêne centenaire avec une égoïne (aux dents arrondies par précaution).


Pour éviter les redoutables conséquence économiques de certaines interdictions, il faudrait donc les moduler et accompagner leur possession de mesures de sécurité drastiques. Par exemple pour pouvoir acheter une feuille de boucher, il faudrait produire un certificat d’exercice de cette profession, un casier judiciaire vierge et une attestation de bonnes et douces mœurs rédigée par une autorité morale incontestable (élu de la république, notaire, prêtre, directeur de banque, imam islamiste, etc.) Le bouliste, lui, aurait à produire une licence sportive avec le casier et l’attestation de mœurs. Les détenteurs des objets précités seraient tenus de les enfermer après usage dans une armoire forte et de les déposer au poste de police ou à la gendarmerie les plus proches en cas d’abandon du sport ou de l’activité justifiant leur possession.


Ce que je viens d’exposer, ne constituerait, hélas, qu’un petit pas dans la bonne direction car nombre d’autre objets peuvent, s’ils tombent en de mauvaises mains, s’avérer des armes redoutables. Tous ceux qui on pris un coup de fourchette ou de ciseaux de broderie dans l’œil vous le confirmeront.


Il y a donc du pain sur la planche sur la planche des prohibiteurs mais ça ne devrait aucunement entamer leur enthousiasme. Une fois l’essentiel des interdictions promulgué, il ne restera plus qu’à les faire appliquer ce qui ne devrait pas être compliqué.


samedi 10 octobre 2020

Le cerf, un joli coco !

S’il est un animal qui peut servir de modèle à la jeunesse, en admettant qu’il en existe, chose dont je doute, ce n’est certainement pas le cerf. Ce matin, j’ai visionné une courte vidéo censée encourager le public à se rendre à Chambord afin d’y observer le brame. Pour ceux qui l’ignoreraient , ce dernier terme désigne le cri du cerf en rut et le Wiktionnary l’accompagne de cet exemple : « La nature nous offre, lors du brame du cerf, l’un de ses plus beaux spectacles. — (Pascal Durantel, Le gibier et ses chasses, 2007) ». Je ne sais pas qui peut bien être ce monsieur Durantel, mais le moins qu’on puisse dire c’est que son sens esthétique est  douteux. Regardez plutôt : 


Quel spectacle en effet ! Ce malheureux ruminant dont la tête et l’œil morne ne sont pas sans rappeler ceux d’un bovin dont un facétieux aurait affublé le crâne de ridicules branchages produit dans cette attitude ridicule un cri si disgracieux qu’il serait cruel de vous en accabler les oreilles. Il rappelle bien plus le beuglement d’une vache agonisante que le charmant appel à l’amour du rossignol ! 


Et s’il n’y avait que ça !  Mais la vidéo nous montre bien d’autres côtés peu reluisants de cette bête immonde. D’abord, pour maintenir ou acquérir sa domination sur une harde de biches apeurées à la tête de laquelle il se pavanera avec toute la fatuité d’un polygame décomplexé, on le voit se livrer à des joutes d’une violence inouïe avec ses concurrents.


D’autres images le montrent en train de poursuivre une malheureuse biche peu encline à lui accorder ses faveurs. On nous épargne la conclusion de cette séquence mais point n’est besoin d’être grand clerc pour deviner qu’épuisée, la femelle finira par être violée par ce satyre encorné. 


Résumons nous : qui est réellement cet énergumène que certains vont jusqu’à honorer du titre de « Roi des forêts » ?  Un atroce chanteur, un bagarreur, un violeur polygame dont la soi-disant  « fierté » du port de tête ne fait que souligner la déficience mentale ! Cela dit, quelle mère verrait d’un bon œil sa fille épouser un gendre de cet acabit ? Bien sûr, il ne fume pas, ne boit pas et est végétarien. Mais ces « qualités » il les partage avec un certain Adolf s’étant « illustré » au siècle dernier et que l’on ne saurait donner en exemple à la jeunesse...


jeudi 8 octobre 2020

Anecdote

 

Sur cette photo récente, on voit clairement les tablettes auxquelles je fais allusion
et la chicotte du maître

En 1971, alors que je trouvais, pour cause de coopération au titre du service national dans la ville de Thiès, au Sénégal, je prenais mes repas dans une popote, c’est à dire chez un coopérant qui acceptait d’accueillir des collègue célibataires dans sa maison pour qu’ils y prennent leurs repas et partagent les frais occasionnés par un boy-cuisinier qui se chargeait des courses, de la préparation de nos agapes et de la vaisselle.


Il advint qu’un de ses membres, prof d’histoire-Géo et curieux d’esprit acheta un jour un « gri-gri » c’est à dire une amulette consistant en un petit sac de cuir de forme carrée et renflée cousu de tous côtés et que les Sénégalais portent, attaché par un lien de cuir au bras autour de la ceinture ou au cou. Ces « gri-gri » sont censés protéger leur propriétaires des touts sortes de problèmes : maladies, envoûtements, pannes d’automobile, accidents divers et bien d’autres choses. Ils en portent généralement plusieurs et on peut penser que leur nombre est un indicateur du degré de paranoïa ou d’hypocondrie de leur possesseur.


Le renflement de l’objet laissait deviner qu’il contenait quelque chose, mais quoi ? Notre commensal décousit donc le petit sac et en sortit un morceau de papier qui, déplié, s’avéra recouvert de caractères arabes. Aucun de nous n’ayant la moindre connaissance de cette écriture, le mystère demeurait total. Nous demandâmes à notre cuisinier s’il était capable de déchiffrer pour nous ce document. Il nous déclara que ça ne posait pas problème et se mit à la tâche. D’une voix assurée et avec sérieux et aisance, il nous psalmodia le texte arabe du papier. Après nous être fait confirmer qu’il s’agissait d’un « gri-gri » de qualité, la curiosité nous poussa à nous enquérir de son contenu exact. C’est alors que ce bon Mamadou nous annonça n’en rien savoir. Il s’agissait d’un verset du Coran, mais son savoir s’arrêtait là, vu qu’il n’avait aucune connaissance de cette langue arabe qu’il déchiffrait avec tant d’aisance.


Cela peut paraître étonnant si on ignore ce qu’étaient (et que sont souvent encore) les « écoles coraniques ». J’en ai vu se tenir au bord de la route qui menait de l’ancienne base aérienne de Thiès au centre ville. Elles réunissaient, assis dans le sable autour d'un marabout, quelques jeunes garçons munis de tablettes en bois sur lesquelles étaient écrits des versets du coran qu’ils devaient apprendre par cœur avant de les psalmodier. Ils apprenaient à lire l’arabe, à mémoriser le Coran mais ils n’apprenaient pas les subtilités voire les rudiments de la langue (Le marabout les dominait-il?). La moindre erreur de récitation valait aux fautifs quelques coups de chicotte qui les faisaient pleurer à chaudes l’armes. Même en admettant que le contenu pédagogique de ce genre d’enseignement se soit amélioré, il n’en demeure pas moins que la violence continue d’y régner.


Deux articles du Monde, consacrés à ce sujet vous permettront de vous en faire une idée. Le premier relate les causes et le déroulement du procès d’un maître d’école coranique qui s’est tenu à la fin de l’an passé et a fait grand bruit au Sénégal. Le second dépeint le calvaire des « talibés » (élèves des « daara » ou écoles coraniques) dans ce même pays. Ces lectures sont édifiantes et peuvent amener à se poser la question de la capacité d’assimilation par les pays occidentaux d’enfants qui viendraient s’y installer après avoir connu ce genre d’« éducation » qui ne peut que laisser des séquelles. Je vous en laisse juges.

mardi 6 octobre 2020

Apprendre l'arabe

 


العربية ليست فطيرة

D’après la machine à traduire cela signifierait « L’arabe, c’est pas de la tarte »


M. Macron a plus d’un tour dans son sac et son chapeau déborde de lapins. L’autre jour, ce magicien a ébloui de nouveau son public en annonçant deux mesures susceptibles de lutter contre le « séparatisme », à savoir l’enseignement de la langue arabe à l’école et celui de la théologie islamique dans les universités. Admettons que cette dernière mesure, si elle vise à instaurer un Islam compatible avec les valeurs fondamentales françaises (ou du moins ce qu’il en reste), puisse être un moyen de réduire les frictions et autres fractures qui menacent notre corps social. Reste à savoir où quand, comment on va recruter des théologiens modérés susceptibles d’assurer l’enseignement désiré. De plus, qui sera chargé de s’assurer de la valeur de leur enseignement et sur la base de quels critères ? La mise en place de ce projet ne me paraît donc pas de celles que l’on réalise facilement.


Quant à l’enseignement de l’arabe dans les écoles, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il pose des questions. Quel arabe voudrait-on enseigner ? Dans quel but ?


Je me suis, dans ma folle jeunesse laissé tenter par l’apprentissage de l’arabe littéral (également appelé littéraire). Des cours du soir étaient organisés à Dreux, ville où j’enseignais au collège du quartier des Chamards qui connaissait alors une forme de célébrité nationale en tant que quartier « sensible » comme on dit aujourd’hui. Je m’y inscrivis. Bien qu’ayant une certaine facilité pour les langues, je dois dire que ce ne fut pas une mince affaire. Car la langue arabe est assez complexe. L’assimilation de l’alphabet (28 consonnes et 3 voyelles généralement non notées) ne pose pas trop de problèmes hormis la prononciation de certains phonèmes gutturaux. Seulement, s’y ajoutent les problèmes des déclinaisons, de la quantité des voyelles, de l’acquisition de la syntaxe et du vocabulaire. Tout ça ne se fait pas en un jour. Mon expérience fut brève car mes condisciples avaient un but différent du mien : la langue littéraire ne les tentait pas, ils préféraient apprendre la variante dialectale algérienne. Le professeur accéda à leur désir et je quittai ce cours devenu à mes yeux sans intérêt. Depuis, j’ai tout oublié du peu appris.


Il existe donc plusieurs sortes d’arabes. Un multiplicité de formes dialectales, celui du Coran et la forme moderne standard, celle qui est enseignée dans les écoles des pays arabophones et qui y fonctionne comme langue-toit (langue permettant aux locuteurs de différents dialectes de communiquer entre eux comme c’est le cas en Italie ou en Allemagne ou langue nationale et dialectes locaux coexistent à des niveaux différents de communication verbale.). Il paraît clair que c’est cette dernière qu’il faudrait choisir, vu que la langue du Coran ne présente qu’un intérêt religieux et que les formes dialectales n’ont qu’un intérêt limité.


Seulement, là encore se pose la question du recrutement des professeurs lequel ne va pas sans poser problème. Il semblerait que le nombre de professeurs qualifiés en France soit plutôt restreint. Ce fut également le constat qu’entraîna la décision, dans les années 60, du président Boumédiène d’arabiser l’enseignement. Pour y remédier, on fit venir d’autres pays, et principalement d’Égypte des enseignants. Seul petit problème : ces braves gens avaient tendance à être des Frères Musulmans et c’est ainsi que se répandit l’islamisme dans le pays avec les tragiques conséquences que l’on sait.


Estimons le problème résolu et que la France dispose d’un nombre suffisant de bons enseignants de l’arabe moderne standard, bien laïcards. Reste à savoir en quoi l’apprentissage de cette langue permettra de résoudre les problèmes que pose le « séparatisme » ou le communautarisme. Je serai tenté de penser qu’au lieu de les apaiser ça ne ferait que les renforcer en enracinant davantage les jeunes dans la culture de leurs origines.


Car le meilleur moyen de lutter contre est, de toute évidence, l’assimilation et non une pseudo-intégration (concept vague voire totalement vide de sens). C’est plutôt en favorisant la maîtrise de la langue française qu’on parviendra à consolider le sentiment d’appartenance à la communauté nationale.


Pour conclure, il me semble que les recettes-miracles de Macron l’Enchanteur(-qui-n’enchante-pas-grand-monde) présentent deux défauts majeurs : celui d’être difficiles à mettre en œuvre et, accessoirement, celui de risquer de s’avérer totalement contre-productives voire dangereuses.