Des jeunes gens de Champigny, armés de leur seule affection pour leurs amis de la police leur ont offert un feu d’artifice. Au lieu de saluer cette main tendue en vue d’une meilleure entente entre jeunesse de banlieue et forces de l’ordre, certains esprits chagrins y ont vu, allez savoir pourquoi, une insupportable agression et réclament à cor et à cri l’interdiction de la vente des mortiers d’artifice car ils peuvent se transformer en armes par destination.
Interdire, voilà la solution ! Il suffit de voir à quel point leur interdiction a permis de quasi-éradiquer la vente et la consommation du cannabis, de l’héroïne ou de la cocaïne. Depuis qu’on a interdit vente et achats d’armes à feu on n’entend plus parler de règlements de comptes à la kalachnikov ou au revolver. La limitation de vitesse à 80 km à l’heure est unanimement appliquée par les conducteurs. C’est pourquoi il faut interdire et non réprimer sottement : la répression est inefficace, l’interdiction l’est souverainement.
Il serait donc urgent que fussent interdits à la vente non seulement les mortiers d’artifice mais tout objet pouvant se voir transformé en arme par destination. Seulement, en dresser une liste exhaustive n’est pas chose aisé. La nocivité potentielle de certains objets comme la barre à mine, la batte de base-ball, la boule de pétanque, la feuille et autre couteaux de boucher, le manche de pioche, la hache, la masse, la tronçonneuse, et quelques autres est évidente. Seulement, ces objets sont nécessaires à l’exercice de certains sports ou professions. Leur interdiction totale serait donc problématique car on voit mal un boucher détailler une carcasse de bœuf à l’aide d’un seul couteau à beurre en plastique ou un bûcheron abattre un chêne centenaire avec une égoïne (aux dents arrondies par précaution).
Pour éviter les redoutables conséquence économiques de certaines interdictions, il faudrait donc les moduler et accompagner leur possession de mesures de sécurité drastiques. Par exemple pour pouvoir acheter une feuille de boucher, il faudrait produire un certificat d’exercice de cette profession, un casier judiciaire vierge et une attestation de bonnes et douces mœurs rédigée par une autorité morale incontestable (élu de la république, notaire, prêtre, directeur de banque, imam islamiste, etc.) Le bouliste, lui, aurait à produire une licence sportive avec le casier et l’attestation de mœurs. Les détenteurs des objets précités seraient tenus de les enfermer après usage dans une armoire forte et de les déposer au poste de police ou à la gendarmerie les plus proches en cas d’abandon du sport ou de l’activité justifiant leur possession.
Ce que je viens d’exposer, ne constituerait, hélas, qu’un petit pas dans la bonne direction car nombre d’autre objets peuvent, s’ils tombent en de mauvaises mains, s’avérer des armes redoutables. Tous ceux qui on pris un coup de fourchette ou de ciseaux de broderie dans l’œil vous le confirmeront.
Il y a donc du pain sur la planche sur la planche des prohibiteurs mais ça ne devrait aucunement entamer leur enthousiasme. Une fois l’essentiel des interdictions promulgué, il ne restera plus qu’à les faire appliquer ce qui ne devrait pas être compliqué.
J'ai bien ri mais ce n'est pas si drôle en fait. c'est même désespérant. et l'éducation nationale ne se demande jamais si elle est responsable de ne leur avoir donné que ça comme horizon à ces jeunes gens?
RépondreSupprimerJe crains que la marge de manœuvre de l'Éducation Nationale soit réduite du fait de l'état général de la société. Il me semble que nous avons l'éducation que nous méritons.
SupprimerEn effet la réponse ferme du ministre de l'intérieur est bien l'interdiction de vente.
RépondreSupprimerDevrait suivre la désinterdiction des couverts en plastique suivi de l'obligation d'emploi d'iceux (cf. les masques).
Y aura t'il une deuxième vague?.
Prendre des mesures qu'on n'est pas capable de faire appliquer est la dernière parcelle d'autorité que possèdent nos "dirigeants".
SupprimerA vrai dire, nous vivons depuis longtemps dans le monde des Shadocks. Il suffit de s'y faire, puisque nous n'avons plus la latitude de changer les choses : si l'on interrogeait un échantillon conséquent de la population française, je suis à peu près certain qu'elle approuverait cette mesure débile, comme elle l'a déjà fait en de maintes occasions.
RépondreSupprimerL'"adhésion" des populations à des mesures dont l'utilité est contestable me laisse toujours pantois.
SupprimerEt Le Rabouilleur, il en pense quoi ?
RépondreSupprimerVous posez les bonnes questions !
SupprimerLe savoir peut être bien ou mal employé. Par exemple, un traité de toxicologie peut servir dans deux directions. Mais les médecins n'apprennent plus la toxicologie dans leur cursus. Cherchez l'erreur !
SupprimerMais, Le Rabouilleur, il n'y a pas d'erreur puisque la toxicologie, comme la clinique d'ailleurs, a été remplacée par les statistiques dans leur cursus. Donc tout baigne !
SupprimerVous avez raison : "Interdire, voilà la bonne solution !" Mais je vous ferai remarquer qu'il sera toujours plus facile d'interdire aux gens de s'asseoir sur l'herbe de peur qu'ils n'écrasent de pauvres innocents insectes, plutôt que d'interdire, en pure perte, à certains croyants de décapiter des mécréants dans la rue !
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