..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 22 janvier 2016

L'enfer du jeu

L'enfer du jeu, ce n'est plus Macao, c'est Facebook ! Les ravages que provoque cette honteuse passion ne sont pas suffisamment stigmatisés par les media, trop occupés qu'ils sont à faire l'exégèse des déclarations du ministre de la consternation nationale et des affaires scabreuses. Et pourtant... Une image valant mieux que tous les discours, celle-ci illustrera le mien :


Qu'est-il arrivé à ce malheureux volatile dont on pouvait deviner que sa chair aurait réjoui le palais des gourmets ? Eh bien, la personne chargée de la surveillance de sa cuisson s'est absentée un instant pour aller faire une petite partie de belote sur Facebook ! Une partie entraînant l'autre, les gains dopant l'enthousiasme, les pertes poussant à se refaire, l'instant s'est transformé en heures, le poulet en carcasse charbonneuse et la cuisine en antre pestilentiel.

Oh ! combien de volailles, combien de clafoutis
Placés dans un bon four à la chaleur tournante
D'un jeux de cartes honteux, victimes innocentes
Suite à un long oubli ont terminé trop cuits ?

Victor Hugo (Pullo nox)

Comme Totor, je déplore cette passion qui fait vivre aux gallinacée les Heures Les Plus Sombres De Leur Histoire. D'autant plus qu'après des années d'abstinence, je viens de rechuter. Eh oui, plutôt que de suivre mes vocations d'éthologue, de géographe et de fin observateur de la vie politique, je cède à l'appel des cartes. Je belote, rebelote, dixderère, coupe, choisis l'atout, maudis mon partenaire, perds des jetons, en regagne, et les heures passent...

J'en viens à n'écouter que d'une oreille distraite les vœux du président ! C'est vous dire ! L’œil hagard, je suppute les chances que trèfles, cœurs, pics ou carreaux ont de m'apporter la victoire, je prie pour que mon as ne soit pas coupé, pour que mon partenaire ait du jeu, me désole d'une donne injuste, me réjouis des gains, m'entête à tenter d'effacer mes pertes. Bref, je connais les affres du joueur. Sans pour autant débourser un centime : je n'ai aucun besoin de gagner de l'argent et encore moins envie d'en perdre...

jeudi 21 janvier 2016

Avantages comparés

Emmanuel Macron, boute-feu notoire, vient de provoquer une sacrée tempête dans le verre d'eau politico-médiatique. Face à un Bourdin que j'espère médusé, n'a-t-il pas osé déclarer que "La vie d'un entrepreneur est bien plus dure que celle d'un salarié" ! On croit rêver ! Boirait-il ? Serait-il atteint de démence juvénile ?

Tout le monde le sait : le chef d'entreprise, quelle que soit la taille de cette dernière, se la coule douce, va de fête en fête accompagné de pulpeuses beautés, se fait péter la sous-ventrière à coup de vins et de mets fins, roule dans de luxueuses limousines et habite un palais. Quand la fantaisie l'en prend, il licencie sans raison aucune les pauvres hères dont l'exploitation assure son train de vie de nabab et la pérennité de sa fortune.

Le salarié, lui trime dur de l'aube au coucher du soleil (quand sa misère ne le condamne pas à rejoindre alors un autre poste), rentre épuisé dans un sordide galetas, a pour toute fête les documentaires d'Arte sur la Shoa, se nourrit frugalement de produits douteux arrosés d'eau du robinet et s'entasse dans des transports en commun quand ses moyens lui permettent de laisser son vélo au taudis. Avec pour seule perspective un prochain licenciement menant à une encore pire misère. Car le fruit de son travail est confisqué par son ploutocrate de patron.

Et si la vérité était un chouia différente ? Si on quittait la caricature pour la réalité ? Car la réalité des entreprises est souvent tout autre. Un haut niveau de vie est certes assuré aux patrons du CAC 40 comme leur sont octroyés retraites-chapeau et parachutes dorés. De là à ce qu'ils mènent une vie de rêve, il y a de la marge. Et quand bien même la vivraient-ils, que représentent-ils ? Ils n'emploient qu'une faible proportion des salariés. Le reste travaille dans de moyennes, petites, voire minuscules, entreprises gérées par des patrons dont la vie n'est pas toujours un lit de roses.


Quand tout va bien, le petit patron bénéficie d'un train de vie supérieur à celui de ses employés, c'est certain. Mais pour cela, il lui faut trouver des marchés sur lesquels écouler ses produits, ses marchandises ou ses services. Il est soumis à la concurrence. Il lui faut donc sans cesse s'en préoccuper : quand la conjoncture est bonne, il faut savoir en profiter, quand elle est moins favorable, ce n'est pas le moment de se relâcher. Du coup, les cinq semaines de vacances et les 35 heures, c'est plutôt pour les salariés.

Et quand les choses tournent au vinaigre ? Quand, pour une raison ou pour une autre (gouvernement socialiste, crise économique, etc.) de graves difficultés se profilent ? Qui est le plus mal loti ? Ça peut paraître curieux, mais le petit patron, quand il rencontre un vrai coup de mou ne s'empresse pas de mettre ses employés à la porte ne serait-ce que parce qu'il en a besoin, qu'il espère un mieux et que même s'il s'y résignait sa trésorerie ne lui permettrait pas forcément de leur payer les indemnités dues. Et les trous se creusent... Si rien ne s'arrange, une fois qu'il a bouché les trous de l'entreprise en liquidant ses avoir et qu'il s'est endetté plus que de raison, la solution s'impose : il met la clé sous la porte. Le salarié se verra régler son dû, aura droit au chômage. Le petit patron, lui n'aura droit à rien. S'il n'est que ruiné, ça peut encore aller mais s'il a des dettes envers les organismes sociaux ou le fisc, il n'est pas sorti de l'auberge. L'employé, sera considéré comme une victime, si le marché de l'emploi le permet, il retrouvera un poste. Un passé d'entrepreneur ne facilite pas la soumission. De plus, l'échec sur lequel il reste, même s'il n'a pas trop de conséquences sur sa bonne humeur, fait qu'un éventuel employeur suspectera ses aptitudes. Ça ne facilite pas le réemploi.

Résumons nous : Dans le meilleur des cas, une certaine aisance au prix de beaucoup de travail, dans le pire une ruine totale et durable. Est-ce si enviable ?

mardi 19 janvier 2016

Pierre, Paul, Jacques, Jean et la malédiction des Michel

Allez paf, encore un Michel qui nous claque entre les doigts ! Ce coup-ci, c'est le modèle de chez Tournier qui a avalé son bulletin de naissance. Un modèle qui avait fait bien de l'usage. Quatre-vingt onze ans au compteur : il avait fait du rab le Michou. Dire que j'en suis tourneboulé serait exagéré. J'ai le vague souvenir d'avoir, influencé par la rumeur publique qui en colportait le plus grand bien, ouvert son Robinson et l'avoir trouvé bien chiant. En ai-je seulement terminé la lecture ? Qu'importe ? Un Michel de plus vient d'être fauché. Pour que l'affaire fût parfaite, il eût fallu qu'il eût soixante-neuf ans mais on ne choisit pas sa date de naissance, que voulez-vous.

Il y aurait donc une malédiction des Michel. Je n'y crois pas un instant. Si tant de Michel referment leur parapluie, c'est que des Michel il y en a eu des tas, un temps fut. Alors, sur le tas des calanchés du début d'année, on en retrouve fatalement plusieurs. D'ici trois ou quatre décennies, ils n'encombreront plus les oraisons funèbres. Pas plus que ne le feront les Jacques, les Jean-Quelque-Chose, les Gérard, les Alain. Les prénoms qui faisaient florès dans ma jeunesse ne sont plus donnés. Sur des centaines d'élèves, ces dernières décennies, je n'ai rencontré qu'un seul Jacques, pas plus de Jean, quelques Pierre, quelques Paul (prénom ringard dans les années cinquante) et pas le moindre Michel. Les Jules, avec un parfum suranné d'avant-guerre de 14, revenaient un peu.

De nos jours, musulmans mis à part, on fait dans l'original, on innove, on se distingue. On les veut exceptionnels, ses enfants. Bien sûr, pour la plupart, ça s'arrêtera au prénom. C'est déjà ça. Ça entraînera la fin des hécatombes. Faudra que les journaleux trouvent autre chose. Je leur fais confiance.

lundi 18 janvier 2016

Diabolisation et alliances

Je ne sais pas si ça vous arrive mais moi j'entends parfois des gens proférer au sujet des immigrés et autres migrants des propos qui, s'ils étaient tenus publiquement par un militant FN lui vaudraient une suspension immédiate tandis qu'il offrirait aux media bien pensants l'occasion d'une nouvelle campagne haineuse. Quand vous leur demandez vers où va leur vote, vous avez la surprise d'entendre qu'ils choisissent des partis qui encouragent le multiculturalisme, défendent l'idée que l'immigration enrichirait la France et tout ce qu'ils déclarent réprouver. Si vous leur suggérez qu'un vote FN serait plus en accord avec leurs opinions, ils poussent les hauts cris. Comment pourraient-ils apporter leur suffrage au seul parti qui, de façon plus modérée certes, partage leur point de vue ?

Comment expliquer cette apparente schizophrénie ? C'est que la diabolisation fonctionne encore suffisamment pour que bien des gens répugnent à introduire une dose de cohérence entre ce qu'ils pensent et leur choix. Selon moi, ils ont tort car tous ces gens "raisonnables, posés et de sens rassis" ne sauraient qu'avoir une influence apaisante sur un mouvement quel qu'il soit. Sans compter qu'il est hautement improbable que dans certaines régions les 45% qui ont voté FN soient TOUS de parfaits abrutis assoiffés de sang, ne serait-ce que parce que cette dernière catégorie n'est pas si répandue et que bien des parfaits abrutis assoiffés de sang votent à gauche.

Bien que journalistes et politiques n'inspirent guère confiance à une large majorité ils sont, à force de répétitions, parvenu à inculquer une sainte trouille de ce parti chez une majorité, décroissante certes, mais une majorité quand même. Ils n'ont donc pas perdu leur temps et la digue qu'ils ont inlassablement construite pour contenir le flot de la pensée identitaire semble jusqu'ici tenir. Seulement, il semble également qu'elle connaisse des failles et les failles, c'est mauvais pour les digues, très mauvais, surtout quand ceux qui les ont construites ne disposent plus de matériaux idéologiques nouveaux pour les combler.

Devant la lassitude croissante et la perte d'efficacité qu'engendrent les discours diabolisateurs, on a vu apparaître de nouveaux argumentaires : ceux du plafond de verre, du manque de compétence des équipes et du programme économique irréalisable. Ce dernier point est par définition stupide : quand un programme est irréalisable, on en applique un autre ! Ce n'est pas M . Maurois qui m'aurait contredit là-dessus. Quant au manque de compétence et d'expérience, quand on voit le spectacle qu'offrent depuis bientôt quatre ans les divers gouvernements socialistes, il faut un sacré self-contrôle pour ne pas s'étrangler de rire face à un tel argument ! Sans compter qu'experts et hommes d'expérience se rueraient au secours de la victoire comme hommes de gauche à Vichy.

La notion de plafond de verre me paraît présenter un peu plus d'intérêt. Tous les fins analystes politiques qui viennent finir leurs après-midis autour du bon Yves Calvi vous le diront et répéteront : on ne peut pas gagner d'élections sans alliés. Un LR sans UDI, un PS sans EELV, Radicaux de Gauche et PC ne sauraient être majoritaires. En gros, faute d'unir une carpe et un (voire plusieurs) lapin(s) aucun mariage ne saurait réussir. Et si c'était tout le contraire ? Si les alliances contre nature ne pouvaient mener qu'à des déconvenues ? Ne serait-il pas indispensable pour gouverner un pays qu'un parti dispose du soutien clair et affirmé d'une nette majorité des électeurs ? Comment un parti pourrait-il mener une politique cohérente susceptible de satisfaire ses partisans s'il s'allie à d'autres qui n'ont que mépris et/ou haine envers lui et dont les tenants ont d'autres aspirations ? Les alliances ne mènent qu'à l'impuissance et au bricolage. Est-ce ce dont a besoin un pays en grave crise ?

samedi 16 janvier 2016

Un combat inégal !

Lorsque je me promène chez M. Facebook, il arrive que des publicité apparaissent dans les marges. Certaines sont liées à mes recherches comme celles vantant des perceuses ou autres rétroviseurs mais d'autres me paraissent intempestives, proposant des objets, des biens ou des services dont je n'ai jamais envisagé l'achat. C'est le cas des propositions de rencontres. L'âge et une austérité de mœurs qui pour être récente n'en est pas moins fervente me font trouver peu d'attrait à ces propositions. Toutefois, puisque rien de ce qui est humain ne m'est étranger, la vision de ces offres suscite ma réflexion. Prenons au hasard deux exemples de ces publicités :

I


II

De prime abord, elles pourraient paraître très semblables : elles montrent toutes deux une jeune femme avide de combler sa solitude et qu'on devine empressée de partager des moments intimes avec un solitaire. De plus toutes deux ont en commun d'habiter dans le voisinage. Je dois reconnaître que près de chez moi, le type I est plus répandu que le II, mais là n'est pas la question.Il est,en outre, à remarquer que dans les deux cas, grâce au tutoiement s'instaure immédiatement un climat de douce intimité. Et ce sont ces multiples similitudes qui rendraient indécis.

A supposer que l'on soit appelé à rencontrer l'une ou l'autre de ces jeunes personnes également, quoique chacune a sa manière, charmantes. Sur quoi baser son choix ? Certains débauchés diront : « Pourquoi choisir ? Sautons les deux ! » Belle mentalité ! Répondre ainsi aux nobles aspirations d'âmes esseulées ! On croit cauchemarder !

Cela dit, examinons de près textes et photos. D'un côté, on recherche un VRAI rendez-vous, de l'autre on propose des rencontres. Ce n'est pas la même chose. La rencontre est souvent fortuite tandis que le rendez-vous est volontaire. Ensuite on vous invite à parcourir les profils tandis qu'ailleurs on exige une inscription.  A quoi au juste ? Ça sent l'arnaque : on s'inscrit et ensuite on a sa BAL pleine de spams !

Venons-en aux images. Alors là, y'a pas photo. Enfin, si, y'a photos mais vous m'aurez compris. Commençons par le décor. Une des jeunes filles apparaît dans sa cuisine : on en déduit qu'après un vrai rendez-vous on ne repartira pas le ventre vide, la bougresse, de manière subliminale, met en avant des talents de cuisinière qu'on devine grands et que confirment ses formes généreuses. L'autre apparaît auprès de ce qui semble être des lits superposés. Pourquoi ? Serait-ce une feignasse ou une lubrique ? Quand à l'apparence physique, même si seule compte la beauté intérieure, l'homme de goût n'hésitera pas longtemps. Nous avons d'une part une tenue traditionnelle, simple et élégante qui n'exclut pas la fantaisie comme le montre l'absence de chaussures. De l'autre, le vêtement laisse à désirer : un T-shirt à vous attraper un rhume de nombril, une sorte de jean de couleur indéterminée. Quelle vulgarité ! Et puis il y a la personne. L'une à un maintien modeste, l'autre, qui prend un selfie, semble fascinée par son imaginaire beauté ! Car regardons les choses en face : ça ressemble à quoi ces mensurations disproportionnées ? On fait un petit 36 en bas et un 90 bonnet D en haut ! Ridicule ! Un engin comme ça, ça vous fait cinquante kilos à tout casser. Quelle misère ! En revanche, l'autre jeune femme, c'est du costaud, du massif, du qu'on peut emmener se promener par grand vent sans redouter l'envol. De la vraie femme, quoi.

J'en serais presque à regretter de ne pas m'intéresser davantage à la gaudriole !