..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 21 novembre 2013

Appel au peuple !

Une oisiveté doublée de paresse m'a amené à vouloir modifier la présentation de ce blog afin de le rendre plus lisible. J'en ai profité pour effectuer d'autres modifications.

J'aurais mieux fait de rester couché !

Sans que je sache pourquoi, Ma liste de blogs a complètement disparu ! Je l'ai en grande partie restaurée mais il se peut que certains blogs en aient disparu. N'hésitez pas à me le signaler si c'est le cas du votre.

J'ai également voulu simplifier l'intitulé de mon blog du coup, LE LIEN DE VOTRE LISTE DE BLOGS NE FONCTIONNE PLUS.

IL FAUT CHANGER LE LIEN POUR : http://vudescollines.blogspot.fr/



mercredi 20 novembre 2013

Une vision d’enfer !



Dante Alighieri a donné sa vision de l’enfer, entonnoir où les damnés sont répartis dans neuf cercles selon la gravité de leurs fautes. Plus on a mal agi, plus on s’enfonce. C’est tout plein de bêtes voraces, de monstres peu amènes, de fleuves bouillonnants ou gelés.  On voit qu’on n’a pas lésiné sur les moyens, que rien n’a été épargné pour assurer l’inconfort des résidents. Seulement, l’esprit simple du bon Dante lui a fait négliger une donnée pourtant fondamentale : l’enfer des uns peut être le paradis des autres. Et vice-versa. Infliger à tous le même supplice peut donc s’avérer contre productif.

Par exemple, les gaspilleurs y sont poursuivis et dévorés par des chiennes.  Sans trop m’avancer et quoiqu’étant de mœurs ordinaires, je suis persuadé qu’existent de braves gens prêts à dépenser des fortunes pour se faire bouffer les fesses (et le reste) par des chiennes vénales dans des maisons à cet innocent  passe-temps dédiées. Vous pensez bien que si on leur proposait la même chose pour l’éternité et sans un rouge liard débourser, ils se mettraient à gaspiller comme des fous,  histoire de s’assurer une place au septième cercle. De même, la punition des gourmands (immergés dans une fange puante) pousserait certains à reprendre trois fois de chaque plat, quitte à s’en faire péter la sous-ventrière…

On me dira qu’en ce quatorzième siècle commençant, l’humain était moins tordu qu’aujourd’hui, que ces petites déviances, naguère jugées perverses et aujourd’hui, grâce au progrès, considérées normales n’existaient pas. Permettez-moi d’en douter. L’homme ne change pas tant que ça, ni en bien ni en mal.

Tout ça pour dire que pour être efficace, l’enfer doit être individualisé. Cette conclusion, à laquelle j’étais parvenu il y a des lustres, m’est revenue à l’esprit suite à la glorieuse victoire de l’équipe de France lors d’un match de baballe pas plus tard qu’hier soir. Suite à l’inespéré résultat du match aller, s’était ancrée en mon esprit l’idée que les carottes de l’équipe de France étaient aussi archi-cuites que peuvent être archi-sèches les chaussettes d’une archiduchesse et qu’ une longue trêve footbalistique allait s’ensuivre. Mon optimisme m’avait encore joué un tour ! Les bougres ont gagné et 2014 sera une année maudite.  Car s’il y a une chose que je déteste c’est bien le sport et particulièrement ce jeu où des jeunes gens en short courent comme des possédés après une baballe afin de loger icelle dans une sorte de cage tandis que leurs adversaires tentent de les en empêcher et de s’emparer de la baballe dans le but avoué de la loger dans la cage opposée. Tout ça en présence de foules nombreuses et vociférantes que le passage d’une boule de cuir entre deux poteaux semble apte à mener à l’extase ou au désespoir selon l’auteur de l’ « exploit ».

Pour toutes ces raisons, je me suis fait une idée assez claire de ce qu’un Créateur cruel et  vindicatif pourrait m’infliger comme punition infernale pour mes peccadilles. Bien entendu, il y aurait les privations : rien à visser, pas  de potager, pas de livres, pas d’internet, pas de bons repas, pas de whisky du soir, pas de compagnie féminine. Ça serait éternellement bien triste et ennuyeux. Mais bon, fallait y penser avant. Là où ma vision se fait vraiment atroce, c’est quand aux privations s’ajoute le supplice. Je me vois, cloué à jamais dans un fauteuil de préférence inconfortable, devant un grand écran  sur lequel passent en boucle des matchs de foot. Un dispositif oculaire maintient mes yeux éternellement ouverts tandis qu’un autre m’empêche de tourner la tête. Des oreillettes dispensent dans mes oreilles les commentaires de Thierry Roland. De temps en temps, pour varier mes peines, on introduit entre deux parties des interviews de joueurs, de sélectionneurs ou de pronostiqueurs. L’horreur atteint alors son comble. Je prie, supplie, réclame le neuvième cercle de Dante. En vain, je le sais.

Devrais-je, pour me mithridatiser tenter de regarder un match, une mi-temps, un résumé ? Non, c’est au-dessus de mes forces ! Mon seul espoir est que mon athéisme soit fondé  ou qu’un tel châtiment ne puisse être conçu par un Dieu juste et bon.

mardi 19 novembre 2013

Joe




Un jour il m’a déclaré qu’il me classait en cinquième position parmi les personnes les plus intéressantes qu’il ait rencontrées.  Je me demande bien pourquoi. Quoique injustifié, ce propos est flatteur surtout venant de quelqu’un de plus de quarante ans qu’on soupçonne en avoir rencontré plus de cinq. Même si c’était au cours d’une de nos nombreuses conversations copieusement arrosées.  Joe A., si je tenais ce genre de classement, y serait  en excellente place.

En l’an de grâce 1990, suite à bien des vicissitudes, je trouvai un poste de Prof de Français dans l’East End de Londres. Même si l’enseignant était mieux traité là-bas qu’ici, mon salaire ne me permit de m’offrir pour tout logement qu’une chambre meublée dans une maison occupée par 6 ou 7 autres célibataires, tous mâles. Joe était l’un d’entre eux. Je ne sais comment nous entrâmes en contact. On ne le voyait pas beaucoup vu qu’il travaillait de nuit et que le reste du temps il ne sortait guère de sa cambuse.  Comme, outre les sanitaires et les salles de bains, nous partagions une cuisine, je suppose que c’est en préparant un repas que nous en vînmes à parler…

Ça commence toujours comme ça : quelques mots sur la pluie et le beau temps et en général ça s’arrête là. Sauf quand pour X raison la conversation se poursuit, devient plus personnelle, qu’on se met à raconter  sa vie, ses joies, ses peines… Ainsi j’appris que ce colloc travaillait comme préparateur de commandes d’un entrepôt de disques. Qu’il était arrivé quelques années auparavant du Nicaragua où ses Anglais de parents s’étaient installés et où  il avait passé l’essentiel de sa vie. Il y exerçait la noble profession de chasseur-pêcheur professionnel. Dans un camp où il initiait de riches Américains aux joies de la pêche au tarpon ou de la chasse en forêt vierge. Profession qu’il est, pour des raisons évidentes, difficile d’exercer sur les bords de la Tamise. D’où sa reconversion.

Une anecdote qu’il me conta me laissa pour le moins perplexe : un jour qu’après moult libations il était parti à la pêche en mer avec un Américain qui bossait pour la CIA et une vague copine, une tempête tropicale les avait emportés loin des côtes et durant quelques semaines ils avaient dérivé quasi morts de faim et de soif, couverts de furoncles, brulés par le soleil, buvant leur propre urine et le sang des rares poissons qu’ils pêchaient et dont ils se nourrissaient. Leur martyre prit fin lorsque leur route croisa celle d’un cargo américain qui les recueillit. Alors qu’avec ses compagnons d’infortune ils s’étaient juré de ne plus jamais boire, ce fut l’occasion de prendre une sacrée cuite ! Belle histoire mais qui sentait plus le scénario de film que la vérité. Je me demandai s’il n’était pas un brin mytho… Sauf que…  Quelque temps plus tard alors que nous étions dans ses quartiers, il sortit d’un placard  un morceau de tissu blanc maculé de striures multicolores  contenant des coupures de presse. Lesquelles narraient son aventure. On relatait les recherches aériennes entreprises pour les retrouver, d’abord à la une, puis en pages intérieures,  on annonçait la fin des recherches  jusqu’à ce qu’une manchette annonçât, bien plus tard,  ON LES A RETROUVÉS ! (Tout ça, bien entendu en espagnol). Le linge qui entourait ces souvenirs était un tablier de cuisinier où tout à la joie de cet incroyable sauvetage l’ensemble de l’équipage du cargo avait écrit quelques mots.

Nous en vînmes, avec un autre colloc irlandais, à fonder un « club » dont l’activité consistait, le samedi, à confectionner un repas chacun notre tour. C’était l’occasion de boire des coups jusqu’à plus soif et au-delà, de tenir d’interminables conversations et d’agacer prodigieusement les autres en squattant la cuisine. On se distrait comme on peut en terre étrangère…

Les aventures de Joe ne s’arrêtèrent pas à  son escapade maritime. En 1979, les Sandinistes renversèrent la dictature des Somosa, établissant la justice sociale et ruinant accessoirement le pays. Les riches Américains ne vinrent plus. Le camp ferma. Il se trouva fort dépourvu. Il tenta de survivre grâce à de menus trafics mais les temps étaient bien difficiles. Il finit par rejoindre les Contras, soutenus d’abord par l’Argentine puis par les États-Unis. Je ne vous raconterai pas les joyeux massacres opérés par les deux camps qu’il me narra : ça découragerait les partisans d’une guerre civile fraîche et joyeuse. Et puis éclata le scandale de l’Irangate qui eut pour conséquence la fin de l’aide Étasunienne et la nécessité pour les contras de s’accrocher au pinceau, vu qu’on les privait d’échelle… Ils furent joyeusement massacrés par les gouvernementaux. Joe s’en tira, parvint à rejoindre les USA puis l’Angleterre.

Un beau jour, Joe prit la décision héroïque de cesser de boire et de fumer. Vu qu’il carburait à (au moins) une bouteille de vodka par jour, il s’enferma quelque temps dans sa chambre afin de s’entretenir en tête à tête avec le DT. Il en sortit vainqueur. Mais ce fut la fin du club. De mon côté j’avais fait la rencontre d’une jeune personne avec qui je finis par me mettre en ménage, quittant de ce fait la maison.  J’allai le voir de temps à autre. Et puis lui aussi trouva chaussure à son pied, déménagea et nous nous perdîmes de vue.

Il m’arrive de penser à lui de temps en temps, de souhaiter que les circonstances lui aient permis de renouer avec sa vraie vie, au Nicaragua. Ou au moins de vivre un relatif bonheur en Angleterre, sans trop de nostalgie…

lundi 18 novembre 2013

On ne dérape qu’à droite !



Déraper, au sens figuré, c’est « effectuer un mouvement imprévu, incontrôlé (dans le domaine intellectuel, psychique), s’écarter brusquement de la norme, de l’habitude ». Le dérapage consistant, comme on pouvait s’y attendre, à déraper. Je tiens cela de M. Petit Robert qu’on accusera difficilement de manquer de self-control et de déraper dans ses définitions.

Il me semble cependant utile de relever dans cette entrée certains mots révélateurs. Ainsi le dérapage est soit inattendu soit incontrôlé.  Et s’il s’écarte de la norme et de l’habitude, c’est avec brusquerie. Le dérapage est donc un phénomène en soi surprenant et suppose qu’existent norme et habitude.

Curieusement, seuls les politiciens de droite et accessoirement M. Valls dérapent tandis qu’à gauche on tient la route (qui mène dans le mur).  Vous souvenez-vous avoir jamais entendu la presse ou la droite qualifier une quelconque déclaration, si abracadabrantesque fût elle, de dérapage ?  Quand M. Peillon  écrit dans son ouvrage La Révolution n’est pas terminée, publié au Seuil en 2008 : « C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle Eglise, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi. La société républicaine et laïque n’a pas d’autre choix que de « s’enseigner elle-même » (Quinet) d’être un recommencement perpétuel de la République en chaque républicain, un engendrement continu de chaque citoyen en chaque enfant, une révolution pacifique mais permanente ». Nul ne l’accuse de déraper ni même de simplement délirer. Il est vrai qu’un écrit est difficilement « incontrôlé » (à moins qu’il ne soit rédigé sous l’empire de substances, ce qui est inenvisageable de la part d’un personnage si « respectable»).

Il semblerait donc que l’on puisse écrire ou tenir des propos éloigné de la « norme » sans déraper à la condition d’être de gauche. Reste à savoir ce qu’est cette fameuse « norme ». Notre pays ne manque pas, c’est le moins que l’on puisse dire, de normes précises et contraignantes. Celles-ci sont établies puis publiées par l’AFNOR ou découlent de « Normes Européennes ». Or c’est en vain qu’on chercherait trace de la moindre norme déposée dans le domaine intellectuel. Reste l’habitude. Est-il si commun  de parler de l’école comme d’une « nouvelle Eglise, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi » ? J’en doute. Ainsi il semblerait que, si hors normes et habitudes soient-ils, les propos ou écrits des personnalités de gauche ne sauraient être que des opinions.

On constate donc que le dérapage ne s’effectue que par rapport à ce qui est à un moment M considéré par les gens de gauche et leurs relais organisationnels et journalistiques comme un discours acceptable, si éloigné de toute norme et habitude (notions éminemment contestables) soit-il. Après cela, on viendra nous dire sans rire que ceux qui dénoncent une tyrannie de la bienpensance  déraillent…

Faute de voir qualifiés de dérapage les propos outrés de tel ou tel ministre ou personnalité de gauche, il me semble difficile de considérer qu’un tel concept existe. A moins bien entendu d’en donner pour définition : « Écart observé dans le discours d’une personne considérée de droite par rapport à ce que les gens de gauche considèrent séant d’exprimer». Ce qui, au niveau de la stigmatisation, réduirait sa force mais aurait l’avantage de le rapprocher de la réalité.

dimanche 17 novembre 2013

Le pluriel ne vaut rien à l’homme…


De temps à autre je crée un groupe ou une communauté Facebook.  En général leur audience demeure confidentielle, se limitant à quelques amis. Malgré tous leurs mérites, Les Amis de Robert-Tugdual Le Squirniec (philosophe breton), au temps de leur plus grande gloire n’ont jamais été qu’une poignée. Il arrive de temps en temps que de nouveaux impétrants se manifestent. Malheureusement leurs intentions ne sont pas pures. L’une vend des chaussures, l’autre des lunettes de soleil, bref, il s’agit de margoulins plus intéressés par d’éventuels profits que par la haute philosophie. Je me vois donc contraint de les virer.  Afin de leur éviter le douloureux sentiment qu’engendre toute exclusion, j’ai donc décidé de ne plus admettre personne. La file des candidats s’allonge et je suis bien conscient qu’il est possible que parmi eux puissent se trouver des amateurs sincères impatients d’enrichir de leurs interventions la philosophie  bretonne, mais je reste inflexible.

Toutefois, une de mes communautés a atteint des effectifs sinon importants, du moins inhabituels : deux-cent cinquante personnes l’ont liké. Il faut dire que l’enjeu était de taille et le thème d’actualité. Pour que Leonarda continue d’enrichir le Kosovo poursuivait le noble but de faire bénéficier un petit état des Balkans des richesses inouïes dont cette jeune personne avait plus de quatre ans durant fait profiter la France. Il faut également souligner qu’afin d’offrir à cette cause tout le soutien qu’elle méritait, je n’avais pas épargné mes efforts. J’avais posté des liens sur les pages soutenant l’expulsion ou le retour de ce petit trésor à pattes afin de leur proposer une approche plus positive de la question.

S’ensuivit le (très relatif) succès ci-dessus évoqué. Seulement, cela n’alla pas sans malentendus tant il est vrai que le nombre nuit inévitablement à la qualité. Certains intervenants ne saisirent pas bien le but de la communauté et, pensant qu’elle défendait le retour de la belle Rrom, m’agonirent d’insultes. D’autres se mirent à lancer des débats où les invectives fusaient. Je dus leur signaler qu’ils ne se trouvaient pas sur un forum mais sur une page au service d’une cause incontestable. D’autres encore  ternirent la haute tenue des communications par des bordées de déclarations haineuses, racistes ou de simple mauvaise goût.  Tout cela devenant lassant, je décidai donc de supprimer la page. Quand le délai de quatorze jours sera écoulé, il ne restera donc plus trace (ailleurs que dans les dossiers des services d’espionnage Étasuniens) de cette communauté.

Cette expérience aura toutefois eu le mérite de confirmer ma certitude depuis longtemps acquise que le pluriel ne vaut rien à l’homme. Dès que l’on dépasse un certain nombre, on est immanquablement entouré d’une bande de cons. C’est aussi déplorable qu’inévitable. Ce qui a pour conséquence que la moindre opinion, si juste soit-elle, pour devenir majoritaire doit forcément être soutenue par un grand nombre d’imbéciles qui s’y rallieront sur des malentendus ou pour des raisons diamétralement opposées à celles qui la sous-tendent. Mais vu qu’en démocratie, seule la majorité compte, on n’a de choix qu’entre l’isolement et la promiscuité.

samedi 16 novembre 2013

Un plan presque parfait (Fantaisie)



Le Président voyait approcher les élections avec une appréhension certaine. Sa popularité était bien basse. Son adversaire potentiel, Bonnot-Beau grimpait dans les sondages . Il l’écraserait probablement  sauf que, connaissant le lascar, le Président lui avait préparé un coup de Jarnac de derrière les fagots. Tandis qu’il se trouverait dans un hôtel aux USA où il exerçait de hautes fonctions, on ferait passer des soubrettes dans sa chambre  dès qu’on le saurait sous la douche, il leur sauterait dessus, elles porteraient plainte en cas de conclusion et adieu Bonnot-Beau… Tout se déroula comme prévu. Il craqua même à la première ce qui entraîna une hausse du chômage technique chez les soubrettes et l’élimination du Sauteur de la Patrie…

La phase deux du plan consistait à sélectionner l’homme d’élite qui remplacerait Bonnot-Beau… Il lui en fallait un beau, un grand, un incontestable. On passa donc tous les possibles impétrants en revue. Choix difficile. Pas un pour racheter l’autre : médiocrité bouffonne, médiocrité sévère, médiocrité hargneuse, médiocrité loufoque, médiocrité placide, médiocrité médiocre…  Mais allez savoir. Avec le mécontentement croissant tout était à craindre. C’est alors qu’un jeune conseiller, avança un nom : Belgique, Léonard Belgique ! Un silence gêné suivit. Belgique ? Non, pas crédible. Tout juste bon à éviter les conflits. Jamais exercé de responsabilités…. « Un total irresponsable… »  murmura, songeur le Président…

Il tenait son homme. Un adversaire si pathétique qu’il n’en ferait qu’une bouchée ! Seulement, il fallait qu’il fût  choisi, vu que ces rigolos organisaient des primaires… Belgique était déjà entré en lice et recueillait jusqu’à l’élimination du Grand Sauteur relativement peu d’intentions de vote. La disparition du favori amena l’outsider en tête pour deux raisons. D’abord, il était, comme toute huître peut l’être, très peu clivant. Ensuite le Parti du Président avait donné à ses militants pour consigne de se déclarer de Gauche en cas de sondage et, de plus, chauds partisans de Belgique. Ils passèrent le mot aux sympathisants. Il monta donc et arriva en tête du premier tour grâce aux votes des militants du PP qui s’étaient inscrits sur les listes de la primaire. Au deuxième tour rebelote.  Ce n’est pas au QG de Belgique que coula le plus de Champagne ce soir-là.

Seulement, si le Président était un fin manœuvrier, il ne connaissait pas bien son peuple. Plutôt que dans sa flamboyance, les citoyens se reconnurent dans cet être falot aux airs de sous-chef de bureau à la mairie de saint-Flour. Le Président eut beau dire et beau faire, même en tentant de rameuter la droite de la droite, Belgique continua de mener dans les sondages, sa piètre performance lors du débat d’entre deux tours  fut saluée comme un succès par les media et au soir du second tour Belgique fut élu d’une courte tête, mais élu quand même. Ce qui lui permit bien vite de faire preuve de toute l’incompétence que chacun lui reconnaissait.

Dieu merci, ce n’est pas en France qu’une telle fiction pourrait se réaliser !