Le feuilleton de la Covid continue
sans temps morts. La trêve estivale, c’est pas son genre. Le virus
circule. Les conneries qui l’accompagnent également. On craint la
deuxième vague. Certains la croient même arrivée. Les foyers (ou
clusters pour les franglophones) se multiplient. Le premier ministre
fait les gros yeux et menace : « Si toi pas sage,
épidémie reprendre de plus belle et nous obligés de te
reconfiner, ça te fera les pieds ! ».
Toujours
aussi réjouissants, les experts viennent donner leur avis. Et,
histoire de rester fidèle à la tradition instaurée depuis le début
de l’épidémie, ils se contredisent. Pour le Professeur Bidule,
aucun doute possible : le masque doit être porté dans les
lieux publics ouverts. Son collègue Machin, lui, pense que le
masque à l’extérieur est aussi utile qu’un chasse-neige à
Tombouctou. Plus mesuré, Trucmuche, serait pour qu’on le rende
obligatoire, mais seulement les jours pairs des mois en R. Tous
trois, bien entendu, appuient leur thèse sur des études aussi
sérieuses que contradictoires. Bref le cirque continue.
Les
enfants, d’abord hyper contagieux, ont cessé un moment de l’être
avant de le redevenir. Les jeunes, asymptomatiques mais contaminants
en diable voient leurs comportements irresponsables fustigés par les
media. Le seul hic, c’est qu’ils ne regardent pas plus la télé
qu’ils ne lisent les journaux et n’écoutent les radios. Du coup,
leurs errements se poursuivent au grand dam des vieux qui voient dans
leurs petits enfants autant d’assassins potentiels. Le masque,
inutile tant qu’on n’en avait pas sera bientôt indispensable
quand on sera seul chez soi en train de prendre un bain de gel
hydro-alcoolique.
Face
au festival des affirmations contraires, que peut penser le non
spécialiste ? A part ce qui lui plaît, je ne vois pas. Chacun
donc, comme dans les domaines politiques ou religieux en est réduit
à ses croyances. Les apocalypsistes croient dur comme fer à une
seconde vague, de préférence plus meurtrière que la première et
aimeraient qu’on rétablisse fissa leur confinement chéri. Les
optimistes se disent que ça finira bien par se tasser. Quant aux
j’menfoutistes, fidèles à leurs convictions, eh bien, ils s’en
foutent.
Personnellement,
je m’avoue lassé. Je ne suis jamais parvenu à ressentir la sainte
pétoche qu’on se devait d’éprouver face à la pandémie du
siècle. Il faut dire que je sors peu de chez moi et que je passe peu
de temps à bavasser avec de potentiels infectés susceptibles de me
postillonner sur le masque voire sur son élastique (seule de ses
partie qu’il serait prudent de toucher). Sans compter que les rues
du bourg sont loin d’être envahies par la foule et que les cas ont
tout de même été très rares dans mon coin. Je suis assez
fataliste. Il me semble que, si précautionneux soit on, le risque
zéro n’existera jamais.
Ce
qui me gêne dans cette affaire, ce sont ses conséquences sur les
mentalités. Supposons la Covid disparue, que ce soit suite à la
découverte d’un vaccin ou pour toute autre cause. Il n’en
restera pas moins que des traces de la Grand Peur de 2020
demeureront. Dès l’annonce de la moindre grippette, les visages se
couvriront de masques (en admettant qu’ils aient un temps disparu),
le tocsin médiatique retentira. Bref on se montrera de plus en
timoré face à la moindre menace. Ce culte envahissant de la santé
et de la longévité m’agace. Ce n’est pas ma manière de
considérer la vie. Sans compter que d’autres dangers, plus
insidieux mais bien plus graves, menacent notre civilisation ou ce
qu’il en reste. Mais c’est là une toute autre histoire...
« Je ne suis jamais parvenu à ressentir la sainte pétoche qu’on se devait d’éprouver face à la pandémie du siècle. »
RépondreSupprimerMais vous déraisonnez graver ! Vous êtes covidé du cervelet, ma parole ! Sachez, Môssieur, que personne n'a la "pétoche" du petit Chinois : si les gens portent un masque (et vous agonisent d'injures si vous avez oublié le vôtre), c'est pour protéger les autres !
Nous sommes une nation de grands altruistes, voilà !
N'est-ce pas "agonissent" ? Bon, je sors ...
SupprimerHonte sur moi !
SupprimerBon, disons que c'est une faute de frappe et n'en parlons plus…
Bien sûr, que nous sommes altruistes. En fait cette pétoche naît de la crainte de nuire à autrui.
SupprimerAllez donc sur le site de l'Insee, cher Oncle Jacques, et vous constaterez que ce maudit Covid - et quoi qu'on nous en dise - est loin de tenir toutes ses promesses :
RépondreSupprimerhttps://www.insee.fr/fr/statistiques/4487861?sommaire=4487854#:~:text=Entre%20le%201er%20mai,hausse%20dans%20les%20prochaines%20semaines.
Avouez que pour nos chers gouvernants, il y a de quoi désespérer puisque leur Grande Peur de 2020 à eux, est précisément d'être obligés de constater qu'il y aura moins de morts en France en 2020 qu'en 2019 !
Quelle horrible malchance s'ils ne s'en remettaient pas !
Si j'i bien compris, si entre le 1er mai et le 20 juillet le nombre de morts a sensiblement baissé, il a augmenté entre le 1er mars et le 20 juillet, il a quand même beaucoup augmenté.
Supprimerje vous encore jouer les sodomiseurs de diptères : ils agonissent ( avec deux "s"). S'ils portent un masque, c'est précisément parce qu'ils n'ont pas envie d'agoniser ( à tort ou à raison).
RépondreSupprimerC'est plus sportif si vous mettez des gants de boxe pour tenir la mouche.
SupprimerC'est "à la Française".
@ Francis : Agoniser n'est pas agréable, et peu tentant. je le conçois.
Supprimer@ Francis : Merci de souligner l'excellence de nos méthodes !
Je suis toujours épaté par vos billets, que je lis depuis environ 10 ans et qui expriment si souvent (et avec quel talent !) exactement ce que je pense. Une fois de plus, j'aurais pu écrire celui-ci sans en retrancher un seul mot. Merci pour ce texte, que j'ai partagé avec mes amis et qui, semble t-il, a été apprécié.
RépondreSupprimerQue dire, sinon MERCI ?
SupprimerEh oui, c'est à se demander si, en nous collant une frousse épique à propos du coronavirus, on ne chercherait pas à nous faire oublier les vrais dangers, ceux qui nous élimineront à coup sûr et contre lesquels le masque ne serait sans aucun doute d'aucune utilité.
RépondreSupprimerAmitiés.
Je ne sais pas si c'est voulu. Tout ce que je constate, c'est qu'à bien des niveau on s'entête à minorer ou ignorer des problèmes qui me semblent VRAIMENT essentiels.
SupprimerComme c'est bien dit!
RépondreSupprimerC'est vrai, on en a marre de la covida!
Ras le bol! Merde à la fin!
La Covida ? Ne la rendez pas plus sympathique !
SupprimerCeci "écrit" le confinement des apocalypsistes serait pertinent, surtout si accompagné d'un blocus de leurs moyens de pérorer ...
RépondreSupprimerQuand à un chasse-neige à Tombouctou, pourquoi diantre les maliens n'auraient-ils pas le droit au principe de précaution ?
Avec ce foutu réchauffement climatique qui nous guette ?
SupprimerPour rire :
RépondreSupprimerUn gourou hindou fait de la réclame pour un remède miracle contre le coronavirus, suivant le bon vieux principe :
le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Admirez la barbe du gourou ici :
https://sputniknews.com/india/202008061080085981-indian-yoga-guru-ramdev-linked-ayurvedic-firm-patanjali-fined-restrained-from-using-coronil-name/
Vous avez parfaitement raison, Oncle Jacques, cela pourrait même devenir une danse : la Covida !
RépondreSupprimerJe me souviens quand j'étais petite fille, d'une danse très festive sur l'air d'une chanson très enlevée qui disait : "Et c'est à Bikini que la bombe est partie !" Toute la France dansait sur cet air !