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lundi 29 juin 2020

Vague(ment) pastèque


Hier, je ne suis pas allé voter. Trois listes s’affrontaient mais vu qu’elles étaient toutes trois totalement dépourvues d’étiquette et que je ne connaissais pas les candidats, je craignais de voter à gauche par ignorance. De plus, j’ai du mal à m’intéresser aux municipales. Il faut croire que beaucoup de gens se trouvaient dans mon cas car pour une raison ou pour une autre le taux d’abstention a été historique. Et les résultats surprenants car plusieurs grandes villes sont tombées dans l’escarcelle des pastèques. Certains ont parlé d’une vague verte. Ce ne sont pourtant pas des vagues de cette ampleur qui vont mettre le navire en péril.

Bordeaux aurait viré au vert ! Tu parles d’un virage : quand on obtient 46,48 % des suffrages exprimés par 38,33 % de participants, dans le meilleur des cas (car il y a des blancs et des nuls) on a plus ou moins enthousiasmé 17,8 % des inscrits. Pas vraiment de quoi pavoiser. Quelle légitimité peut-on accorder à quelqu’un qui ne représente même pas un électeur sur cinq ? Je ne vais pas m’amuser à faire ce genre de calculs pour toutes les villes concernées. Certaines listes auront fait un peu mieux, d’autres auront fait encore pire mais de manière générale les prochains maires ne représenteront pas grand monde.

Vous me direz que qui ne dit mot consent. C’est mon cas mais est-ce celui de tous ? Je crains que qui ne dit mot soit ne sait trop quoi dire, soit est écœuré au point de s’enfermer dans le silence. Cette désertion des bureaux de vote, certains l’attribueront au Covid, d’autres au degré de salinité très élevé pour la saison de la mer des sargasses ou au tarif prohibitif du kilo de pangolin écaillé. Les experts ne manquent pas plus en politologie qu’en virologie ou en bilboquet ; ils sauront nous expliquer doctement que s’il y a eu si peu de votants c’est que beaucoup se sont abstenus.

Il n’empêche que faute de s’exprimer dans les urnes, il faudra bien que les innombrables et contradictoires mécontentements qui parcourent le pays se manifestent autre part. Ce qui n’est pas très rassurant pour une paix publique déjà menacée de toutes parts. Le résultat le plus significatif de cette élection aura été de confirmer le désenchantement croissant que ressentent les Français vis à vis de la politique. Si les commentateurs préfèrent y voir des changements de priorités, l’annonce d’un monde nouveau, libre à eux : ils sont dans leur rôle qui consiste à discourir sur le sexe des anges et sodomiser des diptères afin de nous distraire de problèmes bien réels qui se posent au pays.


5 commentaires:

  1. « on a plus ou moins enthousiasmé 17,8 % des inscrits. Pas vraiment de quoi pavoiser. »

    J'ai toujours trouvé ce raisonnement pour le moins curieux. Ce ne serait donc pas le résultat qui compte ? Ce type qui, contre toute attente, a conquis la mairie de Bordeaux, est-ce qu'il ne va pas régner sur elle pendant cinq ans, exactement comme s'il avait obtenu le double de voix ? Si, jouant aux courses, votre cheval gagne d'un quart de tête, vous êtes moins content que s'il avait eu un bon mètre d'avance sur le second ?

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    1. Soyons clair : je me fous de voir ce gars élu comme de ce qui peut bien advenir de Bordeaux. Ce qui m'inquiète, c'est de voir que les gens ne vont plus voter. Ça pouvait offrir un exutoire à leurs colères rentrées. Je crains que celles-ci s'expriment d'une manière différente, c'est tout...

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  2. Je me suis longtemps levé de bonne heure pour faire mon devoir civique, mais je me situe nettement maintenant dans le camp des abstentionnistes, sauf exception, car, entre un vote blanc, qui n'est pas pris en compte et l'abstention, où se situe la différence ?

    C'est "être écoeuré au point de s'enfermer dans le silence"...

    Cela situe exactement mon degré d'écoeurement , avec en point d'orgue l'élection présidentielle truquée de 2017 ( si c'était lui ?) et les législatives farcesques qui ont suivi ( penser printemps ; nouveau monde..).
    Au point où en est arrivée notre république bananière, je me suis convaincu que les élections ne pouvaient être qu'un piège à cons pour gogos hypnotisés par BFMTV..

    Vendémiaire.

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    1. Je ne parviens pas à me résigner à l'abstention. Je continue généralement à voter. Malheureusement, l'offre n'est pas très satisfaisante. Dans le meilleur des cas, on ne peut voter que faute de mieux.

      Le problème est que pour espérer obtenir une majorité, il faut ratisser large. Et plus on ratisse large, plus on ramène de personnes aux attentes contradictoires.

      C'est d'une "révolution culturelle" radicale dont nous aurions besoin. Je commence à désespérer de la voir se produire, tant les esprits sont corrompus par les miasmes du politiquement "correct".

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