J’entendis hier au soir l’homélie
du révérend Professeur Salomon (dont, rappelons-le, le jugement ne
saurait être mis en question). Il fit de son mieux pour maintenir
l’angoisse des Français à son apogée, expliquant qu’il ne
fallait surtout pas baisser la garde et précisant les précautions
dont il faut entourer toute éventuelle visite d’amis ou de
proches. Celles-ci étaient très strictes. Il fallait garder ses
distances, ne pas s’embrasser, et généralement désinfecter tout
ce qu’ils avaient touché.
Je
me sens très peu concerné par ce genre de précautions, vu qu’en
dehors de ma fille et de quelques rares amis dont les visites sont
très espacées peu de gens franchissent le seuil de ma porte. Fut un
temps où j’avais une vie sociale plus intense notamment durant mon
premier mariage. Comme tout jeune couple qui se respecte, nous avions
ce qu’il est convenu d’appeler des « amis » , c’est
à dire des gens rencontrés ici où là et qui, pour une raison ou
pour une autre, nous avaient trouvés sympathiques à moins que ç’ait
été nous qui leur ayons trouvé un certain intérêt. Du coup on
les invitait et on rendait les invitations. Dire que ces rencontres
étaient de nature à donner un sens à nos vies, serait exagéré.
Surtout qu’un couple est constitué de deux personnes d’intérêt
parfois inégal. Que la charmante Jocelyne Chombier s’entende
comme larronnes en foire avec mon épouse n’empêchait pas son cher
Léon de m’ennuyer avec ses blagues encore plus vaseuses que
salaces pas plus que l’amitié que m’inspirait Robert ne pouvait
compenser le fait que sa Martine de femme était plus conne qu’une
valise sans poignée*. De plus, lors de notre divorce, j’ai pu
constater à quel point mes réticences étaient partagées.
Mais
revenons à nos salomonneries. Si en plus de supporter l’« humour »
du Léon et la connerie de la Martine, on se voit, suite à leur
visite, contraint de passer meubles, portes, vaisselle, couverts et
verres au gel hydroalcoolique, ainsi que de faire bouillir le chien
ou le chat qu’ils ont eu le malheur de caresser, on peut se
demander si le jeu vaut la chandelle et s’il ne serait pas plus
raisonnable de couper les ponts avec tout ce beau monde.
Sans
compter qu’une cohabitation forcée avec l’être aimé pour cause
de confinement et de télé-travail n’aura pas toujours renforcé
les liens conjugaux et par conséquent nui à l’enthousiasme
relatif que provoquaient les visites des copains ou copines du
conjoint. C’est pourquoi je me demande si les relations amicales ne
s’avéreront pas des victimes collatérales de la Covid-19.
*Toute
ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait
purement fortuite.
Vous eussiez dû aussi, comme il est d'usage, préciser que "les prénoms ont été changés". Deux précautions valant mieux qu'une, vis à vis de pseudo-amis qui pourraient devenir agressifs si d'aventure, et malgré les efforts de notre gouvernement, ils survivaient à la pandémie !
RépondreSupprimerVous pensez bien que j'ai pris toutes ces précautions !
SupprimerDe toute façon, l'amitié n'est rien d'autre qu'une illusion créée par la jeunesse ; et qui, en général, se dissipe avec elle.
RépondreSupprimerVous êtes bien désabusé... Moi aussi !
SupprimerDans COVID 19, il y a le préfixe "CO" qui indique une association une participation, etc... et "VID(E)".
RépondreSupprimerIl y a aussi "19"...?
Si j'ai bien compris, il s'agit de partager le vide en Corrèze ?
RépondreSupprimerJe me demande si le french kiss, lui-même, n'est pas en grand danger.
RépondreSupprimerTerminées nos bises et poignées de main bien latines, bienvenue à la distanciation physique et à son exception, qui me fait toujours pouffer lorsque j'en vois en une : le toucher de coude...
Vendémiaire.
Toucher un coude dans lequel les gens toussent et éternuent, est-ce bien prudent ? surtout que ce faisant, en dehors de ceux qui on le bras (très) long, on ne respecte pas la distanciation physique.
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