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mardi 7 janvier 2020

Comment j'ai dérivé


Comme bien des « boomers » (j’emploie ce terme pour faire jeune) de « bonne famille » (j’entends par là « petits-bourgeois catholiques de droite »), à l’adolescence, période où le cadre familial qui, à l’époque, était généralement bien moins conciliant qu’aujourd’hui, est souvent ressenti comme plus étouffant que protecteur, mon rejet des valeurs familiales prit un tour à la fois religieux et politique. Pour ce premier aspect, je crois que lors de la distribution de la foi, j’avais oublié d’apporter ma gamelle et qu’elle ne me fut pas donnée. Pour le second, les circonstances m’aidèrent.

Au lycée de Rambouillet où je passai mon année de terminale (1967-1968) nous bénéficiions d’un corps professoral qui semblait engagé dans un concours visant à déterminer celui ou celle de ses membres qui serait le plus communiste. Ils devaient, vu le public auquel ils s’adressaient (le prolétaire y était rare), se sentir en terre de mission et faisaient de leurs cours autant de tribunes d’où propager la bonne parole marxiste.

Arriva le joli mois de mai 1968 grand bazar auquel, comme je l’ai narré ici, je ne participai pas tant mon innocence juvénile m’amenait à ne pas assimiler chienlit et révolution. Il n’empêche que les graines semées dans mon esprit malléable d’adolescent tourmenté germèrent et que, quelques années durant, je professai des opinions très à gauche. Je rêvais alors d’un monde égalitaire et juste, ne discernant pas que ces deux termes étaient antinomiques. Cela m’amena même, par pur anticommunisme primaire (le totalitarisme n’étant pas ma tasse de thé), à adhérer un temps à la faction gauchiste du PS alors représentée par un Chevènement encore jeune. Ça ne dura pas car il n’est pas aisé de trouver plus chiant que des réunions de section.

Toujours est il que, jusqu’à ma vingt-sixième année, je me déclarais à gauche, et même très à gauche. C’est lors d’un « mouvement social » que cela prit fin. Je suivais les cours du Centre de Formation des Professeurs d’Enseignement Général des Collèges en la bonne ville de Tours. Un vent de révolte souffla sur notre promotion. Je m’y joignis et en devins une figure. Le problème était la sélection. Nombre de mes camarades tendaient à voir en l’examen de sortie une impitoyable trieuse à séparer le bon grain de l’ivraie. Comment accepter pareille chose ? Seulement, mon enthousiasme premier s’émoussa. Car en y regardant de près, la trieuse s’était en fait, les années passées, montrée très bonasse et ne rejetait quasiment pas d’ivraie. Quand on considérait le peu d’enthousiasme qu’une grande majorité de mes condisciples mettaient à étudier, on pouvait même être amené à penser que la lutte contre une sélection prétendue drastique n’était qu’un moyen d’obtenir un diplôme sans rien foutre. J’en arrivai à la triste conclusion que sous couvert de nobles revendications égalitaires, généreuses et irréalistes, le véritable but des protestataires est d’obtenir ou de conserver pour eux-mêmes des avantages indus. Ce n’est pas le conflit actuel des transports qui m’amènera à réviser ma position. Dès lors, je cessai de voter à gauche et de me syndiquer.

L’année suivante, j’obtins, outre mon diplôme de PEGC, une licence d’anglais, un DEUG de lettres et fus reçu major au concours des IPES de Lettres Modernes de l ‘Académie d’Orléans-Tours m’ouvrant la porte à trois années d’études supérieures rémunérées par la princesse. Il faut croire que plus que des actions collectives c’était de l’effort personnel qu’à mon humble niveau j’attendais l’amélioration de mon sort.

19 commentaires:

  1. Salut! je suis aussi un ancien du lycée de Rambouillet, j'y fus interne l'année scolaire 1970-71, en seconde. Je confirme en ce qui concerne le caractére gauchiste du corps professoral , sauf le prof d'EPS! mais comme moi-même j'étais de ce bord-là à l'époque, évidemment çà ne me gênait pas, l'administration en revanche ne rigolait pas, je fus viré à la fin de l'année scolaire pour avoir fait le mur!

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    1. Vous aviez été viré de Janson de Sailly l'année d'avant ? C'était souvent le cas des internes de mon année. Après s'être inscrits comme internes ils avaient tendance à se faire "externer" en prenant une chambre en ville. Ils manquaient les soirées vodka et poker de l'internat mais toute liberté demande des sacrifices... Je trouve que le contraste social entre les profs marxistes et certains de leurs élèves les plus âgés qui venaient en cours en voiture de sport avait un côté réjouissant.

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    2. Ah ah moi aussi j'ai quitté Janson de Sailly en 1969 mais j'étais en prépa. Sinon je partage ton sentiment sur le corps professoral complètement noyauté par le PCF mais c'était une stratégie délibérée après la Libération. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas adhéré à mai 68 je raconte tout ça sur cette page http://paris70.free.fr/mai68.htm

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  2. Après 5 ans de relation avec mon petit ami, il a soudainement changé et a cessé de me contacter régulièrement. Il proposait des excuses pour ne pas me voir tout le temps. Il a cessé de répondre à mes appels et à mes sms et il a cessé de me voir régulièrement. J'ai ensuite commencé à le rencontrer avec différentes amies de filles, mais à chaque fois, il disait qu'il m'aimait et qu'il avait besoin de temps pour réfléchir à notre relation. Mais après que j’ai contacté (padmanlovespell@yahoo.com), Dr.Padman du temple des sorts jeté un sortilège d’amour et après un jour, mon petit ami a commencé à me contacter régulièrement et nous avons emménagé ensemble au bout de quelques mois et il était plus ouvert à moi. qu’avant et il a commencé à passer plus de temps avec moi que ses amis. Nous nous sommes finalement mariés et nous sommes maintenant mariés avec bonheur depuis 2 ans avec un fils. Depuis que le Dr. Padman de padmanlovespell@yahoo.com m'a aidé, mon partenaire est très stable, fidèle et plus proche de moi qu'auparavant

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    1. Le Dr Padman sait-il démarrer les motos russes ?

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    2. Et je suppose que vous avez oublié de mentionner que vous vous étiez connus à Janson de Sailly ?

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    3. Décidément, la (je suppose) belle adrianna est tenace. J'avais supprimé, malgré sa pertinence son commentaire parce que je milite pour le départ définitif de l'être aimé, mais vu l'engouement qu'elle provoque, cette fois je le garde.

      @ Rupert : il est souvent plus aisé de provoquer le retour de l'être aimé (ou celui de la manivelle) que de démarrer une moto russe. Peu de docteurs ont ce don. Seuls quelques docteurs en arnaque intercontinentale y parviennent.

      @ Midred : Cet oubli est pardonnable. Le lieu de rencontre que vous suggérez me paraît assez probable vu que nombre de cocu(e)s ont fréquenté cet établissement.

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    4. Jacques, je ne sais pas si mon lien va passer mais voilà l'explication de mon commentaire : http://blog.captain.arobase.over-blog.org/article-7117623.html

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    5. Je connais depuis bien longtemps l'annonce du Dr YKA car un ami l'avait publié sur facebook. Un bienfaiteur de l'humanité !

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    6. @Rupert
      Effectivement le Dr Padman est battu à plate couture par le Dr Yao Kouadio Albert.
      P.S. Mr Étienne, Adriana vous a laissé un autre commentaire sur le billet précédent.

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    7. @ realist : Je l'y laisserai, vu sa pertinence et son utilité.

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    8. Le docteur YKA, c'est ce Suédois qui fabrique des meubles à monter soi-même, c'est bien ça ?

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  3. Adrianna fait de la pub pour un escroc. Chaque fois que je reçois ce type de commentaire pourri, je le supprime..

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    1. Un escroc, comme vous y allez ! Il est triste de constater que des gens qui n'ont pour but que le bonheur affectif de leurs semblables inspirent de nos jours la méfiance.

      Je fais généralement comme vous, mais la ténacité d'adrianna a eu raison de mes défenses. En la relisant j'ai réalisé à quel point le récit de cette tranche de vie était émouvant et empreint de sincérité. Au nom de quoi priverais-je mes lecteurs de retrouver, grâce à elle et au bon Dr Padman, la possibilité de revivre l'amour ?

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  4. Vous pensez que c'est l'effort personnel qui permet d'améliorer son sort, et pourtant vous semblez croire que la foi tombe toute seule dans l'escarcelle qu'il nous suffit de tendre.
    Je pense qu'il en est de la foi comme du reste, tout dépend des efforts que l'on fait pour en cueillir les fruits.

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    1. En fait, je n'en sais rien. Il y a bien des années que je ne me pose plus de questions d'ordre métaphysique. Il y a cinquante ans qu'après une retraite dans une maison religieuse le sujet a totalement cessé de me préoccuper, au point que ceux qui déclarent leur foi m'intriguent un peu.

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    2. @dsl
      Je vous recommande la lecture de In Gods We Trust de Scott Atran, au moins vous saurez à quoi sert la "foi" et comment elle fonctionne.
      (elle est, hélas, indispensable pour civiliser les imbéciles)

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  5. Oui, mais l'effort personnel c'est vachement fatigant!
    Amitiés.

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    1. C'est pourquoi on préfère tout attendre du gouvernement qui est hélas incapable de le fournir..

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