Bien des gens de droite se sont sentis trahis par Nicolas
Sarkozy en 2007. Après leur avoir promis qu’on allait voir ce qu’on allait
voir, il s’est mis à pratiquer une politique d’ouverture et a pris des mesures
peu susceptibles de les satisfaire. Seulement, ce revirement s’est avéré un
échec : les Français ne se sont pas ralliés en masse à son panache
rosâtre. Aussi s’est-il vu contraint lors de la campagne de 2012 de changer son
fusil d’épaule et de reprendre des positions plus droitières. Ça a failli marcher
mais certains ne se sont pas laissés convaincre et ont continué de ne pas
croire en la sincérité de son attachement réaffirmé à la « droite dure ».
Plus de 7 ans ont passé depuis mai 2007. Le triste M.
Hollande a atteint jusque dans son propre camp des niveaux d’impopularité
inouïs, Mme Le Pen est donnée en tête d’un éventuel premier tour, on parle de
droitisation de l’opinion et M. Sarkozy revient, soutenu par l’énorme majorité
des sympathisants UMP.
Nous l’avons vu hier soir affirmer qu’il avait sinon changé
du moins évolué et qu’il éviterait désormais de blesser certains par des propos
maladroits. On a senti le gars qui allait être gentil comme tout, qui
voulait rassembler les Français, du moins ceux qui sont rassemblables par lui. Rassemblement, je veux bien mais sur quelles
bases ? La ligne droite dure ne semble pas trop dans l’air, bien qu’une
nette majorité de ses sympathisants la réclament (seuls 20% seraient pour un
recentrage).
M. Sarkozy revient pour prendre la tête de l’UMP qu’il
déclare vouloir réformer de fond en comble mais le vrai but est 2017. Et c’est
là que ça se corse car le brave M. Juppé et le bon M. Fillon risqueraient de
lui faire de l’ombre au cas où une primaire serait organisée et qu’elle serait
ouverte à tous ceux qui se déclareraient de droite et du centre (il n'est pas interdit d'imaginer dans ce cas que de zélés anti-sarkozystes de gauche y participent afin de barrer la route à l'objet de leur haine). En ce cas, il
serait nécessaire de donner des gages aux centristes afin qu’ils se rallient
mais sans pour autant faire s’éloigner ceux qui sont plus à droite. Exercice
délicat. Le mieux serait évidemment de se débarrasser de cette guignolade, mais
sera-ce possible ?
Il est donc possible qu’afin d’éviter de se voir distancé
par l’incolore Alain ou l’insipide François (on peut inverser les qualificatifs
sans qu’ils perdent de leur pertinence) M. Sarkozy se voit contraint à faire
semblant de se recentrer, histoire de passer ce cap. Une fois choisi, il sera
toujours temps de corriger la trajectoire afin de séduire ou de rassurer sa
droite et au-delà. Les centristes, surtout les plus extrémistes d’entre eux ont
la particularité de se trouver nulle part et d’être contraints pour exister à
une alliance avec la droite. On peut donc les cocufier sans qu’ils rechignent
trop. Pourquoi s’en priverait-on ?
J’entendais ce matin le brave Raffarin déclarer, reprenant
les termes de VGE, que la France devait être « gouvernée au centre ».
C’était tellement vrai que M. Giscard d’Estaing n’a pas été reconduit. Ça l’est
encore moins aujourd’hui où, qu’on le veuille ou non, les mentalités ont
évolué, que certaines positions naguère considérées extrémistes sont
communément acceptées et que grâce aux dirigeants actuels la gauche risque de
se retrouver sinon marginalisée du moins profondément divisée. Le temps semble
venu pour un virage à droite toute. Aura-t-il lieu ? Je n’ai pas de boule
de cristal…
Le problème de ceux qui reviennent au pouvoir (ce fut le cas de Hollande et ce sera sans doute celui de Sarkozy) c'est qu'ils veulent souvent reprendre les affaires à l'endroit où ils les ont laissées en considérant le gouvernement de leur prédécesseur et adversaire comme une parenthèse qu'il est urgent de refermer. Sarko semble vouloir repartir en 2017 comme il aurait continué en 2012. Mais cinq ans auront passé et bien des choses se sont produites.
RépondreSupprimerOn verra bien si vous avez raison. En ce cas, il est d'autant plus utile d'éviter le retour de Juppé, vue l'ancienneté de ses références...
SupprimerTrès bonne analyse. L'hypothèse d'un Sarkozy faisant campagne au centre mais conduisant une véritable politique de droite après sa réélection, même si elle paraîtrait logique à un certain nombre d'électeurs conservateurs, reste encore très hasardeuse connaissant le personnage; on peut toujours rêver, mais de là à lui signer de nouveau un chèque en blanc...
RépondreSupprimerL'inconvénient majeur que je vois dans ce retour tonitruant est qu'il va donner de l'air à M. Hollande et à sa bande de bras cassés, lesquels vont rivaliser de fiel et de mauvaise foi (le coup de l'héritage, des 600 milliards etc.) pour essayer de camoufler leur triste bilan. Il me semble que Normal 1er mérite amplement de finir son mandat sous une pluie de tomates pourries, et que le seul avantage de sa piteuse présidence serait de nous débarrasser du PS pendant une génération entière.
Le problème, c'est que la colère monte, partout et de manière contradictoire. Vue la situation, je doute que MM. Hollande et Valls tirent grand bénéfice de telles stratégies.
SupprimerPour ce qui concerne les cocus, il ne fait aucun doute que nous en aurons autant sinon plus en 2017
RépondreSupprimerqu'en 2007 et en 2012, c'est devenu la loi du genre.
Le virage à droite toute me semble moins probable, hélas, aujourd'hui le calcul sarkozyen semble basé
sur la probabilité d'un second tour contre MLP. NS risque donc de draguer le Centre au premier tour et
la Gauche au second. Après quoi il fera comme Chirac, Sarko, il se prendra pour l'élu de la Gauche!
Amitiés.
Je plussoie ! Tout est dit et c'est bref !
SupprimerVous êtes bien pessimiste, Nouratin. A mon avis, si Sarkozy revenait sur le mode Chirac, il n'irait pas loin...
SupprimerJ'aime bien le "programme" d'Alain Juppé :
RépondreSupprimerUne nouvelle croissance, condition de tout recul durable du chômage et d’une réduction solide de nos déficits. Nouvelle parce que plus respectueuse des équilibres de l’environnement qui nous entoure.
Donc en fait, y'a pas de croissance parce que Hollande refuse obstinément d'appuyer sur le gros bouton rouge marqué "croissance" que le général de Gaulle a pourtant laissé à l'Elysée depuis les Trente Glorieuses. Juppé va appuyer dessus, mais pas trop fort pour pas faire mal à l'environnement.
Par exemple, il va interdire la croissance des ventes d'aspirateurs de plus de 1 600 watts (déjà en vigueur), ou de sèche-cheveux d'une puissance pas encore spécifiée (prévu par Bruxelles), parce que ça ce serait de la mauvaise croissance et qu'il faut tout de même pas qu'il y ait trop de croissance.
Une nouvelle éducation nationale avec trois axes majeurs de réforme.
Ah oui, ça c'est précis. Et courageux. Les autres, ils veulent une ancienne éducation nationale. Lui, il en veut une nouvelle. Avec des réformes, en plus, ce qui ne s'est jamais vu. Balèze, le mec.
Des responsabilités réelles données aux acteurs du terrain, à commencer par les chefs d’établissement; une personnalisation des parcours des élèves, à l’encontre de la philosophie du collège unique; la diffusion maîtrisée des outils numériques qui permettent de renouveler la relation pédagogique.
Alors que tous les autres veulent donner de fausses responsabilités aux acteurs du terrain (les intermittents du spectacle qui travaillent dans l'agriculture ?), lui veut leur donner de vraies responsabilités. Quel homme, quel chef, ce Juppé !
Il va aussi mettre des ordinateurs dans les écoles. Ca fait jamais que trente-cinq ans qu'on le fait, avec les résultats qu'on connaît.
Une nouvelle Europe, moins productrice de normes et de contraintes bureaucratiques, concentrée sur l’essentiel, c’est-à-dire l’accompagnement de la croissance de nos économies, mieux organisée.
Ouf, j'ai eu peur. Un moment j'ai pensé qu'il allait nous proposer une ancienne Europe. Là c'est une nouvelle Europe et ça va tout changer. L'Europe, elle accompagne la croissance. La croissance, elle croît, et puis l'Europe elle marche derrière comme un petit toutou, et ça c'est bien : la croissance elle se sent encouragée, c'est pas comme si elle était obligée d'avancer toute seule sur les sentiers piégés de l'ultra-libéralisme. Et puis l'Europe, elle sera organisée. C'est pas comme avec tous ces politiciens de gauche qui veulent une Europe désorganisée.
Enfin un nouvel élan d’unité nationale, respectueux de la diversité du peuple français mais confiant dans la capacité d’un Etat fort à être le garant de nos libertés publiques et de la cohésion nationale. Bref, la recherche d’une identité heureuse.
Décidement, tout est nouveau avec Alain Juppé. C'est Noël en septembre. Je remarque qu'il veut un Etat fort, exactement comme Martine Aubry et Marine le Pen. Moi j'aurai ajouté "et stratège", comme Marine et Martine. Un Etat fort et stratège, ça c'est bien. C'est pas comme tous ces politiciens pédés, de gauche et d'extrême-droite, qui veulent un Etat faible, un Etat de fiottes ultra-libérales.
Euh, non Robert, Alain Juppé ne veut pas mettre des ordinateurs dans les écoles, il veut y mettre des minitels. Il ne faudrait pas non plus aller trop vite. Et puis le minitel, n'est-ce pas un merveilleux symbole de l'Etat fort et stratège?
SupprimerEt ça, c'est du saucisson de cheval ?
Supprimerhttp://mo5.com/commun/images/ordinateurs/thomson/F_TO7.jpg
Un peu de respé pour la modernité, je vous prie.
D'ailleurs, j'ai eu beaucoup de chagrin quand j'ai dû mettre mon Minitel à la poubelle. Une bien belle invention française, qui marchait parfaitement, démarrait instantanément, ne se plantait jamais et donnait tout de suite le numéro de téléphone recherché.
Un tel goût pour la nouveauté m'effraie ! M. Juppé, ne caresserait-il pas secrètement le dessein de créer un homme nouveau comme l'ont tenté nazisme et communisme ? Cet homme est dangereux !
SupprimerOn sait qu'avec vous Robert la question de la représentation à l'ONU ou le rôle de la France dans le monde serait facilement résolu par le transfert du ministère des affaires étrangères à Washington ou Tel Aviv (ce qui nous ferait faire de grandes économies il est vrai) ;)
RépondreSupprimerPlus sérieusement concernant Juppé, ce mec est tellement "classique" et caricatural dans sa communication politique, que je me demande qui peut encore l'écouter.
Juppé me fait le même effet que quand je tombe par hasard sur un reportage ou un documentaire de Public Sénat, il faut pas plus de 3 secondes pour zapper sur une autre chaine...
Vous ne savez rien du tout, Buck. Quand vous ne savez pas, demandez-moi.
SupprimerLe rôle de la France dans le monde serait facilement résolu, d'après moi, par la nomination de Margaret Thatcher au ministère des Affaire étrangères. Malheureusement, elle n'est pas française, et de plus elle est morte.
Si vous avez un meilleur candidat, vous êtes libre de le proposer aux foules ébahies. Ne vous gênez surtout pas.
Note : Adolf Hitler, Robert Faurisson ou Vladimir Poutine ne conviennent pas non plus.
Pas plus que Dominique de Villepin, dont le seul mérite, lorsqu'il fut en fonctions, semble avoir été d'avoir été d'aérer son brushing aux Nations unies pour expliquer qu'il fallait être gentil avec Sadam Hussein.
La Frônce a donc été gentille avec Saddam Hussein, et quel est le résultat quelques années plus tard ? Eh bien les chefs de l'Etat islamique, qui n'est ni un Etat ni islamique, selon les bobards unanimes de la classe politique internationale, encouragent maintenant leurs militants à aller décapiter les Français chez eux.
Et que nous dit le Grand Stratège Fronçé Dominique de Villepin, pas plus tard qu'il y a quelques jours ? Eh bien qu'il ne faut surtout pas bombarder les sauvages du non-Etat non-islamique, parce que ce ne serait pas gentil, que si on est gentil avec eux ils seront gentils avec nous, et que si les musulmans décapitent, violent, crucifient, massacrent et terrorisent, eh bien c'est notre faute, notre très grande faute, c'est toujours la faute des Occidentaux blancs et chrétiens (agitation de brushing sur costume bleu impeccable).
Malheureusement, Dominique de Villepin, lui qui sait tout contrairement à ces abrutis d'Américains et de Juifs, ne nous dit jamais ce qu'il faudrait faire.
Mais cela ne l'empêche pas de diriger un cabinet d'avocats dont le principal client est... le Qatar. Principal financier du non-Etat non-islamique.
Margaret Thatcher ça me va, mais il faudrait qu'elle soit française. Si elle mettait la même ardeur à défendre la France qu'elle en a mis à défendre la Grande-Bretagne je signe tout de suite.
SupprimerBon évidemment j'adore votre argumentation en contrepied sur l'EI et la guerre en Irak.
A moi il me semble évident que si l'on avait pas chercher à s'occuper de ce qui ne nous regarde pas et que l'on avait laissé saddam hussein et bachar al assad tranquilles, il n'y aurait pas d'EI aujourd'hui et le lot de massacres qui s'en suit.
Inutile d'aller chercher des juifs ou des américains comme responsables du développement de l'EI, tant il est plus que probable que la France elle même a envoyé des djihadistes en Syrie et les a formés et armés.
Enfin il n'y a que vous, pour trouver que le bordel monumental qui règne actuellement au moyen orient condamne la position de la France de 2003 sur la non intervention en Irak. Enfin il y a peut être BHL aussi, encore qu'il était contre l'intervention en Irak lui aussi je crois.
Margaret Thatcher ça me va, mais il faudrait qu'elle soit française. Si elle mettait la même ardeur à défendre la France qu'elle en a mis à défendre la Grande-Bretagne je signe tout de suite.
SupprimerEh ben... vous voyez qu'on est d'accord.
A moi il me semble évident que si l'on avait pas chercher à s'occuper de ce qui ne nous regarde pas et que l'on avait laissé saddam hussein et bachar al assad tranquilles, il n'y aurait pas d'EI aujourd'hui et le lot de massacres qui s'en suit.
Oui. Il vous semble. Mais si vous apportiez quelques faits historiques à l'appui de votre sentiment ? Il est absurde de prétendre refaire l'histoire. Ce n'est pas parce que la guerre d'Irak a créé des troubles qui n'existaient pas auparavant que ces troubles, ou des dizaines d'autres, ne se seraient pas produits en l'absence d'intervention américaine.
C'est l'illusion mécaniste : A a provoqué B qui a provoqué C, et ainsi de suite jusqu'à Z, donc si A n'avait pas eu lieu, Z ne serait pas arrivé. Ben, vous n'en savez strictement rien. Il est tout à fait possible, et même probable, que ce soit X qui soit arrivé, et que X ait été infiniment pire que Z.
C'est aussi ce que j'appelle (enfin, je ne suis pas l'auteur de cette expression) le long sanglot de l'homme blanc : si l'homme blanc n'avait touché à rien, forcément tout se passerait pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Pur fantasme...
Ce n'est pas comme si le Moyen-Orient, et le monde islamique en général ne grouillaient pas de tensions, de haines, de conflits inexpiables, et plus généralement d'une violence provoquée par la religion musulmane elle-même ! L'histoire de l'islam est remplie de désordres et de massacres, qui n'ont pas été provoqués par les Occidentaux, lesquels en ont été plutôt victimes, et ça fait 1 400 ans que ça dure !
Quand les musulmans enlevaient les Français et les Anglais sur leur propre sol, pour les emmener en esclavage en Afrique du nord, et les scier en deux dans le sens de la longueur quand ils s'ennuyaient, c'est aussi la faute à Bush ? C'est aussi "parce qu'on ne les a pas laissés tranquilles" ?
Il est plus que probable que la France elle même a envoyé des djihadistes en Syrie et les a formés et armés.
SupprimerEncore le long sanglot de l'homme blanc. Pour commencer vous n'en savez rien, et vous le reconnaissez vous-même. Et quand bien même ? C'est agaçant, cette perversion omniprésente du raisonnement et de la morale. Une guerre civile islamiste se déclenche au Merdistan, le pays chrétien X envoie 50 soldats des forces spéciales pour soutenir le camp A ou le camp B ; qui est responsable de la guerre ? Evidemment pas le pays chrétien ! Evidemment les forces du Merdistan qui ont déclenché la guerre au nom de l'islam !
Je relève que les mêmes qui nous disent : ça nous regarde pas, si on n'avait touché à rien les musulmans seraient en train de s'embrasser sur la bouche et de s'enfiler en couronne au son des tambourins, sont aussi ceux qui nous disent : la Frônce a un Rôle à Jouer dans le Monde, il est intolérable que les "Etasuniens" lui contestent ce rang, etc.
Il faudrait savoir : on a un rôle à jouer, la Frônce doit affermir sa puissance dans le monde, ou rien de ce qui se passe en dehors de l'Hexagone ne nous regarde, on doit retourner se cacher sous la couette et surtout ne toucher à rien ?
Toujours cet insupportable deux poids deux mesures, ce malhonnête je veux le beurre et l'argent du beurre.
Figurez-vous que pour être une puissance qui compte dans le monde, du moins à la hauteur des prétentions de la Frônce, il faut de temps à autre se salir les mains, envoyer des soldats des forces spéciales soutenir des salopards, faire des choses pas jolies-jolies en secret, parce ça dérangerait l'opinion publique si ça se savait. Voire tout simplement risquer la vie de nos soldats pour défendre notre liberté. Il fut un temps où tout le monde le comprenait plus ou moins, parce que les gens ne vivaient pas dans le virtuel mais dans la réalité.
Il n'y a que vous, pour trouver que le bordel monumental qui règne actuellement au moyen orient condamne la position de la France de 2003 sur la non intervention en Irak.
SupprimerVous déformez mes propos. Le bordel actuel ne condamne pas la position de la France. Il se peut très bien qu'il ait mieux valu, rétrospectivement, que la France n'intervienne pas en Irak. (Cependant, il est facile à des généraux en chambre qui n'ont jamais tenu un fusil de donner des leçons après les faits.)
Le bordel actuel démolit votre argument général selon lequel si la France ne touchait à rien de ce qui concerne les musulmans à l'étranger, les musulmans la laisseraient tranquille. Il se trouve que non seulement la France a suivi votre conseil et n'a touché à rien à l'époque, mais que le duc de Villepin a fait la leçon au monde entier sur le sujet devant l'ONU. D'après votre raisonnement, cela aurait dû nous valoir sauf-conduit. Eh bien non : cela ne nous a pas valu la reconnaissance éperdue des musulmans, qui sont venus égorger nos fils et nos compagnes sur notre sol, pendant, avant et après.
Donc, votre plaidoyer général en faveur de la lâcheté et de la non-intervention est non seulement moralement condamnable, mais faux sur le plan de la protection de la sécurité de la France. Cela a été démontré par l'histoire. Tout le monde peut dire moi ch'pense que, mais les faits sont les faits.
De même que la politique de la lâcheté et le "ça ne nous regarde pas" ont été un spectaculaire échec pour la Grande-Bretagne. Je rappelle (personne ne le conteste aujourd'hui) que les services secrets britanniques avaient conclu ce qu'ils croyaient être un deal avec les islamistes : OK pour que vous immigriez chez nous, OK pour que vous ouvriez des mosquées, OK pour que vous y répandiez votre propagande de haine et de meurtre, mais vos attentats, vous les faites en dehors de chez nous, on est bien d'accord ?
Les islamistes ont dit d'accord, et puis ils ont fait leurs attentats en Grande-Bretagne. La lâcheté ne paye pas. Ca ne veut pas dire qu'il faille faire la guerre à tout le monde, tout le temps et partout. Ca veut simplement dire que croire qu'ils vont nous laisser tranquilles parce qu'on les laissera tranquilles est un conte de fées pour enfants en bas âge.
Pareil avec Poutine, d'ailleurs.
Autant sur la plupart des sujets je vous lis avec intérêt, surtout quand je ne suis pas d'accord, autant sur tout ce qui concerne la politique internationale je ne vous comprend pas.
SupprimerDéjà ce qui est agacant, c'est le procès d'intention que vous faites systématiquement. Vous me prêtez des intentions. Vous expliquez comme si l'on était pas du même avis, que le bordel au moyen orient est d'abord du aux musulmans eux-mêmes. Je suis tout à fait d'accord. Je ne comprends pas vos sous entendus selon lesquelles mon propos serait de dire qu'en touchant à rien tout irait très bien. Je ne dis pas ça du tout, je dis que parfois il faut toucher, parfois pas.
Concernant l'intervention américaine en Irak, il ne s'agit pas seulement de sentiment, mais d'un fait. L'irak tenait uniquement parce que Saddam Hussein régnait sur ce pays en dictateur. Cela valide votre idée que les tensions étaient déjà présentes avant l'intervention occidentale, mais je ne vois pas en quoi ça la justifie. Quand on sait qu'un endroit est un énorme barril de poudre hautement explosif on évite d'aller s'y balader avec une torche. En plus c'est quoi cette idée de vouloir instaurer la démocratie chez les arabes, vous allez pas me faire croire que vous Marchenoir prenez au sérieux une blague de ce genre ?
Je suis d'accord avec vous sur la violence inhérente à l'islam, et sur leur longue tradition d'hostilité à l'égard de l'occident. Reste que Saddam Hussein n'appelait pas à tuer des civils français dans la rue, Al Assad non plus d'ailleurs, l'EI oui.
Je ne comprends pas pourquoi vous dites ensuite que la non intervention française était censé selon ses promoteurs nous préserver de l'hostilité des musulmans. Ca n'a jamais été une de mes motivations, il y a probablement beaucoup de gens qui ont tenus ce genre de raisonnement, eh bien ce sont des laches, dont acte. Moi en 2003 je me disais simplement, l'Irak est un pays d'arabes, sans dictateur tous ces gens vont se mettre à s'entretuer, donc l'intervention américaine est une énorme connerie. C'est exactement ce qui est arrivé.
Je n'ai aucun problème moral à soutenir une guerre si elle me semble censée et rationnelle avec des objectifs utiles. En revanche je refuse de soutenir les bouffoneries actuelles toujours menées au nom des droitdel'homme et qui chaque fois laissent un bordel pire qu'au début.
Donc vous voyez je ne tenais aucunement les raisonnements que vous me prêtez selon lesquelles les musulmans sont gentils si on les emmerde pas, c'est tout le contraire. Les musulmans sont méchants et agressifs donc il leur faut un saddam hussein et pas une opération freedom mes couilles. D'ailleurs dans le fond fallait être sacrément gauchiste pour soutenir cette guerre, prétendre qu'il suffit d'abattre un dictateur pour instaurer la démocratie dans un pays muzz, faut être gauchiste pour croire ça...
Il faut savoir se salir les mains pour jouer un rôle dans le monde et défendre la liberté des occidentaux dites-vous. Entièrement d'accord. Soutenir des dictateurs comme saddam ou assad, qui comettent régulièrement des massacres, c'est ce que j'appel se salir les mains, ça n'a rien de noble, mais si ça peut éviter de provoquer des égorgements de kurdes, de chrétiens et de yazidis (même provisoirement) moi ça me va.
Actuellement autant les USA que la France ne me donnent l'impression de défendre leurs intérêts ou de mener une politique réfléchie. Je ne suis pas complotiste. L'ensemble me donne un sentiment de cafouillage, de bricolage et d'improvisation avec les deux guignols Obama et Hollande en chefs d'orchestre, et à vrai dire cela m'inquiète. Je préférerais me dire qu'ils sont en train de mettre en oeuvre un plan diabolique en concertation avec des maçons du 33ème degré, mais franchement ça m'étonnerait. Je pense que ce sont deux nuls, qui gèrent l'urgence.
SupprimerBref vous avez le droit de penser que la politique américaine depuis la fin de la guerre froide est utile à la défense de l'occident, mais arrêtez avec vos procès d'intention. Lorsque l'on est en désaccord avec cette politique ce n'est pas obligatoirement du fait d'un principe idiot de non interventionnisme, ni une vision angélique des musulmans (me dire ça à moi !), mais la conviction basée sur ce que je vois et constate, que la politique actuellement menée, ne sert pas nos intérêts, ni ceux des américains d'ailleurs, ne fait pas reculer l'islam mais le rend de plus en plus fort, et n'assure pas notre sécurité.
En effet, "l'établissement de la démocratie" en Irak est une séquelle de "l'établissement de la démocratie" en URSS, où c'était justifié -- sauf que ça ne peut pas marcher chez les musulmans. Les Russes avaient fait appel à nous (cf. le mouvement des dissidents), mais les musulmans ne nous ont pas sonnés.
SupprimerIl y a certainement incompétence à Paris comme à Washington, mais il y a aussi convictions socialistes et complaisances pro-musulmanes (le discours du Caire).
Quant à savoir où et quand il faut intervenir ou pas, il faut avoir pour ça une connaissance approfondie des situations locales que je n'ai pas. Je suppose que c'était une connerie d'intervenir en Libye, je suppose qu'on a bien fait de suivre Obama et de ne pas intervenir en Syrie (parce que je rappelle que dans ce cas, c'est les gros cons américains belliqueux qui ont retenu les Français pacifistes mais prêts à en découdre), je suppose qu'on fait bien d'intervenir contre l'EI parce que quand des salopards intégraux disent qu'ils veulent vous massacrer, ben faut les tuer en premier, c'est tout.
Et on fait bien de faire retentir des bruits de bottes face au nouvel Hitler du Kremlin, qui a pété un fusible et fait comme si tous les pays qui l'environnaient lui appartenaient. C'est pas en faisant des pipes à Poutine, comme Philippe de Villiers dont le fils travaille dans l'immobilier de luxe à Moscou, et a donc besoin des Ausweis du Kremlin pour faire son beurre, qu'on va le dissuader de subvertir l'Ukraine, de s'attaquer aux pays baltes, à la Pologne...
Accessoirement, les Ukrainiens, eux, réclament la démocratie à l'européenne, qu'ils préfèrent au despotisme mafieux slavo-mongol qui règne actuellement chez eux comme en URSS -- pardon, en Russie. Ils ont bien raison, et on doit les soutenir.
Désolé pour le procès d'intention, mais c'est vous qui l'avez démarré.
Moi je faisais pas de procès d'intention, la blague sur washington et tel aviv, était de l'humour. Je vous rappel que certains vous accusent d'être un agent atlanto sioniste, c'est à dire qu'ils ne croient que vous pensez vraiment ce que vous dites (parce que ça les dépasse) mais que vous êtes forcément payé pour ça.
SupprimerAlanus Juppeter a-t-il bien dit "l'environnement qui nous entoure" ?
RépondreSupprimerCa plaît aux nazes !
Vous auriez préféré l'"entourage qui nous environne" ?
SupprimerCocu une fois cocu toujours!
RépondreSupprimerMais quand c'est un politicien de gauche censé être gentil comme un bisounours qui vous la mets profond car vous ne vous méfier pas il fait payer la vaseline plus cher en vous disant:"c'est pour vôtre bien"; Hollande et compagnie( fieffé coquin) nous le démontre tous les jours.
quand un homme patenté à droite arrive au pouvoir, le commun des mortels contribuables serrent les fesses en se disant:" Ça va faire mal"; résultat cocu mais soupçonneux et regard en biais pour connaître l' introducteur.
Dans les deux cas , on est " qu'au cul" et on a mal mais quand c'est par un de gauche, la surprise est plus douloureuse!
Quand c'est par "un de gauche", il n'y a pas de surprise, grandpas, vous devriez le savoir, quand même !
SupprimerJe plussoie Al !
SupprimerAl west, apparemment nous bien peu à le savoir.
SupprimerCe que la France fait aujourd'hui avec le Qatar, inauguré par l'ère Sarkozy est au contraire selon moi l'abandon de la politique arabe traditionnelle de la France. Politique qui consistait en gros à soutenir des régimes autoritaires laïcs dans les pays arabo musulmans, conscient que nous étions de ce que c'était un mal nécessaire pour que la région reste stable.
RépondreSupprimerSe faire arrosé par des émir qatari islamistes c'est tout le contraire de cette politique.
On a cessé de soutenir le gouvernement algérien ? Bouteflika ne vient plus se faire soigner dans les hôpitaux français ? On a cessé de faire repentance pour la guerre d'Algérie ? On refuse de verser des retraites aux chibanis ? C'est laïc, l'Algérie ? L'Algérie, où les chrétiens qui mangent en public pendant le ramadan se font traîner en justice ?
SupprimerLa ministre française des gonzesses ne fait plus partie du Conseil des Marocains de l'étranger ? Les politiciens et les grands journalistes français ne vont plus se dorer la pilule à la Mamounia aux frais du gouvernement marocain ? Mohammed VI n'est plus "notre ami le roi", comme l'était son père, le tortionnaire et violeur en série Hassan II ? Hassan II, qui parcourait son pays pour visiter ses sujets, et disait : elle est mignonne, cette petite, elle a quel âge ? quinze ans ? c'est votre fille ? très bien, elle sera demain dans mon harem, et vous ne la reverrez plus jamais ? Exactement comme Kadhafi, d'ailleurs, auquel il manquait juste ce vernis de raffinement avec lequel le fourbe Hassan II éblouissait ses interlocuteurs français ? Hassan II, "commandeur des croyants", c'était un roi laïc ?
L'achat de la France par le Qatar, qui fait pendant à l'achat des Etats-Unis par l'Arabie Soudite, est la continuation de cette politique, pas son contraire. L'Arabie Saoudite aussi combat les islamistes, tout en les soutenant. Comme l'Algérie. Comme le Maroc. Tout cela est une question de nuances.
Encore une fois, c'est pas moi qui vais vous dire qu'Hassan II ou Khadafi sont des braves types. Mais entre eux et une république islamique, je fais mon choix. N'allez pas me dire que le niveau de liberté est le même en arabie saoudite et au maroc ou même en algérie.
SupprimerEn algérie où il y a des missionnaires évangéliques d'ailleurs, à qui ont fait tout un tas d'embêtements c'est vrai, mais enfin il y'en a, j'en ai même connu un. Par contre en arabie saoudite ou au qatar vous pouvez toujours chercher. Donc oui l'algérie ou le maroc sont plus ouverts sur le plan religieux que les petromonarchies du golf, ça ne veut pas dire que c'est le règne de la liberté pour autant. Mais bon vous parliez de nuances je crois...
Naturellement, le Qatar et l'Arabie Saoudite sont plus radicaux, plus islamistes si l'on veut que les pays du Maghreb. Mais même Israël est, dans une certaine mesure, l'allié secret de l'Arabie Saoudite, qui soutient Israël sans le dire pour contenir l'Iran.
SupprimerBref, ce que je trouve insupportable, ce n'est pas la realpolitik, ce n'est pas qu'on s'allie à des régimes moyennement plaisants pour empêcher une situation encore pire. C'est que ce faisant, on donne des leçons aux Américains (sans parler des Israéliens), sur l'air de : ces gros cons sont brutaux et violents, alors que nous on est des blanches colombes.
Il y a aussi le côté : nous les bougnoules ça nous connaît, on les a matés pendant des siècles, faites-nous confiance on va les feinter une fois de plus (tendance bien visible à l'extrême-droite, avec Jean-Marie le Pen et ses épigones plus jeunes genre Soral). Certes, les Américains ne brillent pas toujours par la finesse de leur perception des situations locales, mais les bougnoules en question, c'est plutôt eux qui seraient en train de nous feinter.
En attendant, il y en a certains, genre Villepin, qui remplissent leurs comptes en Suisse avec des dollars qataris, et qui s'en foutent un peu, de qui feinte qui, tant qu'ils ont un petit matelas à gauche pour assurer leurs vieux jours. Des types comme ça, il y en aussi en Amérique, bien entendu.
Ben vous voyez on tombe d'accord finalement !
SupprimerVous avez raison, Robert ! Je soupçonne Obama de ne pas avoir lu la princesse de Clèves. Ça expliquerait bien des choses...
RépondreSupprimerL'occasion de nous remémorer "Lèche cocus" de Georges Brassens ...
RépondreSupprimerDominique
RépondreSupprimerQu'au cul? Mon mari me fait partout, disait cette femme heureuse!
Chauprade vu sa dernière tribune on se demande s'il est pas plutôt à la solde de tel aviv pour le coup. Enfin le qualificatif de clown est probablement ce qui lui convient le mieux. En même temps quand on est promu par égalité et réconciliation, en général c'est que la maladie mentale n'est pas loin.
RépondreSupprimerMarchenoir revient en grande forme, c'est bien. J'admire le numéro d'acteur consistant à nous expliquer que non, malgré tout, les Américains ne sont pas les pires fouteurs de merde du monde, et que le pire de tous les dirigeants et ex-dirigeants, eh bien c'est Villepin. Qui eut cru que ce dadais à brushing serait un jour présenté comme le responsable de tous nos maux ?
RépondreSupprimerIl fallait toutes les ressources de l'incroyable dialectique de Robert pour voir un jour cette tentative insensée prendre corps. Chapeau l'artiste.
Intéressez-vous aussi à l'associé d'Aymeric Chauprade, et co-auteur de son site Realpolitik.tv : Xavier Moreau.
RépondreSupprimerLui aussi est un fake : il se présente comme "Saint-cyrien et officier parachutiste, titulaire d’un DEA de relations internationales à Paris IV Sorbonnes [Sorbonne avec un s !], spécialisé sur les relations soviéto-yougoslaves pendant la guerre froide." Donc, un intellectuel, un savant, un type qui a fait des études...
Eh bien, sa prose n'a rien à voir avec ce profil. Ce sont les écrits d'un soudard, d'un tchékiste, d'un petit chef grossier et violent à la solde d'une entreprise de propagande dont il n'écrit pas la partition.
Et le plus intéressant est cette partie de son CV, qu'il a la naïveté de publier -- ce qui montre bien qu'il est tout au plus un sergent, et certainement pas le général qu'il affecte d'être : "Fondateur d’une société de conseil en sûreté des affaires, installé en Russie depuis 14 ans, travaillant également sur l’Ukraine, le Kazakhstan et la Serbie."
Hein ? Quoi ?!? Une société de conseil en sûreté des affaires ? Vous voulez dire qu'il n'est pas sûr de faire des affaires en Russie ? On m'aurait donc menti ? La Russie ne serait pas ce pays immensément démocratique, uni comme un seul homme derrière son Conducator Vladimir Poutine, lequel lui a rendu la liberté et la prospérité qu'il mérite ?
C'est marrant, mais je n'ai jamais entendu parler d'une "société de conseil en sûreté des affaires" aux Etats-Unis, en Angleterre ou même en France socialiste. Rien que le concept m'amuse...
On ne saurait mieux expliquer que la Russie n'est pas un Etat de droit, doté de lois et d'une sécurité juridique, mais une dictature mafieuse. Sous cette appellation, parfaitement transparente, on comprend que le "travail" de Xavier Moreau consiste à se faire l'entremetteur entre des entreprises étrangères soucieuses de s'implanter en Russie, et les autorités qui ont droit de vie et de mort sur elles.
Pour s'assurer que ses bureaux ne soient pas victimes d'un malencontreux incendie, que des gros bras ne viennent pas intimider les employés, que des irrégularités fiscales ne soient pas subitement découvertes ou que l'entreprise ne soit pas soudainement nationalisée, il faut payer les bons bakchichs aux bonnes personnes, et prendre garde de ne pas marcher sur les pieds d'individus susceptibles.
C'est là que Xavier Moreau entre en scène, et la condition sine qua non pour exercer son métier, en tant que mini-micro-oligarque et de surcroît étranger, est bien évidemment une allégeance absolue au Kremlin.
Vladimir Poutine tient donc littéralement Moreau par les couilles, ainsi qu'Aymeric Chauprade par voie de conséquence.
Rien de nouveau sous le soleil : Poutine a appris son métier au KGB, il tient le pays avec une poignée de ses vieux potes du KGB, et ce sont les recettes éternelles de l'espionnage qui s'appliquent : on tient les hommes par leurs faiblesses ; l'argent, la vanité, l'esprit de revanche, le sexe... les motivations sont en petit nombre, et toujours les mêmes.
RépondreSupprimerMoreau, c'est évidemment l'argent, il a la naïveté de le révéler lui-même. Chauprade, c'est possiblement l'argent, indrectement ou indirectement -- Moscou a financé les partis communistes occidentaux et quantité d'agents d'influence pendant des décennies, cela n'aurait rien de surprenant.
Mais c'est, plus vraisemblablement, le goût du pouvoir, le ressentiment, l'esprit de revanche. Il suffit de lire Chauprade pour s'apercevoir, d'une part qu'il est tout à fait médiocre sur le plan intellectuel, d'autre part qu'il a une très haute opinion de lui-même. En bref, c'est un petit prof frustré, mais apte à magouiller pour se créer des réseaux.
Et Poutine lui offre quoi ? La possibilité de prendre la parole, en tant que représentant de la France, devant la Douma ! Comme s'il était un chef d'Etat étranger s'adressant au Congrès américain ! Il le transforme en plénipotentiaire visitant la Crimée pour "attester" de la sincérité d'un référendum se déroulant sous la menace des chars d'assaut ! Il lui fait miroiter un avenir possible de ministre des Affaires étrangères d'un gouvernement Le Pen !
Il est liquéfié, le petit père Chauprade. Il lui mange dans la main, à Poutine. Jamais il n'aurait pu espérer une chose pareille, même s'il n'avait pas été viré de l'Ecole de guerre par le gouvernement de Sarkozy...
On retrouve exactement le même processus à l'œuvre avec Philippe de Villiers : un politicien frustré, qui a toujours échoué dans ses ambitions, et qui a dû se retirer de la carrière sans avoir rien réussi – sauf le Puy du Fou, qui lui vaut une petite renommée dans le petit milieu de l'extrême-droite, mais pas plus. Sans parler du scandale sexuel a demi-étouffé qu'il a dû souffrir dans sa famille.
RépondreSupprimerEt il obtient quoi ? Une entrevue en tête-à tête avec Vladimir Poutine, immortalisée par les caméras, annonçant la déclinaison du Puy du Fou en deux endroits en Russie, dont la Crimée !
C'est gagnant-gagnant-gagnant pour Poutine, qui obtient une légitimation supplémentaire de son annexion de la Crimée pour un prix dérisoire : accepter de rencontrer, d'égal à égal, lui, l'un des hommes les plus puissants du monde, un obscur député européen qui ne représente que lui-même.
Lui-même... et son frère Pierre de Villiers, qui se trouve être le chef d'Etat-major de l'armée française... membre de l'OTAN... juste au moment d'une tension militaire sans précédent entre la Russie et l'OTAN au sujet de l'Ukraine... juste au moment où la France hésite à livrer ses Mistral à Moscou...
Lui-même... et son fils, qui travaille à Moscou dans l'immobilier de luxe... Un domaine où l'on imagine sans peine qu'il soit absolument indispensable d'obtenir l'approbation pleine et entière des autorités pour simplement mettre un pied devant l'autre... arriver à payer le loyer et l'électricité... voire ne pas finir en prison.
Et pendant ce temps-là, des ânes nous expliquent que la Guerre froide est finie, que le communisme est derrière nous... Elle n'est pas finie pour tout le monde, apparemment. Certains ont redécouvert les délices de la trahison, comme au bon vieux temps de l'internationalisme prolétarien et des compagnons de route. Et Poutine joue avec tous ces pions comme avec un violon.
Je suis curieusement du même avis que vous autant sur Chauprade que sur Moreau. Concernant Moreau je m'étais fait exactement les mêmes réflexions que vous. Leur site est caricaturalement propagandesque et effectivement ça sonne faux. Dans une certaine mesure je me fais le même type de réflexion concernant Jacques Sapir, bien que ce dernier soit beaucoup plus mesuré dans l'ensemble de ses propos.
RépondreSupprimerJe dis cela alors que sur l'Ukraine et la Russie j'ai une vision entièrement différente de la votre, mais effectivement Chauprade et Moreau ça sent les agents russes.
Le "revirement" de Chauprade est vraiment grossier et caricatural. Récemment il a voulu s'en expliquer dans une vidéo réalisée par les jeunes du FN où il disait en gros qu'on avait retenu qu'une partie de sa tribune et qu'en réalité il était très nuancé dans l'ensemble.
Sauf que non son texte est tout sauf nuancé. Il ne fait pas que dire qu'Israël n'est pas l'ennemi de la France et que toute réflexion géopolitique ne doit pas tourner qu'autour d'Israël (idée à laquelle je souscris totalement), il va bien plus loin.
Il dit qu'il faut soutenir Israël de façon inconditionnelle et franche, il ose même ajouter que quand bien même ce serait Israël qui a favorisé partout le développement des terroristes islamistes et l'immigration islamique en Europe, il faut quand même les soutenir car aujourd’hui leur plan a réussi.
C'est quand même délirant de dire ça publiquement quand on est un responsable politique. Marine ferait bien de se débarrasser de lui rapidement (pro israëlien ou non, ce mec va rapidement devenir un boulet).
Cela dit je pense personnellement que Marine cherche à se concilier les juifs et le lobby sioniste, et que la dédiabolisation ce n'est que ça en fait. Elle a besoin de soutiens dans l'élite pour arriver à quelque chose, et aujourd'hui il se pourrait qu'il y ait des intérêts communs entre le FN et les sionistes, principalement du fait de la menace islamique aussi bien en France qu'à l'étranger.
J'ai effectivement lu que le vote juif était majoritairement de droite, et qu'un nombre inhabituellement important de juifs français était en cours d'émigration vers Israël (1% de la population juive cette année). Pas sûr qu'il faille obligatoirement y voir une tentative de MLP de se concilier le "lobby sioniste", d'ailleurs; le Juif pratiquant, qu'il soit sioniste ou pas, ne fait pas forcément partie de l'"élite" et se retrouve désormais régulièrement confronté aux intimidations des islamistes. Je vois cela de mes propres yeux depuis de nombreuses années dans mon coin de Seine-Saint-Denis où habitent de nombreux juifs tout ce qu'il y a de plus Français moyens (autocollants pro-palestiniens sur les boîtes aux lettres portant des nom juifs etc), et où l'on vote (est-ce vraiment un hasard ?) massivement à droite, et de plus en plus FN. Communes limitrophes: Clichy-sous-Bois, Montfermeil...
RépondreSupprimerOui mais ce que Marine recherche ce n'est pas les voix des électeurs juifs (électoralement ils ne représentent rien), mais plutôt l'appui ou la discrète bienveillance de certains sionistes bien placés que ce soit dans les médias ou dans le monde politique.
RépondreSupprimerQuelle est votre vision sur l'Ukraine ? Partis comme on est, on va se retrouver d'accord, ça va devenir d'un chiant...
RépondreSupprimerTrès bonne remarque sur Jacques Sapir. Toute la partie concernant l'Ukraine de son site Russeurope a exactement la même couleur et la même odeur que les productions de la Chauprade Company. C'est d'autant plus flagrant qu'étant économiste (et bien qu'économiste de gauche, et donc pipologiste), il dispose de quelques munitions, de quelques méthodes, pour raconter des trucs sur la Russie pouvant avoir l'apparence de l'objectivité, pouvant donner l'impression du type avec un minimum de recul, du gars qui regarde Moscou avec un oeil bienveillant mais qui n'est pas non plus en train de distribuer les brochures que lui a fourguées le bureau de propagande.
Ben non. Il pose à l'expert dans un domaine qui n'est pas le sien : la diplomatie et la guerre. Il lance des assertions péremptoires sans citer la moindre source. Il se livre à une propagande outrageusement unilatérale : tous les torts sont toujours du côté de l'Ukraine, de l'Europe et des Etats-Unis. La Russie est une blanche colombe qui n'en peut mais, qui fait tout comme il faut mais qui va bientôt perdre patience si Kiev, Paris, Bruxelles et Washington n'obéissent pas aux ordres de Jacques Sapir -- qui n'est jamais que fonctionnaire à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
Là aussi, l'explication me paraît claire. Le "business" académique de Sapir est centré sur la Russie. Il organise, co-organise ou participe à quantité de séminaires, conférences, cercles d'études et autres basés en Russie. Il pourrait, certes, avoir une pensée réellement indépendante, cela ne lui interdirait pas totalement l'accès au "marché intellectuel" russe, où la liberté d'expression n'est pas totalement bâillonnée, mais il est certain qu'en donnant des gages à la ligne politique du régime, les contacts potentiels sont plus nombreux, les sources de financement plus faciles à trouver, les événements plus faciles à organiser, les publications et les renvois d'ascenseur plus faciles à obtenir...
Un universitaire, lui aussi, a des fournisseurs, des clients et un marché. Il faut bien vivre, et la soupe populaire poutinienne est largement ouverte aux "intellectuels" occidentaux...
Le point commun entre tous ces types est effectivement d'avoir un intérêt personnel et souvent économique à soutenir la Russie, ce qui forcément fait douter de leur objectivité.
RépondreSupprimerSur l'Ukraine je pense que la transition aurait pu se passer plus en douceur. Les américains surtout ont encouragé les éléments les plus extrémistes et les plus anti russes ce qui a été une erreur, puisque cela a radicalisé toutes les parties en présence avec le résultat que l'on connaît.
Et ce résultat il est d'ailleurs plutôt favorable à Poutine actuellement, puisqu'il a annexé la Crimée et est en passe d'arracher directement ou indirectement une bonne partie du sud-est de l'Ukraine. Donc la politique menée par les occidentaux a été mauvaise et conne. A vrai dire on devrait penser cela surtout si on est anti russe et anti poutine.
Une transition réellement démocratique après Ianoukovich aurait été possible, un accord avait été trouvé prévoyant l'organisation d'élections législatives et présidentielles, mais sans rupture, sans coup d'Etat.
Malheureusement cet accord a été perçu par les éléments ukrainiens les plus radicaux comme la défaite de la Russie et de Ianoukovich et les a conduit à mettre ianoukovich dehors. Dans leur élan initial ils ont même décidé d'interdire le russe avant de s'apercevoir que c'était un peu extrême dans un pays composé à 40% de russophones. En voulant brusquer les choses de la sorte, la rupture était inévitable, à la fois entre ukrainiens de l'ouest et de l'est mais aussi entre l'Ukraine et la Russie.
C'est ce refus de régler la crise en douceur qui a provoqué l'annexion de la Crimée puis le déclenchement de la guerre dans le Donbass. Moi je veux bien qu'on dise que ce que fait Poutine c'est pas bien, que c'est dégueulasse, etc
Mais le problème c'est qu'aucun occidental ne semble décidé à lui faire la guerre. A partir de là pourquoi avoir joué la politique du pire ?
Ben voilà, vous êtes tous d'accord. C'est bien. L'échange est sans intérêt.
RépondreSupprimerOn peut très bien être prorusse sans être payé par les Russes. Si vous n'êtes pas capable de comprendre qu'on puisse estimer que l'alliance avec la Russie est dans l'intérêt de la France, sans pour cela recevoir des émoluments quelconques, vous ne devriez pas vous effaroucher de vous voir traiter en valets stipendiés des Ricains.
Du point de vue français il est assez clair que l'Ukraine est peu importante, alors que l'amitié de la Russie serait au contraire fort avantageuse. C'est seulement pour les Polonais, les Etats baltes et les Américains en guerre froide que l'Ukraine est un enjeu, et il ne s'agit pas pour eux (les Américains en tout cas) de défendre je ne sais quel droit ukrainien mais seulement d'emm... les Russes en venant diriger un pays limitrophe.
Si les Européens ont joué la politique du pire, en Ukraine, c'est parce qu'ils ont obéi aux Américains, parce qu'il sont leur jouet, et ce qui intéresse les Américains ce n'est pas seulement de nuire à la Russie, c'est de nuire à l'Europe en l'obligeant à jouer contre son camp. L'Europe contre la Russie, en quoi cela pourrait être notre intérêt ? En revanche on voit bien que cela satisfait les intérêts d'une Amérique impérialiste qui veut contrôler ce qui se passe dans le monde entier (et qui ne s'en cache nullement).
La Russie est depuis longtemps une amie de l'Europe. Ses princes furent germanophones ou francophiles. Nos intérêts sont proches. Rejeter la Russie dans le camp de l'ennemi est d'une grande stupidité, ou alors la marque d'une soumission à l'Amérique.
J'ajoute que je ne vois pas bien comment on peut discuter sérieusement avec quelqu'un (Marchenoir) qui considère comme des "ânes" ceux qui estiment que la guerre froide et le communisme russe sont derrière nous. Voilà un type qui ose se présenter dans un débat en posant comme une évidence que nous sommes en pleine guerre froide avec la Russie communiste, comme en 1950.
(Je cite : "Et pendant ce temps-là, des ânes nous expliquent que la Guerre froide est finie, que le communisme est derrière nous...")
Moi je veux bien avoir l'esprit ouvert, mais là, pour accepter de telles bases de discussion, il faudrait carrément une ablation du cerveau.
Encore une chose : ne négligez pas les accointances entre Chauprade et sa bande, d'un côté, et l'armée française, de l'autre, notamment parmi les jeunes officiers, un milieu que je connais particulièrement bien. On l'a viré de l'Ecole de guerre quand on s'est aperçu de son aura. Tous les jeunes officiers un peu conscientisés lisent la "Nouvelle Revue d'Histoire" de feu Dominique Venner, organe très "fana mili" où Chauprade a plus que ses entrées.
RépondreSupprimerL'opinion générale, dans l'armée, est que la Russie est davantage notre allié naturel que l'Amérique, ce qui a posé quelques problèmes déjà en ex-Yougoslavie, où officiellement il s'agissait de lutter contre les Serbes alors qu'en fait toute l'armée française, discrètement, les soutenait autant qu'elle le pouvait (sauf cette buse de Morillon, qui milita ensuite au Modem, c'est dire).
Chauprade, c'est le point de vue militaire français sur le monde, pour le dire en raccourci. Penser qu'il est aux ordres de Moscou est un énorme non-sens.
@ Buck Danny :
RépondreSupprimerLes américains surtout ont encouragé les éléments les plus extrémistes et les plus anti russes ce qui a été une erreur.
J'aimerais bien savoir d'où vous sortez ça. Qui sont ces éléments radicaux qu'ils ont soutenus ? Comment les ont-ils soutenus ?
Et ce résultat il est d'ailleurs plutôt favorable à Poutine actuellement, puisqu'il a annexé la Crimée et est en passe d'arracher directement ou indirectement une bonne partie du sud-est de l'Ukraine. Donc la politique menée par les occidentaux a été mauvaise et conne.
C'est le faux raisonnement du type "long sanglot de l'homme blanc". Dans un merdier impliquant cinquante parties, l'homme blanc fait A, il se produit le malheur B, donc B est forcément la faute de l'homme blanc (occidental, européen, chrétien, américain, etc).
Les Ukrainiens n'y sont pour rien. Les Russes n'y sont pour rien. Poutine n'y est pour rien. Les Américains ont soutenu la révolte des Ukrainiens, donc Poutine était obligé de voler la Crimée. C'est une loi de la physique. C'est écrit dans Marx. On peut pas faire autrement.
Une transition réellement démocratique après Ianoukovich aurait été possible, un accord avait été trouvé prévoyant l'organisation d'élections législatives et présidentielles, mais sans rupture, sans coup d'Etat.
Cette phrase est incompréhensible. Première chose : il n'y a pas eu de coup d'Etat. Ce n'est pas parce que ce mensonge a été répété mille fois par la propagande russe et cent mille fois par ceux qui la gobent qu'il est vrai.
Un coup d'Etat est un renversement d'un gouvernement légal par l'armée. Autrement dit, c'est Poutine qui a fait un coup d'Etat en Crimée, et pas les Ukrainiens ni les Américains. Comme à son habitude, Poutine accuse les autres de ses propres crimes pour détourner l'attention. L'armée russe a envahi le parlement de Crimée, a destitué le gouverneur (ou premier ministre) sous la menace de ses fusils, a nommé sa propre marionnette, puis a fait "voter" par le parlement sa "volonté" de rattachement à la Russie. Ensuite le parlement russe a "accepté" cette "demande". Ce n'est que plusieurs semaines après qu'a eu lieu le prétendu "référendum", toujours sous la menace des fusils...
Plus précisément, un coup d'Etat est réalisé par l'armée du pays lui-même, donc ce qu'a fait Poutine est encore pire qu'un coup d'Etat, où l'on peut au moins reconnaître une certaine légitimité nationale à l'armée du pays.
En tous cas, il n'y a pas eu de coup d'Etat en Ukraine. Ce n'est pas l'armée ukrainienne qui a renversé le président pro-russe. Ce n'est pas l'armée qui a pris le pouvoir ensuite. Le gouvernement qui a remplacé la marionnette russe précédente n'était pas, et n'est toujours pas, composé de militaires : ce n'est donc pas une "junte", contrairement aux mensonges du sale menteur Poutine.
Ce qui s'est passé à Kiev est une révolution : c'est le peuple ukrainien, et non pas les Américains, mon chien ou ma concierge, qui ne voulaient plus d'un dirigeant corrompu jusqu'à la moëlle et esclave de la Russie. Ce sont les Ukrainiens qui voulaient, et veulent toujours, se débarrasser du mode de vie russo-ukrainien qui leur est imposé, à base de dictature, de corruption, de pauvreté crasse, d'absence de droit et de soumission aux puissants, aux oligarques et aux chefs politiques avec lesquels ils sont en cheville.
RépondreSupprimerOn fait de la grande diplomatie en chambre sur Internet, mais vous n'avez pas idée de ce que ce régime voulait dire dans la vie quotidienne des Ukrainiens. Le moindre acte de la vie courante imposait une corruption massive. La contrebande aux frontières était organisée par le gouvernement lui-même, qui imposait aux douaniers de fermer les yeux !
Le peuple ukrainien a raison. Il faut le soutenir. Les Américains et les Papous ont raison de le soutenir.
D'ailleurs, Ianoukovitch est parti tout seul. Il a fui, et pas en Suisse ni en Argentine, non : en Russie !
Il n'a pas été arrêté. Il n'a pas été emprisonné. Il n'a été ni torturé, ni mis en accusation, ni jugé, ni condamné. Aucun homme en armes ne s'est même présenté à son bureau pour l'intimider : il a tout simplement abandonné son pays ! Et on nous parle de coup d'Etat... Le travestissement de la réalité est tout de même énorme !
Les élections ont eu lieu, et de façon parfaitement régulière, pas comme les pseudo-référendums organisés par l'armée russe et les miliciens qu'elle a téléguidés.
Ces élections ont donné 2 % des voix en tout et pour tout AU TOTAL aux DEUX prétendus partis néo-nazis dont la propagande russe nous casse les oreilles, c'est à dire DIX FOIS MOINS que le parti, en France, similairement accusé d'être néo-nazi par ses adversaires.
Si le "coup d'Etat néo-nazi" de Kiev justifiait l'annexion de la Crimée et l'invasion du Donbass par la Russie, alors les résultats du Front national justifient amplement que les chars russes déboulent sur les Champs-Elysées et destituent François Hollande. Mais peut-être est-ce le but de Chauprade et de ses alliés ?
Dans leur élan initial ils ont même décidé d'interdire le russe.
Non. C'est faux. C'est un mensonge pur et simple issu de la propagande russe.
C'était un peu extrême dans un pays composé à 40% de russophones.
Cette histoire d'Ukraine divisée entre russophones et non russophones est un bobard de la propagande russe. TOUT LE MONDE (enfin, la grande majorité des gens) parle russe en Ukraine. Porochenko parle russe. Timochenko parle russe. Les médias sont en russe. Le russe est une langue véhiculaire en Ukraine, et la distinction est entre ceux dont la langue maternelle est le russe et ceux dont la langue maternelle est l'ukrainien. Mais le bilinguisme est la règle.
En tous cas, un grand nombre de ceux dont la première langue est l'ukrainien passent sans problème et sans bigoterie au russe lorsque c'est nécessaire. En revanche, ce n'est pas toujours vrai des fameux "russophones de l'Est", dont un certain nombre REFUSENT d'apprendre l'Ukrainien alors qu'ils sont nés dans le pays !
Comme d'habitude, Poutine accuse les autres de ses propres crimes.
Le problème c'est qu'aucun occidental ne semble décidé à lui faire la guerre. A partir de là pourquoi avoir joué la politique du pire ?
RépondreSupprimerComment pouvez-vous dire que l'Occident a joué la politique du pire et qu'en même temps aucun Occidental ne semble décidé à faire la guerre à la Russie ? C'est parfaitement contradictoire !
C'est quoi, la politique du pire ? Refuser de livrer des armes à l'Ukraine, contrairement à ce qu'elle réclame à cor et à cri, et ce alors que l'armée ukrainienne est tellement mal équipée qu'elle fait la manche auprès des civils et de la diaspora pour pouvoir se payer... du thé, des rations et des pansements ?
C'est quoi, la politique du pire ? Refuser d'envoyer des troupes en Ukraine ? Ne pas admettre l'Ukraine dans l'OTAN ? Refuser d'attaquer la Russie, qui a violé toutes les règles du droit international ?
Si vous écoutiez un peu les Ukrainiens, au lieu d'écouter exclusivement la propagande russe, vous sauriez que les Ukrainiens accusent les Occidentaux, et les Européens plus spécifiquement, de les avoir abandonnés. Ils n'ont pas de mots assez durs pour dénoncer ce qu'ils perçoivent comme la pusillanimité des Européens et des Américains face à la Russie.
Moi je constate une chose : "l'Occident" donne de l'argent aux Ukrainiens ; la Russie les envahit, vole leurs terres, les torture, les massacre et les bombarde. Qui fait la politique du pire ?
A en croire certains, ne pas faire la politique du pire, pour les Occidentaux, ce serait dire oui Maître, oui Monseigneur et comme son Excellence voudra à n'importe quel caprice du nouveau tsar du Kremlin.
Révolution si vous voulez. Le problème est qu'elle n'était pas souhaité de la même façon dans l'ouest et dans l'est du pays. Le vote en ukraine est géographiquement très divisé. Donc à partir du moment où une révolution menée par des gens votant pour l'opposition et habitant majoritairement à l'ouest renverse le pouvoir élu par des gens qui eux ne font pas la révolution et habitent majoritairement à l'est, il y a un problème de légitimité de cette fameuse révolution.
RépondreSupprimerLibre à vous de croire que les américains ne se sont mêlés de rien dans les troubles de Maïdan, qu'ils n'ont pas équipé et soutenus les milices d'extrême droite. Je ne vais pas vous faire une liste de lien prouvant le contraire. Tout comme je ne vais pas faire une liste de liens montrant la présence effective de milices d'extrême droite en Ukraine. La ZDF diffusait encore récemment des images d'un bataillon ukrainien composé de miliciens d'extrême droite arborant sigle SS et croix gammé sur leurs casques.
Vous pouvez tourné les choses comme vous voulez, un accord avait bien été trouvé entre toutes les parties en présence pour l'organisation de nouvelles élections. Sauf que les "révolutionnaires" de Maïdan n'ont pas voulu attendre que des élections leur donnent une légitimité, ils ont décidé de foutre ianoukovich dehors immédiatement. Je vois pas le problème à attendre 3 ou 4 mois que de nouvelles élections donnent une légitimité à une révolution. Si elle est vraiment populaire cela se verra dans les élections. Il faut encore noter qu'actuellement des élus du parlement ukrainien des régions de l'est se font régulièrement dézinguer. C'est probablement comme ça que vous imaginez la fin du système politique russo-ukrainien.
Sinon oui je pense que ce qui s'est passé en Ukraine justifie la réaction de Poutine. A sa place j'aurais fait exactement la même chose. Ce qui me fait rire de la part de ceux qui s'en offusquent, c'est qu'ils ne se demandent pas quelle serait la réaction des USA si une révolte de rue communiste par exemple renversait le gouvernement du Canada activement financé et équipé par la Russie. Que Lavrov se pointe à Montréal pour pavaner en expliquant qu'à partir de maintenant le Canada est libéré de la tyrannie ultralibérale de Washington et sera protégé par la Russie. Il est évident que les américains resteraient sans rien faire, c'est évident... D'autant que les exemples historiques ne manquent pas, avec l'assassinat d'allende ou la crise des missiles de cuba.
Votre comparaison avec l'élection du FN en France est hors sujet. La Russie n'a aucun intérêt stratégique en France, c'est inutile de comparer avec l'Ukraine. En revanche que les USA ou le Royaume Uni se mettent à foutre la merde en France en cas d'élection du FN ou fassent assassiner MLP ça me semble tout à fait possible oui.
Là on a quand même une "révolution" anti russe qui prend le pouvoir par la force, refusant d'attendre des élections et qui annoncent clairement qu'ils vont se ranger contre la Russie. Poutine voit sa base de Sebastopol menacé, il voit un pays frontalier qui s'apprête à mener une politique ouvertement hostile et à rejoindre une alliance militaire anti russe, et on voudrait qu'il attende bien sagement sans rien faire.
Enfin je ne défends nullement le système de corruption russo ukrainien comme vous dites, je doute simplement que la révolution actuelle y mette un terme. La précédente révolution déjà a débouché sur l'élection de timoschenko finalement dégagée parce qu'aussi corrompu que les autres. Pro occidentaux ou pro russes tous les politiciens et oligarques ukrainiens sont corrompus.
Continuez, les gars. C'est constructif. Poutine est communiste et veut envahir le monde libre, mais heureusement les Américains veillent au grain.
RépondreSupprimerNon non, ce n''est pas le scénario d'une bande dessinée débile ; c'est le point de vue de Marchenoir. En 2014.
Mais le plus étonnant c'est qu'il trouve quelqu'un avec qui en parler.
Je vois pas le problème à attendre 3 ou 4 mois que de nouvelles élections donnent une légitimité à une révolution.
RépondreSupprimerExcusez-moi de vous le dire un peu brutalement, Buck, mais personne ne vous demande votre avis. Ni à vous, ni à Poutine. C'est ça que vous n'avez pas l'air de comprendre. Vous n'êtes pas l'empereur du monde, vous n'êtes pas chargé de gouverner l'Ukraine à la place des Ukrainiens, et Poutine non plus : l'Ukraine est un pays indépendant et souverain, que cela vous plaise ou non, comme disent les gauchistes à propos de tout et de rien.
Lorsque vous étudiez les prises de position diplomatiques de la Russie au sujet de l'Ukraine (et aussi au sujet d'autres pays proches, ex-membres de l'empire soviétique), la constante qui s'en dégage est que Moscou nie la souveraineté de Kiev. Moscou se comporte comme si l'Ukraine n'était pas un pays indépendant. Moscou fait comprendre à Kiev que toutes ses décisions sont soumises à l'approbation russe.
Voilà ce qui est parfaitement inacceptable, non seulement pour l'Ukraine, mais pour le monde entier. C'est à la fois une violation du droit international, et un danger pour la sûreté de tous les pays du monde où Poutine pourrait estimer avoir des intérêts. En particulier, comme il l'a exprimé à de nombreuses reprises, dans tous les pays où vivent des minorités significatives d'origine russe. C'est le cas des pays baltes, où Poutine a déjà commencé à se livrer à des provocations.
Je vous rappelle que les pays baltes, eux, sont membres de l'OTAN. Si Poutine s'aventure à y faire les conneries qu'il fait en Ukraine, la France (ainsi que les autres pays de l'alliance) sont obligés, par traité, de bombarder la Russie. Vous comprenez cela ?
L'expansionnisme militariste de Poutine est un danger pour la paix dans le monde et doit être stoppé.
Vos hypothèses sur le Canada, bobard probablement concocté dans les officines du Kremlin et joyeusement repris depuis par de pseudo "patriotes" français, sont absurdes. Prétendre que si ma tante en avait, alors on l'appellerait mon oncle, est un procédé de basse propagande. Le Canada et les Etats-Unis sont des pays indépendants et alliés, que cela vous plaise ou non. Aucun risque que l'un envahisse l'autre. Justifier l'agression réelle de l'Ukraine par la Russie par une agression inexistante, hypothétique et parfaitement imaginaire des Etats-Unis contre le Canada est un procédé d'une malhonnêteté rare.
Enfin, je note que vous avez les "preuves" de l'intervention américaine en Ukraine, mais que vous vous refusez à les fournir. Tout cela est parfaitement crédible...
Les Russes, depuis le début de cette affaire, ont lâché des centaines de mensonges grossiers dans la nature. Tous ont été réfutés (certains par des journalistes russes, qui ne sont pas tous décorés par Vladimir Poutine pour leurs "reportages" sur la Crimée...), mais cela n'empêche pas la propagande russe d'en produire constamment de nouveaux : mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose.