Hier, les millions milliers centaines
quelques lecteurs qui attendent avec impatience d’aller puiser leur dose quasi-quotidienne
de sagesse profonde dans ce gentil petit blog ont vu leur attente déçue. N’aurais-je rien eu à dire ? Soyons
sérieux : mes fidèles lecteurs savent qu’un tel obstacle n’est pas de ceux
qui m’arrêtent. En fait, je fus occupé,
très occupé et cela du matin au soir.
Il s’agissait d’installer un nouvel évier dans la cuisine,
tâche certes exaltante mais dans la réalisation de laquelle on ne se lance pas
sans d’excellentes raisons. L’ancien
présentait un défaut d’étanchéité dû à un mauvais découpage du trou du mitigeur
qui eut pour conséquence la rouille du système de fixation dudit robinet amenant ce dernier à
pendouiller lamentablement au dessus des bacs ce qui rendait son utilisation malcommode. J’avais un temps
fait contre mauvaise fortune bon cœur me résignant à ce petit désagrément
tant était grande ma réticence à me lancer dans une tâche aussi nécessaire que
rebutante. Car changer un évier n’est pas une mince affaire…
Je finis tout de même par chercher sans trop de conviction
un évier sur Le bon coin. Ma quête se borna des jours durant à sélectionner des
objets présentés comme convenables sans
aller jusqu’à en contacter les heureux propriétaires. Et puis avant-hier apparut
à mes yeux éblouis CELUI que je cherchais : tout neuf mais aussi et
surtout aux exactes dimensions de l’ancien ce qui aurait l’insigne avantage de
me dispenser de remanier le plan de travail. Et tout cela pour un prix
dérisoire. Saisissant mon plus beau téléphone, je contactai le vendeur et l’après-midi même
je prise levolant de la Laguna que le
garagiste où mon break était en révision avait eu l’insigne obligeance de
mettre à ma disposition.
La Suisse Normande traversée, j’arrivai chez le brave homme qui me
présenta le compagnon de mes futures vaisselles. Il était grand, il était beau
et ne sentait rien. Ce beau bébé de 55
kilos fut chargé dans la Laguna et je l’emmenai vers son nouveau foyer. Ce n’est
qu’une fois arrivé que je m’aperçus que les pneus de ce témoin glorieux de l’histoire automobile étaient d’un
lisse remarquable qui eût pu m’occasionner de menues déconvenues la maréchaussée eût-elle eu l’idée de me
contrôler. On frôle quotidiennement des abîmes !
Hier donc, je me mis à l’ouvrage. D’abord il fallut vider le
meuble sur lequel il allait trôner. Le nombre de bombes insecticides que j’y
trouvai m’impressionna d’autant plus que je n’en utilise pratiquement jamais. Celui
des flacons entamés de produits d’entretien ne fut pas sans m’étonner non plus.
Cette tâche terminée, je m’attaquai à la démolition à coups de massette de l’évier.
Ce fut l’affaire de quelques minutes. En revanche quand j’en vins à tenter de
dégager le meuble je réalisai à quel point celui qui avait installé cette
cuisine semblait s’être préparé à un séisme d’ampleur exceptionnelle. Je l’aurais
bien maudit sauf que ce personnage se trouvait être moi-même. Je parvins tant bien que mal à bout des
multiples fixations qui assuraient la stabilité du meuble et pus, aidé de ma
compagne, poser le nouvel évier sur le
meuble, y fixer un mitigeur tout neuf remettre le tout en place et raccorder l’eau
et l’évacuation.
Et c’est là que
commencèrent les vrais ennuis. Car si, comme disait Napoléon, « En amour,
la seule victoire est la fuite », en plomberie la fuite a de forts relents de défaite. Bricoler sous un évier entraîne
un inconfort certain. Quand de plus l’évacuation ne cesse de vous arroser de
ses fuites, ça devient carrément désagréable. On visse, dévisse, revisse le
syphon, on change de siphon. Miracle ! Plus une goutte ! Histoire de
s’assurer du parfait fonctionnement, on remplit un bac puis le vide et là, un
nouveau Niagara vous inonde. La machine à pousser des jurons passe la surmultipliée.On démonte tout, remonte, change les joints, visse
à fond tous les éléments du siphon : rien n’y fait. Jusqu’à ce qu’on s’aperçoive
enfin que ce n’est pas de ce dernier que viennent les fuites mais de plus haut.
On resserre consciencieusement tous les éléments et là, alors qu’on n’y croyait
plus, tout devient parfait. Fourbu,
trempé, courbaturé mais heureux on se relève enfin. Ne reste plus qu’à ranger les divers outils qui ont contribué à l’œuvre.
La journée a ainsi passé, l’heure d’un copieux apéro approche.
Et voilà pourquoi l’ermite des collines fut muet. Fascinant,
non ?
Ce billet n'est qu'une stigmatisation en creux du plombier polonais menaçant d'éradication le plombier normand que vous n'appelâtes point.
RépondreSupprimerTant que mes forces me le permettront, je ne ferai pas appel aux artisans, polonais ou normands.
SupprimerEt voilà ! Encore une habile diversion pour éviter de parler des succès continus que remporte désormais le gouvernement sur le front du chômage sans parler du courage politique et personnel qu'il fallait pour retourner à Florange ! Cette histoire d'évier ne vous honore pas même si elle contient une morale à laquelle on peut adhérer.
RépondreSupprimerJ'ai du mal à retenir l'enthousiasme que suscite en moi le courage de M. Hollande et ses résultats impressionnant en matière de relèvement de la France .
SupprimerA part ça, cette nouvelle intervention avive mes suspicion quant à la réalité de votre trollisme.
Voilà bien la forme la plus aboutie du déni de réalité : accuser de trollisme celui qui vous la met sous le nez (la réalité hein ! pas autre chose) !
SupprimerJe vous accuserais davantage de jouer les trolls que d'en être un.
SupprimerFascinant le mot est faible.
RépondreSupprimerEt encore, je ne vous ai rien dit des joints de silicone réalisés ce matin même et qui sont d'une beauté renversante.
Supprimer"Fascisant", vous vouliez dire?
RépondreSupprimerjard
Et les bombes insecticides? Et les flacons de produits d'entretien?
RépondreSupprimerLa concision étant un des maîtres-mots de ce blog, je ne saurais trop entrer dans les détails.
SupprimerJe m'interromps au début de la lecture, pour dire qu'elles doivent être nombreuses celles qui ont des mauvais souvenirs de robinets qui pendouillent.
RépondreSupprimerMildred, voyons ! Nous sommes sur un blog sérieux !
SupprimerVoui ! Des joints en silicone, on ne se refuse rien, faites attention car notre Grand président que le monde nous envie n n'aime pas les riches qui vont mettre leur pognon dans diverses niches..
RépondreSupprimerBeau boulot quand même, quand vous avez enlevé l'évier à son ancien maître a t il poussé des cris de déchirement ou un ouf de soulagement?
Il a pris sur lui et a su réfréner de trop visibles signes d'émotion. C'était un vieil homme très digne.
SupprimerEnfin ! La geste de l'évier !
RépondreSupprimerIl était temps que quelqu'un vînt ravir à l'ami Mat le monopole de l'épopée !
SupprimerHeureux homme. Je me suis coltiné ce matin le même effort (et les mêmes désagréments) pour réparer une malheureuse cuvette de chiottes...
RépondreSupprimerla plomberie est affaire d'âmes bien trempées (dans tous les sens du terme).
Supprimer@Mildred: vous me faites marrer et je partage ces souvenirs.
RépondreSupprimer.
Mon lectorat féminin serait-il un rien grivois ?
SupprimerMerci Orage !
Supprimer@ Jacques Etienne
Pourquoi "un rien grivois" ?
La grivoiserie n'est-elle pas une de ces valeurs françaises, qu'un blog comme le vôtre se doit de défendre ?
Bien sûr... Et je m'en vais le prouver tout à l'heure...
SupprimerFascinant, en effet, le genre d'exploit qui exige plus d'un apéro, pour sûr!
RépondreSupprimerAmitiés.
Tout à fait !
SupprimerCela rassure toujours de constater que l'on n'est pas le seul à vivre ce type d'expérience. Votre récit participera donc à donner confiance en lui au prochain damné du siphon.
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