M. L’Amiral
Woland est un homme généreux. Quand il part pour quelques jours, il ne nous
laisse pas sans biscuit. Voici la phrase
de Walter T. Stace (qui qu’c’est-y que c’gars-là ?) qu’il nous laisse à
méditer : « En règle générale, seuls
les hommes très instruits et très intelligents nient ce qui est évidemment
vrai. »
Pour ce qui le concerne, l’amiral est un rien dubitatif.
Je ne le suis pas. Pour moi, cette phrase est partiellement vraie.
Entendons nous bien : tous les gens instruits et intelligents ne nient pas
l’évidence. Seuls certains d’entre eux partagent cette tendance avec les ignares
superstitieux. On les appelle « intellectuels ».
L’intellectuel vous savez, cet être généralement de gauche qui se distingue par
un goût systématique de la complexité. Celui pour qui « ce n’est pas si
simple ».
Le con, généralement de droite, a tendance à la simplicité.
Pour lui, le noir est plus foncé que le blanc, la pluie mouille, il fait jour à
midi, une famille est hétérosexuelle, on ne donne pas de banquets quand on n’a
pas à manger pour soi. Son front bas et son inculture le poussent à ces
constats simplistes qu’il nomme pompeusement « évidences ».
Ce faisant, il fait naître un léger sourire supérieur aux
lèvres de l’intellectuel pour qui rien n’est moins évident qu’une soi-disant « évidence ».
Car l’intellectuel est amateur d’exceptions et rien ne lui paraît plus
raisonnable que le plus échevelé des paradoxes.
A ses yeux, l’exception non seulement infirme la règle mais, si exceptionnelle
soit-elle, devient une règle de plein droit, aussi valable sinon plus que
celles généralement constatées.
Si, au cœur de la forêt amazonienne un explorateur du XVIe
siècle a rapporté qu’existait un peuple, hélas aujourd’hui disparu, où le
couple homosexuel était la règle et où l’on achetait ses enfants à la tribu d’à
côté, cela remet gravement en cause la famille soi-disant traditionnelle.
Plutôt que du blanc et du noir, l’intello ne voit qu’une chaîne continue de gris
au sujet desquels nos jugements de blancheur ou de noirceur ne sauraient être
que subjectifs. Pour lui, la pluie ne mouillant que ceux qui n’ont ni abri ni parapluie,
sa capacité mouillante est très relative. Quant aux
invitations en période de disette, elles apportent un bien être moral
que ne saurait faire naître aucune satiété. Et puis midi, quand on y pense, n’est
qu’un moment transitoire où il ne fait jour qu’à certains endroits tandis qu’au
même instant ailleurs règne la nuit…
En résumé ces « hommes
très instruits et très intelligents » tendent à semer le trouble dans les esprits
trop simples des ignares stupides et à les amener à croire que rien n'est certain,
surtout pas les évidences, et que tout se vaut. Il faut croire qu’ils s’y
prennent plutôt bien vu qu’en nos pays d’Occident il est devenu banal de partager leurs plus fantaisistes aberrations.
N.B. : Ces
considérations étant écrites par un quasi-illettré d’intelligence inférieure,
cela relativise fortement leur intérêt.
Comme quoi il faut préférer l’harmonie à la vérité.
RépondreSupprimerPourriez-vous développer, je n'ai pas bien saisi ?
SupprimerQue l'harmonie n'est ni le fruit de l'intelligence ni de la vérité…
SupprimerBOn d'accord, je vais me recoucher…
Comme je ne suis pas un "homme très instruit et très intelligent", je me sens peu concernée.
RépondreSupprimerJ'ajoute que comme il m'est très rarement - pour ne pas dire jamais - donné l'occasion de rencontrer des "intellectuels", mon esprit ne se trouble pas souvent.
Ce qui m'avait valu, il y a des années, ce verdict où pointait une bonne dose de mépris, d'un ami "intellectuel" : "Toi, tu n'es pas du genre torturée !"
Disons qu'avec le temps ça ne s'est pas arrangé.
Continuez comme ça !
SupprimerJe peux poser une question bête ? Un intellectuel est-il forcément intelligent ?
RépondreSupprimerÇa ne vous paraît pas évident ? Un intellectuel est extrêmement intelligent, par définition. Sinon comment parviendrait-il à noyer les poissons et à bâtir des raisonnements où une vache ne retrouverait pas son veau ?
SupprimerPlissez les yeux devant un code barre, vous y verrez du gris. Si cela n'est pas une preuve, je ne sais pas ce qu'il vous faut ! Mais je me demande si vous ne m'avez pas un peu embrouillé.
RépondreSupprimerVous avez raison : les codes barres sont gris. Comme tous les chats et certains vins rosés.
SupprimerVous avez oublié de préciser qu'un intellectuel, un vrai, c'est quelqu'un qui ose et que c'est même à ça qu'on le reconnaît.
RépondreSupprimerL'audace est en effet une des caractéristiques majeures de l'intellectuel. Et il en faut pour vaincre comme disait un guillotiné célèbre.
SupprimerEs qualité de gros-con-facho, je en puis que souscrire...
RépondreSupprimerAmitiés.
Nous sommes comme les gens dans la caverne de Platon : nous nous arrêtons aux apparences. Les intellectuels, eux, voient la vérité. Gardons-nous de les imiter !
SupprimerQuand on voit le niveau des-dits intellos affiliés aux socialos, est considéré comme tel celui qui aura le plus l'idéologie chevillée aux neurones. Et qui arrivera à ne pas tenir compte de la réalité.
RépondreSupprimerBonne journée Jacques.
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