Notre société connaît des bouleversements profonds notamment
au niveau de la famille. Une loi prévoyant
d’ouvrir le mariage à tous est en voie d’adoption, qui risque de rendre encore
plus délicat le problème de la garde des enfants en cas d’échec de l’union. Y
aura-t-il suffisamment de grues dans le port de Nantes pour permettre de
résoudre les conflits opposant les anciens conjoints ? L’avenir nous le
dira.
Cependant, tout douloureux qu’il soit, le problème de la
garde des enfants n’est pas le seul qui se pose en cas de séparation. Il en est
un sur lequel le législateur semble hésiter à se pencher tant il est épineux.
Je veux parler de celui de la garde du beau-frère lorsque se sont créés des
liens amicaux entre un mari et le frère de son épouse. Nous n’évoquerons pas le
cas, somme toute assez rare, où des liens se créent entre une femme et le frère
de son mari : si cette relation est à l’origine de la séparation, le
problème se résout de lui-même.
Quand il est célibataire,sympathique et bricoleur le
beau-frère est un compagnon idéal pour un
époux, si hétérosexuel soit-il. S’emmerdant chez lui, il est toujours prêt à
rendre service. Les cuisines, les salles de bains à avoir été aménagées ou repeintes en compagnie du beauf, comme on le
surnomme affectueusement, ne se comptent plus. Un bon repas pour tout salaire
en fait la main-d’œuvre la plus compétitive qui se puisse trouver sur le
marché. Par ailleurs, il n’est pas rare que sous prétexte de rendre visite à sa
sœur le beauf arrive à l’heure de l’apéro et offre au pochtron honteux une
occasion de se livrer à de copieuses libations. Ça,c’est quand tout va bien.
Et puis il arrive que la zizanie s’installe. Souvent femme
varie, comme disait le bon roi François… Et là se pose la question. Si le grief
principal de l’ex-chère et tendre est que vous passez votre temps à vous
arsouiller en compagnie du beauf, pas de problème. En revanche si le conflit
porte sur un autre point, ça se corse. Bien souvent le beauf tendra à se ranger
du côté de sa sœur par sens de la famille. Il feindra, comme le reste des
siens, après bien des années (ce qui ne plaide pas en faveur de leur sens de l’observation),
de s’apercevoir que vous n’êtes qu’un bon à rien doublé d’un triste con et qu’il
n’a jamais pu vous blairer. Mais le cœur n’y sera pas. La solidarité familiale
est certes une belle vertu mais elle peut être source de désarroi. Qui se
soucie, en de tels cas, du devenir du beauf ?
Livré à lui-même, sans personne à aider et visiter il est fréquent que le beauf dépérisse. Vous me direz qu’il se peut que sa sœur trouve
nouvelle chaussure à son pied et que cette dernière lui convienne. C’est
possible, ce n’est pas assuré. Toutes les familles recomposées ne sont pas
harmonieuses !
Il est donc urgent que les modalités du droit de garde du
beauf soient clairement définies, qu’après
un entretien entre la juge des affaires familiales (en dehors de toutes
pressions extérieures) et l’intéressé il
soit décidé si on accordera à l’ex-époux un simple droit de visite, une garde
alternée ou si, dans des cas extrêmes, le beauf sera confié exclusivement à l’une
des parties.
Il se peut aussi qu’en cas de nouvelle union la présence du beauf
puisse poser problème : la nouvelle compagne peut en effet arriver avec un
beauf de substitution et tenter de l’imposer ;
elle peut également ne pas apprécier cette présence « étrangère ».
Dans ce cas, je pense que la solution consiste à lui faire écouter la chanson
qui suit et au cas où elle ne serait pas convaincue renoncer à se lancer dans
une telle union. Le bonheur est une question de choix…
Souhaitons que ce billet qui transpire l'histoire vécue saura fléchir les juges aux affaires familiales et les inciteront à se pencher sur le grave problème que vous soulevez.
RépondreSupprimerJe ne me souvenais pas que Henri Garat chantait aussi faux !
Ce n'est pas un drame personnel qui m'a poussé à aborder cet important problème sociétal. Je n'ai jamais eu ce genre de rapports avec mes beaux-frères (hélas?). Seulement, le rôle du philosophe profond n'est-il pas d'identifier puis d'attirer l'attention du public sur les grandes questions qui parcourent le monde où il vit ?
SupprimerJ'envisage de consacrer un prochain billet à un droit fondamental de l'humain : le droit au Tonton (et à la Tata). Encore une fois, ma réflexion ne découlera pas d'une frustration personnelle. J'ai eu mon lot de Tontons (jusqu'à 6 dont 3 par alliance aux meilleures périodes!) mais ce n'est pas une raison pour oublier le calvaire de l'enfant qui en est dépourvu.
Le plus difficile dans un mariage c'est de supporter la belle famille.
RépondreSupprimerÇa se discute. Je suis certain qu'il existe des cas où les belles familles sont ravies que quelqu'un ait bien voulu les débarrasser partiellement d'un de ses membres particulièrement insupportable.
SupprimerEncore une question sociétale qu'il convenait de soulever de toute urgence, heureusement vous êtes là.
RépondreSupprimerAmitiés.
J'espère que le gouvernement, soucieux qu'il est des problèmes de la famille, traitera au plus vite ce douloureux dossier.
SupprimerVotre perfide remarque est stigmatisante envers les grues de la ville dont le Premier ministre fut le Maire, et toutes (loin s'en faut !) ne se laissent pas grimper gratis. En revanche, c'est en effet sur les quais de ce qu'il reste du port (quelques hologrammes tout au plus et un honteux mémorial à l'esclavage), quai de la Fosse précisément, qu'on les trouve.
RépondreSupprimerMais votre attention est louable, et souligne si besoin en était votre générosité naturelle.
Il est vrai que la générosité fait partie de mes nombreuses qualités.
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