..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 17 septembre 2022

Uchronie

 



Au cœur de la nuit du 18 au 19 septembre 2022, un des gardes assurant la veille du cercueil de la reine Elizabeth eut l’impression d’entendre de temps à autre comme un léger bruit de grattement. Le nombre de sujets venus se recueillir devant la dépouille mortelle de la souveraine s’étant amenuisé, le bruit était perceptible . Le garde ne savait trop que penser ni que faire. Le plus inquiétant était qu’il lui semblait que ce grattement provenait du cercueil. Une angoisse le saisit. Serait-il concevable que quelque rongeur y ait été par mégarde enfermé ? Il préféra un temps penser qu’il ne pouvait s’agir que d’un quelconque acouphène bien qu’il n’y fût pas sujet. Du coin de l’œil, en tentant de ne pas nuire au hiératisme qu’exigeait sa mission, le garde tenta de voir si quoi que ce soit dans l’attitude de ses collègues pouvait donner à penser qu’eux aussi étaient perturbés par ce son incongru. En vain.

Quelque temps plus tard, la garde fut relevée. Dans les vestiaires, le soldat ne put se retenir de faire mention de son trouble à un de ses compagnons d’armes :

- Je ne sais pas s’il s’agit d’une illusion phonique, mais il me semble avoir entendu un faible bruit de grattement venant du cercueil de Sa Majesté !

- Je n’osais pas en parler, Malcolm, mais j’ai moi-même eu cette impression lui répondit le sergent John Mac Mitchell.

Les autres membres de la garde confirmèrent à leur tour l’impression de Malcolm.

Que faire ? C’était très embarrassant. S’armant de courage, un des gardes décida de reporter l’incident au capitaine Davies, leur supérieur.

Le rire tonitruant du sceptique Rupert Davies laissant place à la parole, il leur donna ce conseil :

- Messieurs, vous avez vraiment besoin de repos ! Allez vous coucher ou consulter un ORL, quoique à cette heure…

Conseil que ne suivirent pas les gardes. Vingt minutes plus tard, la relève, devoir accompli, revint de sa mission. Loin de nier le « bruit », les nouvellement relevés le confirmèrent et augmentèrent l’inquiétude en déclarant que le léger grattement s’était transformé en faibles coups émanant du catafalque. L’hypothèse du rongeur s’en trouva donc invalidée. On décida d’en référer au chef de corps, Sir Reginald Abercromby, colonel de la garde, lequel après avoir caressé maintes fois une des plus belles moustaches du royaume prononça ces mots historiques :

- Hum, je veux dire, bon, tout ça me semble, hum... bien embarrassant. Je me demande si dans un premier temps nous ne devrions pas, hum… mettre provisoirement un terme au défilé du public et, hum… prévenir le premier ministre et Sa Majesté Charles le Troisième, de cet inquiétant phénomène…

Aussi tôt dit, aussitôt fait. Liz Trust et le nouveau roi s’entretinrent par téléphone. Il fut décidé qu’à l’aide d’appareils acoustiques dernier cri, il était urgent de déterminer l’exacte provenance des bruits. Une équipe de spécialistes en fut chargée. Le constat fut sans appel : les coups entendus provenaient bien du cercueil. Charles, accouru en catastrophe, fut chargé de tenter d’entrer en contact avec l’être ou la personne responsable des bruits.

- Y a-t-il quelqu’un, interrogea-t-il ?

- Un peu qu’il y a quelqu’un, grand dépendeur d’andouilles ! C’est moi, ta mère ! Qui a bien pu m’enfermer dans cette foutue caisse ?

D’emblée un peu choqué par le langage peu protocolaire de sa mère, le roi reprit vite ses esprits :

- Y a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour Votre Majesté, s’enquit-il ?

- Sors moi de cette putain de boîte tempêta la reine, décidément irritée.

Ce que l’on décida de faire illico presto. On offrit à la reine autant de gin-tonics qu’elle désira en boire, lui apporta quelques sandwichs au concombre et au saumon fumé d’Écosse, l’emmena discrètement à Buckingham Palace pour qu’elle prit un bain et s’y reposât.

Il n’empêche que, comme disent par euphémisme les Britanniques, on était profondément enfoncé dans la matière brune.

A suivre.


jeudi 15 septembre 2022

Degadezo !

 

Ce joli trou donne au plafond une note de discrète fantaisie

« Degadezo » est le mot qu’utilisent les Portugais (ou les italiens à moins que ce ne soient les Roumains ou encore les Espagnols, je n’ai pas le temps de vérifier) pour décrire les dommages opérés par l’eau dans un bâtiment. Admirons au passage la concision de la langue Portugaise (ou italienne ou etc.) pour décrire ce genre de problème. J’ai donc connu un degadezo !

Si on ajoute à ça la profonde affliction dans laquelle m’a plongé la disparition de la reine Elizabeth, le temps pris par l’équeutage des haricots verts, la confection de sauce tomate et un malheureux incident gymnique cela explique mon long silence.

Procédons par ordre. La nouvelle de la mort d’Elizabeth m’a littéralement, comme ce fut le cas de bien des Papous, plongé dans un état de sidération. Il ne faudrait pas oublier que j’ai passé plus de quatre ans de ma vie dans son pays. Même si nous ne fréquentions pas les mêmes pubs, ça fait quand même un choc.

Des haricots et des tomates, je ne ferai pas mention (prétérition).

Je n’en avais parlé ni ici ni ailleurs mais une de mes ambitions les plus anciennes est de devenir acteur de films burlesques. Cependant, pour la réaliser, il faut se montrer capable de chuter avec élégance ce qui déchaîne le rire des esprits distingués. C’est pourquoi, dimanche, la fantaisie me prit de m’offrir une petite séance d’entraînement au vol plané. Revenant d’un tour de jardin où j’avais cueilli quelques tomates, je me dis qu’en buttant du pied droit dans le rebord de la terrasse, je pourrais réaliser une de ces cascades qui ont tant fait pour la renommée de Horst Tappert dans Inspecteur Derrick. Allez savoir pourquoi, mon rétablissement fut d’un niveau très médiocre. J’eus mème un peu de mal à me relever tant les violentes douleurs que je ressentais au genou et ou poignet gauches compliquèrent la manœuvre. Mais je tenais debout. Donc rien de bien grave. Je me surpris cependant à boiter bas et la montée de l’escalier pour rejoindre ma chambre le soir arrivé s’avéra pénible. Je décidai donc de migrer le lendemain soir vers la chambre du bas et, puisque j’avais acheté une tronçonneuse à Vire via le bon coin, je pris la décision d’en profiter pour consulter mon bon docteur. En remerciant la providence de m’avoir fait acquérir une voiture à boite automatique, je me rendis donc en ville. Le praticien me rassura : son examen ne décelant aucune fracture, il me prescrivit un gel dont masser mes blessures et m’assura que d’ici une à deux semaines je pourrais renouer avec les ineffables joies du Twist, de la Lambada et du bras de fer.

La nuit du mardi au mercredi, alors que je me rendais aux toilettes, j’aperçus sur le carrelage du couloir une mappe d’eau qui d’ordinaire ne s’y trouvait pas. Son origine s’expliquant par une chute d’eau provenant du premier, je gravis tant bien que mal l’escalier et constatai que la salle de bain du haut était également inondée du fait de la profuse fuite affectant le robinet de la chasse d’eau. Il était un peu tôt (4 heures du mat’) pour procéder à un examen approfondi du problème. Je descendis donc, non sans mal, à la cave couper l’arrivée d’eau et placer un seau à l’endroit où l’eau venue d’en haut s’y répandait puis remontai me coucher.

Au matin, je fus en mesure de constater les dégâts apparents et me mis en devoir d’en réparer la cause. Je finis par constater que le joint du robinet s’était soudainement détérioré. Je le changeai et tout redevint normal. Toutefois, je trouvai qu’à un endroit, le faux plafond du couloir accusait une inquiétante pente. Pensant d’abord que l’eau en avait décollé les plaques de polystyrène, j’allai vérifier mon hypothèse. Hélas, si ces plaques se décollaient, c’était que l’aggloméré sur lesquelles elles étaient fixées était complètement pourri comme en témoignait la couleur noire qu’il avait prise et son état avancé de décomposition. Le poids de l’eau absorbée expliquait qu’il ne tarderait pas à tomber. J’y pratiquai un vaste trou pour en retirer les parties pourries. Il faut croire que depuis bien longtemps une fuite minime autant que sournoise l’avait affecté.

Face à pareil dommage, certains seraient allé pleurer leur degadezo auprès de leur assureur. Vu que je dispose des matériaux nécessaires à la réparation et que je n’ai aucune envie de faire les démarches qu’un tel appel impliquerait je ne le ferai pas. Je vais laisser le trou béer autant que nécessaire afin que murs et plafond sèchent puis je me mettrai au travail.

mardi 6 septembre 2022

En France, on n’a pas de Zelensky mais on un Nanard-Riton !

 

L'entartage lui va bien !

Nous ne connaissons pas notre bonheur ! Le Français se plaint tout le temps, et, reconnaissons le, très souvent à tort. Heureusement, mais sans toujours le réaliser, nous avons la chance de compter parmi nous un luminaire de la pensée, un adepte zélé du Botulisme, un de ces rares humains dont la pensée hardie ravale le discours de ses devanciers (et même celui du génial président ukrainien) au niveau de ceux de piètres bateleurs de foire. Je veux parler, vous l’aurez deviné, de M. Bernard-Henri Lévy qu’à cause de la sympathie et de la proximité qu’il m’inspire j’appellerai Nanard-Riton ou pour faire court N-R.

Il faut dire que la vie ne l’a pas gâté et que s’il est parvenu à capter la lumière des projecteurs médiatiques, il ne le doit qu’aux effets conjugués de son mérite et de ses efforts. Car, dans ce pays où règnent l’égalitarisme et son corollaire l’envie, être l’héritier d’un milliardaire n’est pas chose facile. Ce n’est pas Mme Badinter qui nous dira le contraire. On se trouve en butte à la haine du vulgaire, aux basses attaques des malfaisants. Eh bien malgré cela, N-R a su faire naître dans le cœur du peuple un sentiment de respect teinté d’affection, et cela sans renoncer à ses relations dans les hautes sphères des affaires et de l’intelligentsia (je n’en veux pour preuve la révérence attendrie avec laquelle M. Praud évoque la moindre de ses interventions!).

Si je veux en ce jour lui rendre hommage, c’est que, pas plus tard qu’hier matin, invité de CNEWS, il a de nouveau magistralement su adresser un message empreint de sagesse aux Français. Comme il l’a fait pour l’Afghanistan, l’Ex-Yougoslavie, la Libye et tant d’autres malheureux pays ravagés par les conflits, il a su mettre son génie politique au service de la justice d’une cause. Et ça demande un courage certain en un temps ou tresser des couronnes au despote sanguinaire du Kremlin est chose, hélas, si courante en Occident. Pour lui, contre vents et marées, c’est de l’Ukraine et de son héroïque président qu’il faut sans états d’âme prendre le parti. Aux frileux, aux timorés que les restrictions énergétiques effraient il a adressé ces paroles d’une sage fermeté :

« Forcément, dans toute guerre il y a un prix à payer. Honnêtement, pour l’heure, le prix est modique. Baisser d’un degré ou de deux dans certains cas la température cet hiver, il y a pire comme sacrifice, la France et l’Europe ont vu pire. »

Voilà qui remet les pendules à l’heure ! Vous n’avez pas les moyens de faire le plein de votre cuve de fioul ou de votre vieux diesel ? Vous chipotez ! Souvenez vous de nos vaillants poilus dont les tranchées n’étaient même pas chauffées et qui possédaient rarement une auto ! Pour rajouter à la précarité des temps, les obus allemands y pleuvaient comme à Gravelotte. Secouez vous, combattez votre pusillanimité ! A la guerre comme à la guerre !

Certains esprits malintentionnés seraient tentés de faire remarquer au valeureux N-R que nous ne sommes pas officiellement en guerre contre la Russie. Il en faudrait plus pour déstabiliser l’homme à la chemise blanche et au brushing impeccables. Pour lui, «[M. Poutine] n’a pas seulement déclaré la guerre à l’Ukraine… ...il a déclaré la guerre à l’Europe, il a déclaré la guerre à l’Occident » avant d’ajouter qu’en cas de riposte des Européens, « il faudra réagir de manière intelligente ».

Même M. Macron ne saurait mieux dire ! On nous a déclaré la guerre, la riposte s’impose, mais attention, pas une réaction brouillonne, inepte ou à la mords-moi-le-noeud, non, une réponse INTELLIGENTE ! C’est beau comme de l’antique !

Quand on a un tel guide pour éclairer notre chemin, on n’a nul besoin d’énergie, on la trouve en soi !

Puisse la providence nous garder longtemps encore cet entarté !


dimanche 4 septembre 2022

Parlons haricots (et un peu tomates)

 

En cette fin d’après midi d’un septembre débutant, que faire sinon parler de Phaseolus vulgaris mieux connu du bon peuple sous le non de haricot ? La question est rhétorique, tant cette évidence s’impose. Bien sûr des esprits que leur profondeur égare préféreraient que l’on s’intéresse aux questions fondamentales qui taraudent l’esprit humain depuis la nuit des temps, comme, par exemple « Qu’est-ce que j’étais venu faire dans la cuisine ? ». Ce n’est pas mon cas.

Comme tous les ans où ces saloperies gluantes de gastéropodes ne les ont pas boulottés, le temps est venu de la récolte des haricots. Pour qui possède un potager et en a semé, bien entendu. C’est mon cas. 

Je les récolte verts et extra-fins :


Une fois récoltés, il faut les équeuter, les cuire et les manger. L’équeutage me ramène aux heures les plus sombres de mon enfance  quand ma mère nous imposait d’y participer en vue d’en faire des conserves que, selon elle, « nous serions bien contents de trouver cet hiver ! » . L’hiver me semblait bien lointain et je trouvais contestable le bonheur ineffable de nos retrouvailles hivernales avec ces légumes en pots. En revanche, l’énorme tas de haricots même pas fins était bien présent, lui, sur la table de la cuisine et la lente diminution de son volume me donnait, en cet âge tendre, un aperçu de ce que pourrait être l’éternelle géhenne. 

La cuisson parfaite est assez difficile à obtenir. Entre elle, un al dente et une trop grande mollesse l’écart est faible… Ensuite, il faut les accommoder de manière à en relever la saveur qui sinon est bien faible. On peut les faire revenir dans le beurre en y mêlant de l’ail mais, curieusement, avec le temps le résultat de cette méthode m’apparaît de plus en plus fade. Je vais donc tenter de voir si, avec un assortiment d’épices ils ne deviendraient pas meilleurs…

Quoi qu’il en soit, la récolte de ces dicotylédones se faisant sur un temps court, je me retrouve pendant quelque temps avec une livre de haricots sur les bras tous les deux jours. Je me vois mal en consommer quotidiennement 250 g. N’ayant pas gardé un souvenir impérissable des conserves de ma mère, je me vois donc réduit à les congeler avec un résultat qui n’a rien d’enthousiasmant non plus. La sagesse voudra-t-elle, que les retrouvant en hiver, plutôt que de leur faire fête, je les abandonne aux ordures ménagères ? On verra bien.

Comme l’observateur perspicace l’aura noté, on voit sur ma photo quelques tomates. Ce fruit me pose moins de problèmes. S’il arrive que j’en fasse des salades, je n’en suis pas non plus fanatique mais leur conservation sous forme de sauce que je congèle me permet de confectionner des accompagnements pour des plats de spaghetti ou autres pâtes.

Certains esprits chagrins s’interrogeront sur l’intérêt que je peux trouver à cultiver un potager quand mon goût pour ses produits est si modéré. D’une part, ça m’occupe. D’autre part, les légumes que j’obtiens sont incomparablement meilleurs que ceux du commerce. Enfin, ce m’est un paisible plaisir de me rendre chaque matin au jardin pour y constater la croissance de mes plantations.On s’amuse comme on peut...

vendredi 2 septembre 2022

Le beau plan de Tonton Jacquot

Tous les amateurs de pensée profondes et hardies, et plus particulièrement mes fidèles lecteurs d’Oulan-Bator, se désolent du peu de fréquence de mes écrits. A cela, il y a plusieurs raisons : tout d’abord, l’actualité est bien terne ces derniers temps. Le président dégoise à tout va, on va finir par manquer de tout et se les geler quand la bise sera venue (ce qui compensera les effets déplorables de la canicule), les Chances pour la France se rappellent sans faille à notre souvenir avec cette taquinerie qui nous fait les aimer si tendrement, on ne trouve plus de profs qualifiés pour maintenir nos chères têtes blondes dans un état d’ignorance salutaire, les valeurs fondamentales de notre chère république (foot, prix des nouilles, tiercé et droits des LGBTQ) sont défendues becs et ongles par un gouvernement talentueux autant qu’efficace, le système de santé fonctionne comme sur des roulettes, bref tous les indicateurs sont au vert et, en dehors d’un éventuel conflit nucléaire généralisé, rien ne saurait perturber notre bienheureuse routine.

Ensuite il se trouve que ma paresse va croissant au fil de l’âge et que ce que j’accomplissais naguère en un clin d’œil me prend de plus en plus de temps. La moindre tâche me paraissant fastidieuse, je finis par la repousser de jour en jour, lui préférant mots croisés, belote, siestes et relectures diverses.

Il en est une cependant, qui ces derniers temps m’est apparue urgente : la réfection du plan de travail de la cuisine. Lors de la rénovation de cette pièce, j’avais repeint la carrelage dudit plan à l’aide d’une peinture spéciale. Seulement, ces peintures ne sont pas adaptées aux surfaces horizontales et se dégradent rapidement à force de se faire agresser par le dépôt de casseroles ou poêles chaudes. Dans un premier temps, je pensais repeindre le carrelage mais le décapage s’avéra difficile et vu la faible durée que connaîtrait ce pis-aller, peu utile. Je décidai d’abord de remplacer le plan par un plus moderne. Pour cela, il fallait démonter l’ancien et ce démontage ne pouvait se faire sans avoir préalablement fait sauter les carreaux. Ce que je fis. C’est alors que la paresse me saisit : découper le plan à la bonne taille, y ménager un orifice pour y encastrer la plaque de cuisson me parut demander trop d’efforts. Je décidai donc de me borner à remplacer le carrelage par un autre. Je me rendis à Vire mais de carreaux blancs et de 10 sur 10 cm, ils ne disposaient pas. Je pris ce qu’ils avaient, n’ayant nulle envie de me rendre à Saint-lô et encore moins à Caen en chercher.

Voici le résultat : 


Seulement, le démontage de la plaque fut l’occasion de constater que je côtoyais inconsciemment un péril redoutable : en effet, depuis 8 mois, le flexible reliant la bouteille de gaz à la plaque aurait dû être remplacé ! Quelle aventure !

Plutôt que de remercier le ciel, dans son infinie miséricorde, de m’avoir épargné la redoutable explosion que ma coupable négligence aurait dû occasionner, je me contentai d’aller acheter un nouveau flexible et de le fixer en serrant l’écrou menant à la plaque à la main, vu que c’était de cette manière que j’avais dévissé l’ancien. Curieusement, durant l’après-midi, j’eus, comme les Français ont un sentiment d’insécurité, l’impression de sentir comme une odeur de gaz. J’attribuai cela au fait qu’en raccordant la bouteille à la plaque, un peu de gaz avait pu s’échapper. J’ouvris la porte de la cuisine donnant sur le jardin et ne sentis plus rien. En redescendant d’un sieste (plus ou moins) bien méritée, je sentis de nouveau une légère odeur de gaz. Je mis ça sur le compte de l’auto-suggestion et n’y prêtai pas attention. 

C’est plus tard, quand vint l’heure de préparer mon dîner que les choses se corsèrent. Tandis que ma côte de porc grésillait de bonheur sur un feu vif, j’entendis soudain comme le petit bruit d’une faible explosion. Le témoin d’allumage de la plaque électrique, bien qu’elle ne fut pas en fonction, se mit à clignoter avant de s’éteindre. Ces deux faits éveillèrent ma curiosité. J’ouvris donc la porte du placard contenant la bouteille pour apercevoir une jolie flamme bleue dansoter autour du raccord de la plaque. Je coupai l’arrivée du gaz et continuai la cuisson de ma côte sur la plaque électrique. Pour la nuit, je débranchai électricité et gaz et remis l’examen du problème au lendemain.

Le matin venu, après le petit déjeuner, je m’attaquai à la question. Laquelle était simple : soit le tuyau était défectueux, soit le joint s’était abîmé au montage, soit c’était un problème de serrage. Le démontage me permit d’exclure la responsabilité du joint. Une série de tests me permit de constater la parfaite étanchéité du flexible. Chose dont je me réjouis, vu qu’au cas où tel n’eût pas été le cas, j’aurais considéré comme potentiellement dangereux tout tuyau de remplacement. C’était donc une question de serrage. Je serrai donc, vérifiai à l’aide d’un pinceau trempé dans un mélange d’eau et de liquide-vaisselle qu’aucune bulle n’apparaissait aux raccords et nous étions repartis pour 10 ans de tranquilité.