..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 5 juin 2020

Fourre-tout


Guy Bedos nous a quittés. Dire que je le regrette serait exagéré. D’une certaine manière les « humoristes » modernes, style France Inter lui doivent beaucoup : à sa hargne, à ses partis-pris idéologiques il n’ont eu qu’à ajouter leur vulgarité. Si, dans ma lointaine jeunesse j’ai pu apprécier les sketches qu’avait écrit pour lui Jean-Loup Dabadie, les interminables monologues qu’il a pu produire ces dernières décennies n’ont fait que m’agacer. J’espère qu’il vit maintenant une paix que ses haines partisanes l’auront empêché de connaître.

On nous dit que l’épidémie de Covid-19 est en régression. S’il est vrai que le nombre de malades hospitalisés ou en réanimation est en baisse celui des décès, lui, ne baisse pas et même augmente légèrement. Comment expliquer ce paradoxe ?*

Deux manifs ont eu lieu récemment à Paris et on nous en promet une gratinée pour samedi. La première avait pour but de réclamer la régularisation de sans-papiers (généralement d’origine africaine). La seconde pour dénoncer le racisme qui ravage le pays. Les Africains (du Nord ou Sub-Sahariens) y vivraient dans un climat de peur permanente. N’y aurait-il pas là une « légère » contradiction ? N’est-il pas absurde de voir des gens lutter pour pouvoir s’installer de manière pérenne dans un pays où ils seraient censés mener une vie d’éternels persécutés ? Il y eut dans les années trente et au début des années quarante, en Allemagne, un régime raciste. Vit-on alors ceux qu’il persécutait se battre pour s’installer sur son territoire ?

J’entame aujourd’hui mon quatorzième jour de vapotage. Bilan positif. Je n’ai pas pour autant cessé de fumer mais au lieu des 20 et quelques cigarettes quotidiennes, je n’en fume plus que 4 ou cinq et cela sans effort ni désagrément particuliers. Finies la recherche du briquet égaré, les cendriers dans toutes les pièces, la crainte des dommages que peut provoquer une cigarette oubliée ; réduites la toux et les dépenses. Que du bonheur ! Finalement, une décision gouvernementale que je jugeais stupide s’avère très positive. Pourvou qué ça doure !

La sécu est une mère pour moi : Madame Assurance (quel beau prénom !) Maladie vient de m’informer par mail qu’en tant qu’en tant que bénéficiaire d’une prise en charge pour une affection de longue durée j’aurai droit auprès de mon médecin traitant à une « consultation longue » prise en charge à 100 %. Car cette bonne Assurance, se fait du mouron pour moi, elle craint que le confinement ne m’ait poussé à négliger mon suivi médical avec toutes les terribles conséquences que ça pourrait impliquer. Mon arythmie cardiaque ne me contraignant qu’à une visite de routine plus ou moins annuelle chez mon cardiologue, je ne me sens pas particulièrement concerné. Surtout que, confinement ou pas, si j’avais eu besoin de soins, je me serais rendu chez mon praticien. N’empêche que ça part d’un bon sentiment et qu’une fois oublié le côté humiliant de la chose, savoir que quelqu’un pense à moi et continue, à trois mois de mes soixante-dix ans, à me considérer comme un enfant peureux peut faire chaud au cœur…

Une bonne nouvelle : le CAC 40 s’envole ! +14 % en un mois ! Ça ne vous fait ni chaud ni froid ? A moi non plus mais ça doit bien être signe de quelque chose et réjouir certains.

* Est-ce du au fait que le taux de résurrection continue d’être, au mieux, infinitésimal ?



mercredi 3 juin 2020

C'est vraiment le moment !


Le pays va connaître une crise économique d’une extrême gravité. Nous sortons de deux mois de confinement. Auparavant la CGT et consorts le bloquaient. L’année précédente un mouvement populaire au départ mais progressivement phagocyté par l’extrême-gauche avait gravement perturbé un ordre public déjà chancelant.

On nous demande d’observer des mesures de prudence extrême afin d’éviter que l’épidémie ne reprenne. On nous promet des vaches étiques, un chômage en forte hausse, une dette abyssale. Bref, tous les indicateurs sont au rouge vif.

On pourrait s’attendre à ce que l’heure soit à l’union. On aurait tort.

Samedi, des milliers de manifestants réclamaient la régularisation des sans-papiers. Hier, selon la police, 20 000 personnes se réunissaient pour réclamer la justice pour un jeune noir mort il y a 4 ans, victime, selon eux, de la police avant que quelques uns d’entre-eux se mettent à vandaliser et à piller.

Dire que ces mouvements sont en totale contradiction avec les mesures de prudence dont on nous rebat les oreilles va de soi. Dire que la manifestation d’hier est une tentative plutôt réussie d’importer en France les troubles qui ravagent depuis quelques jours les USA est une évidence. Dire que Mélenchon, ses sous-fifres et complices, en admettant qu’ils ne soient pas à leur origine, tentent une nouvelle fois de faire leurs choux gras de ces troubles en est une autre.

C’est vraiment le moment rêvé pour déclencher l’embrasement des banlieues, du moins pour ceux qui se bercent de l’illusion que le pays une fois à terre viendra chercher le salut dans leurs giron. Rien n’est moins garanti. Seulement si leurs rêves sont fumeux, les dommages qu’ils occasionnent sont bien réels, eux.

Je suis atterré par le spectacle qu’offre mon pays. Je ne vois aucune possibilité de le sauver car le poison collectiviste a trop profondément pénétré les mentalités. Il devient difficile de faire la différence entre populistes « de droite » et « de gauche ». Pas plus qu’on ne saurait distinguer aisément un modéré « de droite » d’un autre « de gauche ». Partout règne la confusion mentale. De plus en plus de gens ont perdu le nord, leur boussole indique n’importe quoi, son aiguille part dans tous les sens. On est pour l’ordre mais contre la police. Contre le communautarisme mais on tolère l’immigration de masse qui le provoque. On hait les nantis mais on se bat becs et ongles pour maintenir ses propres avantages que souvent rien ne justifie. On exige l’égalité comme si le siècle dernier n’avait pas suffi à montrer où nous conduisaient ses zélateurs. Etc.

Loin des folies ordinaires d’une société déliquescente cultiver mon jardin m’apaise car ces tristes constats n’empêchent heureusement pas les courgettes de pousser et fleurir, j’ai pu le constater ce matin même :



lundi 1 juin 2020

Chronique jardinière


Dessert et entrée frais cueillis du jardin

Alors que les États-Unis d’Amérique sont à feu et à sang, que les restos français vont rouvrir, que jusqu’ici le Covid-19 se montre bien décevant par rapport aux capacités que certains lui prêtaient et que d’un ciel limpide un soleil radieux inonde de lumière les riantes collines du bocage, de quoi traiter sinon du jardin et des subtiles joies qu’offrent ses produits ?

La saison des fraises tire à sa fin. Si le temps des cerises est bien court, celui des fraises ne l’est pas moins. Voici une petite quinzaine de jours que je me suis vu contraint de manger chaque soir de ces délicieux fruits du jardin. Il est de plus atroces épreuves, certes, mais à la longue ça deviendrait monotone.

Le temps des petits artichauts violets ne sera bientôt plus qu’un souvenir, lui aussi et c’est bien dommage. Le plant acheté l’an dernier n’en aura fourni que neuf. Il faudra, comme je l’avais fait dans mon précédent jardin que je plante des œilletons afin d’assurer une récolte plus substantielle l’an prochain. Cette variété est d’un goût exquis qu’on l’accompagne de vinaigrette ou de mayonnaise. Rien à voir avec ces grosses boules produites sur le littoral breton !

Un des plaisirs du jardinier est d’assister à l’apparition et à la croissance de ses légumes. Sur le Net on se voit inondé de photos de mignons chatons et parfois de jolis chiots. A mes yeux l’apparition de courgettiots, de tomatons, d’artichiots est bien plus émouvante. Peut-être parce que, solitaire, je ne ressens pas le besoin de compagnie, fût-elle animale. Sans compter qu’en cas d’arrivée au pouvoir des végans on ne risque rien à reconnaître que cet élevage est à but purement alimentaire ce qui ne serait pas le cas avec les chats ou les chiens.

Cette émotion, j’aimerais la faire partager aux âmes sensibles grâce aux images qui suivent :


Qui penserait que ce jeune artichiot quittera bien vite l’aisselle qui l’a vu naître pour s’élancer vers les cieux en développant une longue et forte tige avant d’être plongé 15 mn dans une eau bouillante et salée?



Ce tomaton, dont les frères et sœurs, moins éveillés, ne sont encore que fleurs s’imagine-t-il qu’un jour, devenu gros et rouge il finira mangé cru ou cuit ?


J’ai gardé le plus touchant pour la fin : une portée de trois minuscules courgettiots qui, bien abreuvés, prendront très vite de de l’ampleur et participeront avec enthousiasme (ou du moins sans aucunement protester) à la confection d’un gratin ou de tout autre plat qu’il plaira à votre serviteur de confectionner.

jeudi 28 mai 2020

Balkany ou le régal du populiste haineux !


J’ai vu hier, M. Patrick Balkany au sortir d u jugement qui le condamnait à 5 ans de prison ferme et à d’autres menues peines. J’ai vu un homme amaigri, vieilli, brisé qui, jadis si disert n’a pas souhaité dire un mot. Sa femme, condamnée elle aussi, était absente pour cause de santé. Un de leurs avocats a spécifié que cette dernière avait récemment fait un séjour dans un service de réanimation. J’avoue que ce spectacle m’a ému et même un peu attristé.

Le spectacle d’un homme a terre ne m’a jamais réjoui. Celui qu’offre la populace haineuse quand elle se réjouit de la chute d’un puissant me soulève ce que la vie m’a laissé de cœur. Je n’ai lu que quelques uns des commentaires qui accompagnaient l’article consacré au jugement par France Info. Je n’ai pas été déçu. On y parlait de justice à deux vitesses : celle des pauvres, implacable. Celle des puissants bienveillante. Tous réclamaient l’incarcération des deux criminels afin que s’arrête le scandale.

Il n’ont pas vu un couple brisé. Ils n’ont vu que deux comédiens feignant la maladie. A croire que Patrick a perdu trente kilos pour mieux draguer en boite cet été (enfin, si elles rouvrent) et que les hospitalisations de son épouse ne sont dues qu’à la gourmandise vu la haute tenue gastronomique des plats que l’on y sert. Ces mêmes imbéciles qui crient aux inégalités judiciaires sont probablement les même qui s’indignent de voir des multirécidivistes, généralement peu fortunés, continuer impunément à commettre crimes et délits. Où vont-ils chercher la justice implacable qui punit si aveuglement le « pauvre » ?

Cette haine populiste du puissant ne date pas d’hier, hélas ! Il arrive qu’elle donne libre cours à son imbécile cruauté quand les circonstances s’y prêtent. Notre magnifique système républicain est même basé sur une révolution durant laquelle elle atteignit des sommets de barbarie quand des fous illuminés exploitèrent la haine de la racaille envieuse pour mieux perpétrer leurs crimes.

Dire que ces assoiffés d’« égalité » me font peur serait exagéré. Au final, ils sont les éternels cocus de l’histoire : leur révolte est toujours exploitée par des gens qui ont en tête des plans plus nets que la confusion qui règne dans leurs esprits simples et « vertueux ». Une fois utilisés, on les jette comme des kleenex et ils retournent à leur néant…

Seulement, je ressens une gêne croissante à vivre dans un pays où la haine se porte de mieux en mieux.

mardi 26 mai 2020

Vapoter ou ne pas vapoter, zatiz ze kwouaichtieun ?



Un monde éberlué apprit l’incroyable nouvelle voici deux jours : l’auteur d’un des blogs généralistes les plus réputés pour la profondeur de ses analyses s’était vu contraint, suite à une interdiction émanant de la tyrannie bruxelloise, à trouver une solution de remplacement à sa consommation multi-décennale de cigarettes mentholées. Le plan B consistait en un astucieux mix (restons franglais!) de cigarette supposées « fraîches » et de cartouches de vapotage aromatisées au menthol.

Deux jours ont passé et, bien qu’il soit encore trop tôt pour en tirer des leçons définitives, les premiers constats peuvent être dressé concernant cette expérience inédite. Nous allons donc dresser un premier bilan comparatif d’avant et après son début.

Au niveau du goût, cigarette et vapeur sont renvoyées dos à dos : les deux sont infects. Il faut dire que, pour moi, fumer n’est aucunement un plaisir mais une sale manie contractée dans ma prime jeunesse. Si je fume c’est non pas pour atteindre la félicité mais pour mettre fin au manque impérieux que je ressens en ne fumant pas : une banale quoique très forte addiction.

Ce manque, la vapeur y pallie. De même, l’« addiction gestuelle » créée par des décennies passées à tenir un objet entre ses doigts, à le porter à sa bouche et à pratiquer une aspiration à son extrémité est aussi compensée. J’ai depuis longtemps pensé que cet aspect du tabagisme était important et rendait les substituts nicotiniques peu satisfaisants.

Jusqu’ici donc, aucun sentiment de manque ou de gêne. En revanche, j’ai pu constater bien des avantages à cette nouvelle pratique. En voici quelques uns :
  • Plus besoin de briquet ni de cendriers
  • Possibilité de poser l’objet en question n’importe où ou de le glisser dans sa poche sans provoquer le moindre dégât
  • Si on ne s’en sert pas, elle s’arrête quand la cigarette continue de se consumer
  • Si on sent le manque pointer son nez, une ou deux aspirations suffisent pour le supprimer
  • Vue l’absence de goudron dans la vapeur, mes murs blancs tendront moins à se teindre en beige au fil des années.

Et tout ça sans le moindre effort de volonté. N’étant pas partisan du « tout ou rien » qui, selon moi favorise les désespérantes rechutes, je n’ai pas pour autant totalement abandonné la cigarette. Dimanche, j’en ai fumé 9. Hier, 5. Je pense aujourd’hui descendre à 3 (une après chaque repas). Celle du petit déjeuner m’a paru bien infecte et il se pourrait qu’une fois le deuxième paquet acheté samedi terminé, je cesse totalement d’en fumer.

Résumons nous : en presque trois jours : 21 cigarettes fumées contre 60 à 70 normalement. Une cartouche à 3,33 € pas tout à fait terminée. Je suis bien parti pour m’offrir une Ferrari !*

*Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, la blague de la Ferrari :

Un non fumeur sermonne son copain grand fumeur sur ce vice aussi coûteux que grave.
- Tu ne te rends pas compte ! Avec tout l’argent que tu as dépensé en cigarettes depuis toutes ces années, tu aurais pu t’offrir une Ferrari !
- Ah bon ? Et ta Ferrari, elle est où, connard ?

dimanche 24 mai 2020

Il fallait bien que ça arrive...



Dans son insondable sagesse, l’Union Européenne, après bien des atermoiements, a pris la sage décision d’interdire toute vente de cigarettes mentholées sur son territoire à compter du 20 mai 2020. Il est difficile d’imaginer mesure plus salutaire ! En effet, en diminuant l’âcreté de la fumée le menthol permettait aux malheureux affligés d’une gorge sensible de pétuner sans trop de désagrément. Hélas, ce faisant, elle encourageait le malheureux fumeur à inhaler plus profondément et à permettre au menthol et à la fumée d’exercer des ravages plus profonds dans ses poumons. Il fallait mettre le holà au génocide mentholé ! C’est chose faite.

Mes rapports avec les cigarettes mentholées sont anciens : pour une raison qui m’échappe, c’est en 1974, alors que je vivais à Londres et qu’il me fallait parcourir des kilomètres pour trouver les Disque Bleu filtre dont j’encrassais jusque là mes poumons, que je me mis à fumer des Dunhill menthol longues. Rentré en France je passai aux Royale menthol longues et enfin aux News (toujours menthol et toujours longues). Quarante-six ans de fidélité ce n’est pas rien. La séparation ne va pas de soi. Mais quand elle est inévitable, à quoi bon pleurer une rupture ?

Or donc, hier, je me rendis pour la première fois chez mon buraliste sans savoir ce que j’allais y acheter. Sans trop y croire, je demandai au commerçant s’il ne lui restait pas des menthol d’une autre marque. La réponse fut négative. Que faire ? Conscient de mon désarroi, le bon commerçant me proposa des Winston Xsphere fresh 100’s qui, sans contenir le menthol maudit, étaient, comme leur nom l’indique, censé produire une fumée rafraîchissante. Pourquoi pas, me dis-je. Je m’enquis également de l’existence de cigarettes électroniques utilisant des capsules au goût mentholé. Il en avait . Je décidai d’essayer également.

Jusqu’ici, ça va : si la menthe intense vapotée tend à me racler la gorge, les Winston passent bien. Depuis ce matin j’alterne vapeur et fumée et les résultats sont alarmants : seulement trois cigarettes en 4 heures en lieu de place des six à huit habituelles pour ce laps de temps ! En quoi cela est-il préoccupant ? Eh bien parce que je suis un bon citoyen. Si la combinaison vapeur-tabac m’amenait à réduire ma consommation de cigarettes de moitié, la perte financière pour l’État serait importante ! Et que dire si je venais à remplacer totalement le tabac par la vapeur ?

Le calcul est simple : L’an dernier, j’ai dépensé environ 3500 Euros en cigarettes. Le montant des taxes représentant 82 % de cette somme, le manque à gagner pour l’État s’élèverait donc à 2870 Euros ! Quand à mon buraliste, la perte pour lui dépasserait les 300 Euros annuels. Bien sûr les capsules de vapotage ne sont pas exemptes de taxes et le buraliste prend sa marge, mais vu qu’une capsule est censée représenter deux paquets de cigarettes et ne coûte que 40 Euros les douze, la perte reste considérable.

La honte m’envahit : en effet, je pense qu’après 55 ans de tabagisme militant, l’essentiel des dégâts est acquis. L’incidence sur ma santé d’un arrêt serait donc minime. Il se peut même qu’en vapotant, je vive un peu plus longtemps avec les coûts de santé et de retraite que cela impliquerait. Je cesserais donc de rapporter tout en continuant de coûter ! Est-ce citoyen ?

Mais rien n’est cependant perdu : il se peut que je revienne en force à la clope. L’avenir le dira. Je l’espère pour l’État, qui prenant un soin jaloux de ma santé, s’est tiré une balle dans le pied.

mercredi 20 mai 2020

Quid de l’amitié dans le monde d’après confinement ?


J’entendis hier au soir l’homélie du révérend Professeur Salomon (dont, rappelons-le, le jugement ne saurait être mis en question). Il fit de son mieux pour maintenir l’angoisse des Français à son apogée, expliquant qu’il ne fallait surtout pas baisser la garde et précisant les précautions dont il faut entourer toute éventuelle visite d’amis ou de proches. Celles-ci étaient très strictes. Il fallait garder ses distances, ne pas s’embrasser, et généralement désinfecter tout ce qu’ils avaient touché.


Je me sens très peu concerné par ce genre de précautions, vu qu’en dehors de ma fille et de quelques rares amis dont les visites sont très espacées peu de gens franchissent le seuil de ma porte. Fut un temps où j’avais une vie sociale plus intense notamment durant mon premier mariage. Comme tout jeune couple qui se respecte, nous avions ce qu’il est convenu d’appeler des « amis » , c’est à dire des gens rencontrés ici où là et qui, pour une raison ou pour une autre, nous avaient trouvés sympathiques à moins que ç’ait été nous qui leur ayons trouvé un certain intérêt. Du coup on les invitait et on rendait les invitations. Dire que ces rencontres étaient de nature à donner un sens à nos vies, serait exagéré. Surtout qu’un couple est constitué de deux personnes d’intérêt parfois inégal. Que la charmante Jocelyne Chombier s’entende comme larronnes en foire avec mon épouse n’empêchait pas son cher Léon de m’ennuyer avec ses blagues encore plus vaseuses que salaces pas plus que l’amitié que m’inspirait Robert ne pouvait compenser le fait que sa Martine de femme était plus conne qu’une valise sans poignée*. De plus, lors de notre divorce, j’ai pu constater à quel point mes réticences étaient partagées.

Mais revenons à nos salomonneries. Si en plus de supporter l’« humour » du Léon et la connerie de la Martine, on se voit, suite à leur visite, contraint de passer meubles, portes, vaisselle, couverts et verres au gel hydroalcoolique, ainsi que de faire bouillir le chien ou le chat qu’ils ont eu le malheur de caresser, on peut se demander si le jeu vaut la chandelle et s’il ne serait pas plus raisonnable de couper les ponts avec tout ce beau monde.

Sans compter qu’une cohabitation forcée avec l’être aimé pour cause de confinement et de télé-travail n’aura pas toujours renforcé les liens conjugaux et par conséquent nui à l’enthousiasme relatif que provoquaient les visites des copains ou copines du conjoint. C’est pourquoi je me demande si les relations amicales ne s’avéreront pas des victimes collatérales de la Covid-19.

*Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite.