..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 16 novembre 2018

Gilets jaunes et poumons noirs

A ma grande surprise, j'ai pu remarquer hier en me rendant à Tulle (Tula en occitan) qu'une grande majorité des automobilistes se déplaçaient sans avoir au préalable placé leur gilet jaune sur leur tableau de bord. Je l'avais fait car pour la première fois depuis que cet accessoire est devenu obligatoire ça lui donnait une utilité. J'avoue ignorer dans quels cas il est obligatoire de l'endosser. Lorsque je m'arrête au bord de la route pour satisfaire un de ces besoins que l'âge et les traitements médicaux rendent de plus en plus urgents, devrais-je m'en vêtir ? Surtout en période de chasse afin de ne pas être pris pour un sanglier, un faisan ou un lièvre ? Mystère !

Mais revenons à nos pigeons. On peut trouver plusieurs explications à ces absences de gilets. Par exemple, certains, revenant de vacances sur la planète Mars n'auraient jamais entendu parler de ce mouvement. Il se peut que d'autres , j'en frémis de honte, NE POSSÈDENT PAS DE GILET. D'autres encore peuvent trouver ce mouvement ridicule ou inutile. Certains timorés, un brin complotistes, pourraient craindre qu'afficher leur mécontentement ne les amène à se voir fichés comme des éléments séditieux sur lesquels d'impitoyables sanctions ne sauraient manquer de s'abattre. Enfin, rien n'interdit de penser qu'une grande partie des automobilistes soient contents de voir les taxes sur le carburant augmenter voire considèrent que cette augmentation est insuffisante.

Quelles qu'en soient les raisons, mon constat n'en reste pas moins valide : une immense majorité de Corréziens ne manifestent pas visuellement leur soutien. Est-ce à dire que, le faisant, je compte participer à un quelconque mouvement de blocage ? La réponse est non vu que j'évite les foules et que j'ignore où ceux-ci, s'il y en a, auraient lieu. Je pourrais cependant bloquer le chemin de Goulmy en garant ma voiture devant ma porte d'entrée. Seulement à part obliger à un détour la factrice et un éleveur qui, en tracteur, va visiter ses vaches et leurs veaux, je ne gênerais pas grand monde et mon blocage risquerait de passer totalement inaperçu.

Mais venons-en à un mouvement qui n'existe pas mais pourrait s'appeler « Les poumons noirs ». Je veux parler de celui que pourraient mener les 16 millions de fumeurs que compte la France à se révolter lorsque, en janvier prochain, leur paquet augmentera d'un Euro. Chacun d'entre eux fumant en moyenne 11 cigarettes par jour, ils se verront ponctionner quotidiennement de 0,55 Euros supplémentaires soit de 200 Euros par an, ce qui n'est pas rien et apportera à l'État la bagatelle de 3,2 milliards d'Euros. Ce qui n'est pas si mal. Et cela se fera sans douleur et à la satisfaction générale. Celle des non-fumeurs qui trouvent que c'est bien fait pour ces vicieux et celle des fumeurs qui, culpabilisés à un degré extrême de leur sale manie, finissent par penser que ces augmentations peuvent les aider à y mettre un terme, ce qui est, de plus, le but avoué du gouvernement alors que, peut-être, son but véritable est de prendre quelques milliards de plus dans nos poches afin de boucler ses fins de mois.

Des études plus ou moins sérieuses (je n'entrerai pas dans leur détail pour ne pas faire trop long), déclarent que le coût du tabagisme est faramineux. Même en admettant que ce soit le cas, il ne faut pas oublier que les coûts ne sont pas supportés par qui perçoit les taxes. L'état encaisse et l'assurance maladie paie. D'autre part, si les gens arrêtaient tous, grâce à la taxation, de fumeur, les « bénéfices » ne se feraient sentir qu'à moyen voire long terme tandis que le manque à gagner serait immédiat.

Et puis penser que l'on fume parce que ça ne coûte pas assez cher est profondément stupide. Si on suit cette logique, les pays où le paquet est le moins cher devraient être ceux où l'on fume le plus. Ce n'est pas le cas.

J'en conclus que la culpabilisation de celui qui utilise tel ou tel produit est le meilleur moyen de lui faire accepter les taxes qui le frappent. Il faut croire pour revenir à nos gilets jaunes qu'une grande partie des français ne l'est pas encore suffisamment pour accepter les taxes sur les produits pétroliers. Il reste donc tout un travail de propagande à effectuer pour que ces derniers aient vraiment honte de faire tant de mal à la planète et paient de bon cœur. Dieu merci, les Français ne réalisent pas que, vu que le pays ne produit que 1,2 % des émissions mondiales de CO2 et que donc, si nous arrêtions totalement nos émissions, cela ne changerait pas grand chose au triste sort promis à la planète. C'est triste de se sentir plus négligeable que responsable, mais c'est comme ça.

mercredi 14 novembre 2018

Surprise !

Hier, en fin d'après-midi, je suis arrivé en Limousin. Tout semblait aller bien : la maison n'avait pas brûlé, elle n'était pas squattée, l'humidité n'empêchait pas l'ouverture des portes, le terrain ne s'était pas transformé en jungle. Le seul petit inconvénient, ô combien prévisible, était qu'il y faisait un brin frisquet. Rien à quoi la remise en route du chauffage accompagné d'une bonne flambée ne puisse remédier. J'allumai donc un feu et descendis à la cave pour y chercher plus de bois et c'est là qu'une surprise m'attendait.

Lorsque je m'approchai du tas de planches qui me sert de combustible, une chose me sauta aux yeux : de curieuses excroissances blanches sortaient ici et là dudit tas. Je soulevai les morceaux de bois supérieurs et pus constater que pratiquement toutes les planches étaient envahies d'une substance généralement blanche et par endroit brune. Immédiatement je pensais à « Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les propirétaires La mérule, puisqu'il fat l'appeler par son nom ». Ayant ensaché mes planches malades dans des sac à gravats, j'en débarrassai la cave avant de me précipiter sur le Net pour vérifier si mon appréhension était fondée. J'examinai moult photos. Je sais que nous sommes supposés avoir six sosies sur Terre. Eh bien en l’occurrence, si mon envahisseur n'était pas une mérule, il s'agissait d'un de ses sosies parfaits !

Cela n'avait rien d'étonnant. Voici 4 ans, le plafond de la cave fut en partie traitée pour une attaque de mérule par un spécialiste pour la modique somme de 2000 et quelques Euros. Seulement, l'homme de l'art avait bien précisé que sa garantie décennale ne pouvait concerner que la partie par lui traitée et à la condition que fussent supprimées les sources d'humidité et que les bois concernés fussent asséchés. Si cette dernière condition semblait avoir été respectée, pour l'autre, il n'en fut rien. Ce qui peut s'expliquer par le fait que la cave ayant été grossièrement taillée ans la roche, en assurer l'assèchement semble problématique. Quoi qu'il en soit, le technicien semblait penser probable une récidive.

En entreposant mon bois à même le sol de la cave, j'offrais à d'éventuelles spores de mérule les conditions optimales pour se développer : du bois humide et une atmosphère confinée. Sans compter que les persistantes chaleurs de cette année ne pouvaient que favoriser leur développement.

Il semble cependant que dans mon malheur j'aie un peu de chance : mon bois se trouvant entreposé dans une encoignure entre deux murs de pierre à joints cimentés et loin de tout plancher ou charpente, il ne semble pas que ces éléments aient été contaminés. D'autre part, le bois n'ayant pas été dévoré il se peut que cet aimable champignon se soit contenté de vivre sur ses acquis. Il est donc probable que l'infection soit localisée.

J'ai donc décidé pour l'instant de me contenter de brûler tout le bois visiblement ou non contaminé, de passer murs et sols au chalumeau et de contacter un homme de l'art afin de voir ce qu'il siérait de faire pour diminuer l'humidité et la ventilation des lieux, conditions sine qua non d'une efficace et pérenne lutte contre ce fléau. En attendant une solution, je me contenterai de surveiller de près les parties boisées de la maison lesquelles ont été rendue visibles grâce à la suppression de l'isolation qui les recouvraient naguère.

Toutefois, vu que,comme dit le proverbe « A quelque chose malheur est bon », l'incinération des planches fait qu'au lieu des 13 petits degrés qui régnaient à mon arrivée nous atteignons maintenant allègrement les 23° sans que les radiateurs tournent. Elle est pas belle la vie ?

vendredi 9 novembre 2018

Toujours pas en route !


Décidément, ça ne s'arrange pas : mon optimisme me perdra (ou me sauvera). Je pensais partir samedi et maintenant j'ai repoussé la limite à lundi. D'abord parce que je me suis avisé que voir les rails des rideaux n'était pas souhaitable. J'ai donc réalisé un coffrage en bois pour les masquer. Ce qui a pris l'essentiel de ma journée d'hier. Ensuite, le rangement du bureau a duré bien plus que prévu. Bref, ce n'est pas demain que j'aurai fini de ranger mes outils de sélectionner ceux dont j'aurai besoin en Corrèze avant de les charger dans le break et de faire un ménage que quelques mois de chantier réclament. Je ne pense pas avoir besoin de deux jours pour ça, mais un peu de repos ne me fera pas de mal avant les 8 heures de route. De plus, il semble que jusqu'à lundi nous bénéficierons d'un temps pluvieux et venteux qui ne me plaît qu'à moitié.

Quoi qu'il en soit, j'ai désormais un bureau et mon salon est bien moins encombré de cartons. A mon retour, m'attendra la préparation d'une chambre pour ma fille qui viendra passer quelques jours à Noël.

Et voilà le travail :



On a vu pire...



jeudi 8 novembre 2018

On se croirait à l'Opéra !

« Quand reverrai-je, hélas ! de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ? »


J'en suis à me poser des questions comme le pauvre Joachim exilé en terre romaine. Voilà des semaines que je suis sur le point de partir pour « mon petit Lonzac ». Le délai qui me sépare du jour de mon départ a des airs d'asymptote : il tend vers 0 sans l'atteindre. A l'heure où j'écris,je devrais, suite à mes dernières déclarations, me trouver sur la route, approcher de Poitiers peut-être. Mais je n'ai pas bougé d'un poil. Je ne cesse de dire « je pars !» et,comme à l'Opéra, je reste immobile non à le chanter mais à le dire ou à le projeter.


Il faut avouer que je trouve chaque jour une nouvelle raison pour retarder mon départ. Avec le reste de colle de la cuisine,j'ai commencé à poser le papier du couloir. Seulement, l'idée de laisser ce chantier en plan m'a poussé à le terminer. Et puis il y avait tous ces cartons de livres qui encombraient le salon depuis déjà des mois. N'était-il pas indispensable que je l'en débarrasse ? Pour cela, il fallait que je monte mes bibliothèques. Mais à quoi bon les monter et les garnir de livres si le poids qu'elles auraient alors m'interdisait de les déplacer pour poser le papier ? Je posai donc le papier sur les murs où elles s'adosseraient avant de les garnir. Seulement, une pièce à demi-décorée ne ressemblait pas à grand chose. Je terminai donc la tâche.


Il ne reste plus qu'à remettre dans les tiroirs du tiroir du bureau ce qu'ils contenaient mais qui en y ayant été placé avant aurait rendu impossible (pour cause de poids excessif) les déplacements de ce meuble qu'exigeait la pose du papier. Il serait également souhaitable, pendant que j'y suis, que je décore ces murs de gravures anciennes. Aurai-je fini tout ça ce soir ?


N'importe comment, il faudra que je fasse du rangement et le ménage avant de partir. Donc, il est inconcevable que je puisse enfin prendre la route avant samedi. Espérons que d'ici là aucune nouvelle idée ne viendra repousser mon départ...

mercredi 7 novembre 2018

Quand on dépasse les bornes, que reste-t-il ?

Des gens de l' « ultra-droite » auraient ourdi un sombre complot visant le président. Ce qui me frappe dans cette information, c'est l'emploi d' « ultra ». Il est évident que c'est pour éviter le terme « extrême » devant ce nom car cet adjectif est réservé au Rassemblement National. Et c'est là que le bât blesse. Car si les mots ont un sens, « extrême » signifie « (souvent avant le nom) : Qui est tout à fait au bout, qui termine (un espace, une durée). Ex :L'extrême limite. »

Seulement, vu que l'expression « extrême droite » a un propriétaire, si on veut parler de gens qui n'auraient pas de rapports avec lui et le dépasseraient en infamie, il faut trouver une autre formule. On a donc choisi le préfixe « ultra » lequel se définit comme « qui exprime l'excès, l'exagération ». Ce qui a une double conséquence : d'une part l'ultra-droite serait à la la droite de l'extrême. Comment peut-on dépasser ce qui est tout à fait au bout? Il y a là un paradoxe. D'autre part, l'extrême-droite et son propriétaire ne seraient pas ipso-facto dans l'excès ou l'exagération.

Le problème est que le discours politiquement correct a un goût exagéré pour les superlatifs qui visent à exclure du système démocratique tout parti qui ne partage pas sa doxa. Ce qui l'amène à qualifier d'extrême ce qui lui en semble le plus éloigné et le contraint a inventer de nouvelles expressions lui permettant de décrire ce qui se trouvait selon lui constituer une limite par définition indépassable.

Il est vrai que, comme l'écrivit le bon Alphonse Allais, « Une fois qu'on a passé les bornes, il n'y a plus de limites »...