..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 9 avril 2018

Retour en Corrèze

Voici deux jours que je suis de retour en Corrèze. Tout s'est à peu près bien passé si l'on excepte un radar imbécile qui s'est mis à flasher à mon passage sous le prétexte un peu mince que je roulais au-dessus des 70 km/h auxquels quelque ahuri avait décidé de limiter la vitesse à cet endroit sans prendre la peine d'en avertit l'usager. Un point de moins sur mon permis et une amende:dura lex sed lex.

Lorsque j'arrivai à bon port, tentant d'ouvrir ma porte, je n'y parvins pas. Je pensai dans un premier temps que serrure et verrous s'étaient grippés mais grippés ou pas, rien à faire pour ouvrir. Qu'à cela ne tienne, je tentai une autre porte, celle des sanitaires qui pour une raison qui 'échappe ouvre sur la rue, elle consentit à s'ouvrir. Malheureusement celle qui m'aurait permis d'entrer dans la maison se montra à son tour récalcitrante. Armé d'un tournevis j'en vains finalement à bout, ce qui me permit, en usant de violence, d'ouvrir enfin la porte d'entrée. Du fait de humidité exceptionnelle qu'a connu cet hiver les portes en bois avait gonflé, rendant leur ouverture problématique. J'avais pu constater le même phénomène dans les annexes de ma maison normande.

Une chose m'inquiétait d'avantage. Du fait d'un montage du ballon d'eau chaude par un pignouf fantaisiste l'arrivée et la sortie d'eau se trouvant derrière l'appareil et ma corpulence ne me permettant pas de m'y glisser, je n'avais pu vidanger ledit ballon. Je craignais donc que l'appareil, sous l'effet du fort gel (-11,7° enregistrés dans le jardin) sa cuve ne se soit gravement endommagée et qu'au moment où je rouvrirait l'arrivée d'eau, se produise une inondation de la cave. Il n'en fut rien et quelques heures plus tard le robinet adéquat me dispensa une eau bien chaude. Ouf ! Il faut croire qu'il ne gèle pas ou pas trop dans ma cave.

Sinon, en dehors des sets de table et des torchons rien n'avait moisi durant cet interminable hiver pluvieux bien que j'eusse coupé tout chauffage. La maison est donc devenue saine. Re-Ouf.

J'ai pu constater que, par rapport à l'an dernier, la nature est bien en retard. Ce qui rend une tonte de la pelouse moins urgente. Vu que je compte confier l'entretien du terrain à une association, je n'aurai plus le soucis de la tonte et de la taille des haies.

Il ne reste plus qu'à décorer les sanitaires, à finir mon tableau électrique et à construire un sas menant du salon aux sanitaires. Je risque donc de bien vite me trouver au chômage technique. Aurai-je alors la sagesse de profiter sagement du temps qui passe ? J'en doute, tout en l'espérant.

D'un autre côté, de nouveau travaux m'attendent dans la nouvelle maison de Normandie dont je devrais sous peu signer l'acquisition...

dimanche 8 avril 2018

De la Bretagne et de l'âge d'or

Quel rapport entre ces deux termes ? C'est personnel.

Il se trouve que je suis d'origine bretonne. Surtout du côté de mes parents, tous deux Bretons bretonnants du Trégor. Exilés en banlieue parisenne, ils n'avaient qu'un rêve : y retourner. Mon père parce que c'était son pays, qu'il y avait ses racines, qu'ancien marin, il aimait la mer. Ma mère, c'était autre chose. Pour elle, la Bretagne c'était une sorte de pays de cocagne. Pas tant pour la richesse matérielle mais pour les qualités morales qu'y cultivait tout un chacun, à part bien sûr les communistes mais rien ne vous oblige à côtoyer la racaille... Et puis, avant d'être communistes (son village avait un maire de ce bord depuis des décennies), ils n'en étaient pas moins Bretons, donc moins détestables.

Les vacances, hormis durant la petite brouille de sept ans qui sépara ma mère, ses trois sœurs et son frère, se passaient en Bretagne. Mais il fallut attendre la retraite pour qu'eût lieu un retour permanent. Et ce fut, pour ma mère, un grand désappointement. Il lui sembla que les gens du bourg où ils avaient fait construire leur première maison (si l'on excepte leur maison de vacances datant des années soixante), n'aient pas été à la hauteur de ses attentes. Plutôt que ces âmes parfaites censées peupler la province adorée, ils lui apparurent aussi corrompus et sans parole que les Franciliens. Qu'à cela ne tienne, la maison fut vendue et une autre construite près de sa sœur favorite, celle dont elle dénonçait sans cesse l'avarice et une tendance à la dépression qui la mènerait probablement à la folie. La réciproque était vraie. Et pas seulement la réciproque : toutes deux étaient avares et dépressives, ce qui les rendait inséparables.

En fait, Et depuis déjà longtemps, ma mère s'enfonçait dans un dégoût de la vie que seuls venaient adoucir un mysticisme de plus en plus accentué et ce rêve de retour au pays. Ce dernier réalisé, Elle ne survécut que quatre ans et mourut d'un ulcère non soigné.

Eh bien, à mes yeux, le rêve du retour à l'âge d'or est comme celui du retour en Bretagne. A deux différences près : La Bretagne existe et il est impossible de remonter le temps. Cela vaut peut-être mieux, ça évite les désillusions...


jeudi 5 avril 2018

Aschleigh Brilliant, le retour.

Suite à ma publication d'avant hier, une de mes brillantes commentatrices m'a conseillé d'accompagner mes traductions des apophtegmes (pour la traduction de ce mot, voir votre dictionnaire) de M. Brilliant du texte original. L'idée me semble bonne dans la mesure où une traduction si excellente soit-elle (et je n'ai pas la prétention que les miennes le soient) n'est jamais qu'une adaptation à une autre langue du texte original. Passer de l'anglais au français fait toujours perdre en concision ce qu'on gagne (parfois) en précision. J'ai donc fait précéder ma version du texte original écrit en gras (à tout seigneur tout honneur!). J'espère que ceux de mes lecteurs qui ne dominent pas la langue de Shakespeare n'en seront pas trop perturbés et que ceux qui la dominent auront l'indulgence de me pardonner mes maladresses voire mes erreurs. Bonne lecture !


There has been an alarming increase in the number of things you know nothing about.

Le nombre de choses auxquelles on ne comprend rien s'est accru de manière alarmante.

More books have resulted from somebody's need to write than from anybody's need to read.

Bien plus de livres doivent davantage leur existence au besoin d'écrire d'une personne qu'au besoin de lire de quiconque.

We've been through so much together, and most of it was your fault.

Nous avons traversé bien des épreuves ensemble dont tu étais en général à l'origine.

Strangely enough, this is the past that somebody in the future is longing to go back to.

Curieusement nous vivons le passé que quelqu'un à l'avenir voudra retrouver.

I have many unrecognized talents, but my faults have somehow succeeded in securing wide recognition.

J'ai bien des talents méconnus mais curieusement mes défauts ont acquis une grande notoriété.

Even with a round table, some people always seem able to sit at the head of it.

Même autour d'une table ronde certaines personnes donnent toujours l'impression d'en occuper le haut-bout.

Please don't tell me there's no need to worry, it's the only thing I'm any good at.

Ne me dites pas qu'il est inutile de s'en faire, c'est la seule chose en laquelle j'excelle.

Forgive me now - tomorrow I may no longer feel guilty.

Dépêchez vous de me pardonner. Il se peut que demain je ne me sente plus coupable.

The fact that many things have no explanation ought to prevent them from happening; but it doesn't.

Le fait que des choses n'aient pas d'explication devrait les empêcher de survenir mais ce n'est pas le cas.

By accepting you as you are, I do not necessarily abandon all hope of your improving

Vous accepter tel que vous êtes ne veut pas forcément dire que j'ai abandonné tout espoir de vous voir vous améliorer.

Do what you know is right, but try not to get caught.

Faites ce qui vous savez être juste mais ne vous faites pas prendre.

The difference between friendship and love is how much you can hurt each other.

La différence entre amitié et amour c'est l'ampleur du mal qu'on peut se faire l'un à l'autre.

My life so far has been a long series of things I wasn't ready for.

Jusqu'ici ma vie a été une longue suite d'expériences auxquelles je n'étais pas préparé.

I too have known joy and sadness, and, on the whole, I prefer joy.

Moi aussi j'ai connu la joie et la tristesse et , tout compte fait, je préfère la joie.

I don't know how to be happy - They didn't teach it in my school

Je ne sais pas comment on est heureux. On n'enseignait pas ça à mon école.

It's hard enough to be alive and human, without the additional burden of being me.

Il est suffisamment difficile d'être un humain vivant sans que vienne s'y ajouter le fardeau d'être moi.

Unlike most other people, I'm just an average person.

A la différence de la plupart des gens je ne suis qu'une personne ordinaire.

PS : Ayant pris contact avec M. Brilliant afin d'obtenir sa permission de publier ses épigrammes, il me l'a généreusement accordée.

mercredi 4 avril 2018

Vers un nouveau mai 68 ?


Voilà une question qui tarabuste nos braves journalistes. Verra-t-on une convergence des luttes (cheminots, étudiants, pilotes de ligne, marchands de vélos, funambules, etc.) ? Ça fait quand même cinquante ans qu'on n'en a pas vue la queue d'un bien qu'on nous en promette tous les ans !

Personnellement, je n'y crois pas trop. Les étudiants (de gauche, s'entend) sont certes prêts à se lancer mais de là à ce que ceux qui ne bénéficient pas d'un emploi garanti à vie leur emboîtent le pas, il y a de la marge. Surtout que, mais ça a peut-être échappé aux fins observateurs qui nous informent, les choses ont bien changé depuis le temps (plus ou moins) béni de la fin des années soixante. Entre autres choses, on connaissait le plein emploi, la jeunesse, du fait du baby boom, était nombreuse, l'industrie en pleine expansion, la population plus homogène et peut-être surtout, il régnait un ordre moral et social contre lequel les petits-bourgeois étudiants de l'époque étaient fortement tentés de se rebeller.

« Que reste-t-il de tout cela, dites-le moi ?» comme chantait M. Trenet. Pas grand chose ! Le plein emploi est loin d'être en vue, la population vieillit, la production industrielle s'est déplacée vers l'Asie, la population s'est communautarisée, quant à l'ordre moral... Alors faire un remake de 68 quand tout a changé me semble aussi raisonnable que d'essayer de cuisiner un bœuf bourguignon avec des carottes et du lait.

Et puis faut pas en demander trop, quand même ! J'ai, il y a plus de six ans déjà, raconté mon mai 68. Ce qui m'avait le plus frappé, malgré mon jeun âge et mes orientations gauchistes du moment, c'était le nombre et la variété des âneries proférées par mes condisciples. Or que peut-on constater aujourd'hui en allumant la télé ou la radio? Eh bien que les conneries d'alors ont été de loin dépassées par la norme d'aujourd'hui. Marcher sur la tête est passé de l'utopie à la pratique quotidienne. Un mai 68 pour changer quoi ? Quand une chape de plomb morale pèse sur les esprits, on peut rêver d'anarchie. Quand la pensée anarchique est devenue la norme, du moins parmi les « élites », de quoi peut-on rêver ?

Je crains qu'avant belle lurette (voire belle lurette et demie) on ne revoit pas de mai 68. Juste la pagaille ordinaire d'un monde en état de décomposition avancée.


mardi 3 avril 2018

Découverte

Hier, une amie Facebook ayant publié une citation d'Ashleigh Brilliant qui eut l'heur de me plaire, je me renseignai sur le personnage et appris qu'Anglais de naissance, cet homme de 84 ans avait étudié aux USA avant d'y entamer une carrière d'enseignant, de devenir une figure de la contre-culture étasunienne puis de se consacrer à la seule rédaction d'aphorismes (de maximes ou d'épigrammes, si vous préférez) et d'en faire son gagne-pain. Ma curiosité se trouvant piquée par ce curieux parcours, je fis des recherches et découvris un recueil de plus de trois cents de ses œuvrettes (qui à de rarissimes exceptions comptent un maximum de 17 mots en anglais), toutes amusantes. J'en recopiai une sélection que je traduisis et dont ma bonté naturelle m'ordonne de vous faire partager quelques unes. Si par bonheur il se faisait qu'elles vous plussent, c'est avec joie que je vous en offrirai davantage*.

« J'abandonnerai mes mauvaises habitudes dès que de bonnes habitudes aussi satisfaisantes se présenteront.

Je voudrais soit moins de corruption soit davantage d'occasions d'en profiter.

Pourquoi la vie continue-t-elle de me donner des leçons que je n'ai aucune envie d'apprendre ?

Pour être certain d'atteindre la cible, tirez d'abord et dites que, quel que soit ce que vous avez atteint, c'était la cible.

Heureusement, mon travail me laisse toujours le choix : je peux le faire volontairement ou sous la contrainte.

Il se peut que j'aie changé d'opinion mais je continue d'avoir raison.

Je n'ai pas dit que c'était de ta faute. J'ai dit que j'allais t'en blâmer.

Certains de mes ennuis me sont si familiers que je les tutoie.

Dans ma vie le casting est superbe mais j'ai du mal à en distinguer le scénario.

Il vaut parfois mieux laisser les choses en l'état mais on ne peut en être certain qu'après les avoir modifiées.

Plus je vieillis, moins j'ai d'avenir à redouter.

Le miracle de l'enseignement est que je peux partager une partie de mon savoir sans rien en perdre.

Mes sources ne sont pas fiables mais les informations qu'elles me fournissent sont formidables.

Je pourrais faire de grandes choses si je n'étais pas si occupé à en faire de petites.

J'aimerai toujours la fausse idée que je m'étais faite de toi.

Je me sens bien mieux depuis que j'ai abandonné tout espoir.

J'espère pouvoir résoudre mes conflits intérieurs sans que cela implique un bain de sang. »

Ce sera tout pour aujourd'hui. Merci.

*Avec quelle habileté j'ai évité la répétition !