..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 4 avril 2018

Vers un nouveau mai 68 ?


Voilà une question qui tarabuste nos braves journalistes. Verra-t-on une convergence des luttes (cheminots, étudiants, pilotes de ligne, marchands de vélos, funambules, etc.) ? Ça fait quand même cinquante ans qu'on n'en a pas vue la queue d'un bien qu'on nous en promette tous les ans !

Personnellement, je n'y crois pas trop. Les étudiants (de gauche, s'entend) sont certes prêts à se lancer mais de là à ce que ceux qui ne bénéficient pas d'un emploi garanti à vie leur emboîtent le pas, il y a de la marge. Surtout que, mais ça a peut-être échappé aux fins observateurs qui nous informent, les choses ont bien changé depuis le temps (plus ou moins) béni de la fin des années soixante. Entre autres choses, on connaissait le plein emploi, la jeunesse, du fait du baby boom, était nombreuse, l'industrie en pleine expansion, la population plus homogène et peut-être surtout, il régnait un ordre moral et social contre lequel les petits-bourgeois étudiants de l'époque étaient fortement tentés de se rebeller.

« Que reste-t-il de tout cela, dites-le moi ?» comme chantait M. Trenet. Pas grand chose ! Le plein emploi est loin d'être en vue, la population vieillit, la production industrielle s'est déplacée vers l'Asie, la population s'est communautarisée, quant à l'ordre moral... Alors faire un remake de 68 quand tout a changé me semble aussi raisonnable que d'essayer de cuisiner un bœuf bourguignon avec des carottes et du lait.

Et puis faut pas en demander trop, quand même ! J'ai, il y a plus de six ans déjà, raconté mon mai 68. Ce qui m'avait le plus frappé, malgré mon jeun âge et mes orientations gauchistes du moment, c'était le nombre et la variété des âneries proférées par mes condisciples. Or que peut-on constater aujourd'hui en allumant la télé ou la radio? Eh bien que les conneries d'alors ont été de loin dépassées par la norme d'aujourd'hui. Marcher sur la tête est passé de l'utopie à la pratique quotidienne. Un mai 68 pour changer quoi ? Quand une chape de plomb morale pèse sur les esprits, on peut rêver d'anarchie. Quand la pensée anarchique est devenue la norme, du moins parmi les « élites », de quoi peut-on rêver ?

Je crains qu'avant belle lurette (voire belle lurette et demie) on ne revoit pas de mai 68. Juste la pagaille ordinaire d'un monde en état de décomposition avancée.


mardi 3 avril 2018

Découverte

Hier, une amie Facebook ayant publié une citation d'Ashleigh Brilliant qui eut l'heur de me plaire, je me renseignai sur le personnage et appris qu'Anglais de naissance, cet homme de 84 ans avait étudié aux USA avant d'y entamer une carrière d'enseignant, de devenir une figure de la contre-culture étasunienne puis de se consacrer à la seule rédaction d'aphorismes (de maximes ou d'épigrammes, si vous préférez) et d'en faire son gagne-pain. Ma curiosité se trouvant piquée par ce curieux parcours, je fis des recherches et découvris un recueil de plus de trois cents de ses œuvrettes (qui à de rarissimes exceptions comptent un maximum de 17 mots en anglais), toutes amusantes. J'en recopiai une sélection que je traduisis et dont ma bonté naturelle m'ordonne de vous faire partager quelques unes. Si par bonheur il se faisait qu'elles vous plussent, c'est avec joie que je vous en offrirai davantage*.

« J'abandonnerai mes mauvaises habitudes dès que de bonnes habitudes aussi satisfaisantes se présenteront.

Je voudrais soit moins de corruption soit davantage d'occasions d'en profiter.

Pourquoi la vie continue-t-elle de me donner des leçons que je n'ai aucune envie d'apprendre ?

Pour être certain d'atteindre la cible, tirez d'abord et dites que, quel que soit ce que vous avez atteint, c'était la cible.

Heureusement, mon travail me laisse toujours le choix : je peux le faire volontairement ou sous la contrainte.

Il se peut que j'aie changé d'opinion mais je continue d'avoir raison.

Je n'ai pas dit que c'était de ta faute. J'ai dit que j'allais t'en blâmer.

Certains de mes ennuis me sont si familiers que je les tutoie.

Dans ma vie le casting est superbe mais j'ai du mal à en distinguer le scénario.

Il vaut parfois mieux laisser les choses en l'état mais on ne peut en être certain qu'après les avoir modifiées.

Plus je vieillis, moins j'ai d'avenir à redouter.

Le miracle de l'enseignement est que je peux partager une partie de mon savoir sans rien en perdre.

Mes sources ne sont pas fiables mais les informations qu'elles me fournissent sont formidables.

Je pourrais faire de grandes choses si je n'étais pas si occupé à en faire de petites.

J'aimerai toujours la fausse idée que je m'étais faite de toi.

Je me sens bien mieux depuis que j'ai abandonné tout espoir.

J'espère pouvoir résoudre mes conflits intérieurs sans que cela implique un bain de sang. »

Ce sera tout pour aujourd'hui. Merci.

*Avec quelle habileté j'ai évité la répétition !

dimanche 1 avril 2018

Mea culpa !



Non, je ne vais pas faire une recension du pamphlet de Céline, pas plus que me plaindre de problèmes urinaires. Je voudrais en ce dimanche de Pâques confesser mon erreur, ma grande erreur.

Il n'aura pas échappé à certains d'entre vous que je n'ai pas toujours fait montre envers M. Macron de l'enthousiasme, du respect, de l'admiration qu'il inspire à tout être lucide. Mais lucide, je n'étais pas ou plutôt ma lucidité était fortement diminuée par des influences délétères. Prêtant une oreille trop complaisante aux sirènes réactionnaires, je me refusais à « penser printemps » à croire en la nouvelle France qu'allait engendrer ses titanesques efforts, je me montrais hermétique au jupiterisme. J'en rougis de honte ce matin.

La conscience de mes errances m'est apparue à mon réveil, limpide et pure. Mais je crois qu'à la différence de Paul de Tarse sur le chemin de Damas, ma conversion ne résulte pas d'un miracle, d'une subite révélation divine mais d'un long mûrissement aux tréfonds de mon âme. Tandis que je blasphémais, à mon insu, la lumière cheminait en moi. Au fur et à mesure de ses progrès, les critiques que j'émettais me laissaient un sentiment grandissant de doute teinté de culpabilité, jusqu'à ce que m'apparaisse la vérité dans son éblouissante pureté : M. Macron était l'être divin qui allait mener notre pays, l'Europe et le Monde vers une félicité totale et durable.

Aussi, chers amis qui avez la bonté de lire ces quelques lignes, si la grâce jupiterienne ne vous a pas encore touchée, je vous y exhorte : rejoignez les rangs de la vraie foi et avec moi, écriez-vous :

VIVE LE GRAND MACRON ! *

*et surtout : Vive le Premier Avril !



mercredi 28 mars 2018

Désolé !

Entendre les chœurs médiatiques chanter pêle-mêle les mérites exemplaires du colonel Beltrame, de Jean-Luc Mélenchon et du Jupitérien m'agace bien plus que ne m'émeut. Si j'admire le premier, les motivations des deux autres me paraissent pour le moins sujettes à caution. Il est bien beau de présenter l'unanimité des divers hommages comme le signe d'une unité du pays. Mais est-ce vraiment le cas ? Les louanges des politicards reflètent-elles le sentiment profond des Français ? Si la majorité (et non l'ensemble) de nos concitoyens portent au héros une véritable admiration, adhèrent-ils pour autant au message idéologique subliminal de ses laudateurs ?

Prenons le cas de M. Mélenchon, par exemple. Il aurait aligné de beaux mots propres à émouvoir les cœurs les plus secs. Ne l'ayant pas écouté, je ne porterai aucun jugement sur son discours d'hier salué sur tous les bancs de l'Assemblée Nationale(sauf sur le strapontin que le système réserve aux représentants de près de trois millions d'électeurs du premier tour des législatives) par une fervente ovation. Seulement, suite à la « gaffe » de son champion aux législatives du Calvados, avait-il autre choix que d'en rajouter au niveau de l'hommage ? Un discours, si émouvant et peut-être même sincère qu'il soit efface-t-il une carrière tout entière dévouée au dé-tricotage de ce qui fait ce pays ?

Quant au Jupitérien, est-il à même de parler de la France après avoir déclaré entre autres âneries : « Il n'y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse » ou « La France est un des pays, avec d’autres, qui parle et écrit en français. » (comme si elle n'était pas le creuset où s'est formée et développée cette langue) ? Européen supranationaliste, a-t-il la moindre idée de ce que peut être notre nation ?

Après leurs « beaux » discours, chacun continuera qui de défendre une immigration incontrôlée, qui de promouvoir plus d'« Europe ».

vendredi 23 mars 2018

La formule magique du p'tit père Macron

Selon lui, M. Macron n'est NI de droite NI de gauche mais (en même temps) il est de droite ET de gauche. Ce qui peut paraître habile mais (en même temps) présenter des dangers.

Le but de cette formule est d'une part de se présenter comme en dehors (ou au-dessus) des clivages politiques traditionnels et d'autre part de se montrer ouvert, capable d'adopter, quelle que soit son origine, une idée pourvu qu'elle soit bonne. L'idée étant de fédérer les Français de tout bord autour de sa personne. Ça rappelle, l'ouvrage qu'un ex-président avait intitulé Deux Français sur trois (qui n'était aucunement, comme on serait tenté de le croire, consacré aux partouzes homosexuelles) paru en 1984 et visant à rassembler une majorité de Français autour d'idées consensuelles. Cette tentative de rassemblement l'avait dans un premier temps mené à une défaite électorale et l'ouvrage en question ne parvint pas à rassembler autour de lui deux tiers des électeurs.

Car être n'être nulle part et partout à la fois crée une certaine confusion. Contrairement à ce qu'il semble penser et que répètent à l'envie les media, M. Macron n'a pas été élu parce qu'il avait su démontrer l'obsolescence des partis traditionnels mais par défaut, suite à une série circonstances favorables à l'émergence d'un homme « nouveau » : l'impopularité abyssale de son prédécesseur qui eut pour conséquence l'explosion du parti dont celui-ci venait, une avalanche savamment orchestrée d' « affaires » disqualifiant le candidat de la droite, et enfin et surtout la présence au second tour d'une candidate FN que n'importe quel autre candidat aurait battu tant des décennies de diabolisation rendait impossible sa victoire.

Bien sûr les partis traditionnels en ont pris un sacré coup. De tout côté des opportunistes ont quitté le navire. Des législatives ont donné une majorité au nouveau président, affaiblissant leur position au parlement. Mais est-ce que pour autant les cartes ont été redistribuées et les clivages effacés comme par magie ?

Je crains que non. Les sondages, jamais euphoriques, sont, après une courte embellie, redevenus bien mauvais. Et je crains que cette descente ne s'accentue au fur et à mesure que ses réformes seront mises en application. S'ils l'ont jamais quitté, les Français retourneront à leur bercail. Des raisons opposées les réuniront dans le rejet, les gens de gauche les trouvant trop à droite et ceux de droite trop timorées. Il se peut même que l'échec du « en même temps » accentue les clivages, que les dommages causés aux partis dits « de gouvernement » profite au bout du compte aux extrêmes. Sans compter qu'une vision purement économique des problèmes du pays, comme semble l'être celle du président actuel, laisse en suspens certains problèmes sociétaux auxquels il serait urgent de s'atteler afin d'éviter qu'ils n'empirent.

La formule du p'tit père Macron pourrait donc s'avérer celle d'un apprenti sorcier plus que d'un magicien. L'avenir nous le dira.