..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 8 juillet 2017

Mars


Ce matin, intrigué par un de ces tests qui rendent Facebook fascinant, je cliquai sur « Ce que les journaux disent de toi » et à mon grand dam voici ce que je découvris :


Moi qui voulais que ce ou plutôt ces voyages demeurassent secrets ! En effet, à la différence de M. Thomas Pesquet qui nous bassina récemment avec son excursion à 450 km de la terre, je suis un véritable mais modeste explorateur interplanétaire. Ce guignol qui nous a fait une pendule à treize coups sous prétexte qu'il avait passé quelques semaines dans l' « espace » me hérisse. En fait-on tout un plat quand un Parisien se rend à Brest ou à Strasbourg ? Pourtant il est plus éloigné de son point de départ que Môssieu ne l'a jamais été de la terre ! Mais passons.

Le manque de régularité des parutions d'articles sur ce blog s'explique, je peux bien l'avouer maintenant qu'un importun a vendu la mèche, par les quelques séjours que j'ai effectués sur la Planète Rouge. Un jour que je ne savais trop quoi faire, j'entrepris d'adapter mon break Focus aux voyage interplanétaire. Les quelques modifications nécessaires comprenaient, évidemment, l'installation d'un Inter-rossiteur capable d'assurer la transpérambulation de l'anti-matière pseudo-cosmique (Merci, Robert Rankin !). Je n'en dirai pas plus. Après une matinée de travail, ce fut chose faite. Je pris un repas léger et ensuite la direction de Mars vers treize heures. Le voyage devant, selon mes calculs, durer environ six heures, cela me permettait d'y arriver pour l'heure de l'apéro.

Je parvins à destination à l'heure prévue. Ma première impression fut assez défavorable, car, si le whisky était acceptable, on l'y sert sans glaçons. En effet les Martiens ont une technologie plutôt rudimentaire et sont incapables de faire geler l'eau, ce qui n'a rien d'étonnant de la part de gens qui se déplacent en soucoupes. En revanche, la cuisine et les vins y sont tout à fait remarquables et les portions généreuses. Une des choses qui me surprit le plus fut que, contrairement aux observations des ufologues, Mars n'est pas seulement peuplée de petits hommes verts. En fait, seuls les jeunes sont de cette couleur. Mûr, le Martien tourne à l'orangé puis au rouge, comme le font les tomates. Les voyages formant, comme on sait, la jeunesse, ce sont les gamins qu'on envoie faire un tour sur terre. Ce qui explique la bévue de nos scientifiques quant à la couleur et à la stature de nos voisins lesquels sont, comme vous et moi, de taille parfaitement normale. C'est pourquoi, grâce à ma couperose, j'ai pu passer sans problème pour un gars du coin. Les femmes, bien que très portée sur la bagatelle, y ont, tout comme les hommes, une haleine de chacal, ce qui me découragea d'entamer tout badinage.

Je dois dire qu'en dehors des plaisirs de la table, un séjour sur Mars présente peu d'intérêt. Les paysages sont d'une monotonie atterrante : pas plus de relief que la Beauce. Les champs de betteraves rouge, de tomates, de poivrons, de cerises, de groseilles ainsi que la prédilection du Martien pour les animaux à poil roux expliquent le surnom de la planète. L'architecture rappelle celle de Bezons. Quant à la télé, c'est la cata : les chaînes y passent pratiquement en boucle les équivalents locaux de La vache et le prisonnier, Où est passée la 7e compagnie, La Grande vadrouille ou des chefs-d’œuvre de Bergman. Pour ce qui est des infos, RAS vu qu'il ne se passe jamais rien de bien nouveau. L'ennui s'installe d'autant plus vite que le martien est totalement dépourvu d'humour et sa conversation soporifique. Comme on pouvait s'y attendre, les Martiens parlent un Français assez pur mais avec un fort accent béarnais qui rend parfois sa compréhension difficile. Ce qui n'est pas grave vu le manque d'intérêt des paroles prononcées. C'est pourquoi, j'ai décidé, après mon troisième voyage de ne plus y mettre les pieds.

Je ne saurais donc trop déconseiller une escapade vers cette planète surtout aux bricoleurs maladroits qui, ayant mal réglé leur inter-rossiteur, risquent de se retrouver sur Vénus ou Saturne où on s'emmerde encore plus. En dehors de la gastronomie, le seul véritable intérêt de ce séjour est qu'on n'y parle pas de M. Macron dont on ignore jusqu'à l'existence. Mais, bon, vu qu'avec des boules Quies on peut échapper aux discours du Président Jupitérien, est-ce que ça vaut le voyage ?

vendredi 7 juillet 2017

Un seul être vous manque etc.

Treize jours sans le moindre mot de billet. Ça ne s'arrange pas ! Mais j'ai une excuse, au moins pour ces derniers six jours : en effet, ma fille est venue passer des vacances en ma compagnie, avec pour effet de perturber ma routine mais de manière agréable.

Tout en respectant son besoin de repos, le séjour fut actif : visite des haras de Saint-Lô et du Pin, d'une abbaye, d'une ville médiévale (Domfront), du marché aux bestiaux (moutons et veaux) de Sourdeval. Poissons ou saucisses grillés au barbecue, pommes de terre nouvelles du jardin sautées au beurre, petits artichauts de la même provenance, fraises, framboises et grains de cassis grappillés au même endroit :  les papilles furent à la fête. Pour une fois, le temps consentit à mettre du sien et démontra que les collines connaissent des jours sans pluie ni neige ni grésil et que l'été n'y est qu'en partie une légende que se plaisent à évoquer les vieux à la veillée. De longues conversations vespérales ne furent pas le moindre piment de ce trop court séjour. Visiblement ravie, ma fille est partie hier, prenant le train à la gare de Vire.

Et me voilà de retour à ma routine de solitaire à temps partiel. Certes, comme elle le souligna, ça n'a pas que des inconvénients : on peut, entre autres choses, se promener de nouveau nu dans la maison, des plumes de paon fichées dans le cul,  en imitant la démarche du coq... Hélas, cet innocent passe-temps n'est pas de ceux que je pratique aussi cette aimable suggestion ne sut pas dissiper le vague à l'âme qu'occasionna son départ.

Surtout que ces vacances sont peut-être les dernières passées seul à seul en sa compagnie à cause de son prochain mariage. Ainsi va la vie.

samedi 24 juin 2017

Ils ont un métier facile !

Les 29 et 30 janvier de l'an de disgrâce 2015 (depuis quelque années, la disgrâce est devenue la règle) , je publiais deux articles sous le titre « Pauvres députés ! ». J'y évoquais la longue et pénible ascension qui, hors parachutage, mène à la députation et à la lourde tâche de voter les lois de notre chère (au sens de « coûteuse ») république.

Mais ça, c'était avant. Adieu aux députés blanchis sous le harnois ! Les temps ont changé ! C'est aussi simple que de devenir président ! Inconnu hier, élu aujourd'hui ! Des centaines de nouveaux visages vont apparaître sur le trombinoscope du palais Bourbon. Certains de ces élus ont fait le buzz sur l'Internet : des vidéos les montraient bafouillant, répondant à côté de la question, bref laissant un brin sceptique quant à leur capacité à légiférer. Vaines inquiétudes ! En effet, j'apprends ce matin qu'afin de palier les éventuelles insuffisances de nos nouveaux élus , dans sa grande sagesse, le mouvement LREM organisait, ce week-end, un séminaire de formation de... ...deux jours !

Depuis que Dieu a fait don à la France d'un président thaumaturge, plus rien n'étonne. Mais là j'avoue en rester comme deux ronds de flan ! En deux jours, on va transformer des néophytes en pros. Vous en connaissez beaucoup de métiers dont on maîtrise ne serait-ce que les rudiments en deux jours ? Vous monteriez dans un avion dont le pilote ignorait tout de l'aéronautique deux jours plus tôt ? Vous achèteriez les remèdes d'un laboratoire dont les pharmaciens ont été formés en deux jours ? Vous confieriez la gestion de votre patrimoine à un notaire qui avant-hier était marchand de peaux de lapins ? Pour exercer la noble profession de charcutier, il vous faut passer un CAP ou un BEP soit trois ou quatre ans de formation. Pour le CAL (Certificat d'Aptitude à Légiférer), quarante-huit heures suffiraient-elles ? Il faut croire que oui. Ce qui reviendrait à admettre que n'importe quel con est en mesure de voter les lois.

J'en suis à me demander si le casting des candidats LREM (La République d'Emmanuel Macron) n'a pas été mené de manière à recruter de parfaits incapables à qui on ne demandera pas d'élaborer des lois mais simplement de voter les textes présentés par les techniciens qui savent. Peut-être ai-je mauvais esprit ?

dimanche 18 juin 2017

Philosopher

Il y a quelques jours avait lieu l'épreuve de philosophie du baccalauréat. J'avoue que les sujets me laissèrent, comme d'habitude plutôt pantois. A part oui, non ou peut-être, je ne saurais que répondre aux questions posées. Or il faut disserter. Évoquer le pour, le contre, le dessus, le dessous, de problèmes que l'on n'a jamais rencontrés dans la vie civile. Ni ailleurs, vu qu'il n'y a plus de service militaire. Franchement, qui d'entre vous n'a pu trouver le sommeil, taraudé qu'il ou elle était, par la question de savoir si une œuvre d'art est nécessairement belle ou si l'on peut se libérer de sa culture ? J'en suis à me demander à quoi peut bien servir la philosophie et à me féliciter d'avoir obtenu mon bac à un âge où la vanité de ces questionnements ne m'apparaissait pas.

D'après un certain Michel de Montaigne, « Philosopher c'est apprendre à mourir ». Admettons. Le gaillard est réputé sérieux. Ne m'intéressant aucunement au rugby, j'ai abandonné la lecture de ses Essais d'autant plus vite que l'ouvrage était bourré de fautes d'orthographe et de mots incompréhensibles.

Mais revenons à nos moutons. Apprendre à mourir ! Fallait le trouver. Il me semble qu'au même titre qu'une candidature LREM à la députation si quelque chose ne demande aucun apprentissage, c'est bien mourir. Tout le monde y parvient (ce n'est pas le cas pour la candidature LREM). Du nouveau-né au centenaire. Sans entraînement préalable. Beaucoup de gens sont trop craintifs pour oser contrarier leur conjoint, leur belle-mère, leur chef hiérarchique, voire leur animal de compagnie. Ils s'abstiennent de le faire, trouvent des échappatoires. Pourtant, jusqu'à preuve du contraire, il ne s'est jamais trouvé qui que ce soit de suffisamment lâche pour éviter la mort.

Vu qu'apprendre à mourir n'est pas nécessaire, de deux choses l'une : soit l'ex-maire de Bordeaux, comme son actuel successeur, disait un peu n'importe quoi, soit il avait raison et dans ce cas philosopher ne servirait pas à grand chose.

D'un autre côté, il faut bien « passer le temps petit qu'il [nous] reste de vivre » comme disait le bon Aragon. Aussi, si le bilboquet ne nous passionne qu'à moitié,  pourquoi ne philosopherait-on pas ?

vendredi 9 juin 2017

Micro-trottoir et autre attrape-nigauds

S'il existe une pratique aussi répandue que malhonnête c'est bien le micro-trottoir. Les media audio-visuels en raffolent. Quels que soient le problème ou la question, on va interroger l'homme de la rue (qui n'est pas comme je le croyais, en mon enfantine innocence un clochard). Et celui-ci répond. Et il tente généralement de le faire comme il faut, de n'avoir l'air ni trop con ni trop extrémiste, de paraître intelligent et posé, ce qui l'amène à répéter de préférence la parole de la soi-disant élite. La malhonnêteté du procédé est évidente : car ne passe à l'antenne qu'une sélection des propos recueillis et que ce choix est bien entendu conforme aux a priori de la rédaction. Bien sûr on laissera une petite place à des opinions divergentes mais seulement dans le but de maintenir une illusion de vraisemblance : une trop grande unanimité finirait par sembler suspecte.

Pourquoi a-t-on recours à cette piètre comédie ? D'abord par démagogie. Elle permet au gogo de base de penser que son avis a une quelconque importance. Mais aussi et surtout pour influencer. Le choix des propos diffusés jouent un double rôle : conforter les auditeurs qui partagent les préjugés du media choisi que leur opinion est quasi-unanimement partagée et donner à ceux qui ne les partagent pas l'impression qu'ils sont ultra-minoritaires ce qui peut pousser un mouton à penser qu'il s'est égaré loin du troupeau..

Il en va de même pour la parole qu'on « donne » aux auditeurs et autres téléspectateurs. Les questions ou remarques y sont si bien filtrées que sauf à proposer un discours acceptable pour, une fois à l'antenne, parler de toute autre manière, les propos discordants sont systématiquement éliminés. Ces mauvais plaisants se voient vertement tancés par le propagandiste qui les accuse de malhonnêteté comme si lui et son équipe, en censurant systématiquement toute parole non-conforme se montraient probes.

Mais mon pauvre ami, vous enfoncez-là des portes ouvertes ! Qui peut bien accorder le moindre crédit à ces pantalonnades ? Eh bien justement : j'ai de plus en plus l'impression que les Français sont des gogos avides de se rallier aux opinions des media, quelles que soient la couleur du fil dont elles sont cousues ou la grosseur des ficelles mises en œuvre. Ce n'est pas l'élection d'un président jupitérien qui invite à penser printemps qui dissipera mes doutes. Surtout si, comme prévu, il se voit offert une majorité écrasante.