..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 22 octobre 2015

Qui n'a pas eu recours un jour ou l'autre à une mère porteuse ?

Le débat sur la GPA agite certains esprits alors qu'en fait les mères porteuses sont utilisées partout depuis la plus haute antiquité.

J'en prendrai pour exemple un couple hanté par un désir de chat ou de chien. Qui saurait l'en blâmer ? Ne peut-on pas considérer ce désir comme légitime de la part de toute famille quelles que soient sa composition ou les préférences sexuelles de ses membres ? Seulement, les partenaires auront beau se prendre en levrette ou miauler à qui mieux mieux lors de leurs ébats, il n'obtiendront souvent rien, dans certains cas un bébé mais jamais l'animal espéré. Devraient-ils se résigner face à cette cruelle loi de la nature ? Que nenni : leur désir de chat, de chien, de poisson rouge, d’ornithorynque ou de canari est légitime et ne pas le satisfaire serait fouler au pied le droit imprescriptible de l'être humain à obtenir ce qu'il désire même si la nature le lui refuse.

Pour obtenir chat, chien, bigorneau ou archéoptéryx, il est donc nécessaire que l'homme (et même la femme!) ait recours à une mère porteuse qui portera (ou couvera) celui ou celle qui apportera bonheur et joie à leur foyer. Il se peut que son acquisition ne donne lieu à aucun paiement mais c'est généralement dans le cas ou l'adopté ne présente pas de hautes caractéristiques génétiques. L'adoptant soucieux de voir l'objet de son affection présenter toutes les garanties d'une belle, saine et noble origine devra bourse délier pour voir ses attentes satisfaites.

Et c'est là que réside le vrai scandale ! En effet, la somme, parfois conséquente, de la transaction ne va pas JAMAIS à la mère mais au pépère ou à la mémère du chienchien (ou de toute autre bête) ! Il s'agit là d'une exploitation inouïe qui relève des pires pratiques esclavagistes ! Et tout ça se fait dans l'indifférence et même l'approbation générales ! Même les plus systématiques contempteurs du système marchand ne s'émeuvent aucunement de cette pratique honteuse !

Seulement, dès qu'il est question d'appliquer cette pratique multiséculaire au petit d'homme, les boucliers des rétrogrades se lèvent. On parle de marchandisation des corps et autres balivernes. Décidément, même calqué sur d'anciennes pratiques, le progrès a bien du mal à poursuivre son chemin lumineux !

mardi 20 octobre 2015

Inhumation

C'est le cœur serré que j'ai procédé dimanche à l'habillage puis à l'inhumation de ces petits êtres sans défense que l'on nomme en leur prime enfance « Chicorée de Bruxelles » ou encore « Witloof » avant de devenir, suite à leur ensevelissement et après quelques mois de patience, « Endives ».

Le regretté Pierre Desproges s'était, dans son par ailleurs remarquable et érudit Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis, répandu en calomnies sur cette brave plante bisannuelle. Il lui reprochait principalement sa fadeur. Ce reproche est d'autant plus injuste que le gourmet ne manque pas d'amputer celles qu'il cuisine de leur pointe frisée et d'extraire un cône au centre de son pied afin d'en éliminer l'amertume. Je crois qu'en fait ce bon Pierre ne connaissait que très mal l'endive. Voir dans sa disparition prématurée une vengeance de cette salade relèverait du complotisme le plus débridé car elle est dotée d'une excellente nature que l'on retrouve chez sa cousine dite « à café » qui fournit à qui redoute l'excitation que provoque le café une délicieuse boisson. Toutes deux n'y peuvent rien : leurs gènes les poussent à procurer à l'homme d'innocents bien qu'intenses plaisirs gustatifs.

Contrairement au zombies qui ne quittent leur tombe que pour nuire aux humains (M. Goux nous a narré avec talent les méfaits de ces morts-vivants) et dans un état peu ragoutant, les endives quittent leur séjour souterrain pour notre bien après avoir pris belle apparence.

Le terme d'habillage appliqué à la préparation des futures endives est paradoxal, vu qu'il consiste à les amputer du plus gros de leur feuillage et de réduire la taille de leurs racines. Ce qui permettra au jardinier prévoyant de jouir d'un supplément non négligeable de compost comme le montre la photo suivante, prouvant, si nécessaire qu'en elle, comme dans le cochon, tout est bon :



Maintenant, je prierai les personnes sensibles de s'éloigner de leur écran, car la vision de l'image qui va suivre pourrait les traumatiser à vie, voire à mort. En effet, lors de leur inhumation les futures endives ne se voient pas offrir une tombe mais se trouvent, serrées les unes contre les autres dans une fosse commune ! Vision insoutenable ! Tant pis, vous avez droit à la vérité : 

 

dimanche 18 octobre 2015

P G Wodehouse again and again....



Didier Goux me disait que le grand défaut de Wodehouse était qu’il avait toujours écrit le même roman. Critique fondée mais en rien rédhibitoire à mes yeux dans la mesure où ce roman sempiternellement réécrit avec quelques menues variantes  me plaît. En fait, depuis un an, en dehors de quelque sept livres d’Evelyn Waugh je n’ai lu que cet auteur. La profonde insignifiance de ses intrigues, son irrésistible humour comblent parfaitement mes attentes en matière de lecture, activité que je considère de plus en plus comme une simple distraction et surtout pas comme l’occasion de me pencher sur les abîmes que recèle l’âme humaine. D’une part je suis sujet au vertige et d’autre part, les replis secrets des consciences m’indifférent de plus en plus. Pour paraphraser Aragon, « je lis pour passer le temps, petit, qu’il me reste de vivre, comme on dessine sur le givre comme  on se fait le cœur content à lancer cailloux sur l’étang… »

Toutefois, la première nouvelle de Carry on Jeeves me laissa une impression de « déjà lu » plus forte que l’agréable sensation d’être en terrain familier générée par les dix-sept romans ou recueils précédents. A la deuxième, je me dis que le brave P G (Pelham Grenville pour les intimes) attigeait un peu : il me semblait qu’il avait déjà utilisé exactement la même intrigue dans un autre de ses ouvrages. La troisième nouvelle renforça cette impression au point de m’amener à inspecter la pile de ses livres et d’y faire la découverte que cette photo illustre mieux que tout discours :

J’avais acheté un livre déjà acquis et lu. Il n’y a rien de particulièrement étonnant à cela : j’ai une telle capacité à oublier titre, intrigue et personnages de tout livre, si génial fût-il, que des esprits suspicieux seraient tentés de penser que je n’ai jamais rien lu de ma vie. Erreur concevable et que j’aurais bien du mal à corriger. Des centaines et peut-être des milliers de livres lus, il ne me reste pratiquement aucun souvenir. Si la culture est ce qui reste quand on a tout oublié, je me trouve doté d’une culture quasi encyclopédique !   Mettre cela sur le compte du gâtisme serait admettre qu’à vingt ans j’étais déjà gâteux, vu qu’il m’arrivait déjà de relire des livres sans même me rendre compte de leur absence de nouveauté. Je me console de ce travers en me disant que faute de pouvoir briller dans les salons en disséquant les états d’âme du prince Machintrucchine dans La Guerre et la Paix me restera le plaisir de multiples découvertes de l’univers Tolstoïen. Ce qui n’est pas rien.

vendredi 16 octobre 2015

Soyons sérieux : les racistes ne sont pas une sale race !



Tous les plus grands enculeurs de mouches  penseurs se sont trouvé un nouveau cheval de bataille : les races n’existent pas. Il n’y a qu’une race humaine, point barre. Notre président, toujours réactif, a même promis d’un jour retirer ce mot maudit de la constitution où il était parvenu, Dieu sait comment, à s’introduire en dépit de son inexistence. Curieusement, s’il n’y a pas de races les racismes eux, se multiplient qu’ils soient anti-jeunes, anti-musulmans et anti-bien-des-choses-qui-n’ont-rien-à-voir-avec-une-quelconque-race-quelle-que-soit-la-définition-qu’on-donne-de-ce-concept-imaginaire.

Il y a donc urgence à supprimer des discours ce mot maudit et à sanctionner avec la plus exemplaire sévérité toute personne que la folie pousserait à considérer que la France serait un pays de race blanche, du moins majoritairement. Que le Général De Gaulle ait ou non été de cette opinion ne change rien : ces propos sont inacceptables et nous ramènent au HLPSDNH, voire pire. Une fois qu’on aura expurgé notre langue de ce terme honteux, on peut donc espérer qu’avec lui disparaîtra tout racisme. Avec pour conséquence que la Licra devra changer de sigle. Il se pourrait pourtant que certains continuent d’exercer des discriminations envers ceux dont les nuances de couleur de peau ou certains traits physiques ne sont pas les leurs. Et ce, en quelque endroit du monde qu’on se trouve et quelles que soient majoritairement lesdits traits ou nuances.

Je crains que nos chers enculeurs de mouches  penseurs ne gaspillent temps et énergie en un inutile combat. Nier les différences ne saurait apaiser les griefs de ceux qui les déplorent. Leur démarche me parait aussi stupide que celle de la  vieille blague sur le ségrégationnisme. Dans un état du sud, le gouverneur décide qu’il n’y aura plus ni noirs ni blancs : désormais tout le monde est bleu. Seulement, dans les bus, les bleu clair s’assiéront à l’avant et les bleu foncé à l’arrière…

mercredi 14 octobre 2015

En quête de vérité



Le monde postindustriel dans lequel nous vivons ne s’intéresse qu’à la superficie. Ses jugements ne se basent que sur l’apparence extérieure : richesse, beauté, moralité ne se jaugent que sur l’extérieur. Et pourtant, toute personne raisonnable vous dira que ce qui compte vraiment c’est l’intériorité, la profondeur. Seulement, leur vérité est difficile à atteindre c’est pourquoi on se contente trop souvent de la fausseté immédiatement visible.

Ces truismes, je les tire d’une expérience récente.  Je connais (et déplore !) l’apparence que la fuite du temps a donnée à ma personne. Mais que sais-je de mon moi physique profond ? Peu de chose. Heureusement, la médecine offre des occasions de le mieux connaître. Ainsi, hier eus-je  l’honneur et le privilège d’expérimenter l’une d’elle. Depuis plus d’un mois date et heure avaient été prises. Un spécialiste m’attendait à la clinique Notre-Dame de Vire. Tel un chevalier la veille de son adoubement, je m’étais préparé. Bien sûr, les modalités de cette préparation furent bien différentes, mais, sans rentrer dans ses détails, ils participèrent du même désir d’arriver pur à l’épreuve. Cette veillée n’alla pas sans angoisses diverses. Mais à l’heure dite je fus au rendez-vous.

Le bon docteur était prêt à officier. J’allais me connaître. Quoi de mieux pour ce faire qu’une coloscopie ? Surtout quand, comme moi, on se refuse à toute anesthésie. Car le patient endormi se voit privé de la connaissance de son être profond tandis que celui qui demeure éveillé y accède. Sur un écran il suit le cheminement de l’endoscope, manié de main de maître par l’officiant avec un sérieux qui permet de dissiper le côté équivoque de son action. En effet, comment ne s’inquiéterait-on pas de voir un quasi-inconnu se livrer à de telles pratiques sur un individu de son propre sexe ?  Le spectacle est impressionnant. Hélas, et c’est pourquoi tant se refusent à en profiter, il s’accompagne de douleurs qui, l’âge venant, se font violentes. Malgré les exhortations  conjointes du praticien et de son assistante à me décontracter, je n’y parvins pas et ne pus m’empêcher de pousser quelques gémissements. Le bon docteur décida alors de mettre fin à l’expérience avant qu’elle n’eût atteint son terme. Aussi ne recueillis-je de mon moi profond qu’une connaissance partielle.

Lors de l’entretien qui suivit, il fut convenu que l’on reconduirait l’expérience mais avec une légère sédation au Valium. C’était exactement ce qu’avait préconisé son confrère dans la lettre qu’il ne se souvenait pas avoir lue. Cette heureuse étourderie me vaudra dans un proche avenir de connaître à nouveau les plaisirs d’une connaissance qui, je l’espère, sera  cette fois totale. J’en rêve déjà.