Le débat sur la GPA agite certains
esprits alors qu'en fait les mères porteuses sont utilisées partout
depuis la plus haute antiquité.
J'en prendrai pour exemple un couple
hanté par un désir de chat ou de chien. Qui saurait l'en blâmer ?
Ne peut-on pas considérer ce désir comme légitime de la part de
toute famille quelles que soient sa composition ou les préférences
sexuelles de ses membres ? Seulement, les partenaires auront
beau se prendre en levrette ou miauler à qui mieux mieux lors de
leurs ébats, il n'obtiendront souvent rien, dans certains cas un
bébé mais jamais l'animal espéré. Devraient-ils se résigner face
à cette cruelle loi de la nature ? Que nenni : leur désir
de chat, de chien, de poisson rouge, d’ornithorynque ou de canari
est légitime et ne pas le satisfaire serait fouler au pied le droit
imprescriptible de l'être humain à obtenir ce qu'il désire même
si la nature le lui refuse.
Pour obtenir chat, chien, bigorneau ou
archéoptéryx, il est donc nécessaire que l'homme (et même la
femme!) ait recours à une mère porteuse qui portera (ou couvera)
celui ou celle qui apportera bonheur et joie à leur foyer. Il se
peut que son acquisition ne donne lieu à aucun paiement mais c'est
généralement dans le cas ou l'adopté ne présente pas de hautes
caractéristiques génétiques. L'adoptant soucieux de voir l'objet
de son affection présenter toutes les garanties d'une belle, saine
et noble origine devra bourse délier pour voir ses attentes
satisfaites.
Et c'est là que réside le vrai
scandale ! En effet, la somme, parfois conséquente, de la
transaction ne va pas JAMAIS à la mère mais au pépère ou à la
mémère du chienchien (ou de toute autre bête) ! Il s'agit là
d'une exploitation inouïe qui relève des pires pratiques
esclavagistes ! Et tout ça se fait dans l'indifférence et même
l'approbation générales ! Même les plus systématiques
contempteurs du système marchand ne s'émeuvent aucunement de cette
pratique honteuse !
Seulement, dès qu'il est question
d'appliquer cette pratique multiséculaire au petit d'homme, les
boucliers des rétrogrades se lèvent. On parle de marchandisation
des corps et autres balivernes. Décidément, même calqué sur
d'anciennes pratiques, le progrès a bien du mal à poursuivre son
chemin lumineux !