Comme ma Metabo, ma boule de cristal est d’une totale
fiabilité. C’est grâce à elle que je suis en mesure de vous annoncer la
Bérézina que connaîtra le FN au soir du 22 mars prochain. Et cela quel que soit
son score. Car sauf quand il est favorable au(x) parti(s) soutenu(s) par les
media, un score ne veut strictement rien dire. D’autant plus qu’on peut lui
faire dire ce que l’on veut. Surtout dans une élection locale.
Le score du FN, une fois terminé le dépouillement, peut être
soit supérieur, soit égal, soit inférieur à celui du meilleur sondage. Dans le
premier cas, en faire une cuisante défaite est acrobatique, mais pas
impossible. Dans le second, on a endigué son « irrésistible montée. Dans
le troisième, c’est la débandade, le sursaut « républicain, la Patrie
sauvée, la France pas fracassée pour un sou (qu’importe en ce cas si le score
reste le plus élevé jamais obtenu par ce parti et si la « baisse » se
trouve dans la marge d’erreur inhérente à tout sondage).
Personne n’insistera sur le fait que les pourcentages donnés
à chaque parti lors des sondages ne veut strictement rien dire vu que s’ils avaient
un sens un PS à 21 % avec un taux de 50 % d’abstention n’aurait logiquement
aucun candidat au second tour vu qu’il n’atteindrait pas les 12.5% nécessaires
à son maintien. Comme il s’agit de scrutins locaux, il y aura forcément des
candidats socialistes dans bien des circonscriptions. Il sera donc toujours
possible, même en cas de catastrophe, d’affirmer qu’il y en a bien plus qu’on
ne s’y attendait et de transformer le fiasco en une preuve de résistance et pour
tout dire en promesse de victoire future.
Il y aura toujours des élus au premier tour. Ils seront
forcément plus nombreux parmi les candidats des « partis de gouvernement ».
L’ennemi commun de ceux-ci (et par conséquent de la république et de la France)
étant le FN, on pourra parler de victoire de la démocratie.
De plus, resteront les trois autres tours. Au deuxième, il sera
dans la majorité des cas facile de faire mordre la poussière aux nauséabonds
même si on assiste à quelques désagréables surprises. Encore une victoire !
Lors de l’élection des présidents, la victoire sera de nouveau au rendez-vous.
Pour le quatrième tour, c’est à dire les sénatoriales, il se peut qu’ajoutés
aux représentants des conseils municipaux les nouveaux conseillers
départementaux fassent tanguer la barque ici ou là mais la victoire restera aux
démocrates alliés comme au bon temps où Anglais, Américains et Soviétiques
combattaient un ennemi commun.
Nous allons donc vers une série de défaites cuisantes pour
les fracasseurs. Jusqu’à quand ?