..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 26 août 2014

L’Angleterre (1)



Contrairement à ce que croient bien des gens, l’Angleterre n’est pas une île mais seulement une partie de la Grande-Bretagne. Ce n’est même pas un état mais une composante parmi d’autres du Royaume Uni. On se demande donc pourquoi on a au cours de l’histoire fait tant de cas de ce bout de machin. Une chose est pourtant certaine : en dehors de l’Irlandais ou de quelqu’un qui se serait malencontreusement trouvé prisonnier sa vie durant dans sa douche, L’Anglais est l’être le mieux arrosé d’Europe au point qu’il vient s’installer dans mes vertes collines afin d’y expérimenter les joies d’un climat aride et qu’il considère M. Hollande comme un homme tout à fait normal quoique un peu distrait puisqu’il sort souvent sans parapluie. 
Le climat y est adapté à des êtres capables de se mettre en T-shirt dès que la température avoisine les 15 ° Centigrades.   

Sa « montagne » la plus élevée, le Scafell Pike, culmine à 978 m et le plus long de ses fleuves, la Tamise, ne parcourt que 346 kilomètres Vraiment pas de quoi être fier ! Borné au nord par l’Écosse et à l’ouest par le Pays de Galles, terres maigrement peuplées par les rares celtes que les germains n’ont pu ni exterminer ni déloger, le reste de son territoire, exigu autant que surpeuplé, est entouré de diverses mers comme la Manche (que dans leur jargon ils nomment avec une impudente ignorance « English Channel »), La Mer du Nord, la Mer d’Irlande, la Mer Celtique et L’Océan Atlantique, toutes mers que je soupçonne fort de communiquer entre elles quand on ne les surveille pas attentivement. Ils sont 53 millions d’Anglais, d’Anglaises et de gens venus d’un peu partout à s’entasser sur ses 130 000 km2 !  407 au km2 ! Plus que la Hollande ! Soyez sur vos gardes, voisinophobes surtout que la plupart habitent dans des villes. Sa capitale, Londres (allez savoir pourquoi « London » dans leur patois) compterait dans son aire urbaine 15 millions d’habitants, soit plus d’un Anglais sur quatre. 

L’histoire de l’Angleterre est si longue et complexe qu’en dresser un résumé sommaire serait une gageure. Nous n’en donnerons donc que quelques dates et faits  importants. Vers 9000 avant Jésus-Christ, à neuf heures moins le quart, le niveau des mers s’éleva et sépara la Grande-Bretagne à la fois de l’Irlande et du continent, en faisant une île. L’Angleterre ne put que suivre le mouvement. Les habitants préhistoriques du pays connurent successivement le paléolithique, le néolithique, l’âge de bronze et l’âge du fer. Rien de bien original. Entre -2 800 et – 1 100, ils bâtirent l’ensemble de cercles de pierres érigées de Stonehenge. 1700 ans pour un truc qui ne ressemble pas à grand-chose, c’était pas des rapides !  

En l’an 43 de notre ère, les Romains conquirent l’Angleterre qui s’appelait alors la Bretagne et que la Bretagne s’appelait Armorique (de l’Arabe al mouriq = Chapeau rond* et non pas « pays des armoires », vu que le pays des armoires, c’est la Normandie). Malgré trois cent soixante années de colonisation, les Bretons ne se mirent jamais sérieusement au latin. Ils continuèrent de baragouiner leur breton jusqu’à ce qu’aux Ve et VIe siècles diverses peuplades germaniques, dont les Angles et les saxons, viennent les importuner au point que beaucoup d’entre eux préférèrent quitter leur pays pour l’Armorique que l’on appela désormais « Bretagne ». Les Angles donnèrent leur nom au pays et leur côté anguleux à certaines Anglaises (bien que d’autres soient dotées de généreuses rondeurs). 

En 1066, un certain Guillaume le Bâtard, duc de Normandie de son état, suite à la victoire d’Hastings,  conquit le pays ce qui lui permit de se surnommer « le Conquérant », ce qui fait plus sérieux. Les seigneurs normands qui l’accompagnaient firent main-basse sur les terres et pendant près de trois siècles firent du français la langue de l’élite et du commerce. Nous y reviendrons. La Peste Noire de 1348 vida le pays de la moitié des croquants qui l’encombraient dont l’essentiel des francophones. Pour des raisons dynastiques, la perfide Albion et la douce France** s’affrontèrent durant plus de cent ans aux XIVe et XVe siècles. Vers la fin de ce conflit, les Anglais brûlèrent une sainte sans laquelle les militants du Front National ne sauraient pas trop quoi faire le 1er Mai (comme quoi à quelque chose malheur est bon). 

Petit à petit, les rois Anglais unirent sous leur autorité le Pays de Galles, l’Écosse et l’Irlande en un Royaume que leur manque d’originalité les fit baptiser « Uni ». Parallèlement leur flotte leur assura une suprématie maritime que vante l’excellent hymne patriotique « Rule Brittania » (que seul un angliciste médiocre traduirait par « roule ma poule »  ou « en voiture Simone»). Après quelques malentendus avec l’Empire Napoléonien qu’elle contribua à abattre, elle continua de se constituer un empire colonial à faire baver d’envie (s’il avait alors été en mesure de baver) le Roi Philippe II d’Espagne. La Révolution Industrielle lui permit de devenir la première économie mondiale avant de se voir détrônée par ses cousins Étasuniens au début du siècle dernier. 

Durant la dernière guerre, un certain Winston Spencer-Churchill, têtu comme une bourrique, refusa de s’incliner devant M. Hitler et continua de mener un combat un temps solitaire contre l’Allemagne.  Le monde libre lui doit donc beaucoup.  Ensuite suivit la décolonisation, un déclin certain puis un relatif redressement sous la férule d’un Dame de fer nommée Margaret Thatcher (en français : Marguerite Couvreur en chaume) qui malgré son nom ridicule parvint à devenir premier ministre dans les années quatre-vingts. En 1997, la mort de Lady Diana Spencer (eh oui, encore une Spencer !), ex-épouse du Prince de Galles (nom que partagent un tissu et le prince héritier du royaume) bouleversa bien plus le monde entier que celle qui fut sa belle-mère. Depuis, à part le 50e puis le 60e anniversaire de l’accession au trône de la reine Elizabeth II, et les jeux olympiques de 2012, rien de bien saillant.

Fin du premier volet. Nous évoquerons prochainement l’économie et la culture  anglaises.

*Cette étymologie nous a été communiquée par Mme R., professeur  de philologie comparée in partibus infidelium
**Les qualificatifs accolés à chacun des pays montrent avec clarté de quel côté se trouvait le bon droit

lundi 25 août 2014

L’homme d’inox



Les Soviets ont eu, il y a longtemps, leur Homme d’acier, les Britanniques leur Dame de fer dans les années quatre-vingts. Nous, avec toujours un peu de retard à l’allumage, il nous a fallu attendre 2012 pour qu’à notre tête se trouvât un homme à la fois résistant et inaltérable comme sait l’être l’acier inoxydable. C’est ce que je me disais en regardant les images de M. François Hollande inaugurant de nouveaux chrysanthèmes sur l’île de Sein. Seul l’acier peut rivaliser en dureté avec notre président. En effet, à un journaliste qui lui demandait de commenter la démission du premier (combien y en aura-t-il ?) gouvernement Valls, notre cher président a déclaré, avec cette mâle concision que seuls possèdent les vrais leaders : « Je ne parle pas, j’agis !». Pour ce qui est de l’inaltérabilité, il suffisait de voir avec quelle fière  indifférence il recevait le déluge seinan et de se souvenir de combien de fois, il s’était fait, lunettes dégoulinantes et rare cheveu détrempé,  saucer lors d’une occasion officielle pour acquérir la conviction que sa forte nature le mettait à l’abri de toute oxydation.

Cela dit, l’inaltérable homme d’action est tout de même bel et bien dans la merde. Soutenu par une poignée de plus en plus restreinte d’irréductibles Bataves dont certaines analyses politiques égalent les prévisions économiques de leur idole (voir ce billet), il se trouve dans une situation délicate.

Le PS a toujours été un agglomérat hétérogène de gens dont les leaders ont pour tout objectif d’occuper un poste électif et éventuellement ministériel. Pour y parvenir, il leur faut ménager la chèvre gauchiste et le chou centriste. Grâce à des alliances électorales qui les obligent à un écart encore plus grand, il arrive que, par hasard, quand les circonstances s’y prêtent, un de leurs spécialistes des magouilles d’appareil (l’Homme d’inox en est un, et un beau) parvienne à se faire élire. Et là commence le drame. Car si, pour parvenir à un poste, on peut s’unir, l’élection passée la carpe et le lapin ne veulent plus entendre parler de mariage. Chacun retrouve sa vraie nature et la majorité se délite. D’autant plus vite qu’un incendie ravage le lac.

Jusqu’à nouvel ordre, la « politique mise en place » n’a porté que des fruits bien amers. Du coup, les factions s’entraccusent d’être à l’origine du fiasco.  L’aile gauche veut une relance par la demande tant il est vrai que les recettes qui n’ont jamais mené à rien sont les meilleures. L’aile droite prétend, à coups de réformettes, relancer l’offre. Réalistes timides et démagogues antédiluviens se tiennent cependant par la barbichette car un réel divorce les amènerait devant un électeur que son manque de jugement risquerait de pousser à ne pas les reconduire. Ils sont, comme un ménage que seul l’intérêt réunit (en nos temps troublés n’est-ce pas l’union la plus stable ?),  condamnés à se supporter.

L’aile gauche continuera donc à avaler des couleuvres tout en déclarant à qui veut l’entendre et la main sur le cœur son dégoût des reptiles. A moins, bien entendu, que son fanatisme et une mauvaise appréciation du climat politique général ne l’amène à se saborder en mettant le gouvernement Valls 2 en minorité, provoquant ainsi une dissolution. On peut encore imaginer que des troubles sociaux d’une intensité inouïe rendent tout statu quo impossible. Ne possédant  pas de boule de cristal fiable et n’étant, par nature, pas joueur, je ne parierai sur aucune de ces éventualités.

Toujours est-il que l’Homme d’inox est mal, quoi qu’il arrive. La gauche de son parti et les alliés extrêmes de ce dernier le vomissent ; quant au premier ministre qui mène sa droite il faudrait être peu perspicace pour ne pas soupçonner son désir fervent de l’envoyer au plus vite se faire voir chez plumeau et prendre sa place. Au dauphin si gentil de la chanson ne restaient qu’Orléans, Beaugency, Notre-Dame de Cléry et Vendôme. Que reste-t-il à notre président ?  Mayotte ? Ce n’est même pas assuré… A moins que la petite fée bleue ne lui accorde une reprise rapide et forte avec inversion de courbe intégrée, je crains qu’il n’ait guère d’avenir et qu’il ne laisse que le souvenir d’un calamiteux quinquennat.

dimanche 24 août 2014

Abus de langage



L’autre jour dans un de ces excellents billets dont il a le secret, Didier Goux  évoquait la curieuse  idée qu’avaient nos contemporains de mêler  la notion de justice avec ce phénomène universel qu’est la mort. Je crains que notre époque n’accole artificiellement bien des termes qui n’ont pourtant rien à voir entre eux.

Si nous prenons la fameuse justice sociale (ainsi que les nombreuses injustices que son non-respect impliquerait) si chère à nos amis de gauche, il me semble qu’il s’agit d’une simple vue de l’esprit. Je ne vois pas en quoi elle pourrait consister. Qu’il existe des inégalités sociales est une évidence, comme il existe des inégalités en tous domaines. Mais en quoi découleraient-elles d’un manquement à la justice ?  Une société est-elle susceptible d’être juste ?  Certes, l’idée d’une société visant à réduire, voire à annihiler les inégalités  économiques, car il ne s’agit généralement que de ça, paraît généreuse mais en se limitant à ce seul domaine elle n’effacerait aucunement d’autres inégalités (en matière de culture, de beauté, d’intelligence, de talent, de santé mentale et physique, de patrimoine génétique, etc.) que personne ne songe à qualifier d’injustices. Du moins pour l’instant.

Suite à un glissement sémantique aberrant privilégié  est lui-même employé à tout bout de champ. On est privilégié d’avoir un climat agréable, de pratiquer telle ou telle profession, d’être à l’abri de telle ou telle calamité. Je ne vois pas en quoi il peut s’agir là de quelconques privilèges lesquels sont des avantages octroyés à des individus ou à des groupes en dehors de la loi commune.

La chance  est elle-même mise à toutes les sauces. En quoi interviendrait-elle dans le fait que l’ont soit Français ou que l’on parte en vacances dans des lieux supposés enchanteurs ? Il ne s’agit en fait que du résultat d’un enchaînement de causes logiques.

Quand aux  catégories défavorisées  elles seraient privées d’avantages (ou privilèges) consentis à autrui.

Tous ces abus de langage participent d’un sentiment d’irresponsabilité personnelle. C’est la faute à pas de chance, à une société injuste, à d’indues privations si certains ne bénéficient pas des  privilèges de ceux qu’ils envient. Ça ne saurait aucunement découler d’un manque d’effort, de talent, de ténacité, de volonté, de capacités ou de courage. Cette vision amène bien des gens à rêver d’une société égalitaire sans se rendre compte qu’une telle société ne pourrait se concevoir qu’au cas où tous ses membres seraient des clones parfaitement identiques en tout domaine. On se demande quel genre de culture et d’arts celle-ci produirait…

samedi 23 août 2014

Changer le monde



Certains changent leur bébé (et c’est la moindre des choses),  d’autres changent de voiture, à Châtelet pour aller à Gare du Nord, une roue crevée, de sexe, leurs Euros en Dollars, d’avis comme de chemise, d’adresse ou encore la combinaison du digicode. Parmi les désireux de changement, nombreux sont ceux qui voudraient changer le monde. Contrairement aux exemples donnés auparavant, cette ambition est difficilement atteignable.

Il faut dire que la tâche est si rude que s’y atteler seul relève de l’utopie.  Même les plus optimistes ressentent le besoin pour boucler l’affaire, de s’entourer de partisans voire même d’alliés. Et c’est là que le bât commence à blesser. Car s’il est possible qu’une majorité éprouve un désir de tout changer, il est rare qu’elle s’entende sur les modalités à appliquer et les buts à atteindre. Du coup, le changeur de monde se voit contraint à ne s’appuyer que sur une minorité qui contraindra, de préférence en instaurant la terreur, les autres à feindre de partager son projet et sa manière d’y parvenir. Et ça ne marche pas. MM. Staline, Hitler et Mao, pour ne citer que les plus marquants  n’ont connu que des succès locaux et fugaces.

D’ailleurs, pourquoi désire-t-on le changer, ce foutu monde ? Il semblerait que la radicalité du changement désiré soit directement proportionnelle à la sensation d’inadaptation que ressent le désirant. Ainsi un esclave insatisfait de sa situation est généralement plus abolitionniste que son propriétaire quand ce dernier est content de ses services et du système qui lui permet d’en profiter. De même, un modeste ouvrier satisfait de son sort, si médiocre soit-il, est moins pour le changement qu’un patron fortuné selon lequel  le système actuel l’empêche de donner sa véritable mesure. On pourrait aussi considérer qu’un retraité vivant dans un cadre qui lui convient et jouit d’une liberté lui permettant de pratiquer sans autre contrainte que ses propres limites ses loisirs préférés  souhaite moins le changement que celui que ses ailes de géants empêchent de marcher…

Et puis, ce foutu monde, il a tendance à changer tout seul, le bougre, du fait d’innombrables initiatives individuelles rarement coordonnées ou concertées mais dont les actions, réactions et interactions qu’elles entraînent ont pour effet de le transformer et d’orienter sa mutation. Qu’il change pour le meilleur ou pour le pire est porter un jugement moral sur un phénomène aussi inéluctable que la gravitation universelle et personne ne songe à dire si le fait qu’une lourde pierre tombe à terre plutôt que de monter en l’air est bon, mauvais, juste ou injuste. La seul' chos' qui compt'c'est, pour parodier Boris Vian, [de ne pas se trouver à] l'endroit où s'qu'ell' tombe.

Mais je m’aperçois que ces considérations fatalistes sont cruellement dépourvues de merles, de campagnols et de mildiou. Pour m’en remettre, je vais de ce pas planter des choux au potager en rêvant d’un monde plus juste où aucune piéride ne viendrait  les boulotter....

vendredi 22 août 2014

Leonard Cohen revient nous faire rire !



Du temps de ma lointaine jeunesse, j’étais fan du vieux Leonard. J’écoutais en boucle ses trente-trois tours sur mon Teppaz. Pour les jeunes qui ne connaîtraient pas, le Teppaz était un petit tourne-disque qu’il devait être obligatoire de posséder vu que tout le monde en avait un (un nouveau règlement a du venir l’interdire, vu qu’on n’en voit plus). On aurait dit une petite valise et quand on l’ouvrait, apparaissait, ô merveilles, un plateau couvert de caoutchouc, un bras comportant une tête munie d’un saphir, une manette permettant de régler la vitesse (33, 45 ou 78 tours par minute), un potentiomètre permettant de régler le son et, dans le couvercle, un haut-parleur !  Une fois branché sur le secteur, l’interrupteur tourné, la galette de vinyle dument posée sur le plateau, la vitesse réglée, il suffisait de tirer  en arrière le bras pour que le disque se mît à tourner puis de poser délicatement la tête sur le début du sillon pour que sorte du haut parleur les mélodies attendues. C’était très simple (sauf pour qui souffrait de la maladie de Parkinson).

Donc, mollement allongé sur un tapis garni de coussins, je pouvais grâce à cette petite merveille de la technologie moderne écouter messieurs Brassens, Brel, Halliday*, Ferré,  ou mesdames Barbara, Sauvage ou Sylvestre. Et bien sûr le génial Leonard dont certaines paroles échappèrent un temps à mon entendement à cause d’une imparfaite connaissance de l’anglais avant que mes progrès en cette langue n’en levassent le mystère. M. Cohen satisfaisait pleinement mon goût prononcé d’alors pour la délectation morose. Sa voix rauque, son rythme lent, le côté lugubre de ses textes convenaient parfaitement à mon humeur d’adolescent attardé autant que mélancolique du début des années soixante-dix. Je connaissais par cœur toutes les chansons de ses quatre premiers albums. Avec, peut-être, une légère préférence pour Songs from a room et un moindre enthousiasme pour Songs of love and hate. En 74, je fis l’emplette de New skin for the old ceremony. Ensuite, je m’en lassai peu à peu. Il faut croire que ses héroïnes suicidaires ou à moitié folles, que la sinistrose qui parcouraient, tel un fil rouge, ses textes ne correspondaient plus à la vision positive de la vie qui devenait progressivement mienne.

Il ne fut pas seul à passer à la trappe. Le style outrageusement déclamatoire de Ferré que ses « opinions » ne faisaient qu’aggraver, le prêchi-prêcha de Brel, le côté kitch de Barbara me les firent délaisser. Seul surnagea jusque aujourd’hui le bon tonton Georges dont les textes continuent de me séduire. Il faut croire que je suis suis infidèle par nature…

Et voilà que la radio m’apprend que pour ses quatre-vingt ans, le vieux père Cohen va nous sortir une nouvelle fournée de ses hilarantes facéties. On peut même en écouter une  ici. Même si je ne m’attendais pas à un remake canadien de « Viens Poupoule » ou de « Papayou », je dois dire que pépère fait fort dans le lugubre, que sa voix devient plus rauque encore et que point de vue rythme et entrain ce n’est pas lui qui nous fera oublier la lambada. Leonard demeure fidèle à lui-même. 

J’ai du mal à concevoir que l’âge ne mène à une sérénité teintée d’amusement face au spectacle qu’offre le monde.  Franchouillard, infidèle, futile, irresponsable et même pas malheureux, voilà le triste sire que je suis devenu…

*Sans être un fan, depuis belle lurette, j’apprécie ce chanteur. Quand je vous dis que je suis incurablement Franchouillard !