..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 16 novembre 2013

Un plan presque parfait (Fantaisie)



Le Président voyait approcher les élections avec une appréhension certaine. Sa popularité était bien basse. Son adversaire potentiel, Bonnot-Beau grimpait dans les sondages . Il l’écraserait probablement  sauf que, connaissant le lascar, le Président lui avait préparé un coup de Jarnac de derrière les fagots. Tandis qu’il se trouverait dans un hôtel aux USA où il exerçait de hautes fonctions, on ferait passer des soubrettes dans sa chambre  dès qu’on le saurait sous la douche, il leur sauterait dessus, elles porteraient plainte en cas de conclusion et adieu Bonnot-Beau… Tout se déroula comme prévu. Il craqua même à la première ce qui entraîna une hausse du chômage technique chez les soubrettes et l’élimination du Sauteur de la Patrie…

La phase deux du plan consistait à sélectionner l’homme d’élite qui remplacerait Bonnot-Beau… Il lui en fallait un beau, un grand, un incontestable. On passa donc tous les possibles impétrants en revue. Choix difficile. Pas un pour racheter l’autre : médiocrité bouffonne, médiocrité sévère, médiocrité hargneuse, médiocrité loufoque, médiocrité placide, médiocrité médiocre…  Mais allez savoir. Avec le mécontentement croissant tout était à craindre. C’est alors qu’un jeune conseiller, avança un nom : Belgique, Léonard Belgique ! Un silence gêné suivit. Belgique ? Non, pas crédible. Tout juste bon à éviter les conflits. Jamais exercé de responsabilités…. « Un total irresponsable… »  murmura, songeur le Président…

Il tenait son homme. Un adversaire si pathétique qu’il n’en ferait qu’une bouchée ! Seulement, il fallait qu’il fût  choisi, vu que ces rigolos organisaient des primaires… Belgique était déjà entré en lice et recueillait jusqu’à l’élimination du Grand Sauteur relativement peu d’intentions de vote. La disparition du favori amena l’outsider en tête pour deux raisons. D’abord, il était, comme toute huître peut l’être, très peu clivant. Ensuite le Parti du Président avait donné à ses militants pour consigne de se déclarer de Gauche en cas de sondage et, de plus, chauds partisans de Belgique. Ils passèrent le mot aux sympathisants. Il monta donc et arriva en tête du premier tour grâce aux votes des militants du PP qui s’étaient inscrits sur les listes de la primaire. Au deuxième tour rebelote.  Ce n’est pas au QG de Belgique que coula le plus de Champagne ce soir-là.

Seulement, si le Président était un fin manœuvrier, il ne connaissait pas bien son peuple. Plutôt que dans sa flamboyance, les citoyens se reconnurent dans cet être falot aux airs de sous-chef de bureau à la mairie de saint-Flour. Le Président eut beau dire et beau faire, même en tentant de rameuter la droite de la droite, Belgique continua de mener dans les sondages, sa piètre performance lors du débat d’entre deux tours  fut saluée comme un succès par les media et au soir du second tour Belgique fut élu d’une courte tête, mais élu quand même. Ce qui lui permit bien vite de faire preuve de toute l’incompétence que chacun lui reconnaissait.

Dieu merci, ce n’est pas en France qu’une telle fiction pourrait se réaliser !

vendredi 15 novembre 2013

Retour à la réalité



Un des événements majeurs qui bouleverse la galaxie (car rien de ce qui agite la France ne saurait la laisser indifférente) est bien entendu la fameuse Une de Minute.  Et pourtant, il est des gens qui semblent en ignorer l’importance capitale.

J’en veux pour preuve mon expérience de ce matin (mon cher Léon, la narration de cette savoureuse anecdote vous est spécialement dédicacée vous sachant friand de ces petits faits qui font tout l’intérêt de ma vie). Ce matin donc, je descendis au village voisin afin d’y acheter des cigarettes et de consulter le bon garagiste sur les causes possibles de la fuite d’eau qui transforme le sol de mon break en pédiluve.

Le bureau de tabac faisant également Maison de la presse (ou le contraire), j’inspectai les rayons, Pour voir, si par hasard ils n’auraient pas l’infâme  périodique. Je ne l’y vis point. Je demandai à la propriétaire si elle avait ou non la feuille maudite. Elle me répondit que non, que je n’étais pas le seul à le lui avoir demandé, qu’elle avait contacté son fournisseur mais qu’il n’avait plus de stock, qu’elle en aurait peut-être un plus tard…

Jusqu’ici rien d’étonnant. Cependant, c’est la phrase dont elle conclut l’affaire qui me laissa perplexe : « C’est pas sérieux : ils font de la pub et la production ne suit pas ! ». Ainsi cette jeune femme, la petite quarantaine agréable, semblait n’avoir pas entendu parler de l’ « affaire du siècle » et attribuait ce soudain engouement à une opération de marketing ! On se demande à quoi ça sert que les antiracistes se déchaînent si des gens qui ne sont ni sourds ni aveugles ni gâteux et qui n’ont pas passé le début de la semaine sur Mars n’ont pas connaissance de ce qui fait vaciller les fondements de la République.

jeudi 14 novembre 2013

J’irai pas à la manif ! Na !



Une communauté Facebook appelle à une manifestation à Paris le 26 janvier 2014 qui serait un Jour de colère (Dies irae, dies illa !). Certains collègues  de la Réacosphère™ soutiennent cette initiative.

Il ne faudra cependant pas compter sur moi et ceci pour trois raisons basées sur la nature, l’endroit et la date de l’événement.

Une manifestation ?  J’ai horreur de la foule. Marcher  en braillant des slogans et  en portant des pancartes ou autres banderoles me paraît une  activité plutôt ridicule qu’il me semble préférable, pour cela,  de laisser à la gauche qui en est friande.

A Paris ? Sauf à y être obligé, je ne pense pas remettre jamais les pieds dans cette ville que j’ai avec le temps fini par ne plus aimer.

Le 26 janvier ? Choisir une date en plein cœur de l’hiver ne me semble pas judicieux : autant choisir un champ de chardons pour aller, l’été venu,  s’ébattre dans la nature avec l’élu(e) de son cœur. La froidure ou la neige peuvent nuire gravement au succès de la chose.

Et quand bien même ces objections seraient insuffisantes, alors que le rapport des préfets indique une France au bord de l’explosion sociale, alors que, selon un dernier sondage,  ils ne seraient que 15% à soutenir l’équipe en place, alors qu’un peu partout les manifestations diverses de mécontentement sectoriels se multiplient, est-il vraiment nécessaire d’envoyer un « signal fort » au gouvernement ?  La fameuse « coagulation » des mécontentements que l’on dit crainte par le gouvernement, à quoi servirait-elle ? A renverser ce dernier ? Et pour le remplacer par qui ou par quoi ?  Est-il nécessaire ou simplement souhaitable de plonger le pays dans le chaos en fédérant des mécontentements qui n’ont de commun que leurs rejets ?

Gouvernement et Président sont certainement déjà on-ne-peut-plus-conscients de la gravité de la situation. Seulement, que peuvent-ils faire ? Se droitiser en perdant ses troupes à gauche sans pour autant en gagner à droite ? Se gauchiser en exaspérant une opinion de droite déjà de plus en plus radicalisée sans pour autant satisfaire son aile gauche qui se verra alors autorisée à exiger toujours plus ?

En 2012, M. Hollande a vaincu sur un malentendu. Résultat de cinq ans de Sarkozy-bashing, certains éléments de ce ventre mou qu’est l’électorat flottant qu’on appelle centriste l’a préféré au président sortant pensant que tout le mal venait de ce dernier et que, par magie, le falot président du CG de Corrèze résoudrait tout.  Le président lui-même devait parier  sur une sortie de crise tombée du ciel pour redresser la situation. Le ciel est resté sourd à ses attentes.

Alors on nous amuse (au sens du XVIIe siècle) en parlant lutte contre un racisme largement fantasmé, pensant ainsi rassembler et empêcher que se fédère une droite dont une partie serait par ce biais disqualifiée. Je crains que ça ne marche pas vraiment car tout le monde emboite le pas des valeureux antiracistes, de la droite « extrême » à l’extrême gauche.

Tout ça pour dire qu’en l’état des choses, il me semble qu’il ne sert à rien de réclamer une démission et de nouvelles élections avant que ne se constitue une majorité alternative fédérée autour d’un projet à la fois clair et crédible. Chose, que, tel sœur Anne, je ne vois pas venir. Je nous vois mal barrés.

mercredi 13 novembre 2013

Les apprentis-sorciers



Une candidate FN compare Mme Taubira à une guenon. Une gamine se croit maline en proposant une banane à la guenon au passage de Mme Taubira. Un hebdomadaire d’extrême droite reprend ces mots sur le mode humoristique. Trois conneries qui déclenchent l’indignation à gauche, à droite, devant, derrière, au-dessus et en dessous. Trois conneries qui offrent à une gauche en pleine déroute l’occasion de réclamer qu’on musèle une parole qui se serait libérée et d’appeler  à sauver la République.

Autant de tempêtes dans le verre d’eau « politique ».

Qu’une candidate FN à des municipales soit une conne n’a rien d’étonnant en soi (c'est également fréquent dans les autres partis). Qu’on la vire est normal.

Qu’une gamine mal élevée sorte une sottise n’est pas rarissime. Que des parents débiles n’y trouvent rien à redire ou même s’extasient sur la précocité de leur progéniture quand celle-ci sort une connerie est tristement banal.

Qu’un journal s’empare d’âneries en les détournant plus ou moins habilement  pour attirer le chaland, certaines premières pages de Libé ou de Charlie Hebdo  nous y ont habitués.

Eh oui, mais attention, là on touche au sacré ! Il s’agit de racisme, le pire crime qui soit ! Soyons clair : je ne suis pas raciste. Pour moi, une couleur (ou la nuance) de peau (de quoi d’autre pourrait-il s’agir ?) n’a jamais été en soi un signe de supériorité ou d’infériorité.  Simple, non ?

Des racistes, il y en a eu, a et aura. De même qu’il y a eu, a et aura des assassins, des violeurs  ou des voleurs. Si la loi était une solution, il y a beau temps, vu l’ancienneté de celles réprimant le meurtre et l’assassinat, qu’on le saurait. On pourra légiférer et punir à tour de bras, tout au plus arrivera-t-on à faire taire.

Et puis je crois que si la parole « se libère », les antiracistes n’y sont pas pour rien.  Ces « braves » gens en faisant des constats les plus évidents d’impardonnables dérapages racistes banalisent le racisme. Prenons un exemple : un ministre pour avoir dit que Les Roms sont «des populations qui ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation». Le MRAP le poursuit pour « incitation à la haine raciale ». J’avoue ma perplexité.  Si remarquer que le mode de vie des Roms présente d’évidentes différences avec celui du Français moyen et que celles-ci mènent  à des conflits de voisinage est assimilable à un appel à la haine, on est en droit de se demander  comment on qualifiera de véritables appels au meurtre visant tel ou tel groupe.

Voir du racisme partout revient à créer la confusion. Si tout est plus ou moins raciste, rien ne l’est vraiment. Si un ministre socialiste prononce des propos « racistes » on ne voit pas pourquoi le raciste de base, au nom de l’ « égalité républicaine », se priverait d’exprimer des propos qui le sont sans guillemets.

Et puis qui, sinon les antiracistes, montent en épingle de tels non-événements ? L’exclusion pour la candidate, une calotte pour la gamine et ses parents eussent dû suffire. Du coup, pas de Une à scandale.

Seulement, une gauche aux abois, rejetée par trois quarts des électeurs, a besoin d’un combat où il conserve un minimum de crédibilité. Elle pense avoir  tout à y gagner. Soit elle parvient à convaincre le bon peuple que tout ce qui est à droite de Mélenchon ou de la gauche du PS est un ramassis de fascisto-racistes (ce qui n’est pas bien du tout) et il revient vers elle, seul rempart de la République. Soit ça aggrave l’agacement que de plus en plus de Français ressentent face à la bien-pensance et ça renforce le FN, fournissant en 2017 au candidat socialiste une adversaire facile à battre.

Ce qu’elle n’envisage peut-être pas, c’est que ces deux stratégies échouent et que le seul résultat tangible du « combat anti-raciste » soit l’exacerbation des passions des extrémistes de tout poil et que ça clive encore davantage une société qui n’a pas besoin de ça.

Le problème avec les apprentis-sorciers est qu’ils se prennent souvent pour des maîtres et cela d’autant plus qu’ils perçoivent mal les conséquences de leurs actions.

mardi 12 novembre 2013

Morts pour la France ?



Hier, M. Hollande s’est fait conspuer par des voyous. Quelques dizaines selon la Police qui en arrêta soixante-treize. 3 millions selon les organisateurs et une poignée d’après une presse attentive. Une sorte de non-événement qui prit des proportions démesurées. L’indignation, ressort essentiel de la Gauche (à tout seigneur, toute majuscule !) se déchaîna comme il est convenable. Souiller de sifflets un tel moment, propre s’il en est à rassembler dans le chagrin, la mémoire et le recueillement toute une nation unie autour de son bien-aimé (aux dernières nouvelles par 21% de ses membres, ce qui n’est pas rien) conducator est proprement honteux ! Il est de ces moments où l’incommensurable fierté d’être Français cède le pas à la honte.

Eh bien, voyez-vous, au risque de défriser certains de mes lecteurs, à l’idée des commémorations de cette boucherie « héroïque » que fut la Grande Guerre (pour les majuscules, cf. Supra) ma fibre patriotique a du mal à vibrer. Et cela pour des tas de raisons. Louis le Grand (Pour LA majuscule, voyez plus haut) conquit Strasbourg offrant  ainsi, sous la forme du Rhin, une frontière « naturelle » de plus à la France. Le Prussien, revanchard et pour tout dire mauvais d’esprit, ayant coalisé autour de lui nombre de royaumes, principautés et grands duchés teutoniques de moindre viande, entreprit en l’an soixante-dix du siècle dix-neuvième de notre ère de réunir à l’Empire qu’il proclama à Versailles l’Alsace et la Lorraine germanophones, s’ensuivit chez le Gaulois (pour la majuscule, etc.) une certaine rancœur. On créa même une école gratuite, laïque et obligatoire afin que des « hussards noirs » y inculquassent à nos chèreux têteux blondeux l’idée de reconquérir la patrie des bretzels et de la sauerkrout en libérant au passage ces chères cigognes sans lesquelles la France ne serait pas tout à fait la France.  But noble et largement aussi irréfutable que l’éléphant du  bon Vialatte.  

Chauffés à blanc par la propagande, nos chers pioupious partirent pour une guerre fraîche et joyeuse qui se fit bien vite boueuse et morne. Les plus belles intentions tournent parfois au médiocre… Un million trois cent mille (plus ou moins) jeunes Français n’en revinrent pas.Quatre millions deux cent mille se retrouvèrent gueules cassées, aveugles, sourds ou diversement estropiés. On défila pour la victoire. C’était la Der des ders ! Plus jamais de guerres ! Réjouissances, cotillons, serpentins. Sauf que… Cette victoire, portée par son « père », le vieux Clémenceau, scellée par des traités humiliant et ruinant l’Allemagne sèmera les germes d’une autre guerre…

Alors, moi, « mort pour la France », ça ne veut pas dire grand-chose.  J’ai surtout l’impression qu’on a arraché, plus de quatre ans durant, de pauvres paysans (mes deux grands-pères en furent, ce qui fait de moi un égal du premier Marocain qui passe) à leur terre et qu’on les a envoyés au casse-pipe sous forme de chair à canon pour pas grand-chose.  Mes aïeux en sont revenus. Sinon je ne serais pas là. De là à ce que je considère que le 11 novembre est un jour sacré, il y a loin. La fin d’une horreur qui en prépare une autre n’a rien de glorieux et ne justifie pas qu’on pavoise.

Je suis d’un pacifisme total. Juste, injuste, civile, incivile, de libération ou d’asservissement,  j’ai du mal à aimer la guerre, à y voir quoi que ce soit de positif. Je ne suis pas un héros. Je ne rêve ni de plaies ni de bosses. Écraser un « ennemi » ne crée que des « martyrs » dont se réclameront  d’autres qui les vengeront lors du prochain bain de sang. Alors, faire de la commémoration de la fin de l’une d’elle un moment sacré où l’on a même pas le droit d’aller siffler un peu un président désavoué, très peu pour moi. Surtout quand ceux qui condamnent avec force les perturbateurs ne se découvrent « patriotes » et attachés aux rituels que quand les trublions sont ceux qu’ils haïssent et dont ils prônent l’éradication.