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lundi 21 janvier 2013

C’est facile pour personne !


Pinson et mésange se restaurent

 
La neige tombe à gros flots cons.  Et elle tient, la vache ! Les pauvres zoziaux se les gèlent. Moineaux, pinsons, mésanges, tourterelles se pressent au restau. Une disparition inquiétante cependant : où sont passés les verdiers ? Les chats du coin se seraient-ils spécialisés afin d’éradiquer cette espèce maudite ? Auraient-ils succombé en masse à une maladie spécifique ? On voit cependant que le temps s’est réchauffé : les zoziaux ne gonflent plus leurs plumes aussi paraissent-il avoir suivi avec succès une cure d’amaigrissement express.


Ils ne sont pas seuls à souffrir ! Regardez ce pauvre break. Comme peu à peu la neige recouvre sa carrosserie et ses vitres. Que fait-il hors de son garage (récemment équipé de magnifique portes d’un blanc éclatant) ?  En aurait-il été expulsé pour loyers impayés ?   Son propriétaire, par négligence, aurait-il omis de l’abriter des froidures ?  Allez savoir…
Triste saison pour les breaks !

Quoi qu’il en soit, il faudra bien qu’il réveille son moteur, s’ébroue, se réchauffe car une mission digne de lui l’attend : cet après midi, il doit se rendre à Avranches. Presque cinquante kilomètres.  Avec l’espoir que d’ici là, le réchauffement et la circulation auront dégagé les routes. Tout ça pour aller voir un anesthésiste, ethnie dont la conversation n’est pas toujours fascinante.

La vie est parfois dure dans les collines !

dimanche 20 janvier 2013

A bonne école



Peu d’enseignants m’ont marqué. Quelques uns en bien et une autre en moins bien.
 
Le positif me fut apporté par un prof de français que j’eus en seconde. Piètre pédagogue, bon gauchiste, enseigner sa matière en classe scientifique l’ennuyait profondément. Il passa l’année sans se donner la peine d’apprendre nos noms. Ce qui me plut chez lui fut que trois semaines avant chaque fin de trimestre, arrêtant ce qui lui tenait lieu de cours, il nous lisait avec talent des pièces de Brecht. Un rien excentrique, il se déplaçait dans une Traction avant, véhicule déjà démodé, peinte en vert amande pour la carrosserie et en rouge pour les roues. Pas la voiture de M. Tout le Monde. Il eut le mérite de déceler mon goût pour l’écriture et me poussa à passer en section littéraire. Il m’exhorta même à travailler davantage. Conseil qu’il eût pu s’appliquer…
 
D’autres enseignants, à la  Faculté de Lettres,  m’impressionnèrent un temps par leur érudition ou leur capacité à improviser de brillants discours.
 
Le moins bon, je l’ai connu à l’école primaire en la personne de Mme R. Je suppose prendre une précaution inutile en ne donnant que l’initiale de son nom. La pauvre dame doit avoir quitté depuis longtemps cette vallée de larmes vu qu’elle n’était déjà plus si jeune quand je la connus. J’eus l’honneur et le privilège de bénéficier de ses enseignements deux ans durant. Et ces années  de cours élémentaire furent pour moi synonymes d’enfer.
 
Sans que je sache pourquoi, s’installa d’emblée entre nous un climat de défiance qui tourna bien vite en une sorte de haine, au moins de ma part. Je crois qu’ayant décelé chez moi quelques capacités, elle m’en voulait de ne pas les exploiter et de préférer rêvasser plutôt que l’écouter. Je me trouvais systématiquement troisième de la classe alors que pour satisfaire école et famille il eût fallu que je fusse premier.  Je suppose que les parents d’une bonne vingtaine de mes condisciples eussent été ravis de les voir à ma place, mais c’était ainsi : je n’occupais pas le premier rang et on m’en voulait pour ça. Croyant ainsi provoquer en moi une salutaire réaction, la mère R. me faisait honte. Au lieu de l’effet souhaité cela ne faisait que me braquer contre elle.
 
« Si tu continues comme ça, tu finiras par chercher ta pitance avec un crochet dans les poubelles ! » Un jour que, fier comme tout, au lieu de finir d’user les affaires de mon frère ainé, j’arrivai à l’école  portant un short neuf, elle me déclara que si elle avait un enfant comme moi, il ne porterait que de vieux vêtements…  C’est ainsi qu’elle tentait de me réformer.
 
Je faisais des cauchemars. Mme R. avait l’habitude de ne distribuer sur les tables qu’une partie des cahiers corrigés la veille. Parfois c’était ceux sur lesquels il n’y avait rien à dire, parfois ceux qui allaient encourir ses foudres. Ayant rêvé avoir fait d’énormes taches sur le mien, je me ruais le matin pour voir si mon cahier était ou non sur mon pupitre. Tout en sachant que présence comme absence dudit cahier pouvaient être lourdes de menaces…
 
De plus, Mme R. avait une caractéristique originale au sein du corps enseignant de l’époque : elle était catholique pratiquante. Je la vois encore, vêtue de son quasi-sempiternel manteau de fourrure (bien que je suppose qu’elle ne  le portait pas en été), accompagnée de son mari, s’entretenir avec mes parents à la sortie de la messe. Ma mère était ravie que j’aie la chance d’avoir une telle institutrice ! J’étais fait comme un rat !
 
Mon calvaire prit fin. Une nouvelle école se construisit dans notre quartier et je quittai le lieu de ma géhenne. Non sans que Mme R. apprenant ma nouvelle affectation ne m’ait demandé ce que je ferais si, à la rentrée prochaine, j’apercevais m’accueillant dans ma nouvelle classe une petite dame en manteau de fourrure. Je crois que j’ai éclaté en sanglots.
 
J’ai longtemps pensé avec haine, rancune, rage à cette brave dame. Et puis avec le temps, j’en suis venu à me dire qu’elle avait fait de son mieux (le mieux de certains étant moins souhaitable que le pire d’autres !). Et puis elle m’a été utile : à certains moments difficiles de ma vie, si je me suis raccroché avec l’énergie du désespoir à la rampe c’était en partie pour ne pas donner raison aux prévisions de cette vieille saloperie !

samedi 19 janvier 2013

Ressuscitons Robert-Tugdual Le Squirniec (Philosophe Breton)



Il y aura bientôt trois ans, je créai sur Facebook le groupe des « Amis de Robert-Tugdual Le Squirniec (Philosophe breton) ». Il connut un succès certain, allant jusqu’à réunir vingt-six membre. Hélas, les réorganisations successives de Facebook eurent raison des sa popularité. Le temps me semble venu de ressusciter celui que ses admirateurs appellent familièrement RTLS.

Certains vont jusqu’à mettre en doute l’existence de Robert-Tugdual. Je balaierai cette critique d’un revers de main : n’avoir pas existé ne saurait mettre en cause la profonde sagesse d’un philosophe.

J’offre donc, en ce jour de grande froidure, quelques citations de Robert-Tugdual  Le Squirniec (Philosophe Breton)  ainsi que quelques anecdotes le concernant propres, je l’espère,  à réchauffer les cœurs.

Si certains d’entre vous se trouvaient connaître d’autres citations du maître, qu’ils n’hésitent pas à les déposer  en commentaires.

FLORILÈGE : 


Les dernières paroles de Pablo Picasso furent: "Y'aurais voulou être lé Robert-Tugdual Le Squirniec dé la peintoure, yé n'aurai été qué Picasso!"



Rencontrant Robert-Tugdual Le Squirniec alors que ce dernier se désaltérait à l'auberge de la gare de Morlaix, le Dalaï Lama de l’époque se prosterna devant le Grand Homme et lui demanda "Ô maître, pourriez-vous m'enseigner le secret des choses?" Grand seigneur, Robert-Tugdual y consentit à la condition que le "chinetoque" comme il l'appela, réglât les consommations. Malheureusement, suite à un trou dans sa poche, le Dalaï Lama ne put retrouver son porte-monnaie et demeura ignorant. Ceci explique en grande partie pourquoi de nos jours les Tibétains sont restés un peuple plutôt arriéré.

"Si tu donnes un poisson à chaque chinois tu les nourris pour un jour, si tu leur apprends à pêcher tu vides les océans. "

"Un grattement de couille à Guéméné peut entraîner la baisse du cours de la morue à Hendaye"*

"Quand t'en as un coup dans l'sion, Ker Maria Nevez peut être plus loin de Coat du que Ploermel de Locminé."**

*in "Ebauche de la théorie du Grattement" ou De l'enchaînement des effets", Presses Universitaire de Tregonnec, 1892

**Cette phrase apparemment anodine fut à l'origine de la théorie de la relativité universelle par un certain Albert Einstein qui se fit grâce à elles des couilles en or.
 
 
Contrairement à une idée répandue la maxime selon laquelle "Si un matin tu te réveilles avec deux paires de couilles, avant de t'en réjouir vérifie que tu n'es pas en train de te faire enculer" ne serait pas de Georges Bernanos mais de Robert-Tugdual Le Squirniec (Philosophe breton).
 
 
Je crois utile de rappeler que Gustave Flaubert a injustement acquis le respect et l'estime de tous les beaux esprits de l'univers en plagiant servilement deux ouvrages que, les jugeant indignes de lui, Robert-Tugdual Le Squirniec (Philosophe breton), avait jetés à la corbeille. Ainsi "L'Education sentimentale" n'est-elle qu'une pâle ressucée de "Crack ma poule, v'la deux oeufs" et Mme Bovary un triste rewriting du "Chaude comme la braise" du barde éternel.
 
 
"Quand on pense que notre Terre n'est qu'à peine deux fois plus grosse qu'une planète qui ferait environ la moitié de sa taille, on se sent tout petit"
 
 
"Si les pauvres jalousent les riches, c'est bien souvent pour des raisons financières. Les riches, eux, ont l'élégance de ne pas jalouser les pauvres. C'est pourquoi on qualifie les possédants de "classes supérieures"." Robert-Tugdual Le Squirniec (Philosophe breton) in "Réflections sur la question sociale et la culture du naviot", Presses Universitaires de Plouvarech', 1886
 
 
"La différence entre la philosophie bretonne et les autres (grecque, allemande, moldave etc.) c'est que la première s'intéresse aux vrais problèmes tandis que les autres ont tendance à se contenter, passez-moi l'expression, d'enculer les mouches." Robert-Tugdual Le Squirniec (Philosophe breton) in "De la philosophie et de l'élevage du lapin angora", Presses Universitaires de Plouvarech', 1892
 
 
"Quoi qu'en dise cette vieille baderne d'Emmanuel Kant dans sa "Critique de la raison pure" et bien que ça ne me soit jamais arrivé, je conçois que se faire traiter de "fesse d'huitre" par ou devant des proches puisse constituer une expérience particulièrement traumatisante."
Robert-Tugdual Le Squirniec (Philosophe breton) in "Pour en finir avec cette foutaise de "Philosophie allemande""

vendredi 18 janvier 2013

Du couteau de Jean et autres considérations sur la rénovation, la restauration et la reconstruction



Je ne sais pas si vous connaissez cette métaphore : Jean possède un couteau. Il arrive, vu qu’il s’en sert beaucoup qu’il ait à en changer la lame usée. Au fil de sa vie il a dû parfois en changer le manche. Son couteau n’en reste pas moins le couteau de Jean. On pourrait même imaginer qu’un jour il l’ait perdu et qu’il se soit vu contraint d’en acheter un nouveau semblable ou différent…

Décidément, Tonton Jacquot devient de plus en plus chiant avec ses histoires à la mords-moi-le-nœud se diront certains. Où veut-il en venir ? Quel est l’intérêt de ce fameux couteau ?

Eh bien, chers amis, car même les plus critiques d’entre vous demeurent des amis, figurez-vous que ce couteau est une métaphore de la restauration, de la rénovation voire de la reconstruction.

Le remplacement de mes portes de grange a été l’occasion pour certains de se montrer critiques. On leur reprochait d’être trop neuves, on regrettait leurs devancières car à vieux bâtiment vieilles portes.  Si on suit cette logique, à portes totalement pourries grange écroulée !  Seulement, si ce bâtiment de plus de 150 ans est encore debout c’est qu’il a été constamment rénové. Les merveilleuses portes si typiques n’avaient rien à voir avec celles d’origine. Elles dataient probablement d’une quarantaine d’années quand les propriétaires ont entièrement remanié les bâtiments de la propriété pour y accueillir un nouveau fermier. Mes portes trop neuves le seront-elles encore dans les années 2050 ?

Ma modeste propriété n’a rien à voir avec un joyau ecclésial roman ou gothique. Pourtant ils ont en commun avec le couteau de Jean  la nécessité pour subsister d’être constamment entretenus et,  parfois, suite à des négligences ou à l’inexorable usure qu’occasionne le temps, d’être rénovés, restaurés, voire reconstruits suite à quelque catastrophe.

Les siècles qui nous ont précédés n’avaient pas notre culte de l’ancien ni de la cohérence de style. Regardez Notre-Dame de Chartes : trois siècles séparent les clochers de la façade ouest. Entre temps, le gothique primitif s’était fait flamboyant. Cependant ces disparités ne choquent  personne.

De manière générale, si quelque catastrophe venait détruire un édifice, si prestigieux soit-il, on n’hésitait pas à le remplacer par un nouveau dans le style du temps. S’il n’était que partiellement endommagé, on remplaçait la partie disparue par une plus moderne.  C’est ainsi que des monuments aujourd’hui  considérés comme immuables ne sont en fait qu’un patchwork de styles divers. Certains ont par ailleurs été restaurés par Viollet-le-Duc qui n’y allait pas avec le dos de la cuiller quand il s’agissait de faire dans le moyenâgeux.

Aujourd’hui, tout a changé. On vit dans le culte du passé. Si on restaure, c’est à l’identique. Pas question de remplacer une tour de cathédrale qui s’effondrerait par une tour de verre et d’acier : on parlerait  de crime culturel. On va jusqu’à imposer dans un rayon de plusieurs centaines de mètres autour d’un monument classé que tout projet de rénovation ou de construction soit soumis à l’autorisation de l’architecte de Monuments Historiques !  

Et pourtant…

Je me souviens avoir pris part à un débat sur la question lors des Journées  du Patrimoine à Châteaudun. La DRAC, les Monuments Historiques, des élus, tout le gratin était là. Il n’était question que de préservation,  de respect de l’environnement architectural et tout  ça. Je pris la parole et évoquai la Place Plumereau, célèbre joyau du centre historique de Tours. Je fis remarquer qu’autour de cette place se trouvaient certes des maisons à pan de bois, mais aussi, bien plus tardives, des constructions en pierre blanche. Et pour cause, vu que ce n’est qu’en 1869 que la place fut percée et que bien des bâtiments furent détruits à cette occasion. Cet endroit hautement « protégé » n’est donc  qu’une juxtaposition  de bâtiments disparates mais que l’on exige, après restauration, de maintenir dans l’état qui n’était, au mieux, le sien que depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Tout le monde convint de la justesse de mes observations, mais je doute que pour autant leurs convictions conservatrices aient changé.

Tout cela pour dire que plutôt que du respect d’un  passé largement fantasmé, le désir de cohérence  architecturale de nos contemporains révèle leur haine du temps présent. Haine que l’on retrouve dans bien d’autres domaines et qui est significatif d’une civilisation qui ne croit pas plus en son présent qu’en son avenir. Sauf, bien entendu lorsqu’il s’agit de promouvoir des changements sociétaux mortifères. Ce qui revient au même.