..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 15 mai 2012

Rencontres inattendues





Il y a quelques jours, un commentateur anonyme me rappela d’anciennes rencontres Dunoises.  Cela me plongea dans un abîme de conjectures dont je sortis bien vite, l’anonyme m’ayant recontacté pour m’éclairer sur son identité. Il s’agissait d’un ancien élève, du temps où j’étais professeur-documentaliste. Nous parlions à l’époque de Terry Pratchett un auteur anglais dont j’avais traduit un roman et qu’il lisait en français. Il m’indiqua m’avoir envoyé un message sur Facebook. Je ne l’avais pas vu passer. Il m’apprit qu’il existait dans les  messages une rubrique « autre » et j’y trouvai son message qui me permit de comprendre que, lecteur d’Elisabeth Lévy et de Philippe Muray, il puisse apprécier mes bavardages.

Dans cette rubrique « autre » j’eus la surprise de trouver  une vingtaine d’autres messages. Offre de fortune héritée, âme solitaire séduite par mon profil, courriers de groupes auxquels je ne me souviens même pas d’avoir appartenu, et aussi un message signé d’un nom qui me disait vaguement quelque chose. Je le lus. Il émanait d’un ancien élève de l’institution pour jeunes en grande difficulté où j’avais enseigné le français 9 ans durant. Mes souvenirs, douze ou quinze ans plus tard, étaient bien  vagues… Je répondis pourtant, disant que j’étais bien celui qu’il me soupçonnait d’être.  S’ensuivirent des échanges où j’appris que ce garçon était maintenant marié, père de trois enfants et à la tête de deux magasins de motoculture. Ça fait toujours plaisir de voir un « petit  gars » réussir. Et puis des souvenirs me revinrent de rédactions loufoques dont la lecture, malgré des imperfections de forme, déclenchait parfois mon hilarité. Ce matin, je trouvai dans ma BAL, un mail de ce garçon. Il m’avoua avoir gardé un très bon souvenir de moi, de ma passion, de ma culture. Un des deux profs qui avaient marqué sa scolarité ! Rien que ça !

J’avoue que ce témoignage fait sourdre en moi des sentiments mitigés. Mérite-t-on jamais de tels compliments ? Je n’ai jamais été de ces profs proches de l’élève, copinant avec eux. Je gardais une distance certaine, pensant que mon rôle était, si possible, d’instruire pas d’être aimé. Malgré mon caractère parfois rugueux,  et un autoritarisme certain, quelques rares élèves parvenaient quand même à m’apprécier. Comme quoi, hein…

J’ai toujours pensé que les enseignants ne jouaient pas un rôle décisif dans l’évolution des élèves qu’on leur confie.  Dans de rares cas, certains marquent un peu, en bien ou en mal, quelques-uns d’entre eux. C’est tout. Tel marquera celui-ci en bien et cet autre en mal. Tel autre ne marquera personne. On n’est pas le Louis d’or, on ne peut pas plaire à tout le monde…

Pourtant la mode est au prof consensuel, populaire si possible. S’il offre des bonbons aux ‘tits n’enfants, on lui pardonnera de ne pas enseigner grand-chose. L’important étant que les ‘tits n’enfants soient contents, à l’aise dans leur baskets. Les pousser à se dépasser, se montrer exigeant, est parfois mal perçu.  Je me souviens de ce jeune congolais, dans la même institution qui me demandait pourquoi je ne lui mettais pas de meilleures notes. Je lui expliquai qu’il allait passer au lycée, qu’on y exigerait davantage de lui, que le surnoter  maintenant risquerait d’entraîner désillusions et démotivations futures. Quelques années plus tard, alors qu’il était en licence de philosophie, on me dit qu’il me cherchait pour me remercier à la fête de l’école. Je n’allais jamais à cette fête.

Alors, bon, mauvais prof ? Je n’en sais rien.  Bon pour certains, mauvais pour d’autres. Comme dans la vie, quoi…

lundi 14 mai 2012

Mon nauséabond coin de France

Il y a la France urbaine, de gauche, métissée, multiculturelle, riche, habitée de nobles sentiments, jeune, généreuse et ouverte.


Et puis il y a la France rurale, de droite, monocolore, inculte, pauvre, abritant des haines sourdes, vieillissante, pingre et fermée sur elle même.



J'ai choisi la deuxième.



Une maison petite avec des fleurs, un peu.
Avec des fleurs encore...
...avec des fleurs toujours...
...et puis quelques fleurs

et un massif encore.

Un jeune pommier en fleurs...
et jusqu'à une promesse de cerise...

RÉPUGNANT, NON  ?

dimanche 13 mai 2012

Si ce n'est pas le printemps, c'est bien imité !





Aujourd’hui, il fait beau. Comme hier.  On se croirait ailleurs en été. Parce qu’ici, été et ciel bleu ne sont pas tout à fait synonymes. Pas plus que ciel bleu et hiver. En fait, ciel bleu ne rime que rarement avec mes collines. Gris plus souvent. Deux jours de ciel sans nuages ! En plus, les arbres ont des feuilles ce qui prouve que nous ne sommes pas en hiver, contrairement à ce que laisserait penser la température. Les fleurs des pommiers parlent de printemps.  Au jardin éclosent les fleurs. Le printemps est ici la plus belle saison. Quand il y en a un.

Alors, plutôt que m'attarder au clavier, je vais aller au jardin, profiter de ce que la terre n’est pas trop détrempée pour  la retourner, planter dans la serre les tomates achetées hier pendant que mitonnera doucement une poule que j’accompagnerai de riz avec béchamel et champignons. Un plat roboratif comme il sied au rude travailleur agricole des collines. Nous allons nous régaler !
 

Je souhaite à tous une belle journée !

samedi 12 mai 2012

Question brûlante !


Un de ces deux présidents est normal. Sauras-tu deviner lequel ?


François Hollande va-t-il rester « normal » ? Cette question, j’ai entendu plusieurs journalistes se la poser. Et s’ils se la posent, c’est qu’elle a un sens. Enfin, peut-être…

Reste à savoir si c’est l’homme ou le président qui sortiraient de la norme. On peut également se demander quelle est cette fameuse norme à laquelle il se conformerait ou qu’il abandonnerait.

Si l’on en croit l’intéressé, c’est un président normal qu’il se proposait d’être. Et tout de suite, ça se complique. En effet, quelle norme les six présidents qui l’ont précédé depuis 1958 ont-ils établie ? Difficile à dire.

Envisage-t-il de se présenter comme le sauveur de la France au cours d’une guerre mondiale, d’être un bon bourgeois gestionnaire, de rassembler deux Français sur trois pour finir avec moins d’un sur deux, de nationaliser à tour de bras avant de recouvrer un minimum de raison, de ne pas faire grand-chose ou au contraire de réformer un peu tout dans tous les sens ?

Compte-t-il épouser une petite femme insignifiante qui paiera les timbres de sa correspondance privée de sa poche, une grande bringue amatrice d’art moderne, une aristocrate un rien pincée, une passionaria communiste  tout en sautant sur tout ce qui bouge et en entretenant un second foyer aux frais de la république, une conseillère générale de la Corrèze ou une chanteuse milliardaire ?

Il est difficile de faire tout ça à la fois. Force est de constater que ses six prédécesseurs n’ont établi aucune norme que ce soit au niveau historique, privé ou politique.

En fait quand il déclare vouloir être un président normal il faut entendre qu’il ne sera pas Nicolas Sarkozy. Et là, on peut lui faire confiance.

Il faudrait une vue, une audition et une intelligence gravement altérées pour confondre les deux, même de loin. Si ça ne suffisait pas, leurs parcours les différencie : si les deux  furent leaders d’un grand parti politique à la même époque,  Sarkozy devint ministre du budget à 38 ans, puis ministre de l’intérieur, ministre d’état, ministre de L’Économie, ministre d’état Ministre de l’intérieur et enfin Président de la république 5 ans durant tandis qu’à part en Corrèze Hollande est arrivé au même âge de 57 ans sans assumer la moindre responsabilité.

Et ce total manque d’expérience n’a rien de normal.

Vu la fonction que les Français, dans leur grande sagesse, vienne de lui confier, gageons que,  des expériences,  il va en connaître. Espérons simplement que son impréparation le les rendront pas trop catastrophiques pour la France.

vendredi 11 mai 2012

Méritons-nous François Hollande ?




Je regardais hier soir le journal de la 3 où l’on disait de notre nouveau président tout le bien qu’il mérite quand cette question m’est venue. En effet, il est le président de tous les français. Alors qu’une majorité n’a pas voté pour lui !  Que ses électeurs le méritent ne fait aucun doute. Ils sont bons,généreux,  ouverts à l’autre, pas frileux et sentent bon la rose et l’antisarkozysme primaire. Ce don du ciel fait à la France,  leur revient de droit.

Mais les autres ?

19.65 % du corps électoral est resté chez lui ou est allé se promener. Admettons  que certains distraits n’aient pas remarqué qu’il y avait une élection en cours, que d’autres se soient cru samedi, que d’autre encore soient tombés dans le piège grossier qui leur fut tendu selon lequel, afin d’éviter l’engorgement des bureaux de vote, les électeurs Sarkozystes devaient se présenter le dimanche et les Hollandistes les lundi et mardi suivants, d’autres encore ont pu être malades, voir leur auto tomber en panne, se faire poignarder ou séquestrer par un conjoint réactionnaire ou être trop soul pour se rendre au bureau (excuse peu valable : on n’est jamais trop soul pour bien voter). Mais le reste ?

Parmi  ceux qui se sont déplacés, 2 154 956 ont eu, pour des raisons que nous préférons ignorer, le front de voter blanc ou nul ! Et, on le croirait à peine, sur les 75.68% du corps électoral à s’être exprimés,   48.36% ont voté pour l’infâme Sarkozy, inconscient du rejet unanime qui le frappait à juste titre.

Tout ça fait que le nouveau messie, l’être lumineux que nous envoie la providence n’a été choisi que par un tout petit peu plus de 39 % des électeurs. Plus de 60% de ceux qu’il faut bien malgré tout nommer des Français vont donc bénéficier de François sans avoir rien fait pour.  Ça me révolte !

Mais, me direz-vous, n’est-ce pas le cas dans toute élection ? La règle n’est-elle pas que l’élu ne représente jamais qu’une minorité d’adepte ?

Argument irrecevable : d’ordinaire, les présidents, députés et élus divers ne présentent pas grand intérêt. Mais là, il en va tout autrement. Seul un être d’exception peut être couvé par  les journaleux  d’un regard si empreint d’admirative tendresse !

Il nous faut donc,  à tout prix, tenter de nous surpasser, de nous élever moralement afin d’être à la hauteur de ce président. Il nous faut devenir  unanimes pour effacer la faute  de 60% d’aveuglés et nous montrer dignes de la faveur que le ciel nous a accordée.

Vive François ! Hauts les cœurs ! et pour tout dire : Allahou  akbar !