..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 26 décembre 2011

J'ai honte !



Retour de la grand ville, enfin, si tant est que Saint-Lô mérite le qualificatif de "Grand", je retrouvai mes collines avec l'espoir secret que mon nouveau réglage de piège me permettrait de faire une photo saisissante. Propre à impressionner les foules. Celle d'un rat pris au piège. 

En pénétrant dans la grange, je vis que le piège s'était comme espéré déclenché. Mais de gros rongeur point. En le retournant je vis qu'il avait mis fin aux jours d'une sorte de souris. Mais brune. Probablement un campagnol. Ecrabouillé à mi-corps par un instrument mal adapté à sa taille. 

J'ai eu honte. Comme un qui croyant se débarrasser de quelque dangereux agresseur aurait envoyé ad patres, à la Kalachnikov, un brave pompier vendeur de calendriers. Les menus ennuis judiciaires en moins.

La photo qui illustre mon billet n'est pas celle du drame ci-dessus évoqué. Je la trouvai sur Internet, histoire d'illustrer quand même. Mon caractère breton ne m'a pas, malgré tout, laissé découragé. J'ai réarmé le piège, mis un appât de fromage dans l'espoir que la prochaine fois...

A ceux qui me diraient que mes rats n'existent pas, qu'ils ne sont que fantasmes, que ce sont les campagnols qui bouffent mes patates, je dirai que des campagnols qui laisseraient des crottes de la taille de celles que je trouve dans la grange seraient des phénomènes de foire.

samedi 24 décembre 2011

De mal en pis...




Selon un récent sondage, les français conserveraient leur titre envié de peuple le plus pessimiste de la terre. Pour une fois que nous sommes les premiers en quelque chose, ne boudons pas notre plaisir ! Nous ne serions 79 % à penser que 2012 sera pire que cette année. Avec nous sur le podium : les irlandais et les autrichiens, loin  derrière. Les grecs ? Même pas dans le top 10 ! 

Du côté des optimistes, les nigérians remportent la palme, suivi des vietnamiens et des ghanéens. Rien d'étonnant à cela : dans des pays pauvres mais connaissant une forte croissance, il est logique d'envisager des lendemains qui chantent.

Ce qui m'étonne dans l'état de dépression profonde qui affecte notre pauvre pays, c'est que, tout de même, en 2012 il y aura des élections, lesquelles devraient chasser du pouvoir l'horrible dictateur qui opprime et saigne le peuple aux quatre veines. Du moins si on en croit les sondages. Une telle perspective devrait donner de l'espoir, non ? Eh bien non. A croire  que les gens se disent qu'avec la gôche les choses seront peut-être un tout petit peu moins pires, mais pires quand même.

Maintenant on est en droit de se demander qui sont ces 21% de personnes qui pensent que les choses vont s'améliorer ou au moins qu'elles ne vont pas empirer. Dans ce climat de morosité générale, comment font-ils ? Viendraient-ils de gagner une forte somme au loto ? De faire un coquet héritage ?  On ne peut que répondre par la négative car, figurez-vous, le français, s'il voit l'avenir du pays en noir, considère le sien propre de manière plus nuancée.

Qui sont-ils donc ? Des inconscients ? Des délirants ? Pensent-ils que le président Coty a la situation bien en main et qu'il va nous sortir de la crise en deux coups les gros ? Sont-ils sourds, illettrés et aveugles  (Dans ce dernier cas, on se demande comment on aurait pu les sonder.) ?

Quoi qu'il en soit, je vous souhaite à tous un joyeux Noël. Profitez-en bien, le prochain sera pire !

vendredi 23 décembre 2011

La politique à l'huile, c'est bien difficile mais c'est bien plus beau que la politique à l'eau !



Contrairement à ce qu'on pense communément, la politique n'est pas de la tarte.

Ainsi j'entends que M. Sarkozy, notre bon président (que Dieu continue de l'inspirer !), aurait fait voter une loi bannissant le négationnisme afin de se concilier le vote Arménien. Certes, mais ce faisant, il met le Turc en colère.  Or il est de notoriété publique que plus fort qu'un Turc, y'a pas. Alors, un Turc en furie...

Le bon M. Erdogan, premier ministre de Turquie, s'est fâché tout rouge. Comme le drapeau de sa noble patrie ! Et son ire va croissant* ! Finie la coopération militaire (nous ne bombarderons plus ensemble...), adieu la coopération culturelle, "les plaies sont irréparables" (espérons qu'elles ne sont que superficielles, car une plaie à la fois profonde et irréparable, ça vous expédie au paradis d'Allah en moins de deux).


Les compatriote de M. Erdogan qui font à la France la faveur de l'enrichir, du moins certains d'entre eux, sont même allés manifester leur courroux devant l'Assemblée Nationale où nos bons représentants, ou du moins 10% d'entre eux, s'apprêtaient à voter la loi qui les marrit.


Les avantages que ne manquera pas de nous valoir auprès des 3,2 millions d'Arméniens d'Arménie cette merveilleuse loi contrebalanceront-ils les désagréments d'un éventuel boycott par les 73 millions de Turcs de Turquie ? Pas certain.

Au niveau international, les gains ne sont pas évidents. Et à l'interne ? Eh bien, ce n'est pas gagné non plus. Figurez-vous que les communautés d'origine Arménienne et Turque sont, en nombre, sensiblement équivalentes en notre beau pays. On peut se dire que l'immigration Arménienne étant plus ancienne que la Turque, les premiers sont plus nombreux à voter. On peut se dire également que, mieux intégrés, plus ou moins dissous dans la population générale, ils ne sont pas tous passionnés par les effets d'une telle loi...

Et si cette loi n'était, par-delà toute considération politicienne, tout simplement qu'une connerie de plus ? Elle aura du moins présenté l'avantage de me mettre d'accord avec Nicolas Jégou et Me Badinter. Ce qui est plutôt rare...

* Pour l'étoile, je n'ai rien trouvé. Ou j'ai la flemme...

jeudi 22 décembre 2011

Rat-le-bol !



Le rat est un animal très habile. Je le constate chaque jour un peu plus. Suite à une attaque sournoise contre mes patates, je lui ai déclaré la guerre. Je pensais me débarrasser de ce rongeur à l'aide d'une tapette à rats en deux temps trois mouvements. Innocent que j'étais !

Il était indiqué sur l'appareil qu'en guise d'appât on pouvait utiliser du pain ou du fromage. J'optai d'abord pour le pain. Rien ne se passa d'abord. Puis, mystérieusement le pain disparut sans que le piège ne se déclenchât.  "Ah ah!"  me dis-je, "ne faudrait-il pas avoir recours au fromage, plus difficile à arracher ?" Je fixai donc un beau morceau de fromage au crochet du piège. Rien ne sembla d'abord se passer. Puis, observant de plus près le piège, je vis que progressivement le fromage diminuait. Je tentai de mieux régler le piège afin qu'il devienne plus sensible. Peine perdue. Bien que ce déclenchant à la moindre pression, le bout de fromage continua de se réduire et finit par disparaître totalement pas plus tard que ce matin. Comment le rat s'y prend-il ? Mystère...

Il y a bien les grains empoisonné mais je m'en méfie pour deux raisons : d'abord je crains que l'adorable petite chienne Yorkshire de ma compagne n'en absorbe par mégarde avec les conséquences qu'on devine. Ensuite, je n'ai pas envie, en faisant du rangement dans la grange de tomber sur des cadavres de rats en décomposition. 

Que faire ?  Me résigner à vivre en cette douteuse compagnie ? Rendre mon piège plus sensible ? Espérer que la crise qui frappe la France et la perte programmée de son triple A pousse les rats à fuir vers des cieux plus cléments ? Attendre le printemps prochain qu'une victoire de la gôche vienne résoudre ce problème comme elle résoudra tous les autres ?  Voyez à quelles extrémités j'en suis réduit !

S'il y a, parmi mes lecteurs, quelqu'un qui connaisse une solution valable, qu'il me la donne. Il ou elle n'aura pas obligé un ingrat : je lui conférerai le titre envié de Dératiseur des Collines de Première Classe, qui, inscrit sur une carte de visite, apporte à qui l'obtient (jusqu'ici personne) un prestige indéniable.

mercredi 21 décembre 2011

Vive l'histoire officielle !



Les turcs ne sont pas contents. Ce qui est curieux car le turc, en général, est plutôt de nature satisfaite. Pour qu'ils soient fâchés, il faut donc qu'ils aient une bonne raison. Il semblerait que ce qui les froisse serait une loi que notre bon parlement, dans sa grande sagesse, s'apprête à voter et qui interdirait sous peine d'amende d'obligation d'écouter en boucle les discours de François Hollande ou d'internement dans un camp de rééducation de nier le génocide arménien. Voilà ce qui défriserait le turc. Car une des choses qui vous met le turc de bonne humeur c'est justement la négation de ce génocide. C'est à qui le niera le avec le plus d'ardeur... 


D'un autre côté, nier un génocide, quel qu'il soit, n'est pas bien. Pas bien du tout même. Le tout est de faire la différence entre un de ces massacres de population bon enfant qui émaillent toute guerre civile digne de ce nom et lui donnent un relief de bon aloi et un VRAI génocide. Par exemple, y eut-il génocide ou pas en "Vendée" ? Difficile à dire tant les chiffres varient. 120 000 morts, c'est faible, de bonne guerre, pour tout dire. En revanche, 600 000 victimes, ça devient sérieux, inquiétant même. Ce qu'il faudrait,  avant tout, c'est établir une liste officielle des génocides. Objective et incontestable. Ensuite on interdirait de les nier. Et tout le monde serait content.


Il y a tout de même quelque chose qui cloche dans cette interdiction. Pourquoi s'arrêterait-elle aux génocides ? Pourquoi n'interdirait-on pas toute remise en question de ce qu'il est convenu de considérer comme des faits historiques ? 


Rien ne m'empêche (si ce n'est ma paresse et un reste de raison)  d'écrire de doctes thèses tendant à prouver que les guerre napoléoniennes n'ont fait en tout et pour tout qu'un blessé léger, que le débarquement allié n'a pas eu lieu le 6 juin 1944 mais le 3 décembre 1957, que Louis XIV n'a jamais existé, que le bon roi Henri promouvait le canard laqué plutôt que la poule au pot ou même que Jack Lang n'est plus ministre depuis belle lurette... Tout au plus me prendrait-on pour un crétin total, un sinistre hurluberlu, pour tout dire un piètre historien.


Au lieu de considérer ceux qui questionnent certains faits historiques comme d'irresponsables farfelus libres comme tout un chacun de dire n'importe quoi sur n'importe quel sujet, en faire des coupables tend à leur accorder une importance qu'ils ne méritent pas nécessairement. Comme si leur opposition à la version officielle était de nature à remettre en cause cette dernière, la fragiliserait.


L'interdiction de la remise en question des génocides m'apparaît donc comme un timide premier pas vers l'instauration d'une histoire officielle, incontestable sous peine de poursuites. Une fois l'histoire officielle établie, on pourrait envisager de dresser, dans tous les domaines, la liste des opinions qu'il serait bon de professer si l'on veut éviter des séjours prolongés en prison. 


Un certain George Orwell, dans son 1984 avait décrit une société de ce genre. Comme nous avons 27 ans de retard, il serait grand temps de mettre les bouchées doubles.