..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 26 janvier 2012

Rallions-nous !

Non, M. Darmon n'est pas en train de vanter ses qualités viriles, 
il milite, c'est tout ! Belles bagouzes, quand même ! La classe !

Ici, on gagne pas gros, mais on se marre disait-on pour se consoler d’un emploi ingrat.

Si Hollande est élu, on perdra gros, mais qu’est-ce qu’on se sera marrés !

J’en veux pour preuve le clip du signe de ralliement  du PS « Le changement c’est maintenant ». Franchement, comment ne pas  penser que nos braves socialistes  sont tombés dans un piège grossier que leur aurait tendu un infiltré  de l’UMP ?

Qu’y voit-on ?  Des énergumènes qui  déclarent que « Le changement c’est maintenant »  en faisant exécuter à leurs mains un mouvement de translation horizontale. Les mains ne se touchent pas mais passent l’une au dessus de l’autre.  Comment ne pas se souvenir de la blague cruelle (et pas très drôle, reconnaissons-le) du trisomique à qui on avait promis une glace s’il parvenait à faire se toucher l’extrémité des doigts de ses deux mains ?  Si c’est le même but qui est recherché par les pathétiques politiciens, artistes et militants qui  se sont prêtés à l’exercice, visiblement, ils n’y parviennent pas.

On me dira qu’il ne s’agit aucunement d’un défi psychomoteur raté, que ce geste est rempli d’une symbolique profonde, tellement profonde qu’elle n’apparait clairement à personne. Il paraît que les mains et  avant bras formeraient ainsi le signe « égal ». Je veux bien.

Je ne puis adhérer à ce signe pour toutes sortes de raisons, la première étant que je ne veux pas de leur changement, ni maintenant ni plus tard. Ensuite, parce qu’il est anti-français : le monde entier sait que tout bon Français se reconnait à la baguette qu’il tient sous son bras. En faisant ce signe, la baguette tomberait.  Du point de vue de la  sécurité routière, les dangers sont évidents. Imaginons que deux partisans de F H se croisent en voiture et s’adressent mutuellement le signe de ralliement. Combien de collisions frontales, de classes de maternelle fauchées sur le trottoir s’ensuivraient ?

François Hollande, dans son discours historique du Bourget, déclarait refuser la France de la peur. Ses supporters ont décidé de le suivre en montrant que le ridicule ne les effrayait pas.

Je doute cependant que ce signe prenne dans le public, le sens du ridicule étant plus développé chez les gens ordinaires  qu’au sein des « élites ».

mercredi 25 janvier 2012

Demandez le programme !

Ce sémillant vieillard pourrait bénéficier prioritairement de la mesure N°9



Vu le peu d’intérêt que présentent à mes yeux les programmes des candidats aux présidentielles, j’ai décidé de n’apporter ma voix qu’à celui qui s’engagera solennellement à mettre en œuvre les  dix réformes suivantes :

1.    Dans les contrées soumises au climat Atlantique  et plus spécifiquement dans le Sud Manche : la limitation des précipitations à ce qui est strictement nécessaire et leur  interdiction de jour.

2.    L’augmentation de la durée du jour en hiver jusqu’à un minimum de 12 heures.

3.    L’obligation pour les fabricants de lave-vaisselles de produire des modèles qui effectuent eux-mêmes le rangement une fois le cycle terminé.

4.    L’interdiction totale des douleurs articulaires et plus particulièrement celles du genou droit.

5.    La suppression immédiate des taxes sur l’alcool et le tabac et le remboursement de celles injustement perçues depuis 40 ans.

6.     La création d’une amende de 10 à 150 millions d’Euros assortie d’une peine de cinq à dix  ans de prison ferme pour tout politicien  surpris à prendre son envol à partir du Bourget. Avec effet rétroactif.

7.    L’envoi pour dix ans en Corée du Nord avec interdiction d’en sortir de Daniel Mermet  et de ses Auditeurs Modestes et Géniaux afin qu’ils puissent  enfin vivre à l’abri des méfaits du capitalisme.

8.    La taxation à 100% au-delà de trois fois le SMIC de tous les revenus des artistes se déclarant de gauche.

9.    La promulgation d’une loi autorisant l’euthanasie de tous ceux qui ont participé au clip du  signe de ralliement du PS afin de leur éviter une vieillesse de remords et de honte.

10.    L’interdiction absolue faite aux chats persans de perdre leurs poils.




Cette liste n'est pas limitative.

mardi 24 janvier 2012

Grand bal des cocus, venez nombreux !



Cocus, battus, mais contents quand même.

Cette expression populaire me semble bien décrire l’heureux naturel du militant de base. C’est du moins ce que je me disais hier soir  en regardant aux actualités la foule applaudir M. Hollande  à chacune de ses paroles,  comme s’il avait dit quelque chose d’intéressant, d’innovateur, de particulièrement  intelligent. Voire tout simplement quelque chose. Tant de bonheur fait chaud au cœur. Il paraît même que le candidat aurait pris son envol. Ils ne nous l’ont pas montré, mais je veux bien le croire et j’imagine volontiers le bon François, porté par la ferveur populaire voleter entre les poutrelles du hall qui abritait son meeting.

Je suppose que les assistants sont rentrés chez eux gonflés à bloc se retenant avec peine d’entonner sur l’air d’ « En revenant d’la revue »  des paroles du genre :

Gais et contents, nous allions triomphants
En rev’nant du Bourget, le cœur à l'aise,
Sans hésiter, nous venions d'acclamer,
L’idole des Français et des Françaises
Tadadada pom pom pomp pom .
Tadadada pom pom pomp pom  etc.

Chaud au cœur ça fait, forcément. Jusqu’à ce qu’on réfléchisse un peu et qu’on trouve de fortes analogies entre ces braves gens, militants de tout bord, et la femme battue qui pardonne et se réjouit à chaque retour de l’ivrogne volage. Il a beau être de plus en plus décati, il a beau lui avoir fait le coup cent fois, pour elle, il demeure magnifique. Et puis il sait si bien trouver les mots qui l’enflamment, les caresses qui la fond fondre qu’elle en oublie tout et  ne veut plus voir en lui que le  prince charmant de sa jeunesse.

Évidemment, son entourage est plus circonspect. Il a même tendance à la mettre en garde, puis, devant son entêtement, à la plaindre un peu. A la prochaine rouste, à l’infidélité suivante, on sait d’avance qu’elle pleurera, qu’elle le maudira… Et qu’ensuite elle s’en voudra d’avoir provoqué ses coups. Elle attribuera ses incartades à toutes ces salopes qui l’aguichent. Il est un peu faible c’est tout. Qui ne l’est pas ?

Je dis militants de tout bord parce que de ces âmes simples, on en trouve partout. Leur séducteur sait trouver les mots qu’il faut, ceux qu’ils attendent, qui les font  chavirer et oublier que ses promesses il les a faites mille et une fois, qu’il ne les a jamais tenues. Décidément, cette fois-ci, c’est la bonne, il a vraiment changé, il s’est acheté une conduite…

Et la foule, sentimentale comme dit l’autre, malgré ses réticences,ne peut s’empêcher d’écraser un pleur furtif face à tant d’innocente ferveur. Sans se laisser emporter par un flot de passion, elle se dit que, quand même, pour provoquer de tels émois, l’enjôleur doit bien avoir un petit quelque chose que les autres n’ont pas…

Voilà pourquoi on continue d’organiser ces grands bals des cocus où un chanteur sur le retour roucoule ses vieux refrains sirupeux à l'oreille de danseurs enamourés .

lundi 23 janvier 2012

Sacrée baston ou enfumage ?



François Hollande a, hier au Bourget, tombé le masque.

On se demandait pour quoi, pour qui (sinon pour lui) il se battait. Nous le savons maintenant : son adversaire, c'est la finance. Rien moins. Et au nom de quoi la combattrait-il, cette finance ?  Mais de la justice sociale, voyons ! Vous avez de ces questions ! Car figurez-vous qu'il "aime les gens, pas l'argent ". Comme d'autres aiment la moire, pas l'armoire !

Alors là, moi je dis chapeau. Le problème c'est de savoir quelle forme va prendre ce combat. Pas évident. On pourrait imaginer que chaque camp désigne son champion et que ça se passe sur un ring, à la loyale. Le champion auto-proclamé de la "justice sociale", François Hollande, en short rouge, dans son coin s'apprête au choc tandis que,  dans le coin opposé, en short bleu... Personne !  Car de son propre aveu cet adversaire "n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu et pourtant il gouverne".  Il faut vraiment tout le courage de "Super-François", héros normal, pour le défier ! 

Ça rappelle Fantômas, version Hunebelle, non ? D'un côté un insaisissable  criminel masqué, de l'autre, Juve,  flic hystérique et maladroit  et Fandor, journaliste ambigu qui pourrait bien n'être autre que Fantomas... Alors, Hollande ? Juve ou Fandor? Physiquement, on penserait plutôt à Juve... Et pour la duplicité à Fandor...


 Arrêtons-nous là. Tout le monde, et d'abord celui qui a prononcé le discours, sait que tout ça c'est du triste pipeau, de l'amuse-couillon. L'adversaire, le vrai, c'est Sarkozy et non un fumeux ennemi sans visage. Il sait bien que s'il le bat, ce ne sera pas parce que le bon peuple lui fait confiance pour établir je-ne-sais-quelle "justice" mais par rejet du président actuel. Que de ce côté là il y a de l'espoir tandis que face à  la finance c'est une autre paire de manches. Que l'on n'attend pas grand chose, sinon rien, de lui.

Il n'y a guère que les militants, race d'indécrottables cocus, pour croire à de telles balivernes.  Et les journalistes de la Radio de Service Comique et d'ailleurs pour relayer leur enthousiasme dans l'espoir de le communiquer. Ces derniers ont au moins l'excuse d'être payés pour ça.

dimanche 22 janvier 2012

Un dimanche (presque) parfait...



Le temps  était épouvantable. Poussés par le vent des rideaux de pluie passaient, masquant les versants des collines. C’était comme si  tous les nuages de la création s’étaient donné rendez-vous ici  et s’y soulageaient comme autant de buveurs de bière ayant de justesse atteint les toilettes. Les branches dénudées se tordaient ruisselantes dans le vent. Un spectacle à se poser des questions…

Que fait-on dans ces solitudes ? Ne serait-on pas mieux dans moins de boue, de vent et de pluie ? Dans ces villes qui parviennent, d’autant mieux qu’elles sont grandes,  à amortir le choc des saisons ? 

Les réponses, je les ai. J’ai choisi cet isolement. La soumission aux caprices de l’hiver est  le prix à payer pour que le  printemps qui viendra soit fête. Ce dimanche, j’en ferai un heureux moment d’hiver.

En voici la recette : Feu de bois, plat d’hiver, lecture, cigare et Armagnac. Le vent optimisant le tirage, le feu prend, s’élève, ronfle, craque et réchauffe. Il sera mon fond sonore tour à tour ronronnant ou pétaradant. Après avoir affronté les bourrasques pour chercher les légumes dans la resserre, on les épluche, les tranche ; on fait dorer la viande dans une cocotte, assaisonne, saupoudre de farine, ajoute du vin blanc, tourne, y plonge carottes et oignons tranchés et recouvre le tout d’eau. Dans deux heures la blanquette sera prête. Ce sera mon repas du soir…

Après un rapide casse-croûte l’après-midi bien entamé se muera peu à peu en soirée. Bien assis dans mon canapé, j’alterne infimes goulées d’Armagnac et bouffées de cigare. La liqueur et la fumée sucrées se mêlent en ma bouche. Combinaison parfaite. Le feu crépite suivant les caprices du vent. Je lis « Bella Ciao », court roman  D’Eric Holder qui rappelle Philippe Djian. Cigare et Armagnac sont loin déjà quand  je termine sa lecture que seul a interrompu l’ajout de bûches dans l’âtre. Le temps  du repas approche. J’épluche les pommes de terre, les mets à cuire et prépare la sauce à la crème dont je napperai la blanquette.  J’y ajoute, une idée comme ça, une cuillérée de moutade…

Le résultat est parfait. Je me régale avant de regarder  "Échappées belles » qui m’emmène en Jordanie,  Pétra et autres lieux, avant de continuer le tour de la Mer Noire. L’émission terminée, j’entame la lecture d’un roman de Nancy Huston avant de m’endormir…

Rien n’a cloché, alors pourquoi ce « presque » parfait ? Parce que,  pour un dimanche, ce jour avait un défaut rédhibitoire : on était samedi.