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mercredi 9 mars 2022

La triple peine

 

Achetez un taudis, faites-en une coquette demeure, vous remplirez les caisses de l’état !

Courant 2020, je décidai de me séparer de la somptueuse demeure que je possédais en Corrèze. Avec les frais d’acquisitions, je l’avais payée un peu plus de 38 000 € cinq ans plus tôt. J’y avais effectué quelques menus travaux : réfection des planchers, raccordement au tout-à-l’égout, réfection de l’installation électrique, pose de revêtements de sol, nouvelle salle d’eau, installation d’un abri de jardin, pose d’un chauffage électrique, d’un nouveau chauffe-eau, redécoration, aménagement de la cuisine, réparation des gouttières, démoussage du toit, isolation des murs des toits et des combles, réfection de la plomberie, etc. J’avais fait tout cela de mes petites mains. Vu que je ne me versais aucun salaire, tout cela ne m’était revenu qu’à environ 12 000 € portant le prix de revient de la maison aux environ de 50 000 €. son prix de vente fut de 55 000 €.

J’avais donc réalisé après cinq ans de travail acharné un bénéfice de 5000 € !

Enfin, théoriquement. C'était sans compter sur la première sanction. S’agissant d’une résidence secondaire, cette vente était soumise à la plus-value . Seulement, notre (trop) cher État, a une manière de calculer bien à lui. On ne peut ajouter au coût d’acquisition que les travaux effectués par des professionnels. Mes dépenses en matériaux divers comptaient donc pour du beurre. Toutefois, si la vente se faisait 5 ans après l’acquisition, on bénéficiait d’un abattement forfaitaire pour travaux de 15 %. C’est pourquoi j’avais attendu que 5 ans eussent passé pour la mettre en vente. Les calculs effectués, ma plus-value fut évaluée à 12 000 € et les taxes et cotisations sociales établies à 4364 €. Je reçus donc après leur déduction un virement du notaire de 50 636 €.

Ainsi, 5 ans de labeur m’avaient en fait rapporté dans les 600 € ! Si vous trouvez un Bangladais travaillant à ce tarif, engagez le ! Mais ce n’était que la première peine !

Fin 2021, j’eus la surprise de me voir réclamer, au titre de la taxe d’habitation, la somme de 469 €.J’en fus très étonné, vu que j’en avais été auparavant exonéré. Le premier choc passé, je compris que cette aberration était due au fait que mes 12 000 € de « plus-value » avaient été ajoutés à mon revenu imposable de 2020, me faisant passer du statut de pauvre exempté à celui plus enviable des nantis encore soumis à la taxe. Mais ce n’était que la deuxième peine !

En février de cette année, je reçus de l’Agirc Arcco un courrier m’annonçant qu’en mars les pensions qu’elle me versait seraient amputées d’un rappel de cotisation pour les mois de janvier et février ainsi que du surplus de cotisations pour ce même mois. J’avais lu quelque part, qu’une rentrée exceptionnelle comme une plus-value ou un héritage ne pouvaient être soumis aux charges sociales, sauf si ces rentrés se reproduisaient sur deux années consécutives. Mesure raisonnable s’il en est, vu qu’en général, ces rentrées ne sont pas régulières. J’appelai donc l’Agirc Arrco pour exprimer mon désarroi mais la dame m’expliqua qu’il ne s’agissait aucunement d’une erreur et que cette augmentation de charges sociales concernerait TOUTES mes retraites. Je me mis à la recherche du texte concernant l’exonération éventuelle de cotisations et le trouvai : ainsi j’appris que cette dernière ne concernait que les retraités exonérés ou bénéficiant du taux réduit. Avec mes 1500 et quelques euros de retraites, j’étais soumis au taux moyen et cette rentrée me faisait passer à la tranche supérieure. Un rapide calcul me fit évaluer cette augmentation de cotisations à 30 € mensuels, soit 360 € annuels. Telle est ma troisième peine.

Ainsi, cette transaction m’aura occasionné, après retenues, une légère perte mais aura rapporté à l’État et aux organismes sociaux la coquette somme de 5 184 €. Elle est pas belle la vie ?

31 commentaires:

  1. Au milieu de tous vos malheurs, une question me tarabuste : doit-on écrire "j'avais attendu que cinq ans eussent passé" ou plutôt "que cinq ans fussent passés" ?

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    1. Je m'étais posé la question. Vous trouverez de quoi alimenter votre réflexion ici : https://www.francaisfacile.com/forum/lire.php?num=7&msg=25673&titre=Avoir+pass%E9+ou+%EAtre+pass%E9

      Je continue de penser qu'avoir est mieux adapté.

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    2. J'eusse préféré qu'un grand rewriter devant l'Éternel vînt nous départager !

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    3. J'ai également pensé que l'"arbiter elagantiarum linguae" pourrait nous départager.

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  2. Ha ces riches, toujours en train de se plaindre! (j'ai connu la même chose, un produit financier m'ayant rapporté en gros 1%/an sur 8 ans m'a majoré mon revenu imposable de quelques dizaines d'€ entraînant une hausse de la CSG de 1.7% plus les impôts afférents).

    Le Page

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  3. Pour résoudre votre problème :
    1. Pensez printemps !
    2. Écrivez sur un forum : Maitre du Kremlin, vous n'aurez pas ma haine !
    3. Abonnez vous au quotidien L'Immonde
    4. Votez bien ! Votez En marche !

    Fantomette

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  4. Le système d'imposition est tellement alambiqué, voire franchement opaque, que le Français moyen ne peut se rendre compte que très occasionnellement à quel point il se fait enfler. C'est d'ailleurs la raison principale pour laquelle nos bons ponctionnaires l'ont créé ainsi, avec des coudes, des robinets et des dérivations dans tous les sens.

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    1. En Corrèze, un mien voisin, contrôleur des impôts, m'a raconté que souvent, des contribuables, faute d'avoir bien compris les règlements, après être venus se plaindre de ce qu'ils pensaient être une erreur du fisc, se sont retrouvés avec un supplément de taxes.

      Il m'est arrivé il y a quelques années de me voir remboursé, à tort, plus de 700 €. Je n'ai pas protesté !

      Si jamais le fisc venait à me réclamer des arriérrés dus à des sommes non déclarées, je ferais l'imbécile. Les dames des impôts préfèrent "les imbéciles de bonne volonté" aux râleurs agressifs : les premiers obtiennent un maximum de facilités, les seconds se font aligner. Je le sais par expérience. Ces personnes ont une grande lattitude d'action. Il faut le savoir et en profiter.

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  5. En fait, j'ai fait d'une pierre deux coup : enrichi le patrimoine et l'État.

    Je peux être fier de moi ! Ça méritait un petit sacrifice !

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  6. Pendant que je regardais un Clint Eastwood sur Arte, j'ai eu le temps de réfléchir à votre cas.
    En somme vous trouvez que 5 184 euros c'est trop cher payer pour tout ce plaisir que vous avez pris toutes ces années ? Eh bien, moi je pense, pour vous avoir lu toutes ces années, que c'est cadeau !

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    1. D'un autre côté, combien trouveriez-vous raisonnable d'être imposé pour toute une vie de félicité conjugale ? Ça devrait coûter bonbon !

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  7. Si c'est de ma propre "félicité conjugale" que vous parlez, je confirme, elle a coûté bonbon !

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  8. Soyez heureux, cela permettra d'assurer pour quelques jours l'entretien de Mohamed et Mamadou. Vos efforts n'auront donc pas été vains.
    Amitiés.

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    1. Peut-être même pour une semaine ou deux. J'en suis fier.

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  9. Ce matin, le facteur est passé plus tôt qu'hier.
    Donc passer se conjugue avec être. La conjugaison est aussi implacable que le fisc. Je vous plains, c'est effectivement choquant.

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    1. Il a passé un bon moment. Les deux auxiliaires s'emploient.
      Merci pour vos condoléances !

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  10. Comme vous voyez, pour le plaisir de compatir et de me révolter par solidarité, je me suis résolu à ouvrir un compte Google.

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  11. Je m'étonne que toutes vos heures de travail n'aient pas été assimilées à du travail au noir et que l'urssaf ne vous ait pas réclamé son dû assorti d'un manche bien mérité,vous pleurnichez mais vous vous en sortez pas si mal tricheur!

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    1. Il est vrai que, comme moi, bien des travailleurs au noir passent au travers du filet Urssafien. La petite vieille qui sort promener son chien, vole l'État des cotisations que paierait un promeneur de chien professionnel déclaré, un couple uni par les liens sacrés du mariage qui s'envoie en l'air en fait autant, privant la collectivité des contributions de deux prostitués. C'est une honte !

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    2. Excellentes comparaisons !!!...

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  12. Il faudrait interdire le travail de bricoleurs du dimanche même chez eux, car c'est une ooncurrence déloyale pour les artisans qui, eux, sont soumis à des nombreuses taxes. C'est du travail au noir qui devrait être puni comme tel; De plus les travaux de bricoleurs sont souvent dangereux car mal faits:je suis artisan et combien de fois j'ai du reprendre des électricités "maison" qui auraient pu éléctrocuté les habitants, des plomberies qui fuyaient ou des murs mal construits. Pareil pour les voitures : il devrait être interdit de réparer sa voiture car le savoir faire n'est pas la sans conter que les pièces détachées achetées par ces bricoleurs du dimanche viennent de Chine et ne valent rien. Mon frere est garagiste et il me raconte les horreurs de ces réparations de fortune : plaquettes montées à l'envers,boulons pas serres au couple etc.. On dira l'artisan est cher, mais il suffirait que l'état supprime la tva sur les travaux d'artisan et la facture baisserait. A chacun son métier et les vaches seront bien gardées.

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    1. J'aurais dû supprimer ce commentaire, vu qu'il est anonyme mais ce qu'il dit m'amuse. Ainsi, d'après vous, un bricoleur ne saurait être que du dimanche ! Personnellement, j'en suis à ma cinquième rénovation. Pas plus qu'un artisan je ne suis né en sachant tout faire. Seulement, avant de me lancer dans un quelconque travail je me renseigne et ne passe à la réalisation qu'après avoir assimilé les normes. En ce qui concerne l'électricité, je les connais sur le bout des doigts. Je sais quelle section de cable il faut utiliser en fonction de la puissance des appareils déservis, quel disjoncreur, quel interrupteur différentiel doivent protéger les circuits, les différents espaces d'une salle d'eau, etc. Il se trouve que j'ai vendu mes maisons précédentes et que les diagnostics d'électricité n'ont signalé aucun défaut. Je ne fais que ce que je suis capable de faire.
      Un incendie s'étant déclaré dans une de mes maisons, pas à cause de l'élecricité que j'y avais améliorée mais d'une cigarette mal éteinte qui mit le feu à un matelas. L'assurance marcha et les 40 000 € de travaux furent réalisés par des artisans (Plombier, électricien, menuisier, couvreur, peintre). Seul le peintre ne fut pas à la hauteur et me fit un travail de sagouin. Son devis avait d'ailleurs été trouvé cher par l'expert. J'aurais fait beaucoup mieux que lui.
      De plus, je l'ai constaté pour des travaux de couverture (domaine auquel je ne touche pas), il arrive fréquemment que les artisans ne montrent pas un enthousiasme fou à se charger de petits travaux. J'ai fini par être dépanné par un artisan, frère d'une amie, tous les autres ne s'étant même pas donné la peine d'établir un devis.
      Vous me faites rire avec votre suppression de TVA : dans le cadre de rénovations, le taux est à 5.5 % et sa suppression ne changerait pas grand chose. Dans la dernière maison que j'ai vendue, j'avais dû faire appel à diverses entreprises (je le répète : je ne fais que ce dont je suis capable) : pour la pose de fenêtres et de portes neuves, pour des travaux de terrassement et d'assainissement des eaux, pour l'aménagement de l'étage (poser du placo au plafond étant au-dessus de mes forces et de mes compétences), plomberie. A la vente, cela s'est soldé par une perte de 25 000 € car les prix de l'immobilier sont à la baisse dans le coin où j'habite. En reprenant le cas que j'évoquais dans mon article, si j'avais confié les travaux à des entreprises, c'est une moins value de plusieurs dizaines de milliers d'Euros que j'aurais enregistrée.
      C'est pour toutes ces raison que je réalise par moi même des travaux car autrement, je me verrais contraint à vivre dans des taudis.Mes vaches seraient d'autant mieux gardées que je n'aurais pas de vaches !

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  13. Ah au début ça marche toujours mais il faut voir avec le temps.Et puis vous payez les matériaux au prix fort tandis que nous la artisans payons au prix de gros. Pas sur qu'en faisant le travail vous même vous gagnez quelque chose; je dirais plus, un artisan vous revient moins cher et travail garanti des années. L'artisan est le premier employeur de France, vous voulez nous mettre sur la paille ? Et quand on est sur la paille, attention, on peut la faire bruler vite, voir gilets jaunes. Moi je travaille de 8h du matin à 18h le soir, electricite, plomberie, chauffage, et à la fin du mois il me reste de l'argent mais pas tant que ça. Mon frère garagiste lui dépasse les 10000 en travaillant moins; moi, moins en travaillant plus.Pas juste.

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    1. Vous n'avez toujours pas de nom ?

      Je crains qu'au niveau prix de revient vous ne plaisantiez. Que vous payiez les matériaux moins cher, je n'en doute pas. Que vous vous fassiez de la marge sur les matériaux, j'en doute encore moins. Dire que les travaux qu'on fait soi-même coûtent autant que ceux réalisés par des artisans est une plaisanterie : pour mon raccordement à l'égout, j'avais un devis de 2 000 € et des broquilles. J'ai fait la tranchée et installé les canalisations moi-même pour quelques dizaines d'euros de conduits en PVC et de colle. Bien sûr, il a fallu manier la pioche, répandre de la sueur, mais pour 2 000 € d'économies, ça valait le coup (et le coût).

      Ne vous en faîtes pas trop pour l'avenir de l'artisanat : tant qu'une majorité ne sera pas foutue de planter un clou, de changer un robinet, ou d'avoir peur d'éventuelles conséquences, vous pourrez continuer à vivre. Vous gagnez moins de 10 000 €/mois ? Si vous n'en gagnez que la moitié ou même le quart, vous restez bien au-dessus du revenu median des français (1940 € nets mensuels pour un équivalant temps plein).

      Cela dit, nos échanges sont passionnants mais je ne vois pas vraiment l'intérêt de les poursuivre plus avant car je doute qu'ils soit possible que nous arrivions à un accord.

      Je vous souhaite donc tout le bonheur et la prospérité diu monde.

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  14. Cher Jacques !

    Donc le raccord avec Anonyme semble bien hypothétique ...

    Quand à l'électricité que vous vous targuer de connaître sur le bout des doigts, pourvu qu'ils ne soient pas dans la prise !

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  15. Loin de moi l'idée de ne pas reconnaître ici, les qualités de restaurateur de demeures en ruines, ou à peu près, de l'Oncle Jacques. Mais je veux aussi rendre hommage à ces artisans - comme cet Anonyme - car il m'a fait me ressouvenir d'un autre artisan que j'ai connu dans les années 1965, il avait 26 ans, et il a continué à travailler pour ma famille jusqu'à sa mort prématurée à 55 ans. Il n'était pas anonyme lui, il s'appelait François Zapata. Dès qu'il débarquait avec ses seaux de peinture et ses pinceaux c'était la gaîté et les chansons qui entraient dans la maison.
    Je viens de retrouver l'article nécrologique paru dans la presse stéphanoise à sa mort, accompagné d'un photo où on le voit, pinceau à la main :

    "Avec la mort de François Zapata, survenue à l'âge de 55 ans, suite à une intervention chirurgicale, le RC Abattoirs et le football régional perdent une de leur "figure" qui a tout à la fois dérangé par son talent, son franc-parler, sa bravoure et son envie de vaincre. Il avait par ailleurs sévi à la SAM, à Montreynaud, comme entraîneur, toujours avec une extrême franchise et un jusqu'auboutisme qui en faisait un ami précieux et apprécié.
    Certes "une grande gueule" mais un homme intègre, juste, honnête, bon, passionné par la vie et les gens qui l'adoptait (sic). Passionné également par le football il a, avec son neveu et son frère, inscrit les plus glorieuses années du RC Abattoirs. Cette équipe ne vibrera plus de l'impulsion de ses rires et de ses colères... Elle a perdu non seulement un ami, un aîné, mais aussi et surtout un exemple."

    Cela m'a fait plaisir de rendre ce petit hommage bien mérité à "l'artisan de ma vie" !

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  16. Je n'ai compris pourquoi vous avez acheté une maison pour la revendre peu après au risque de perdre de l'argent.
    Mais si c'était tout simplement pour vous adonner aux joies du bricolage le but est atteint. Heureux homme.

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