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mercredi 18 septembre 2019

Boomers

Il m'arrivait de lire, dans des statuts Facebook le mot « boomers ». Je n'y prêtais d'abord pas grande attention, pourtant, la violence des critiques qu'on leur adressait, la haine que certains leur portaient finit par m'intriguer. C'était quoi, au juste un boomer ? Visiblement une sale espèce d'individus dont d'aucuns souhaitaient la disparition pure et simple. Si je ne voyais pas quelles pouvaient être les caractéristiques spécifiques à ces nuisible peut-être était-ce parce qu'on n'en trouvait ni en Corrèze ni dans la Manche mais seulement dans les grandes métropoles où toutes sortes de racailles pullulent ou apparaissent ?

Et puis un jour, comme ça, la lumière se fit : ces charognes n'étaient autres que les baby-boomers, c'est à dire, en Occident, les natifs des années allant de 1946 à 64 ! Pas étonnant qu'on ait supprimé le « baby » car les plus âgés comptabilisent 73 ans au compteur et les plus jeunes 55. Il faut avouer que pour un bébé ça commence à faire beaucoup. Je pris donc conscience que non seulement des boomers, j'en connaissais des tas, à commencer par mes frères, mais j'en étais un moi même.

On ne dira jamais assez combien il est doux de cultiver un sentiment de haine. On peut haïr quelqu'un pour sa race, ses mœurs, son comportement, sa façon de s'exprimer, ses goûts vestimentaires ou musicaux, son physique avantageux ou ingrat, etc. La haine a tant de motifs possibles que le haineux a l'embarras du choix et peut pratiquer le cumul sans problèmes. Ce sentiment m'est, hélas, étranger. Je ne hais rien ni personne et c'est bien triste car cela me prive des plaisirs ineffables que semble procurer cette douce manie.

Toutefois, haïr quelqu'un sur la base de sa date de naissance me parut tout de même curieux. Bien évidemment, mes « amis » contempteurs de boomers sont relativement jeunes. Ce sont souvent des enfants de boomers, je suppose. A part être stupides, incultes, vulgaires, parfois à l'aise financièrement et pour tout dire cons comme autant de valises sans poignées, que leur reproche-t-on au juste ? Entre autres de se l'être coulée douce, de bénéficier de grasses retraites financées par ceux qui n'en toucheront aucune et d'avoir, avec leurs conceptions soixante-huitardes mis la société dans le triste état où elle se trouve, semble-t-il.

Mouais. Sans vouloir trop contrarier ces braves jeunes gens, j'aimerais leur rappeler un fait : en 1973 a commencé ce qu'il est de bon ton d'appeler « la crise ». Les boomers avaient alors entre 27 et 9 ans. Les plus anciens d'entre eux, dont je fais partie (j'entrerai dans quelques jours dans ma soixante-dixième année), se sont retrouvés dans une société en changement, bien différente de celle à laquelle ils avaient été préparés. Leur jeunesse, c'était la croissance sans limite et le plein emploi. Les choses se corsèrent et la vie se fit moins douce. Beaucoup se trouvèrent mis hors du jeu social : nombre d'entreprises, des secteurs entiers de l'économie disparurent laissant certains de leurs employés sur le carreau. Quant à leur responsabilité dans l'établissement de la société de merde que déplorent mes « amis », je crains qu'elle ne soit pas si grande qu'ils veulent le croire. Il est possible que plus qu'eux, ce soit la logique d'un système économique et les conséquences d'une démographie en chute libre qui en soient la cause.

Quoi qu'il en soit, je ne me reconnais pas vraiment dans le portrait-robot que ses ennemis brossent du boomer. Réac depuis plus de quarante ans, mon progressisme est très modéré, j'ai connu bien des vicissitudes, quelques hauts, bien des bas. Si aujourd'hui je bénéficie d'une certaine aisance ce n'est pas de mon fait mais de celui de mes parents qui, eux, de la fin de la guerre à leur fin de carrière ont connu un parcours sans accidents. Ayant connu la pénurie leur génération était rarement cool et les jeunes étaient impatients de quitter un nid pas toujours très douillet. Pouvait-on leur en vouloir pour autant ? Ça ne me paraît pas raisonnable. Chaque génération est le produit de son environnement socio-économique. Que les plus jeunes tentent de créer, avec les moyens qui sont les leurs, une société qui leur convienne ! C'est ce qu'ont tenté leurs aînés.

6 commentaires:

  1. Il faut lutter contre tout ce qui coûte un pognon de dingues:
    "La France n'a pas la mission ni les moyens d'accueillir tous les boomers de l'Hexagone, attirés par les largesses de certaines Caisses de Retraite ou par la qualité et la quasi-gratuité de certains Soins Médicaux..."

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    1. Le fait qu'ils aient auparavant très souvent touché un salaire pour leur travail et cotisé en conséquence ne fait qu'aggraver leur cas.

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  2. Je ne retiendrai qu'un chose, Oncle Jacques, vous allez, dans quelques jours entrer dans votre soixante-dixième année, et donc jouir de votre année érotique ! Comme dirait l'autre, ça s'arrose !

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    1. Elle arrive bien trop tard, cette année érotique ! Je ne m'en plains pas : d'autres choses m'intéressent.

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  3. Mais, n'étaient-ce pas les boomers qui chantaient : "Soixante-neuf, année érotique" ?

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  4. Après 5 ans de relation avec mon petit ami, il a soudainement changé et a cessé de me contacter régulièrement. Il proposait des excuses pour ne pas me voir tout le temps. Il a cessé de répondre à mes appels et à mes sms et il a cessé de me voir régulièrement. J'ai ensuite commencé à le rencontrer avec différentes amies de filles, mais à chaque fois, il disait qu'il m'aimait et qu'il avait besoin de temps pour réfléchir à notre relation. Mais après que j’ai contacté (padmanlovespell@yahoo.com), Dr.Padman du temple des sorts jeté un sortilège d’amour et après un jour, mon petit ami a commencé à me contacter régulièrement et nous avons emménagé ensemble au bout de quelques mois et il était plus ouvert à moi. qu’avant et il a commencé à passer plus de temps avec moi que ses amis. Nous nous sommes finalement mariés et nous sommes maintenant mariés avec bonheur depuis 2 ans avec un fils. Depuis que le Dr. Padman de padmanlovespell@yahoo.com m'a aidé, mon partenaire est très stable, fidèle et plus proche de moi qu'auparavant

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