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mardi 13 mars 2018

Lassitude

Toute chaîne d'information se doit semble-t-il d'avoir un talk show où des intervenants d'opinions diverses ont leur rond de serviette et viennent commenter l'actualité. L'idée paraît excellente : comment mieux éclairer la lanterne d'un public qui ne sait pas toujours que penser de l'actualité et des grands sujets qui agitent une démocratie ?

Sauf que cette actualité et ces grands sujets sont ceux que choisissent les media et pas nécessairement ceux qui préoccuperaient vraiment les Français si les media perdaient l'habitude de faire accoucher des souris de montagnes. Le péquenot (aussi appelé bobo à ne pas confondre avec le paysan qui, lui, a de véritables problèmes et peu de temps à consacrer aux âneries médiatiques) de base s'empresse de se forger une opinion sur les soi-disant questions qui agitent le monde et finit par leur donner l'importance que tout « citoyen responsables » est censé leur accorder.

L'affaire Weinstein et ses conséquences mondiales en est un excellent exemple. Figurez vous qu'un producteur avait une légère tendance à proposer, peut-être de manière musclée, la botte à des actrices en mal de rôle. Quel scoop, quelle nouveauté! Alphonse Boudard dans son « roman » Cinoche, il y a déjà 45 ans, évoquait avec truculence un producteur amateur de gâteries et friand de starlettes à la condition qu'elles « soucent perfectionne ». Et ça n'avait déjà rien de bien nouveau. Je crains que ça ne soit d'actualité depuis quelques millénaires : les hommes puissants ont de tout temps eu la faiblesse d'accorder des faveurs à celles qui leur accordaient les leurs. D'où la propension de certaines à user et abuser de leur charmes dans l'espoir souvent déçu d'en obtenir des avantages. C'est une forme de putasserie comme une autre. Après tout, les lèche-culs qui font la cour à leurs supérieurs dans l'espoir d'une promotion sont-ils bien différents ?

Donc, un vilain bonhomme dont, dans le milieu, chacun connaissait les travers est soudain accusé de tout et du pire. Mais ce n'est qu'un début. Grâce à l'amplification médiatique, le brave Harvey devient l'archétype du mâle humain, à savoir un prédateur vicieux qu'il faut balancer comme le porc qu'il est. Et il y a urgence, ces crimes ont trop duré ! La planète s'enflamme !

Ainsi une affaire somme toute banale se voit donner une importance capitale. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres du montage en épingle de faits soit sans grande importance, soit d'une banalité totale quelque soit leur côté blâmable. Ainsi, par suivisme voit-on se développer des campagnes aussi hystériques qu'inutiles contre ceci ou cela. Et puis ça se tasse. Rien n'a vraiment changé sur le fond, mais un clou chasse l'autre, que voulez-vous ?

Du coup, je trouve de moins en moins d'intérêt à ce qu'on essaie de me refourguer comme informations ou sujets de réflexion et je vois de moins en moins à quoi sert de réunir des crânes d’œufs pour qu'ils dissertent avec un sérieux de chats chiant dans la cendre sur des thèmes généralement aussi futiles qu'éphémères.

19 commentaires:

  1. Ce gros dégueulasse d'Harry Weinstein sur lequel ils(elles) crachent tous aujourd'hui,est le même que celui à qui on passait la main dans le dos hier ou avec lequel on se faisait des selfies mignons,clic-clac-Kodac...
    Un producteur qui a produit avec Miramax "Le patient Anglais" ne peut être foncièrement mauvais,sous ses airs porcins.
    J'ai dit!

    Vendémiaire.

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  2. Il me semble justement qu'il ne faut pas s'en tenir à l'événement lui-même, mais à ses causes. Se poser la question : pourquoi ce scandale a-t-il éclaté à telle date ? Qui (quel groupe social) se trouve à la manœuvre derrière tout ça ?
    Bref, être complotiste est un excellent exercice intellectuel, et, cela tend même, de nous jours, à devenir un devoir. L'affaire Weinstein n'est qu'un exemple parmi d'autres.

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    1. N'importe comment, tout ce qui arrive de mauvais vient de Poutine (ou de Trump).

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  3. Puisque nous en sommes aux réflexions,pourquoi les émissions de débats,où on débat en rond, invitent-elles de parfaits incompétents dans leur domaine?
    Nicole Bacharan,qui avait prédit le triomphe d'Hillary Clinton...
    L'islamologue Gilles Kepel qui annonce,depuis le 11 septembre 2001,que le Djihad est en perte de vitesse et derrière nous...
    Et ce spécialiste femelle de la Corée du Nord,qui sert de référence aujourd'hui,lorsque l'excellent Pierre Rigoulot est négligé.
    Il faut dire qu'elle accumule les perles:non contente de servir d'idiote utile à Kim Jong un,dégénéré stalinien joufflu à la troisième génération,en affirmant que la Corée du Nord se porte comme un charme,elle a la stupidité d'ajouter que les Nord Coréens détestent Trump.
    Je ne savais pas qu'il suffisait à une occidentale-toute experte de la Corée du Nord qu'elle fût-,d'entrer tranquillement en Corée du Nord,avec les encouragements de Pyong Yang,de s'y balader sereinement afin de prendre le pouls de la population avant de se livrer,auprès des gentils nord coréens, à des micro-trottoirs.
    Voilà pourquoi j'hésite à la mettre dans l'une ou l'autre de ces catégories: idiote tout court ou idiote utile?

    Vendémiaire.

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    1. De manière générale, les "experts" sont très doués pour se mettre le doigt dans l’œil jusqu'au coude, que ce soit en économie ou en politique. D'ailleurs, le fait que l'on puisse opposer un "expert" à un autre prouve qu'au moins un des deux se trompe.

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  4. Et pour continuer sur la lancée de Vendémiaire, comment se fait-il, alors que nous allons avoir des élections européennes l'an prochain, qu'aucune de nos grandes chaînes de débats, ni aucun de nos grands journalistes n'ait encore eu l'idée d'inviter Christian Saint-Etienne qui pourtant a écrit un livre où il explique qu'on peut encore sauver l'Europe à la condition d'accepter la création d'un "puissant noyau dur d'États européens prêts à relever le défi de notre époque (troisième révolution industrielle, nouvelle hiérarchie des nations). Pour lui, c'est une "nécessité vitale si l'Europe veut continuer à exister comme acteur de l'Histoire."
    Mais tout le monde s'en fout et tout le monde saute comme un cabri, en disant : l'Europe, l'Europe, l'Europe, sans s'apercevoir que "la crise européenne est aussi profonde et explosive que la crise française, voire pire encore."
    Christian Saint-Etienne - Osons l'Europe des nations - Le défi du nouveau président

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    1. Pour ce qui est du sujet traité par l'Oncle Jacques, l'ami Georges pense que :
      "Qui ne voit pas la coïncidence entre féminisme et désastre, ne voit rien du tout."

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    2. Il me semble que l'Europe-Puissance est une vue de l'esprit, quelle que soit la manière dont on l'envisage.

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    3. "... si le monde reste soumis à une logique de puissance, quel est le sens d'une politique (comme celle de l'UE) qui organise l'impuissance ? En quoi cette politique d'impuissance est-elle juste ou morale, surtout dans un monde dont le processus de globalisation apparaît comme une lutte entre nations pour la prééminence ?.."
      Christian Saint-Etienne

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    4. @ Fredi M
      Puisque vous semblez aimer, je vous en remets une couche :
      "...L'Europe ne peut pas continuer de prendre des décisions qui peuvent conduire à des conflits sans qu'il y ait un commandant en chef doté d'une légitimité
      démocratique directe.
      Les soi-disant "citoyens européens" devraient pouvoir élire directement les responsables qui prennent les décisions dont dépend leur avenir..."
      Christian Saint-Etienne

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    5. Personnellement, je ne crois plus à l'Europe. Je vais tenter, dans un prochain billet, d'exprimer la manière dont je conçois les choses.

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  5. Donc la fuite est circonscrite...

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    1. Pas vraiment. Pour l'instant, la résignation l'emporte sur l'action.

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    2. En fait, il semblerait que, suite à ma dernière intervention, la fuite ait disparu !

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  6. Je crois que les media comptent sur notre amnésie.

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  7. Parce que j'utilise le pluriel latin de medium. C'est pourquoi je lui refuse également l'accent aigu.

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  8. Le sérieux des chats...comme vous dites. C'est tout à fait cela. Il faut dire que toute la société actuelle tient sur le bidon et la réflexion prédigérée. Alors le sieur Weinstein et ses pareils font les frais de la détestation en vogue. Pour une fois, j'ai la faiblesse de penser que ça ne tombe pas si mal...
    Amitiés.

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