J'ai été très en faveur de l'Union
Européenne. J'ai même, en voyant mes diplômes et qualifications
reconnues au Royaume-Uni pensé bénéficier des nouvelles
possibilités qu'elle offrait. Et puis j'ai évolué.
L'idée d'une Europe forte par son
union la rendant capable de rivaliser avec les grandes puissances
mondiales avait quelque chose de séduisant. Tout cela est bel et
bon mais pour ce faire, encore faudrait-il que ses membres soient
unis et qu'elle parle d'une seule voix, qu'elle devienne un État
fédéral disposant d'une armée, d'une diplomatie et d'une économie
unifiées. Et c'est là que le bât blesse.
En effet, s'il est comme dans le cas
des États-Unis d'Amérique possible de plus ou moins unifier des
populations de déracinés tout en laissant, vue la taille du pays,
une certaine autonomie aux États qui composent la fédération,
c'est une toute autre paire de manches que d'unifier des nations
plongeant leurs racines dans des cultures, des histoires, des
organisations économiques différentes et parfois hostiles les une
aux autres. Car on ne balaie pas d'un revers de main l'empreinte
laissée par des siècles et des siècles de traditions. Un Sicilien
n'est pas un Suédois. Pour faire des deux des Européens, il
faudrait qu'ils renoncent à leur culture pour en adopter une commune
dont on ne sait pas trop de quoi elle serait faite. Pour faire
simple, l'Europe unie suppose la disparition des peuples qui la
composent. Les différents peuples de l'Europe y sont-ils prêts ?
J'en doute et ce n'est pas le renouveau des nationalismes que l'on
peut constater dans bien des pays qui me fera y croire.
On pourra me rétorquer que les nations
dont je parle se sont souvent constituées et unies à partir de
peuples différents. Mais ce fut le résultat de siècles de
centralisation progressive et au prix de la quasi-disparition des
coutumes et langues régionales remplacées par un simple folklore.
Lorsque l'assimilation n'a été que partielle, on assiste comme en
Espagne avec la Catalogne et le Pays Basque ou en France avec la
Corse a des tendances autonomistes ou indépendantistes plus ou moins
prononcées voire violentes. L'idée d'une Europe politique, si elle
est relativement ancienne, risque donc de prendre longtemps avant de
se concrétiser si jamais elle y parvient.
En admettant qu'elle y parvienne, on
peut se demander à elle serait utile. Notre continent vieillissant,
en pleine débâcle démographique, sera-t-il, même uni, de taille
à affronter les géants de demain (et déjà d'aujourd'hui) que sont
la Chine ou l'Inde ? On peut en douter tant aux niveaux
économique, politique ou militaire. Si le but est de former une
Europe-puissance, il est à craindre que ce soit un échec.
Je ne vois donc pas bien l'intérêt
que peut présenter une Union Européenne surtout que l'Europe
présente déjà l'avantage d'exister à travers des fondamentaux culturels. Les pays européens, hormis l'Albanie, sont de
culture chrétienne. Ils partagent un niveau culturel et économique
sinon identique du moins comparable. Ils entretiennent depuis des
siècles des relations même si celles-ci ont souvent été
conflictuelles. Les échanges économiques y sont intenses. Plutôt
que de bricoler une usine à gaz institutionnelle ne satisfaisant
personne, ne serait-il pas préférable que s'établissent des
accords d'État à État permettant, sous certaines conditions et en
fonction des partenaires la libre circulation des biens comme des
personnes, la reconnaissance des équivalences de diplômes, etc. ?
Plus qu'une Union, ne serait-il pas préférable que s'établisse une
Coopération européenne, chaque état continuant de légiférer,
dans le meilleur des cas, en fonction des intérêts, des besoins et
des aspirations de son peuple lequel pourrait ainsi conserver son identité ?
Un raccord union 1-1/2 ferait l'affaire... non ?
RépondreSupprimerTu l'as dit, bouffi !
SupprimerOn ne parle anglais aux États-Unis que parce que les premiers colons étaient anglophones et que ceux qui les ont suivis pour toutes sortes de raisons poursuivaient le "rêve américain" et voulaient s'assimiler. Vu qu'il existe maintenant des états où les hispaniques représentent plus de 30% de la population, le risque de multilinguisme se profile.
RépondreSupprimerIl est évident que comparer Europe et États-Unis n'est pas très sérieux car nous avons d'un côté de vieilles nations et de l'autre des communautés vivant sur le même territoire mais séparément.
Quand vous écrivez, je ne vois pas très bien ceci ou cela, je ne peux que vous conseiller de lire celui qui voit, qui a étudié le problème depuis plus de quinze ans et qui a écrit un livre passionnant sur le sujet : Christian Saint-Etienne - Osons l'Europe des nations"
RépondreSupprimerAprès on cause, comme dit l'autre !
J'ai bien du mal à lire en ce moment. Problème de concentration. Merci cependant pour le conseil.
SupprimerOn dirait en effet : peu lu, peu commenté.
RépondreSupprimerCe n'est pas parce que les commentaires ne se bouculent pas que votre article n'a pas été lu!
RépondreSupprimerNuance...
J'ai moi aussi été longtemps en faveur de l'Union européenne avant de dériver vers l'euroscepticisme et d'être aujourd'hui hostile à une Union qui entraîne à leur perte les peuples européens et les Etats souverains.
Je pense même qu'il faut que la France quitte,de toute urgence,cette nef des fous qu'est devenue l'Union,avant qu'il ne soit trop tard,à l'exemple des britanniques,qui ont tout lieu de s'attendre à un "Brexit" dur imposé par Bruxelles.
Vendémiaire.
Oui je passe souvent mais ne commente pas.mais j'aime votre ton et votre humour.Pour l'europe les gens comme moi sont fatigués de cette dictature interieure et exterieure.Nous sommes foutu.
RépondreSupprimerJ-J S
D'abord un grand merci, ensuite j'ai peur que vous n'ayez raison.
SupprimerOu p'têtre du 3/4 eurocône après tout !
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