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jeudi 15 mars 2018

Europe

J'ai été très en faveur de l'Union Européenne. J'ai même, en voyant mes diplômes et qualifications reconnues au Royaume-Uni pensé bénéficier des nouvelles possibilités qu'elle offrait. Et puis j'ai évolué.

L'idée d'une Europe forte par son union la rendant capable de rivaliser avec les grandes puissances mondiales avait quelque chose de séduisant. Tout cela est bel et bon mais pour ce faire, encore faudrait-il que ses membres soient unis et qu'elle parle d'une seule voix, qu'elle devienne un État fédéral disposant d'une armée, d'une diplomatie et d'une économie unifiées. Et c'est là que le bât blesse.

En effet, s'il est comme dans le cas des États-Unis d'Amérique possible de plus ou moins unifier des populations de déracinés tout en laissant, vue la taille du pays, une certaine autonomie aux États qui composent la fédération, c'est une toute autre paire de manches que d'unifier des nations plongeant leurs racines dans des cultures, des histoires, des organisations économiques différentes et parfois hostiles les une aux autres. Car on ne balaie pas d'un revers de main l'empreinte laissée par des siècles et des siècles de traditions. Un Sicilien n'est pas un Suédois. Pour faire des deux des Européens, il faudrait qu'ils renoncent à leur culture pour en adopter une commune dont on ne sait pas trop de quoi elle serait faite. Pour faire simple, l'Europe unie suppose la disparition des peuples qui la composent. Les différents peuples de l'Europe y sont-ils prêts ? J'en doute et ce n'est pas le renouveau des nationalismes que l'on peut constater dans bien des pays qui me fera y croire.

On pourra me rétorquer que les nations dont je parle se sont souvent constituées et unies à partir de peuples différents. Mais ce fut le résultat de siècles de centralisation progressive et au prix de la quasi-disparition des coutumes et langues régionales remplacées par un simple folklore. Lorsque l'assimilation n'a été que partielle, on assiste comme en Espagne avec la Catalogne et le Pays Basque ou en France avec la Corse a des tendances autonomistes ou indépendantistes plus ou moins prononcées voire violentes. L'idée d'une Europe politique, si elle est relativement ancienne, risque donc de prendre longtemps avant de se concrétiser si jamais elle y parvient.

En admettant qu'elle y parvienne, on peut se demander à elle serait utile. Notre continent vieillissant, en pleine débâcle démographique, sera-t-il, même uni, de taille à affronter les géants de demain (et déjà d'aujourd'hui) que sont la Chine ou l'Inde ? On peut en douter tant aux niveaux économique, politique ou militaire. Si le but est de former une Europe-puissance, il est à craindre que ce soit un échec.

Je ne vois donc pas bien l'intérêt que peut présenter une Union Européenne surtout que l'Europe présente déjà l'avantage d'exister à travers des fondamentaux culturels. Les pays européens, hormis l'Albanie, sont de culture chrétienne. Ils partagent un niveau culturel et économique sinon identique du moins comparable. Ils entretiennent depuis des siècles des relations même si celles-ci ont souvent été conflictuelles. Les échanges économiques y sont intenses. Plutôt que de bricoler une usine à gaz institutionnelle ne satisfaisant personne, ne serait-il pas préférable que s'établissent des accords d'État à État permettant, sous certaines conditions et en fonction des partenaires la libre circulation des biens comme des personnes, la reconnaissance des équivalences de diplômes, etc. ? Plus qu'une Union, ne serait-il pas préférable que s'établisse une Coopération européenne, chaque état continuant de légiférer, dans le meilleur des cas, en fonction des intérêts, des besoins et des aspirations de son peuple lequel pourrait ainsi conserver son identité ?

10 commentaires:

  1. Un raccord union 1-1/2 ferait l'affaire... non ?

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  2. On ne parle anglais aux États-Unis que parce que les premiers colons étaient anglophones et que ceux qui les ont suivis pour toutes sortes de raisons poursuivaient le "rêve américain" et voulaient s'assimiler. Vu qu'il existe maintenant des états où les hispaniques représentent plus de 30% de la population, le risque de multilinguisme se profile.

    Il est évident que comparer Europe et États-Unis n'est pas très sérieux car nous avons d'un côté de vieilles nations et de l'autre des communautés vivant sur le même territoire mais séparément.

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  3. Quand vous écrivez, je ne vois pas très bien ceci ou cela, je ne peux que vous conseiller de lire celui qui voit, qui a étudié le problème depuis plus de quinze ans et qui a écrit un livre passionnant sur le sujet : Christian Saint-Etienne - Osons l'Europe des nations"
    Après on cause, comme dit l'autre !

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    1. J'ai bien du mal à lire en ce moment. Problème de concentration. Merci cependant pour le conseil.

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  4. On dirait en effet : peu lu, peu commenté.

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  5. Ce n'est pas parce que les commentaires ne se bouculent pas que votre article n'a pas été lu!
    Nuance...
    J'ai moi aussi été longtemps en faveur de l'Union européenne avant de dériver vers l'euroscepticisme et d'être aujourd'hui hostile à une Union qui entraîne à leur perte les peuples européens et les Etats souverains.
    Je pense même qu'il faut que la France quitte,de toute urgence,cette nef des fous qu'est devenue l'Union,avant qu'il ne soit trop tard,à l'exemple des britanniques,qui ont tout lieu de s'attendre à un "Brexit" dur imposé par Bruxelles.

    Vendémiaire.

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  6. Oui je passe souvent mais ne commente pas.mais j'aime votre ton et votre humour.Pour l'europe les gens comme moi sont fatigués de cette dictature interieure et exterieure.Nous sommes foutu.
    J-J S

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    1. D'abord un grand merci, ensuite j'ai peur que vous n'ayez raison.

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  7. Ou p'têtre du 3/4 eurocône après tout !

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