Incorrigible, je suis ! Têtu
comme une mule bretonne caractérielle ! Je n'y peux rien. J'en
ai eu une nouvelle preuve hier chez M. Bricomarché. Alors que
j'allais y acquérir une résine spéciale pour donner à l'horrible
faïence marron de ma cuisine corrézienne une couleur acceptable,
l'homme qui guida mon choix me parut détenir une science profonde en
matière de peinture. Du coup, je lui ouvris mon cœur.
Mes lecteurs fidèles se souviendront
de ma récente déconvenue lors de la peinture d'un plafond. Laquelle
n'était que la dernière d'une longue série. L'échange fut long,
sincère, détaillé et donc instructif. Je décrivis avec précision
ma manière de procéder, les outils et la peinture choisis :
tout. Et j'en appris de belles : inutile d'essayer de peindre un
plafond quand il fait plus de 18° dans la pièce car au plafond, il
en fait 22 ce qui provoque un séchage trop rapide. Le rouleau
employé avait le poil trop long. Il m'en fut proposé un spécial.
Avais-je préalablement lessivé ? Je dus reconnaître que non.
C'était pourtant indispensable ! Le plafond était recouvert
de papier ? Comment dès lors s'étonner que des sortes de
grumeaux se forment quand on utilise une peinture acrylique gorgée
d'eau qui fait se gonfler la colle imprégnant le plafond ? Dans
ce cas, ce qu'il faut, c'est de la glycérophtalique ! Et puis,
s'il doit être bien imprégné de peinture, il est indispensable de
bien l'égoutter sur la grille du camion (c'est ce nom que porte le
seau des peintres), de manière à ne pas avoir à répartir un excès
de peinture. D'autre part, on n'appuie pas sur le rouleau : on
en caresse le plafond en croisant.
Résumons nous : C'est à l'aube,
toutes fenêtre et portes ouvertes afin que règne la fraîcheur que
le peintre de plafond officie. Sur la surface dûment poncée et
lessivée, il dépose avec délicatesse une fine couche de peinture
glycérophtalique d'un rouleau bien égoutté, il croise ses
passages, partant du fond de la pièce pour rejoindre, bande après
bande, la source de lumière. Rien ne saurait arrêter sa progression
avant qu'il n'ait terminé son humble et délicate tâche. Une
seconde couche s'imposera. Et la récompense sera un magnifique
plafond, de ceux que les amateurs de belles choses seront prêts à
verser des rançons de roi pour contempler.
Mouais, faut voir... J'ai un peu de mal
à y croire. Mais ne pas tenter serait baisser les bras. Ce que ne
saurait faire une bourrique bretonne (et pour cause !). J'ai donc quitté le magasin
muni de deux seaux de peinture, d'un rouleau idoine, d'une grille, de
l'indispensable lessive et aussi d'un nouvel espoir. Incorrigible,
vous dis-je !
Mais qu'attend donc le gouvernement pour mettre en place une formation obligatoire de trois ans destinée à tous ceux qui veulent acquérir une maison de campagne, avec examen obligatoire à la fin avant de leur en accorder l'autorisation, comme pour le permis de conduire ?
RépondreSupprimerEt, à chaque plafond raté, on perdrait trois points; au bout de 12 points perdus, obligation de repasser l'examen ou de revendre sa maison.
Votre suggestion, Élie, me paraît judicieuse. Quel dommage que personne ne l'ait évoquée lors du débat d'hier soir ! Nous sommes et serons bien mal gouvernés.
SupprimerA breton vaillant, rien d'impossible.
RépondreSupprimerEspérons...
SupprimerVous ne pourriez pas oublier un peu la Corrèze quand vous êtes revenu en Normandie ? Parce que nous sommes en Normandie, ou bien ?
RépondreSupprimerIl est difficile, chère Mildred de n'être pas hanté par ses passions : bien qu'en Normandie, la Corrèze et les tâches qui m'y attendent me poursuivent.
SupprimerDemain, dès l'aube, à l'heure où blanchit le plafond, je peindrai.
RépondreSupprimerMoi, j'attendrai quelques jours avant de retourner en Corrèze.
SupprimerVous avez tout juste: avec le glycéro jamais de défaut!
RépondreSupprimerAmitiés.
Vous m'attribuez un mérite qui ne revient qu'à mon coach !
SupprimerAu rouleau, plutôt ! Quoique je n'aurai pas besoin de m'accrocher car, ayant retrouvé mon manche télescopique, je peidrai les pieds au sol.
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