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dimanche 5 mars 2017

Heureux !

Il arrive que je me demande pourquoi je m'agite, pourquoi je prends parti alors que je suis heureux. Attention cependant : pas béatement. Juste aussi heureux que je suis capable de l'être. Comme tout le monde, en somme. Certains baignent dans une joie optimiste et permanente, certains connaissent les tréfonds de la dépression. Chacun fait avec sa capacité au bonheur. Comme toute chose, celle-ci est inégalement répartie. Je ne sais pas si la mienne est supérieure, inférieure ou égale à la moyenne et, disons-le tout net, je m'en fous. Toujours est-il que je suis heureux.

Il faut reconnaître que j'ai pour ça de nombreuses raisons : par exemple, je suis pratiquement libre de toutes contraintes : pas d'horaires, pas d'obligations sociales, pas de promiscuité imposée. Et cela depuis bientôt six ans ! J'étais fait pour être rentier et je le suis enfin ! Je jouis d'une certaine aisance c'est à dire que mes modestes moyens correspondent à mes modestes besoins. Je suis exempt d'envie et de vraies colères. Je sais occuper mon temps de diverses manières et en tirer satisfaction. Ma santé pourrait être meilleure mais également bien pire. Elle me permet de faire ce qui me plaît et c'est l'essentiel. J'aurais du mal à gravir le Ventoux à vélo ou à skier sur ses pentes mais vu que je n'aime pas plus le vélo que le ski ou tout autre sport, pourquoi m'en plaindrais-je ? Je suis souvent seul. Ça tombe bien, j'aime la solitude. Je vis dans des lieux retirés et paisibles, loin de la course des rats et de son bruit. Un rien m'amuse. Tout un tas d'infimes satisfactions me sont offertes par la vie. Faire une liste complète de mes raisons d'être heureux serait bien fastidieux et je ne suis pas d'humeur à m'ennuyer avec une tâche aussi vaine...

Je suis d'autant plus heureux que je ne l'ai pas toujours été. Rien de plus normal : toutes les conditions n'étaient pas réunies pour que je le sois. J'ai connu, des hauts, des bas, de grosses emmerdes, de grandes joies.  Tout ça nuit à la sérénité. Après deux tiers de siècle, je l'ai atteinte. Que demander de plus, sinon que ça continue un peu ?

C'est pour tout cela qu'il m'arrive de me demander pourquoi je m'intéresse à la politique. Il se peut que ce ne soit qu'un hobby comme un autre. Car même si, à mon sens, la civilisation occidentale est poussée à la folie par des imbéciles qui se croient généreux et de nuisibles idiots prétendument progressistes, cela n'affecte que très peu ma vie et, sauf cataclysme, il est peu probable que ça vienne jamais l'affecter. Peut-être qu'en plus d'être un passe-temps, cet intérêt naît de l'agacement que provoque en moi l’œuvre de destruction systématique poursuivie par certains en un temps où sans leur haine nous aurions enfin tout pour être heureux ? Une chose est certaine : ce n'est pas l'intérêt personnel qui m'y pousse. Ma vie est faite, sa fin plus proche que son début, et mon sort me convient.

8 commentaires:

  1. On s'intéresse à la politique comme on assiste à une pièce de théâtre de boulevard : ça vole souvent très bas, mais c'est tout de même assez drôle pour qu'on y passe un bon moment.

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  2. Il y a des gens qui s'intéressent à la politique et d'autres pas, c'est aussi simple que cela. Rien à voir avec le fait qu'on soit heureux ou pas.
    Vous êtes heureux ? Je crois que nous en serons tous fort aises !

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    1. Je crois que le malheur pousse souvent à se révolter contre un monde dans lequel on en voit la cause !

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  3. Passe temps comme un autre, profitez de votre bonheur et vivez longtemps.

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  4. Je n'atteins cet état de contentement qu'au coin du feu, avec le chat sur les genoux, mais en écoutant les petits zosiaux, pas les politicards ;)

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