Je souhaiterais aujourd'hui vous
entretenir de Pompéi. Curieuse destinée que celle de cette ville
disparue sous plusieurs mètres de sédiments volcaniques au premier
siècle de notre ère et redécouverte par hasard lors du creusement
d'un canal plus de 15 siècles plus tard. Retracer l'histoire de la
ville, de sa découverte et des fouilles qui la suivirent serait
fastidieux et par cette grise journée d'octobre, je m'en garderai
bien, ne serait-ce que parce que mes lecteurs sont tous d'insondables
puits de science que d'inutiles rappels lasseraient. Ce dont
j'aimerais traiter c'est de l'empreinte que cette ville a laissée
dans la chanson.
L'irremplaçable Joséphine Baker, dans
un inoubliable succès, ne déclara-t-elle pas n'avoir que « deux
amours, Pompéi et Paris » ?
Plus près de nous, Enrico Macias,
barde pataouète, chanta avec des trémolos dans la voix «
Ah qu'elles sont jolies les filles de Pompéi (Laï laï laï laï
laï laï laï laï laï laï) ».
Dans une autre chanson, plus pathétique
cette fois, ne déclara-t-il pas :
« J'ai quitté Pompéi
J'ai quitté ma maison
Ma vie, ma triste vie
Se traîne sans raison
J'ai quitté mon soleil
J'ai quitté ma mer bleue
Leurs souvenirs se réveillent
Bien après mon adieu
Soleil! Soleil de Pompéi perdu
Des villes blanches que j'aimais*
Des filles que j'ai jadis connues »
J'ai quitté ma maison
Ma vie, ma triste vie
Se traîne sans raison
J'ai quitté mon soleil
J'ai quitté ma mer bleue
Leurs souvenirs se réveillent
Bien après mon adieu
Soleil! Soleil de Pompéi perdu
Des villes blanches que j'aimais*
Des filles que j'ai jadis connues »
Certaines mauvaises langues ont insinué
que le bel Enrico aurait éhontément pompé (sans i) ces paroles
chez Pline l'Ancien, lequel, comme chacun sait, fréquentait avec
assiduité les boxons pompéiens dont il apprécia la grâce des
pensionnaires jusqu'au jour de sa tragique disparition. En fait
il n'en est rien car c'est en vain que l'on chercherait dans les
écrits des Pline des passages qu'une traduction, même
inspirée, pourrait rapprocher de ces trésors de notre répertoire.
Au passage, je m'interroge au sujet d'une incohérence dans la
dénomination des Pline. A « l'Ancien » on aurait pu
opposer « le Nouveau » ou au « Jeune »
« le Vieux ». Mais ne nous perdons pas en vaines
ratiocinations...
Nos cousins d'Outre-Atlantique ne sont
pas en reste, quoiqu'on constate parfois une certaine confusion entre
Campanie et Québec comme en témoigne ces paroles de Gilles
Vigneault : « Pompéi, ce n'est pas un pays, c'est
l'hiver, etc. »
On pourrait multiplier à l'infini les
mentions de cette ville et ce n'est pas l'envie qui m'en manque. Il
se peut même qu'un jour je m’attelle à la rédaction d'un docte
ouvrage sur la question. Je m'abstiendrai donc d'en trop dévoiler la
teneur.
* i.e. : Herculanum et Stabies
Grâce à vous une grande partie de l'histoire vient de s'éclaircir.
RépondreSupprimerSi on peut rendre service...
SupprimerA propos de Pompéi, il y avait un excellent film-péplum semaine passée à la télé:
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/42zdBRlMgAc
Je l'ai raté, hélas !
SupprimerLe regretté Félix Faure était, parait-il, un fervent admirateur de cette ville.
RépondreSupprimerDroopyx
Vous jouez sur les mots !
SupprimerEt n'oublions pas cette autre ritournelle, qu'entonnaient toutes les prostituées des clandés de Pompéi, dès que l'Ancien apparaissait :
RépondreSupprimerAh ! fous-le-moi ton Pline dans l'cul
Et qu'on en finisse !
Ah ! fous-le-moi ton Pline dans l'cul
Et qu'on n'en parle plus !
Bref : entre ces filles et l'écrivain, une véritable Lave Story…
Merci pour ces précieuses informations.
SupprimerOn ne saurait mieux montrer ce que notre culture française doit à l'antiquité romaine.
RépondreSupprimerJe suis prêt à mourir en défendant Pompéi !
SupprimerEt quid de Charlie Chaplin l'Ancien et de Charlie Chaplin le Jeune ?
RépondreSupprimerAutre question existentielle: Pieter Brueghel le Jeune a t'il peint Pline l'Ancien , et inversement ?
Permettez-moi de fêter mon retour par rapport à des "biftons" précédents:
- "Fidélité du lapin, détresse du coq", à ne pas confondre avec la "Fidélité du latin, Pécresse du toc !"
- Pour ce même billet, mon "beau-frère" (Bonjour Madame !) Granpas eût été bien inspiré de citer une bière de bon aloi pour le coq ...
- Et toujours pour ce billet, à propos de déTRESSES, j'attendais Mildred (Locks) au tournant !
- Pour "Rions (jaune) avec France Inter", certes je soutiens le rire à gorge déployée !
- Quand à "Admettons ..." le propos gastronomique de Fredi.M est on ne peut plus pertinent eu égard aux spécialités britanniques ...
- J'ai lu avec entrain "Argumenter" et ne saurais que trop recommander à notre Cher Hôte le triptyque "chèvre, choux (farci de préférence ...) et Pic Saint-Loup" !
Je reste coi devant la richesse de ces commentaires !
Supprimer