Il serait urgent que
le parlement vote une loi régulant le droit aux affaires des Français. Car si, et
ce n’est que justice, d’affaires nous ne
manquons pas, il faut bien reconnaître que celles-ci éclatent de manière
anarchique, ce qui nuit gravement à l’intérêt qu’elles suscitent. On a à peine
commencé à s’intéresser à la nouvelle qu’une autre vient la supplanter, elle-même
éclipsée par une affaire toute neuve. Du
coup, le citoyen ne sait plus trop où donner du dégoût ou de l’indignation. D’autant
plus que les affaires n’ont pas toutes la qualité qu’on serait en droit d’attendre.
A force de voir les montagnes accoucher de souris, le chaland finit par se
lasser. Il risque de finir par tout
mélanger, penser que cette histoire de Sarkozy se rendant nuitamment en scooter
chez M. Buisson afin d’y enregistrer en
cachette, sur un dictaphone surfacturé, les conversations de M. et Mme Copé parlant de
la pluie et du beau temps avec les Strauss-Kahn-Diallo, est bien embrouillée. Le grand danger, c’est que,
comme Guyot, la presse perde toute crédibilité et qu’une affaire gravissime
survienne sans que quiconque n’y prête la moindre attention. Ce qui serait finalement la porte ouverte à
bien des excès. Le président pourrait alors se mettre l’ensemble du budget national
dans la poche, révolvériser ses opposants et ceux de son propre parti qui lui
font de l’ombre lors d’une petite sauterie élyséenne sans que personne y trouve
à redire ou se donne la peine d’évoquer ces faits. Avant que nous n’en soyons
là, il faut LÉ-GI-FÉ-RER.
Légiférer est bien, utile, essentiel même, mais tant qu’à s’y mettre, autant le faire avec soin. Je
suggérerais à nos parlementaires deux axes qui me paraissent indispensables à la
bonne santé des affaires. Tout d’abord, il faut réglementer leur fréquence. Croyez-vous
que M. Dreyfus continuerait, plus d’un siècle après ses problèmes, à être connu
de tous si le lendemain des accusations dont il fut l’objet la presse avait accusé le président d’avoir entamé des
pourparlers avec l’Angleterre pour lui restituer le Pas-De-Calais
moyennant une grosse somme payable en Suisse ?
Pour bien se développer, les affaires, c’est comme les poireaux :
il faut un certain temps. Il serait donc souhaitable que n’éclate aucune affaire moins
de trois mois après la précédente. Ensuite, afin d’examiner la qualité des affaires, il serait bon que soit créé un corps d’experts (plus ou moins
indépendants). Cela permettrait que n’éclatent que des affaires intéressantes,
sérieuses et dotées de solides bases susceptibles d’envoyer le ou les mis en
cause aux galères ou à l’échafaud, au cas bien entendu où ces peines seraient judicieusement
rétablies. De telles affaires ne se trouvent hélas pas sous le pas d’un cheval,
il se peut même que l’on se voit contraint à user de faux afin de mieux les
étayer mais, que voulez-vous, quand on lutte contre la corruption, tous les
moyens sont bons…
On me dira qu’il existe des risques de voir cette loi mener
à une certaine censure. Et alors ? La censure n’existe-t-elle pas déjà ?
Les trois affaires de la semaine passée ne concernent-elles pas uniquement des personnalités de l’ex-majorité
et même directement ou indirectement l’ex-président ? Quand on dispose d’une presse et de media
uniquement prêts à faire écho aux « scandales »
de « droite », qu’est-ce que ça changerait ? Les media sont plus que dociles, ils seraient
ravis de pouvoir servir leur idéologie progressiste en démolissant ceux qu’ils haïssent sans se trouver au bout du compte un
peu ridicules quand leur brouhaha ne mène à rien.
J’espère que ma suggestion sera retenue par un pouvoir qui
faute d’être en position de résoudre quelque problème que ce soit ne peut
espérer une éventuelle reconduction qu’en détruisant ses opposants.
Excellente idée.
RépondreSupprimerQui permettrait au quotidien "Le Monde" de devenir trimestriel.
Ce qui me donnerait le temps d'en lire un ou deux articles...
SupprimerMagnifique idée qui devrait prospérer, le pouvoir socialiste se rend forcément compte du gaspillage de coups montés que ces affaires à répétition constituent. Culbuto y sera forcément sensible.
RépondreSupprimerAmitiés.
Souhaitons le. J'ai toujours aimé les bonnes affaires !
SupprimerSuggestion paradigmique sur laquelle je commence à brouillonner une proposition de loi pour la rentrée. Euh... pourquoi c'est toujours "la rentrée" ? Elle va commencer par "Attendu que... " bon après, faut le temps quand même ; et se conclura par quelque chose comme : "la liste annuelle des affairés primera toute autre pour l'ordre d'embarquement aux Îles Kerguelen". Un truc dans le genre.
RépondreSupprimerOn attend la suite, avec impatience !
SupprimerPlus il y a d'affaires, plus je rigole. Aussi ne suis-je pas partisan d'une telle loi. En revanche, je ne serais pas contre un récapitulatif périodique de l'état d'avancement de chacune d'elles pour qu'on ne perde pas le fil. En fin de période (mensuelle, trimestrielle ou plus), on pourrait faire un classement du genre d'affaire (coucherie, écoutes téléphoniques, pots-de-vin, fraude fiscale etc), des mis en cause, de leurs avocats, des médias qui en ont parlé, des juges qui s'y sont intéressés ou qui ont enterré la dite affaire etc. Et chaque année, on pourrait distribuer au gagnant de chaque catégorie des Victoires, des Césars ou des casseroles au cours d'une grande cérémonie retransmise à la télé.
RépondreSupprimerQu'on rigole au moins, puisqu'on paie.
L'idée est bonne. Vous jetez le trouble en mon esprit...
SupprimerIl existe déjà le Bobard d'Or.
SupprimerCe qui est formidable, c'est le fait que les hommes politiques de gauches sont tous des saints hommes.
RépondreSupprimerC'est normal : l'épreuve de sainteté à l'entrée du PS est de très haut niveau.
Supprimer"révolvériser ses opposants et ceux de son propre parti qui lui font de l’ombre lors d’une petite sauterie élyséenne sans que personne y trouve à redire."
RépondreSupprimerC'est mon rêve! Du passé faisons table rase.
Attention ! Pistorius a fait le même rêve, ça s'est mal terminé !!
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