J’ai déjà consacré à ce lépidoptère trois articles qui
marquèrent les esprits et qui ne sont pas totalement étrangers au fait que mon
nom se murmure au sein des jurys Pulitzer et Nobel.
Cette année, je croyais avoir trouvé la solution pour neutraliser l'animal. Le paysan retraité dont
j’ai acheté la maison m’avait confié son secret, une certaine fougère que l’on
trouve le long de l’ancienne voie de chemin de fer, si on en jonche son carré
de choux, éloigne le virevoltant
papillon. Avec ma compagne, nous partîmes donc en quête de la plante magique et
nous ne tardâmes pas à en trouver et à
en remplir un grand sac. Sitôt cueillie,
sitôt jonchée. Je pensais donc le
problème résolu. Toutefois, une chose m’inquiétait. Très vite, comme on pouvait
s’y attendre, les fougères brunirent et séchèrent. Je me demandai s’il n’était
pas nécessaire de les renouveler constamment. Mon gourou, rencontré au marché, sut
me rassurer : la protection était permanente.
La piéride se fit, jusque récemment, rare. A cause
probablement des conditions climatiques car la bête, comme bien des monstres,
se montre pleutre quand les circonstances compliquent la mise en œuvre de ses diaboliques manigances. Mais le temps s’est
radouci, est devenu chaud et piérides de réapparaître. On ne voit souvent que
ce que l’on souhaite voir. Il me
semblait que la jonchée jouait son rôle. Le papillon blanc-crème à taches
noires semblait ne survoler mes choux qu’avec
circonspection. S’il arrivait qu’un téméraire se posât, il semblait bien vite
se raviser et repartait d’une aile
vigoureuse vers d’autres horizons.
Innocent que j’étais !
Hier, alors que j’inspectais mon carré de chou, mes yeux furent attirés
par ce qu’il me fallut bien reconnaître pour des chenilles de piérides. Une
inspection plus approfondie m’amena à
constater que fougères ou pas, les horribles larves étaient là et bien là et se
livraient avec enthousiasme à leur passion dévorante. J’en écrabouillai un
maximum. Seulement, trop c’est trop. Le temps n’est plus à la répression. L’heure
de la solution est venue. Dès cet après-midi j’irai au magasin de la
coopérative agricole acheter un produit à base de Bacillus
thuringiensis, le bacille de Thuringe censé, tout en restant écologique, détruire la
bête. Si ça ne suffit pas, j’envisage le recours à des armes chimiques encore
plus redoutables. Voilà où nous en sommes.
A part ça, n’en déplaise à Anne et Maria, sous la serre, les tomates cœur
de bœuf, roma et cerise commencent à murir, les poivrons abondent et les
courgettes continuent de rendre. Les pommes de terre, atteintes de mildiou
devront être arrachées, petits pois et fèves abondent, les premiers haricots
verts sont bons à ramasser, les poireaux grossissent… Malgré une saison pourrie et les
parasites divers, le potager continue d’être une source de joies.
Vos piérides avaient entamé une période de Ramadan, c'est tout!
RépondreSupprimerTiens cela me rappelle une histoire qui me faisait rire quand j'étions petit et pas bien grand.
Quel est le comble du jardinier: " Se mettre à poil devant ces tomates pour les faire rougir"
Bonne journée.
Pour elles, le ramadan est bien fini ! Je reviens du jardin : la cata. La guerre chimique est décvlarée !
SupprimerVos allusions à la situation en Syrie ne trompent personne.
RépondreSupprimerDamned ! Je suis fait ! Comment tromper votre sagacité ?
SupprimerFaites attention, jazzman !
SupprimerVos insinuations sont on ne peut plus douteuses et tendraient à faire croire que la piéride est un problème comme un autre.
Or la piéride c'est du sérieux, chacun en a bien conscience ici !
Vous faites bien de remettre les choses à leur vraie place, Mildred !
SupprimerEt cette remarque, ce n'est pas de la provocation peut-être ? Et après on vient demander si on ne dérange pas...
SupprimerJ'avais mis de côté un petit opuscule qui m'avait été gentiment été offert par Uniferme, les fermes réunies, du Pont-Rompu, car je savais bien qu'un jour où l'autre votre piéride reviendrait sur le tapis.
RépondreSupprimerDans cet opuscule, à la page 14, nous apprenons que Jean-Paul et Hélène Dandel de la ferme du Bas Freyssonnet utilisent des filets "halte-carpo".
Il est vrai qu'il s'agit de lutter contre "le carpocapse, appelé communément le ver de pomme".
Je retiens pour vous que "la mise en place des filets s'effectue juste avant la première ponte du carpocapse... Le filet restera ainsi installé jusqu'à la récolte... puis il sera enlevé durant toute la période hivernale."
Ça vaut peut-être le coup d'essayer ces filets sur vos choux, non ?
Merci de votre suggestion, Mildred, mais outre le fait que les choux sont déjà contaminés et que le filet ne saurait être que préventif, pour des raisons esthétiques, je rechigne à avoir recours au filet. Cependant, l'an prochain il se peut que, dès le départ, je me résigne à utiliser cet accessoire...
SupprimerPuis-je vous rappeler le plant de tomate de ce cher Alain Baraton ? J'ai hâte d'en savoir plus sur l'efficacité de vos armes de destruction massive, ou de vos frappes chirurgicales (car en Syrie, qui ne rit pas en l'occurrence -contrairement à la Libye qui, elle, baille- c'est la boucherie).
RépondreSupprimerLa tomate, certes, Al, mais c'est oublier que, vues la rigueur et l'humidité du climat des collines, ce fruit ne saurait arriver à maturité qu'en septembre (et encore !) quand le mildiou ne l'a pas détruit auparavant. Je le plante donc sous la serre-tunnel où il ne reste plus de place pour les choux. Voilà où nous en sommes !
SupprimerMais pourquoi tant de haine envers ces ptites bestioles ?
RépondreSupprimerLa fermeté et la détermination seraient bien suffisantes, cher Jacques !
Mais, Carine, où voyez-vous de la haine ? C'est avec fermeté et détermination que je les écrabouille !
SupprimerAvez-vous envisagé le napalm?
RépondreSupprimerC'est un produit qui a fait ses preuves en son temps.
Mais attention, à utiliser avec tact et discernement pour ne pas déborder sur les tomates.
Bien entendu Aristide ! Seulement, cuire les choux serait prématuré. J'ai également envisagé le défoliant qui priverait la racaille piéridique des moyens de se sustenter mais qui mènerait accessoirement à la destruction des choux, ce qui n'est pas vraiment le but...
SupprimerEt engager Automne Pavia, qui est très chou elle aussi et vient de détrôner Frédérique Jossinet dans mon petit coeur d'ancien judoka ? Combat la piéride en toute saison contrairement à ce que son joli prénom pourrait faire croire.
RépondreSupprimerEt ce n'est pas une dégonflée...
SupprimerDe mieux en mieux, vous écrivez les demandes et les réponses, maintenant !
SupprimerMais sachez que je ne répondrai à aucune de vos provocations.
Moi aussi je sais ce que sont la fermeté et la détermination.
Certaines mimiques de Mademoiselle Pavia me font craindre qu'elle ne soit une mijaurée, elle aussi. Malédiction.
SupprimerBravo! Il ne faut jamais baisser les bras devant l'envahisseur, quel qu'il soit. A votre place, je passerais directement à l'arme chimique, avec cette sorte
RépondreSupprimerde client il faut frapper vite et fort, sans quoi, ils
s'installent et vous en vous en débarrassez plus, si vous voyez ce que je veux dire. Pour les solutions écologiques, vous pourrez toujours voir après, à titre préventif.
Et ainsi vous profiterez mieux de votre potager et, avec un peu de chance, vous mangerez vos choux.
Tout cela ressemble un peu à une parabole...
Amitiés.
Il ne s'agit en aucun cas d'une parabole ou d'une métaphore. Une vue de l'état des feuilles de mes choux de Bruxelles vous en convaincrait...
SupprimerC'est donc bien un blog généraliste.
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