Je me suis décidé à lire La Guerre et la Paix
de M. Tolstoï. J’y suis allé à reculons tant le volume de l’ouvrage me rebutait :
pas loin de 1500 pages écrit petit, ça ne se lit pas en cinq minutes. Sauf à
faire comme ce comique qui me fit beaucoup rire il y a longtemps en déclarant « Grâce
à une méthode de lecture rapide, j’ai lu La Guerre et la Paix en une
heure : ça parle de la Russie ».
D’autre part, étant d’humeur de plus en plus futile et doutant
d’y trouver force gras jeux de mots,
contrepèteries et plaisanteries de garçon de bain, je craignais de m’ennuyer
comme un rat mort à la lecture du
puissant chef-d’œuvre de Lev Nicolaïevitch.
Je m’y lançai malgré tout. Eh bien après plus de cent pages
je peux le dire, ce Russe a du génie. Alors que m’attendais à quelque chose de
soporifique apte à précéder une sieste réparatrice, le roman me tient éveillé,
impatient même d’en connaître la suite.
Et pourtant ce n’est pas évident : tous ses personnages
portent des noms russes et pour corser l’affaire ils sont tous princes,
comtesses, comtes ou princesses. De plus, ils ont la sale manie de s’appeler
par des diminutifs aussi nombreux que variés.
C’est là le grand reproche que je ferais au Comte Tolstoï :
autant la présence d’un prince voire d’un comte vous pose un livre (comme de garenne vous pose
un lapin) autant leur multiplication ainsi que celle de leurs épouses, sœurs,
tantes et cousines (toutes affublées de la variante féminine de leur titre) désoriente.
A mon sens, le bon nombre de Comtes et de Princes dans un roman ne devrait sous
aucun prétexte être supérieur à deux.
De même si Je ne vois aucune raison valable pour qu’on se
permette la fantaisie d’appeler le
Prince Nicolas tantôt par son prénom et tantôt par des diminutifs comme
Nicolégnka (pas facile à prononcer), Nicolouchka ou encore Kolia.
Tout cela a pour effet de rendre malaisée l’identification
des personnages. J’ai souvent été contraint de retourner à Saint-Pétersbourg pour vérifier qui était ce Prince Basile qu’on
retrouvait à Moscou.
S’il se trouvait que par hasard M. Tolstoï soit un de mes
lecteurs, j’aimerais, au cas où la fantaisie le prendrait d’écrire un nouveau
livre, lui donner ce conseil : pas de noms russes, pas de diminutifs, pas
plus d’un Comte et/ou d’un prince. A bon entendeur, salut !
Avez-vous tenté un "Tolstoï pour les nuls", quelque "que sais-je" ou autre Assimil® ? L'hiver risque d'être long, du haut de votre colline (et au printemps vous attend Ulysse -))
RépondreSupprimerJe ne sais pas si mon courage ira jusqu'à lire Ulysse au printemps. On verra bien. D'ailleurs aurai-je fini LGELP ? L'enthousiasme me poussera-t-il à m'envoyer dans la foulée Anna Karénine que j'ai également récupéré ? Réponse dans quelque temps...
SupprimerAh, mais vous n'avez pas connu ma famille ! Des comtes, des nobles en veux-tu en voilà... Je n'avais pas d'imagination, chacun de mes personnages était le double d'un homme ou d'une femme que je connaissais, de quelqu'un de ma famille, de ma société.
RépondreSupprimerVoilà cent deux ans, bientôt cent trois, que j'ai rendu ma barque. Je ne voudrais pas revenir dans votre monde, il me ferait pleurer si j'avais encore des larmes, moi qu'on appelait Liova riova, "Léon le pleurnicheur".
Comte Lev Nikolaïevitch
Cher Lev Nikolaïevitch, la vie n'a pas dû être facile pour vous ! Je suppose que vous aussi aviez du mal à vous y retrouver dans votre famille entre tous ces princes, comtesses, comtes et princesses ! On pleurnicherait à moins !
SupprimerEn cliquant sur votre nom, j'ai pu voir que vous teniez cependant un blog de qualité !
SupprimerAh, ah, figurez-vous que j'ai éprouvé exactement le même problème que vous. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai souvent du mal à accrocher aux romans russes (ça doit aussi être une question de tempérament quand même).
RépondreSupprimerJe me sens moins seul !
SupprimerCe n'est pas particulier à Tolstoï, c'est la langue russe et son usage des noms qui veut ça. Dans l'édition que j'ai du Docteur Jivago, on propose en début de volume un répertoire des principaux personnages, avec leurs diminutifs, etc. : ce serait une bonne idée de faire ça pour la plupart des romans russes classiques.
RépondreSupprimerSinon, je vous rappelle que l'écriture d'un titre d'ouvrage obéit à certaines règles. Vous auriez dû écrire : La Guerre et la Paix.
Pour les noms, ce serait une bonne initiative.
SupprimerJ'ai retouché le titre. Toutefois en lisant votre commentaire dans ma BAL sans avoir mon billet sous les yeux j'ai un moment craint d'avoir distraitement remplacé "La Guerre et la Paix" par "Mets-la moi toute !" (ouvrage également intéressant mais qui n'est pas de Tolstoï).
PS : Il m'est impossible, dans les commentaires d'utiliser les caractères italiques. Il ne s'agit donc pas d'une rechute.
Jacques, vous copiez collez ça sur une feuille de bloc note que vous épinglez sur votre bureau
Supprimer<*i*> ooo <*/i*>
Vous mettez vos mots à italiquiser à la place des petits ronds.(Vous enlevez les petites étoiles)
comme ça
Suzanne, pouvez-vous m'indiquer également (ça a été écrit quelque part ici, je crois, mais nuls clic ni relecture assidue ne m'ont permis de remettre les yeux dessus) comment on insère un lien ? (ainsi que le texte barré, mais là, je m'en voudrais d'abuser de votre patience).
SupprimerAmicalement.
Al.
C'est comme Gide, refusant "Du côté de chez Swann" : "C'est plein de duchesses ce n'est pas pour nous."
RépondreSupprimerIl est vrai que l'excès de duchesses est également blâmable.
SupprimerÇa marche ! Mais c'est pas de la tarte !
RépondreSupprimerSi quelqu'un a une meilleure idée...
RépondreSupprimerLe meilleur blog du monde est <*a href=http://merle-moqueur.blogspot.com*>*Le merle moqueur*<*/a*>…
RépondreSupprimerCe qui donne, une fois les étoiles ôtées:
Le meilleur blog du monde est Le merle moqueur…
Merci, Suzanne ! (sauf que là, je n'ai aucun meilleur lien à mettre que le vôtre. Et prétendre le contraire serait discourtois -))
SupprimerDites donc, les gars, c'est un blog littéraire ici ! Vous le transformez en forum sur les balises html ! C'est pas bien (mais très utile).
RépondreSupprimerS vous aviez un vrai blog vraiment littéraire, un vrai éditeur vous supplierait de lui accorder quelques textes. Or, il n'en est rien. Alors, hein...
RépondreSupprimerVous avez raison ! Seuls les vrai(e)s écrivains qui écrivent de vrais textes sont contactés par les vrais éditeurs. Je ne suis supplié que par des faux. De même je m'interroge sur la réalité de cette "Société d'Études Tolstoïennes d'Oulan-Bator" qui me dit vouloir articuler l'ensemble des articles de ses "Annales 2013" autour du billet capital publié ci-dessus!
SupprimerDans Résurrection du même Tolstoï, il y a tout un paragraphe expliquant les nuances sociales attachées aux divers diminutifs de Katerina : Katia, Katioucha, Katenka... dans l'ordre décroissant selon le rang, si je puis m'exprimer ainsi
RépondreSupprimerPour Résurrection , je verrai plus tard...
SupprimerSurtout que vous devez survivre aux considérations de Tolstoï sur la campagne de Russie de 1812 qui sont franchement rasoir...
SupprimerBravo pour les italiques ! ☼ ☭
RépondreSupprimerC'est quoi ces zigouigouis ?
SupprimerJ'avais le même problème que vous avec les romans russes, mais depuis que je lis la version mongole, ça va beaucoup mieux.
RépondreSupprimerIl est vrai qu'en remplaçant, comme ils le font, ces imbitables noms russes par leurs équivalents mongols, tout devient plus limpide.
SupprimerPour revenir à des choses plus sérieuses que les zigouigouis.
RépondreSupprimerVous vous souvenez, l'autre jour, je demandais : "Et en plus Gégé est russe ? Et vous répondiez : "Il mériterait de l'être."
Eh bien, laissez-moi vous dire qu'il n'y a pas que les gens de l'Oulan-Bator qui vous lisent. Les Russes vous lisent aussi, et non des moindres, puisque notre Gégé ex-national a reçu son passeport russe aujourd'hui.
J'apprends avec plaisir que Vladimir Vladimirovitch a tenu la promesse qu'il m'avait faite par MP!
SupprimerJacques, connaissiez vous le sketch des Inconnus, le rire sur Arte?
RépondreSupprimerJe vous mets le lien au cas où..
http://www.dailymotion.com/video/x4mcz9_les-inconnus-le-rire-sur-arte_fun
Le pire, ce doit quand même être le roman d'un Russe exilé depuis longtemps au Québec : en plus des princes et des diminutifs, vous auriez les sacres (art très subtil là aussi) en série.
RépondreSupprimerLes seuls livres que j'ai lu sur des russes sont:
RépondreSupprimerLa vie du constructeur Mikoyan-Gourevitch et un manuel d'instruction sur l'invention d'un certain Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov mais pas en russe.