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mardi 28 septembre 2021

Être de France

Lorsque je rencontre des gens, il arrive que, curieux de savoir de quelle région je suis originaire, ils me demandent d’où je suis. Je réponds généralement « de nulle part ». Je veux dire par là que je ne me sens appartenir à aucun terroir en particulier. Qu’il n’y a aucune province, région ou petite patrie où je me sente enraciné.

J’ai vécu en Bretagne, en Ile-de-France, en Orléanais, au Sénégal, en Angleterre, en Touraine, dans le Berry,en Limousin et en Normandie. Pour des raisons évidentes je ne me suis jamais senti Sénégalais ou Anglais. J’ai pu, un temps fut, me sentir Breton ou Francilien. Breton, à cause de mes parents qui n’ont jamais vu dans leur long séjour francilien qu’une période d’exil ; Francilien parce que jusqu’à mes dix-huit ans, j’ai vécu l’essentiel de mon temps en région parisienne. Mais tout ça m’est bien vite passé. Pas pour devenir autre chose. Plus de vingt ans en Eure-et-Loir n’ont pas fait de moi un Eurélien. Pas plus que huit années en Touraine ou six en Berry ne m’ont pas transformé en Tourangeau ni en Berrichon. Depuis plus de dix ans, je vis en Normandie. Il est même probable que j’y finisse mes jours. Je ne serai pour autant jamais Normand.

En réalité, plus que de nulle part, je suis de France. C’est à dire que de Dunkerque à Nice, de Brest à Strasbourg, je me sens chez moi, de manière incommensurablement plus forte que je ne pourrais en quelque autre pays. Et cela parce que ce que je partage avec mes concitoyens dépasse de loin les particularismes locaux.

A une époque où il est de bon ton de se proclamer « citoyen du Monde », je ne suis qu’un Français de Métropole. Le fait que je parle, lise et écrive anglais, que je me débrouille tant bien que mal en espagnol, n’y change rien. Ces outils, s’ajoutant à ma langue maternelle peuvent faciliter la communication dans bien des contrées mais ne sauraient, où que j’aille, faire de moi autre chose qu’un Français à l’étranger.

J’aimerais que tous les Français, anciens ou de fraîche date, prennent une nette conscience de leur appartenance à notre pays. Les anciens afin de devenir conscients de ce qu’ils ont quelque chose de fondamental à défendre, les nouveaux parce qu’ils n’ont pas vraiment de meilleur choix s’ils comptent y rester et y prospérer. Car à l’inverse de ce qu’on nous serine depuis des lustres,la France est une chance pour les immigrés, elle leur offre des opportunités que leur pays d’origine serait bien en mal de leur fournir. De plus, un descendant d’immigré de deuxième ou troisième génération se raconte des histoires quand il se croit encore Algérien, Malien ou Sénégalais. Qu’ils le veuillent ou non, ils sont, comme moi, de France et auraient autant de mal à s’intégrer dans leur soi-disant pays (dont ils ne parlent souvent pas la langue) que moi en Papouasie. D’ailleurs, leur soi-disant pays est aussi impatient de les accueillir qu’ils sont pressés d’y retourner. Préférer s’enfermer dans un statut d’« étranger de France » tout en adoptant la nationalité française plutôt que de de jouer la carte de l’assimilation, n’est qu’une manière de refuser sa chance et de foncer dans une impasse.

L’assimilation demeure possible, l’ascenseur social n’est pas en panne, nous en avons de nouvelles preuves chaque jour. Seulement, il est plus facile de se complaire dans la victimisation, de blâmer un pays qui vous a accueillis plutôt que d’endosser la responsabilité de ses échecs et de fournir les efforts nécessaires à toute réussite. 

dimanche 26 septembre 2021

A quoi bon secourir les cons ?

 


Je suis tombé, suite au commentaire d’une amie Facebook, sur un article de France Bleu évoquant une polémique née d’une mise en garde de la Gendarmerie de Haute-Loire contre les brouteurs qui avait provoqué l’ire d’associations antiracistes avant d’être supprimée et d’entraîner de plates excuses de la maréchaussée. Je ne m’étendrai pas sur le contenu dudit communiqué gendarmesque qui me semblait frappé au coin du bon sens : si votre curiosité vous y invite, cliquez sur le lien. Ce sur quoi je m’interroge, c’est sur l’utilité qu’il y a à mettre les cons en garde contre les arnaques grossières de nos amis sub-sahariens, surtout lorsque ça risque d’entraîner une enquête voire des sanctions.

Comme vous tous, pour peu que vous soyez sur les réseaux sociaux, je reçois de temps à autre de curieuses propositions d’amitiés ou des messages émanant de jeunes personnes désireuses d’être mes amies ou impatientes de converser avec moi. Si je regarde leur profil, je m’aperçois qu’elles n’ont en général aucun ami, qu’à part remplacer leur photo de profil par une qui ne leur ressemble que de loin et d’être devenues fleuristes ou coiffeuses après des études (qu’on suppose brillantes) à l’Université de Vazy-en-Berrouette, il ne contient rien. Il me semble que ce constat devrait suffire pour mettre la puce à l’oreille du plus innocent des gogos. Il semblerait que non, puisqu’il en est qui après s’être fait piquer leurs éconocroques, viennent confier leurs malheurs et détresses aux gendarmes.

Je sais mon charme irrésistible. Mais de là à ce qu’y succombent de jeunes et jolies femmes à foison, il y a un pas que je ne saurais franchir. Surtout si l’amour inconditionnel que je leur inspire s’accompagnait de demandes de virements. S’il n’y a pas de limites à la connerie, il devrait y en avoir…

Ces arnaques à l’Amour (avec un gros tas) ne sont pas les seules. Les menaces de fermeture de comptes (auprès de banques ou de services où parfois on n’en a jamais eu), les colis cadeaux qui risquent de ne pas arriver faute de plus amples renseignements, les propositions de placements à des taux faramineux sont légion sur les réseaux et dans les boîtes mail. Si on s’y fait prendre, c’est que l’on a pas la lumière à tous les étages ou qu’on n’a à s’en prendre qu’à soi-même pour un moment de coupable distraction.

Des pigeons, il s’en lève tous les matins. On n’y peut rien, c’est comme ça. Mâles ou femelles, s’ils ne se font pas escroquer par l’un, c’est l’autre qui les escroquera. Passée la tendre enfance, croire au Père Noël relève plus de l’ânerie que de la fraîcheur d’esprit.


mardi 21 septembre 2021

Curieuse remarque !

 

Faudrait-il la confisquer aux ploucs pour certaines consultations ?

Ce matin, j’entendis, faute d’avoir éteint le poste, un débat chez M. Morandini. Y participait le maire d’un village de 50 habitants, invité parce qu’il avait promis sa signature à M. Zemmour en vue de son éventuelle candidature à la présidentielle. Le présentateur s’étonna de ce qu’un édile rural puisse apporter son soutien à un candidat faisant ses choux gras de l’immigration, de l’insécurité ou de l’insécurité culturelle du pays, tous problèmes n’affectant pas directement son village. J’avoue que cette remarque du bon Jean-Marc me laissa pantois. Pour deux raisons.

D’abord, M. Morandini semblait ne pas avoir compris que la présidentielle est une élection nationale et qu’en apportant son soutien à un quelconque candidat, un maire, qu’il soit d’un minuscule village, d’une petite ville ou d’une métropole, le fait en fonction d’enjeux nationaux et non locaux.

Ensuite, réserver le droit de prendre position sur telle ou telle question à ceux qui seraient directement concernés me paraît stupide autant qu’anti-démocratique. En suivant cette logique, dans le cas d’un référendum sur l’immigration, par exemple, devraient être écartés du corps électoral, tous les habitants de secteurs qui ne seraient pas directement impactés par ce problème. Sur quels critères se baserait-on ? Ce serait évidemment absurde, tout électeur ayant par définition le droit d’avoir une opinion sur toutes les questions qui peuvent se poser au pays.

Il est habituel de voir les gauchistes s’étonner du score réalisé par le RN dans les communes rurales. Ce faisant, ils semblent considérer ces électeurs comme des ploucs qui ne devraient se préoccuper que des questions locales comme le curage des fossés des chemins vicinaux ou des cours du lait, de la betterave ou du topinambour suivant l’activité agricole principale de leur village et laisser aux citadins-qui-savent les autres questions. Curieuse conception de la démocratie et de la citoyenneté !

dimanche 19 septembre 2021

Ignorantus Ignorantissimus*

 



Ça a commencé comme ça : ce matin, ayant terminé une grille, je refermai ma revue de mots croisés et, guidé par je ne sais quel démon, je lus la légende de sa photo de couverture. J’appris ainsi que cet impressionnant bâtiment se trouvait être la tombe de Humayun, sise à Dehli, en Inde. Ma curiosité en fut piquée. Qui pouvait être cet Humayun pour qu’on lui construisît un tel tombeau ? Un restaurateur ayant fait fortune à Londres ? Un gros exportateur de saris ? Je googlai et appris qu’il était le second empereur Moghol, fils et successeur de Bâbur (« Le tigre »’ comme il fut surnommé probablement à cause de sa grande mansuétude), fondateur de l’empire et père d’Akbar. L’héritage que lui laissa son « Tigre » de père, grand conquérant descendant des célèbres Turco-Mongols Genghis Khan et Tamerlan de triste mémoire mais piètre administrateur était un cadeau empoisonné qu’il perdit avant de le reconquérir après bien des vicissitudes que je vous épargnerai.

Ayant lu les articles consacrés aux trois premiers empereurs moghols ainsi qu’à leurs lointains ancêtres Genghis Kahn et Timour Lan (alias Tamerlan), je fus saisi par une sorte de tournis. Je m’étais, il y a plus de 20 ans intéressé l’aventure des Turco-Mongols qui fondèrent le plus grand empire territorial de tous les temps et connut son apogée au XIIIe siècle, sous Kubilaï, s’étendant du Pacifique à la Méditerranée, des steppes de Russie au nord de l’Inde avant de se diviser en quatre régions gouvernées par les petits-fils de Genghis. J’avais, bien entendu, tout oublié si ce n’est qu’avait existé un empire comme on n’en vit et n’en verra peut-être jamais**.

Je parle de tournis car face à l’accumulation des noms étranges, des lieux inconnus, des dates aussi cruciales qu’ignorées, je prenais à la lecture de ces articles une conscience plus nette que d’ordinaire de la totale incapacité qu’a tout homme d’acquérir un savoir universel. Pic de la Mirandole, fut réputé savoir tout de ce qu’on pouvait connaître en son temps. En fait, il se consacra principalement à la théologie et à la philosophie, soit deux domaines de connaissances qui, quel que soit l’intérêt qu’on leur porte, ne sont qu’une partie infime des champs de savoir envisageables. Savait-il planter un clou, préparer une soupe au chou ? NOUS L’IGNORONS.

Même s’il devient suite à une vie de durs travaux LE spécialiste mondial d’un domaine ultra-restreint, l’homme demeure un ignorant. Alors, pourquoi passer son temps à tenter d’orner son esprit de nouvelles connaissances ? Parce que ça passe le temps… J’écris bien des articles qui enfoncent des portes ouvertes...

*Ce titre, calqué sur celui de l’ouvrage de Grimmelshausen Les Aventures de Simplicius Simplicissimus que j’avais étudié dans le cadre d’une Unité de Valeur de Littérature Comparée en compagnie de divers romans picaresques espagnols et du Gil Blas de Santillane de Lesage ainsi que sur le mot pseudo-latin forgé par Toinette lors d’un dialogue avec Argan dans Le Malade imaginaire, tend à décrire le statut de connaissance que peut atteindre celui que l’on appelle à tort « homo sapiens sapiens » et qui en fait ne sait pas grand-chose.

** A moins qu’à l’avenir les Chinois ne nous réservent une grosse surprise.

vendredi 17 septembre 2021

Un luxe inouï !

 

Dernier bouquet en date : la floraison des glaïeuls touche a sa fin mais les dahlias continueront de fleurir jusqu’aux gelées;

Le fait d’avoir, des mois durant, dans son humble demeure, un ou plusieurs gros bouquets de fleurs fraîches constamment renouvelés peut sembler un luxe inouï. Pourtant, il n’en est rien. Il suffit de disposer d’un bout de terrain et d’y planter des bulbes ou des tubercules. Leur culture ne demande pas de soins particuliers et, à condition de les arracher avant les éventuelles grandes froidures afin d’éviter qu’ils ne gèlent on peut les replanter d’une année sur l’autre. De plus, les bulbes en produisent d’autres et les tubercules se développent et peuvent alors être divisés et donner de nouvelles plantes régénérées.

Sans efforts particuliers je peux donc confectionner des bouquets de glaïeuls et de dahlias qui sont mes fleurs préférées vu qu’ils offrent une variété de couleurs vives et souvent panachées qui assemblées charment l’œil.

Dans mon précédent jardin, j’en avais fait des massifs mais une coupable négligence fit qu’un hiver leur fut fatal. Du fait des conditions météorologiques lamentables des mois d’avril et de mai, ce n’est que tardivement que j’ai planté les bulbes et les tubercules dont j’avais fait l’emplette. Je compte bien au printemps prochain en acheter d’autres afin de développer mes plantations florales et d’échelonner leur fleurissement de façon a bénéficier plus longtemps de bouquets plus variés quitte à protéger d’éventuelles gelées les premières pousses.

Cela se fera, vu l’exiguïté de mon terrain, au détriment des légumes. Il faut dire que les ravages opérés par les pucerons, les gastéropodes et le mildiou cette année ont douché mon enthousiasme pour les plantations légumières.

Pour finir, je tiens à signaler que remercier la « nature » de nous offrir une telle palette de couleurs serait lui rendre un hommage immérité. Tout d’abord, ces magnifiques fleurs sont d’origine exotique : la plupart des variétés de glaïeuls viennent d’Afrique du sud tandis que les dahlias sont originaires d’Amérique centrale où les Aztèques les utilisaient à des fins médicinales ou en nourrissaient leurs animaux (leurs tubercules sont comestibles). Importés en Europe au XIXe siècle, on envisagea d’abord d’utiliser le dahlia comme un féculent susceptible de rivaliser avec la pomme de terre avant de lui préférer un usage décoratif. Par hybridation, on en a obtenu plus de 40 000 variétés de toutes les couleurs sauf le bleu. On est encore une fois bien loin de la nature !

mercredi 15 septembre 2021

Sacrés jeunes !

 


Tout en pédalant avec entrain sur mon vélo d’appartement, j’écoutais ce matin d’une oreille distraite l’émission du paradoxal M. Praud quand je l’entendis, médusé, faire mention d’un sondage effectué auprès de dix mille jeunes de dix pays du Nord comme du Sud (Australie, Brésil, France, Finlande, Inde, Nigeria, Philippines, Portugal, Royaume-uni, États-Unis). Il portait sur l’éco-anxiété et ses résultats n’étaient pas piqués des hannetons.

Curieux d’en apprendre un peu plus, je fis appel à M. Google et découvris quelques articles au sondage consacrés. Celui du Monde étant réservé aux abonnés, je me rabattis, avec l’angoisse que provoque toute incursion en territoire inconnu et réputé hostile sur celui de Libération. Ce que j’y appris ne fit que confirmer les propos inquiétants du bon Pascal (pas le Blaise, le Praud). Intitulé « Tristes, effrayés, abandonnés… De nombreux jeunes en détresse face à la crise climatique » ledit article nous apprenait entre autres joyeusetés que presque 60 % des jeunes interrogés se déclarent très ou extrêmement préoccupés par le changement climatique, que plus de 50 % « se sent triste, anxieuse, en colère, impuissante et coupable », que, dans 45 % des cas, cela nuit à leur vie quotidienne, que 75 % d’entre eux trouvent l’avenir effrayant, que plus de 50 % pensent que l’humanité va disparaître et enfin que 39 % « hésitent à faire des enfants » (chose qui, vu leur jeune âge, est plus prudent qu’étonnant).

« Eh bien, me dis-je in petto, voilà une génération à qui on a su transmettre optimisme et joie de vivre !» En même temps (macronisme oblige), je ne pus m’empêcher de penser au fait que bien des jeunes, au plus fort des vagues du Covid, s’adonnaient volontiers, malgré les mises en garde de leurs aînés, à de joyeuses fêtes. Tentaient-ils ainsi d’exorciser leur éco-anxiété ? D’autre part, comment ne pas s’étonner, lorsqu’ils sont en groupes, de les voir plus bruyants et joyeux que prostrés ? A moins, bien entendu, que seule une minorité d’inconscients ose encore sortir, tandis que les autres se cloîtrent afin de mieux ruminer leurs terribles angoisses ?

Mais remontons dans le temps. Du milieu des années quarante à celui des années soixante eut lieu ce qu’on appelle le baby boom. Il faut dire que ses responsables avaient toutes les raisons d’être confiants en l’avenir de l’humanité. Une guerre atroce, ses massacres inouïs, le feu nucléaire d’Hiroshima et de Nagasaki et, lui succédant, une guerre froide porteuse d’une possible apocalypse nucléaire avaient dopé leur optimisme ! En tant que boomer, je dois dire qu’entre seize et vingt-cinq ans et malgré la menace des champignons atomiques qui risquaient de détruire la planète, j’étais plus intéressé par les filles et la bringue que par la vitrification de la planète. On en parlait beaucoup. En Suisse, on rendait les abris obligatoires (ils le sont toujours mais leur utilité est, de temps à autre, remise en cause) et la population est protégée à 100 % (le taux de protection de la France, lui, avoisine les 0 %). Mais il faut bien le reconnaître, depuis bien longtemps, la menace nucléaire, tout le monde s’en tamponne. On a trouvé autre chose.

Doit-on conclure que les générations nouvelles sont constituées d’un ramassis de trouillards dépressifs ? Je crois que pour moduler les conclusions de cette enquête, il faut tenir compte de deux facteurs. D’abord la sinistrose est à la mode. Ensuite, lorsqu’on lui pose une question, la tendance majoritaire du sondé est de tenter de ne pas trop passer pour un con. Il fait donc son possible pour donner la réponse qu’il juge la plus raisonnable. Questionné sur la menace climatique, répondre qu’on s’en fout comme de l’an quarante est inadmissible. Plus on s’en montrera inquiet, voire terrorisé, plus on paraîtra intelligent et responsable.

Cela dit et sur le fond, je pense que, face au problème climatique, comme face à tout problème, les générations montantes feront comme les précédentes : elles se démerderont.


lundi 13 septembre 2021

Privé de Zemmour tu seras !

 


Le couperet est tombé : Plus de Zemmour à Face à l’info ! Sans que ça me fasse me sentir orphelin (je le suis déjà de père et de mère chose qui, à mon âge n’a rien d’exceptionnel), j’avoue que sans lui, l’émission que je regarde tous les soirs perdra beaucoup de son attrait. Loin de nier les hautes qualités des autres membres de la bande des quatre, je ne peux m’empêcher de penser que sans lui l’émission ne saurait être la même. Sans d’Artagnan, plus de Trois Mousquetaires !

Je ne m’appesantirai pas sur les raisons, bonnes ou mauvaises, qu’à eu le CSA, par sa décision, de provoquer ce départ. Que peut-on attendre d’une autorité qui ne voit aucun inconvénient à ce que les chaînes de radio et de télévision du « service public » offrent un monopole aux idées de gauche et permettent que l’on offre un ghetto idéologique à tout ce que la France compte de gauchos de tout poil et de toutes couleurs aux frais de la princesse ?

En gros, on lui reproche d’être candidat sans l’être tout en l’étant. Cette vraie-fausse-candidature-potentielle est un concept nouveau qui pourrait faire jurisprudence et permettre de faire disparaître des écrans tout commentateur politique soupçonné d’ambition politiques personnelles. En revanche, les lèche-culs dont le discours est objectivement au service des idées de candidats plus ou moins déclarés pourront en toute impunité continuer leur propagande.

Cela dit, la vraie question est à mes yeux de savoir si une candidature Zemmour serait ou non souhaitable et quelle que soit sa décision quel rôle il pourrait tenir lors de l’élection présidentielle prochaine. A mon sens (mais je peux me tromper), M. Zemmour a autant de chance d’être élu que moi de devenir pape en 2022. Sa candidature aurait le mérite d’amener la frange droitière de LR à adopter une position nette sur certaines questions fondamentales pour l’avenir du pays. En cela, il pourrait servir de passerelle entre les deux droites, clarifier la situation et amorcer un rapprochement. En cas de non-candidature, il pourrait continuer de porter les idées de la droite et les faire, marginalement, progresser en les dédiabolisant un peu, ce qui serait toujours ça de pris.

Si je suis sceptique quant à ses chances d’entraîner une adhésion populaire susceptible d’en faire le prochain président, c’est que l’affaissement moral et intellectuel du pays ne favorise pas l’émergence d’un candidat ayant un niveau culturel supérieur à celui de l’amibe. Le fait que les commentateurs politiques reconnaissent dans ce grand va-de-la-gueule de Mélenchon un homme de grande culture montre à quel étiage nous en sommes. Les CSP+ comme, dans leur majorité, les titulaires de diplômes de l’enseignement supérieurs ne sont souvent que des perroquets qui régurgitent les leçons que leur ont données des professeurs gauchisants. Leur curiosité intellectuelle n’ a généralement rien à envier à celle d’un protozoaire de bonne famille. Le bon peuple, quant à lui, s’il est moins contaminé par les idéologies mortifères, n’est que peu sensible aux discours éthérés ou aux leçons d’une histoire qui l’intéresse moyennement et a plutôt tendance à suivre ceux qui lui promettent qu’avec eux on rasera gratis. Cela étant, la victoire est improbable.

C’est pourquoi je préférerais que Zemmour se retire de la course et revienne nous offrir quatre soir par semaine un discours qui, si je n’en partage pas nécessairement toutes les thèses, a au moins souvent le mérite d’élever un peu le débat et de nous changer des âneries des autres chaînes.



samedi 11 septembre 2021

Comme le temps passe !

 


Eh oui, comme le temps passe ! Dix ans se sont écoulés depuis le 11 septembre 2011, jour où parut le premier article de « Vu des collines », petit blog généraliste qui aujourd’hui publie son 1869e article.

Une blogueuse, disparue des écrans depuis, me fit remarquer que choisir la date anniversaire des attentats de 2001 pour me lancer était une curieuse idée. En fait, il s’agissait d’une simple coïncidence. J’aurais aussi bien pu lancer mon premier message urbi et orbi le 10 ou le 12 de ce même mois. Étant en retraite depuis le 31 août 2011, je me sentais en ce début de mois délivré de tout éventuel devoir de réserve, c’est tout.

Mon idée était de laisser libre cours à ma fantaisie naturelle. Je crois ne pas m’en être privé. Même s’il me fut parfois reproché de publier des textes trop longs, je ne suis, dix ans plus tard, pas encore parvenu à dégoûter TOUS mes lecteurs. Il en reste même si leurs rangs se sont probablement éclaircis. A ces fidèles, un grand merci car ils m’encouragent à persévérer dans la pratique d’un passe-temps agréable.

Si d’emblée je rencontrai un certain succès, ce ne fut pas le fruit du hasard. Depuis déjà une dizaine d’années, j’avais traîné mes guêtres sur le Net, participant à des forums où on s’engueulait à qui mieux mieux, commentant (trop) longuement les blogs, publiant des textes sur des sites littéraires, bref, me créant une mini-notoriété. Mais, comme disait ma défunte mère, « mieux vaut un petit chez soi qu’un grand chez les autres. ».

Au fil des années, mon goût pour la polémique ou le commentaire politique s’est bougrement émoussé. Il faut dire que l’élection, intervenue depuis, de deux présidents particulièrement croquignolets qui ont, avec brio, démontré qu’en pensant avoir atteint le fond, on se trompait totalement et que le gouffre où la France s’enfonce est probablement insondable. Ça limite les sujets à traiter, tant il est difficile de perpétuellement s’étonner ou se scandaliser de l’ineptie des propos de personnages qu’on a d’emblée classés dans la catégorie des nuisibles insignifiants.

Avec une moindre fréquence, je continue donc à évoquer mes joies, mes peines, mes bricolages, mon jardinage, mes cuisinages, des animaux de compagnie aussi nouveaux qu’improbables, à parler, comme je l’annonçais il y a dix ans « de tout et (surtout) de rien ». Je renouvelle la mise en garde que j’adressais dix ans plus tôt à d’éventuels lecteurs : « ...Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on ricane. »

Pour combien de temps encore ? L’avenir nous le dira.

En prime, ce joli bouquet d’anniversaire :


Fleurs de mon jardin



vendredi 10 septembre 2021

Miscellanées de début septembre

 

Depuis qu’il est venu mettre un peu d’animation dans nos vies monotones, j’ai pris la charitable habitude de prendre chaque matin des nouvelles de notre ami le Covid. Pour cela, je consulte une carte où apparaissent les contaminations, les hospitalisations, les entrées en réa, les décès et le taux d’incidence de chaque département. Force est de reconnaître qu’il ne va pas fort : dans 96 départements sur 100, il est en régression ! Dans 10, dont le mien, on est tombé en-dessous des 50 cas dépistés pour 100 000 habitants. Le tsunami promis s’est avéré vaguelette. J’avoue être déçu de ne pas voir, comme c’est le cas à la moindre hausse, les professeurs de médecine se ruer sur les plateaux de télé pour commenter ces bonnes nouvelles. Au lieu de nous annoncer l’apocalypse, ils viendraient avec enthousiasme nous annoncer que, parti comme c’est, le Covid ne passerait pas l’hiver et que les gestes barrières pouvaient aller se faire voir chez Plumeau. Mais on ne les voit pas. A croire que leur boule de cristal n’annonce que les catastrophe !

Il faut dire que ces pauvres variants ont de sérieux concurrents : le sort des malheureuses Afghanes leur fait bien du tort : qu’attend-on pour leur permettre à toutes de venir porter leurs burqas dans les rues de nos riantes cités ?

Et puis, effaçant les malheurs afghans, depuis quatre jours maintenant, un deuil est venu frapper les âmes françaises : Jean-Paul Belmondo, notre Bébel national, est décédé. Moi, je l’aimais bien ce gars mais bon, on ne peut pas dire que sa mort soit une surprise totale. Il ne pétait pas la santé, avait 88 ans et la probabilité pour qu’il tourne de nouveaux films où il nous éblouirait par ses cascades et séduirait de jolies filles était infime. En fait, depuis une vingtaine d’années, il survivait à ce qui avait fait son succès. Ainsi va toute vie, dans le meilleur des cas.

Pendant ce temps, la vie continue. Malgré les trois jours passé dans cette ville par notre bon président, les fusillades connaissent toujours le même succès à Marseille. Nos quartiers sensibles continuent d'être animés par une infime minorité de galopins qui dealent et s’attaquent aux forces de l’ordre avec toute la fougue de leur jeunesse tandis que l’immense majorité de leurs voisins et premières victime réprouvent leurs incartades avec vigueur. Même s’il n’est pas interdit de penser qu’il arrive que certains de ces citoyens modèles profitent quand même, directement ou indirectement des retombées financières des trafics divers des bourreaux qu’ils sont censés exécrer.

Nous voici au troisième jour d’un procès qui devrait en compter quatre-vingt-dix. L’un des accusés, un dénommé Salah Abdeslam , ne montre que peu de regrets de sa participation à la boucherie du Bataclan. Quand bien même en montrerait-i que les chances qu’on le pardonne resteraient très faibles. Il est possible que pour certains de ses coaccusés, le procès permette de mieux cerner leur niveau de responsabilité et de moduler la peine qu’ils encourent mais, dans son cas, il me semble que la sentence est prévisible et que les débats ne serviront pas à grand-chose.

Cela dit, le 10 septembre on fête la Sainte Inès. Je souhaite donc une heureuse journée à toutes les Inès qui me lisent en attendant de commémorer demain une journée marquante de notre siècle commençant.

vendredi 3 septembre 2021

Le Loup-phoque

 

Oui, je sais, il ne s'agit que d'un phoque gris. Mais, vue l'absence totale de documents iconographiques concernant le sujet qui nous occupe, c'est toujours mieux que rien.

C’est en vain que, vous promenant sur les côtes bretonnes ou normandes, vous tenteriez d’y apercevoir un loup-phoque. Ce sympathique animal a même tellement disparu que certains vont jusqu’à mettre en doute le fait qu’il ait jamais existé. Nous n’accorderons aucune considération aux divagations de ces complotistes.

Penchons-nous plutôt sur les origines de cette sous-espèce. L’ensemble des évolutionnistes sérieux s’accorde sur le fait que le loup-phoque est un proche cousin du loup gris (canis lupus lupus) qui, du fait de la modification de son habitat et de son régime alimentaire, a vu sa morphologie se transformer. Dans le courant de l’ère quaternaire, une partie des loups gris vivant aux abords des côtes de la Manche, constituée des éléments les plus paresseux de l’espèce, décida, plutôt que de chasser le mouflon ( ovis musimon ), animal rapide et bougrement cornu, avec le reste de la meute, il serait bien moins fatigant et dangereux de se livrer à la pêche à pied à marée basse et ainsi de se nourrir des nombreux crustacés, poissons de roche et mollusques qui infestaient littéralement les côtes à l’époque et, à la belle saison, de passer le reste du temps sur un rocher à prendre le soleil.

Ce changement de régime eut diverses conséquences, comme, par exemple le développement chez certains individus d’une patte droite en forme de crochet leur permettant d’extirper de sous les roches où il se terraient poulpes, homards, crabes dormeurs et autres poissons de roches, faisant d’eux de remarquables pêcheurs. Les femelles ne s’y trompèrent pas : ces loups à patte crochue, capables d’assurer à leurs femelles et à leurs petits une nourriture abondante et variée devinrent des partenaires recherchés. Si on a joute à cela le fait que leur nouveau régime alimentaire leur donnait une haleine de phoque et que les louves grises en étaient dégoûtées comme le sont souvent les femelles d’autres espèces on arriva à une stricte endogamie entre loups-phoques et à l’apparition de cette sous-espèce à patte crochue.

Cette particularité d’un membre rendait leur démarche particulièrement chaloupée et nuisait à leur mobilité comme à leur équilibre. Elle favorisa leur sédentarité. Cela, ajouté à l’abondance de la nourriture, eut pour conséquence qu’ils devinrent gras comme des loches et que l’observateur distrait voyant de loin une meute de ces loups vautrés sur des rochers pouvait les prendre pour des phoques d’où leur nom. A ce propos, La démarche de Robert-Tugdual Le Squirniec (Philosophe Breton)* lorsqu’il sortait du Bar des Amis à Locminé après une longue soirée de débats philosophiques aussi éthérés que bien arrosés avec Jakez ar Cam (charcutier-sabotier de son état) rappelant celle de l’animal dont nous parlons, des moqueur commencèrent à le surnommer « Le Loup-phoque ». L’apprenant, certains philosophes mineurs rongés d’envie, reprirent ce sobriquet pour se répandre en viles attaques contre RTLS qualifiant ses écrits de « ramassis de conneries », prouvant, si nécessaire, que l’absence de talent peut s’allier à la vulgarité. C’est ainsi, que se répandant dans les cercles lettrés de la capitale, ce surnom, après modification orthographique (loufoque) servit à désigner ou à qualifier une personne qui a perdu tout bon sens.

Mais venons-en au triste épilogue de l’aventure de cet inoffensif mammifère. Le développement de l’espèce humaine (homo sapiens sapiens) lui fut fatale. En effet, nos ancêtres, amateurs comme nous de fruits de mer, virent en lui un redoutable concurrent et se mirent en devoir de l’éradiquer. Les derniers spécimens auraient été abattus dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle sur les côtes bas-bretonnes. C’est bien triste !

* Pour en apprendre davantage sur cet immense penseur se reporter à la page Facebook « les Amis de Robert-Tugdual Le Squirniec (Philosophe Breton) » dont votre serviteur fut créateur et administrateur avant de s'en désintéresser. Ça aussi, c'est bien triste !


mercredi 1 septembre 2021

Réformes

 

Rien n’est plus important que les réformes. Tout politicien qui se respecte en a plein sa musette : réforme de la fiscalité (sectorielle ou générale), de la sécurité sociale, de la justice, de la police, des conditions d’entrée sur le territoire, de l’Éducation Nationale, de la Défense, du permis de chasse, des retraites, des compétences des assemblées territoriales, de l’hôpital, de la politique énergétique, etc. En dresser une liste exhaustive serait impossible. Des domaines essentiels aux plus négligeables, un consensus existe dans ce pays de mécontents : rien ne va et tout est à réformer.

Seulement, c’est sur la manière dont il faudrait réformer que les choses se compliquent. Tout gouvernement proposant réforme si infime soit-elle en quelque domaine que ce soit se verra  confronté à une levée de boucliers de son opposition et de certains syndicats dont les adhérents seraient concernés par ladite réformette. Car le changement ne peut se faire que dans le sens d’un accroissement des avantages acquis. Qu’importe que le ledit avantage soit minime ou difficilement justifiable, que le service concerné accuse un déficit abyssal : y toucher serait criminel dans le pire des cas et totalement inutile dans le meilleur. 

C’est indéniablement dans la fonction publique et dans les entreprises publiques que ces conflits éclatent le plus souvent. Si les agents de la SNCF ou de la RATP se mettent en grève ce n’est pas pour tenter de sauvegarder certains avantages acquis, mais pour défendre le salariat dans son ensemble. Ce n’est pas de leur faute, Dieu (ou la Nature) les a dotés d'âmes aussi désintéressées que généreuses. Enfin, surtout les conducteurs, ce qui permet à 10 % de grévistes de paralyser le pays.

Il existe, dans la fonction publique une foultitude de primes dont certaines, faute d’être conséquentes, n’en sont pas moins surprenantes. Ainsi existent dans certaines administrations une indemnité de chaussures et de petit équipement, une pour usage de la bicyclette, une pour l’utilisation d’une (ou plusieurs) langue(s) étrangère(s), et même une de panier qui couvre les frais de nourriture des fonctionnaires titulaires et agents non titulaires territoriaux de la filière culturelle (patrimoine) qui travaillent entre 21 heures et 6 heures pendant au moins 6 heures consécutives. Son montant est de 1,97 euro par nuit.  Voir ici pour plus de détails.


Admettons qu’un ministre audacieux veuille réformer l’indemnité de chaussures et de petit équipement dans son ministère lesquelles se montent à 32,74 € par an chacune et sont cumulables. Elles peuvent être versées aux personnels qui, utilisant leurs propres chaussures et vêtements pour travailler constatent que ceux-ci s’usent anormalement vite. La somme est minime (5,45 € par mois) mais sa suppression provoquerait à n’en pas douter l’indignation de ceux qui en bénéficient. Une approche plus prudente de la question serait de vérifier que le versement de cette indemnité est justifié. On pourrait envisager qu’au moment de prendre son service, l’agent en question se voit équipé d’un podomètre qu’il remettrait à l’accueil lors de la pause déjeuner, reprendrait à son retour et restituerait en fin de journée. Il serait alors possible, dans un souci d’équité, de n’attribuer l’intégrité de la prime qu’à ceux qui effectueraient un nombre de pas annuel fixé par l’administration, que ceux qui le dépasseraient touchent une surprime et que ceux qui ne l’atteindraient pas ne recevraient qu’un prorata de l’indemnité. Pour ce qui est des vêtements ce serait plus délicat voire totalement impossible.  En fait, l’introduction du podomètre soulèverait des protestations : flicage, atteinte aux libertés fondamentale, etc. En fait, un ministre avisé se garderait bien de s’attaquer à une telle réforme.

Ce long préambule pour mettre en évidence la difficulté à se lancer dans la moindre réforme. Malgré cela, tout aspirant ministre de l’Éducation Nationale se doit d’avoir dans sa giberne un projet de réforme susceptible de remettre sur pied notre système éducatif. Il va dégraisser le mammouth, renforcer l’apprentissage des fondamentaux, revoir la formation des maîtres, augmenter les effectifs (et/ou les salaires de ces derniers, faire baisser ceux des classes, bref, il a plus d’un tour dans son sac et on va voir ce que l’on va voir. Les ministres passent, les réformes passent, et, quel que soit son capitaine,  le navire continue inéluctablement de sombrer.  Car pour réformer une telle machine il faudrait  considérer non seulement certains de ses aspects internes mais avoir une approche globale prenant en compte d’autres paramètres de la vie sociale.

J’y reviendrai.

En attendant, pour remercier ceux qui auraient eu la patience et la gentillesse de me lire jusqu’au bout, je leur offre ce bouquet de fleurs de mon jardin :