..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 31 décembre 2013

Bâffrothérapie

La mode est aux médecines douces. Toujours soucieux de coller aux tendances, voire de les initier, je vais donc tenter d’en lancer une nouvelle : la bâffrothérapie.

Ces derniers temps, j’ai remarqué que mes problèmes digestifs n’allaient pas en s’arrangeant. Inquiétant constat dont je ferai état à mon médecin traitant à la prochaine occasion. Il me dira probablement qu’en fumant moins et  en réduisant le whisky, j’obtiendrais des résultats  (il est homme de lubies). Toutefois, j’ai pu constater lors des fêtes de Noël que l’absorption de certains mets avait un effet bénéfique sur mon appareil digestif. Riche de cette découverte, je compte donc reproduire cette expérience pas plus tard que ce soir.

J’ai donc acheté les produits qui ont provoqué cette amélioration : Huitres, saumon fumé, foie gras, auxquels sont venus s’ajouter une canette (que j’accompagnerai d’une purée maison), des fromages et un vacherin glacé. Afin d’accompagner ces victuailles, j’ai également fait l’emplette de quelques bouteilles : Riesling, Bordeaux liquoreux, Côtes du Rhône Villages et Crémant de Loire. On peut même envisager qu'un verre de Cognac pourrait conclure ces agapes.

Si le traitement s’avère efficace, je le renouvellerai demain (au cas contraire, je ferai de même : il faut bien finir les restes). Je ne manquerai pas de vous tenir informé de ses résultats et de vous en indiquer la posologie.

Au cas où l’expérience serait couronnés de succès, je compte lancer une pétition afin que les mets susmentionnés soient remboursés par la Sécurité Sociale.



Sur ce, je vous souhaite un agréable et rétablissant réveillon !

lundi 30 décembre 2013

Pour ne pas mourir, une seule adresse, la rue ?

Hier, lisant le billet de Corto, j’appris que 452 SDF seraient morts au 361e jour de l'année 2013. Pris comme ça, le chiffre impressionne. Hélas, j’ai la manie des chiffres et des statistiques. Vice bien pardonnable, mais vice quand même.  Aussitôt je me suis demandé quel taux de mortalité cela faisait par rapport à la population française lequel est de 8,5 pour 1000. Ce chiffre se calcule en comparant la population totale au nombre de morts constatées en une année. Si on calculait celui des gens nés avant 1850, je crains fort qu’il ne soit de 100 %.

Pour voir ce qu’il en était, j’ai donc recherché le nombre de SDF que pouvait compter la France. Selon l’INSEE, cité par le bon journal Libération , ils seraient 141 500.  En appliquant le taux moyen à ces 141 500, il aurait été logique qu’il y ait eu cette année 1203 morts parmi eux. Or le taux qu’indique ce chiffre ne serait que de 3.19 pour 1000. De là à  penser que pour diminuer ses chances de mourir dans l’année, il faudrait se hâter de bazarder sa maison ou son appartement  et de se procurer un carton (voire une tente et un duvet pour les plus soucieux de confort), il n’y a qu’un pas. Seulement, avant de le faire, lisez la suite.

Ça m’a tout de même turlupiné. J’ai  lancé quelques recherches sur le Net et j’ai découvert le pot aux roses : en fait, il n’existe aucun chiffre fiable sur la question. C’est ce qu’explique  le Nouvel Obs dans un article argumenté. Le chiffre de 452 donné par l’association Les Morts de la rue ne représente que les décès de SDF qui lui sont signalés. On serait donc porté à croire que le chiffre réel est bien plus important. Il serait même tout à fait concevable, vu le manque d’hygiène alimentaire et autre que connaissent les SDF,  que leur taux de mortalité soit bien plus élevé que celui de l’ensemble de la population.

Seulement, et l’absence de statistiques le prouve, tout le monde s’en fout. Un clodo qui crève présente bien moins d’intérêt qu’un automobiliste qui décède suite à un accident ou qu’un employé de France Télécom qui se suicide. Pourtant cette dernière entreprise compte plus d’employés qu’il n’y a de SDF en France. Qu’aurait-on dit si un demi-millier d’entre eux avaient mis fin à leurs jours au cours de l’année ? Pourtant on compte plusieurs dizaines de millions d’automobilistes en notre beau pays. Qu’aurait-on dit  si environ 100 000 d’entre eux s’étaient tués sur la route l’an dernier ?  Et pour arriver à ces chiffres je n’applique que le ratio 452/141 500 !

Il est tout de même curieux qu’un pays qui pratique un taux de prélèvements si élevé et qui dépense bien plus qu’il ne prélève dans le but avoué de lutter contre les inégalités soit incapable non seulement de résoudre un tel problème (ce qui n’est pas forcément évident) mais de simplement en apprécier l’étendue.

dimanche 29 décembre 2013

La quenelle est un plat qui se mange chaud !



Il y a bien longtemps que je n’ai mangé ce plat bien dégueulasse qu’on appelle quenelle. Le geste lancé par  M. Dieudonné M’Bala M’Bala  ne me semble pas de bien meilleur goût. N’empêche que grâce à la pub gratuite que  fait M. Manuel Valls à son auteur et au retentissement que donnent les médias au geste d’un footeux exilé en terre d’Albion, la quenelle risque fort de connaître un succès grandissant.

Que M. Dieudonné soit antisémite est une chose (n’étant pas raciste, j’ai bien du mal  à concevoir que l’on puisse être anti- ou pro- sémite). Que la loi interdise l’expression de telle ou telle opinion me paraît liberticide mais c’est la loi. Maintenant, en déclarant vouloir mettre tout en œuvre afin  d’interdire les spectacles d’un humoriste, comme si les sanctions infligées par les tribunaux à  M. M’Bala M’Bala  étaient insuffisantes,  me paraît contre-productif voire l’œuvre d’un pompier-pyromane.  Vouloir museler l’expression d’un comique risque d’être ressenti par ceux qui auparavant prêtaient peu d’attention aux élucubrations de ce dernier comme une restriction supplémentaire apportée à une liberté d’expression déjà bien mal en point. Surtout que ladite répression semble dotée d’une géométrie extrêmement variable quand les Femen peuvent insulter certaine religion jusque dans ses lieux de culte sans qu’aucune sanction ne suive et que ceux-là même qui condamnent  les provocations d’un bouffon ont tendance à soutenir les Pussy Riot contre les persécutions du « dictateur » Poutine.

D’autre part, qualifier, comme le font  nos chers media, la quenelle de « geste antisémite » est à mon sens ridicule. Autant dire que le « présentez armes » qui place les bras des soldats dans une position similaire le serait. Ce geste, pour les amateurs de provocation à deux balles risque fort, grâce à la publicité qu’on lui fait, de devenir un signe de ralliement et de se généraliser, de joyeux plaisantins mettant un point d’honneur à exécuter discrètement ce geste en présence de toute personnalité de gauche en promenade ici ou là. Sans compter qu’au cas où un tel geste se verrait interdit par la loi, toute personne se grattant machinalement le biceps gauche risquerait la prison ou une amende. On nage dans le ridicule total.

Je ne dirai pas que le ministre de l’intérieur ferait mieux de s’occuper davantage de résoudre les problèmes d’insécurité que connaît le pays : autant déclarer que le président ferait mieux de se taire plutôt que de tenter de susciter notre rire en poussant la croissance poussive (Ne capte-t-il pas déjà les revenus de la population  captive ?). En fait, M. Valls, dont la popularité est basée sur un malentendu, n’a rien à envier en matière d’inefficience et d’inutiles gesticulations à ses collègues du gouvernement Ayrault.  

vendredi 27 décembre 2013

Et ta courbe à toi, elle s’inverse ?



M. Dupont est malade. Pas dans son assiette. 38.5 de fièvre ! Le nouveau médecin qu’il a choisi lui dit de ne pas s’en faire : dans quelques jours il courra comme un lapin. Le lendemain, sa température monte à 39. Le médecin revient et lui prescrit de l’aspirine. Il va voir ce qu’il va voir ! Un jour passe et sa température atteint les 39.5. Appelé de nouveau, cette fois le praticien va lui donner des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et lui garantit qu’avec ça sa courbe de température va s’inverser. C’est une madame Dupont affolée qui le lendemain téléphone au médecin pour lui annoncer que son mari, au bord du délire fiévreux, affiche une température de 39 .9. Le généraliste a l’air satisfait : 0.4 degré seulement en un jour, il y a du mieux ! On continue le traitement ! Le lendemain, Dupont atteint les quarante. Le Médecin exulte. Seulement 0.1 de plus ? La courbe est inversée !  On tient le bon bout !

Curieusement, Mme Dupont, dont le pauvre mari claque des dents et sue en se plaignant du froid, est inquiète. Elle met en doute les capacités du praticien et l’efficacité de son traitement. Allez savoir pourquoi…

Trêve de métaphore. Venons-en au cher M. Hollande et à sa fameuse « inversion »

Il se peut qu’ « inverser la courbe du chômage » ne soit pas synonyme de  « faire baisser le nombre des chômeurs » mais signifie simplement « ralentissement du rythme de son augmentation ». Dans ce cas et dans ce cas seulement on peut en effet dire que nous assistons à une inversion de la courbe du chômage.

Seulement, je crains que les Français, dans leur grande simplicité, n’aient pas tous un sens des nuances aussi développé que celui dont bénéficient M. Hollande, les membres du ministère Ayrault et  un blogueur de gouvernement à l’esprit subtil. Pour le français de base, il est à craindre que ce ne fût compris comme une baisse pure et simple des inscrits à Pôle Emploi.  Dans ce cas, M. Hollande, ses ministres et son blogueur risquent d’être pris pour de tristes rigolos.

Que le chef de l’État n’ait pas de baguette magique dans sa célèbre « boîte à outils » n’a rien  d’étonnant. Il n’a que des contrats aidés pour tout remède. Malheureusement, leur montée en puissance est insuffisante pour enrayer l’augmentation du nombre de chômeurs. Il est vrai que sans eux il n’y aurait même pas de ralentissement du rythme de cette augmentation.  Il lui faut faire avec une crise dont il n’est, pas plus que ne l’était son prédécesseur, nullement à l’origine. On peut émettre des doutes sur les remèdes qu’il lui applique. S’est-il privé de critiquer ceux de M. Sarkozy ?

Il a cependant, en répétant sans cesse un engagement qu’il n’était pas assuré de tenir,  commis une faute qui risque de miner définitivement le peu de crédit que lui accorde l’opinion. Sa promesse de septembre 2012, s’il ne l’avait réitérée sans cesse eût été oubliée, comme tant d’autres, depuis belle lurette. Seulement, il s’est enferré. Même en admettant que les chiffres de décembre donnent à son engagement un semblant de crédibilité, il sera bien difficile d’assurer, sans une forte croissance, la pérennité de l’ « embellie ». Les  emplois aidés ont leurs limites …

Une fois de plus, M. Hollande sera allé au-devant du ridicule. Sauf à avoir les yeux d’une Chimène bourrée d’aphrodisiaques (ou d’un blogueur de gouvernement), il sera de plus en plus difficile de ne pas le rejeter.