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mercredi 31 juillet 2013

Qu’est-ce qu’un dictionnaire et à quoi ça sert ?



Les quelques truismes qui suivent m’ont été inspirés par un commentaire sur le billet d’hier  de l’Iconoclaste réactionnaire qui  semblait regretter l’évolution des dictionnaires et porter un amour inconditionnel  au Petit Larousse (édition de 1982).


Pour les dictionnaires de langue (par opposition aux dictionnaires encyclopédiques) la réponse à la seconde interrogation est évidente : à définir les mots d’une langue donnée. Seulement, tous ne sont pas d’accord sur les mots qui constituent  ladite langue. Et ça se comprend car le problème est complexe.



Le dictionnaire est  de manière commune considéré comme une sorte de juge de paix auquel on fait appel afin de décider si tel ou tel mot appartient ou non à la langue. C’est, je pense, confier  à ces gros livres une mission qu’ils sont incapables de remplir. Car aucun dictionnaire ne saurait être exhaustif. Même le Trésor de la Langue Française en 16 volumes et un supplément ne concerne que la langue des XIXe et XXe siècles bien qu’il compte quelques 100 000 mots dont il donne 270 000 définitions.

La langue est chose complexe, en perpétuelle évolution. Des mots naissent, fleurissent  et meurent. Leur sens évolue, se diversifie. Elle a ses niveau du précieux, du soutenu au vulgaire et à l’argotique. Chaque secteur d’activité  a son jargon. Et l’établissement des frontières entre vieilli et disparu, entre familier et vulgaire entre jargon et langage courant et plus généralement les critères qui permettent que tel ou tel terme se voit offert ou non une place dans tel ou tel dictionnaire dépend du bon vouloir et des options idéologiques et méthodologiques des lexicographes qui le rédigent.

En fait, le dictionnaire de langue se contente de définir les mots censés permettre la communication sociale de l’ « honnête homme » et d’éclairer ses lectures ou plutôt l’idée que se font d'un tel corpus ses auteurs.

Pour le reste, il y a les dictionnaires spécialisés, qu’ils traitent des états historiques successifs de la langue, du jargon de telle ou telle activité, des divers niveaux de langue, des régionalismes etc.…

Car TOUS les mots employés, que ce soit par le plus ignare des locuteurs ou par le plus archaïsant des fins lettrés, fussent-ils des emprunts à une quelconque langue étrangère appartiennent qu’on le veuille ou non à la langue française à partir du moment où ils permettent à un nombre même réduit de locuteurs de cette langue de communiquer.

mardi 30 juillet 2013

Des petits pois au jardin d’Eden ? Permettez-moi d’en douter !



Parmi les nombreuses questions fondamentales que peu de gens se posent, celle de savoir s’il y avait des petits pois dans le jardin d’Éden occupe dans les esprits réellement avides de connaissance une place de choix. Cependant c’est en vain que l’on y chercherait dans quelque docte ouvrage une réponse satisfaisante. Un début de réponse est apporté par le chapitre 2 de la genèse : il n’y est nulle part question de pois mais plutôt d’arbres dont Adam pourra consommer les fruits à l’exception de celui de la connaissance du bien et du mal. Bien évidemment, Ève, séduite par le serpent en consommera et poussera son malheureux époux à faire de même  avec pour conséquence leur expulsion du jardin et l’obligation de travailler la terre pour se nourrir.

Certains argueront qu’il n’est fait mention d’aucun légume dans ce chapitre et que par conséquent la présence du petit pois n’a aucune raison d’y être signalée. Soit. Toutefois la logique milite en faveur de l’absence de cette légumineuse qui aurait plutôt sa place à l’Est du jardin.

Tout d’abord, en leur première innocence, Adam et Ève se promenaient au jardin dans le plus simple appareil. Ce fait semble indiquer qu’il y régnait un climat d’une grande douceur. De plus, il n’est nulle part indiqué que nos premiers ancêtres aient été équipés de parapluies. On peut donc en conclure que le climat était plutôt sec (les quatre fleuves du jardin assurant la pérennité des arbres). Or le petit pois aime fraîcheur et pluie. Le jardin d’Éden ne lui aurait donc pas convenu.

D’autre part, Adam et Ève, essentiellement fructivores, se nourrissaient de cueillette, attrapant de-ci-de-là un fruit quand ils ne tapaient pas la discute avec le serpent. Vie rêvée et nonchalante ! Or, pour se nourrir de petits pois, il faut non seulement les cueillir mais ensuite les écosser. Leur cueillette n’est pas une mince affaire, car,  comme son cousin le haricot vert, sa couleur lui permet de se dissimuler habilement dans le feuillage qui l’entoure. Facilité dont il abuse trop souvent, tout jardinier sincère vous le confirmera.  C’est au moment de l’écosser que le pois révèle sa triste nature : plus d’une heure d’un labeur ingrat autant que répétitif est nécessaire à l’obtention d’un seul kilo de légumes écossés. Sans compter qu’il faut ensuite les cuire.

Pour ces deux raisons, force est de constater que le petit pois n’avait aucunement sa place au jardin d’Éden. En revanche, à son Est, là où le climat est plus rude comme semble l’indiquer  la confection  par Dieu de vêtements de peau afin de protéger Adam et Ève de ses rigueurs avant qu’il ne les y bannisse, et ou l’homme gagne son pain à la sueur de son front la présence de cette aberration de la nature n’a rien d’étonnant et même participe de la malédiction originelle.

Je mets quiconque au défi de démonter mon argumentation.

N.B. : Ceux qui verraient dans cette démonstration je ne sais quelle aigreur provoquée par une récolte surabondante de petits pois et non le simple résultat d’une méditation profonde feraient montre d’une petitesse d’esprit que je condamne à l’avance.

lundi 29 juillet 2013

Adoptez une famille de Rroms !



Pour rivaliser avec le Rrom, je ne vois guère que le sans-papiers : même amour de la France, même ardeur au travail, même désir effréné de s’intégrer, même volonté de voir ses enfants s’élever socialement grâce à l’ascenseur que constitue  l’école républicaine.

Ces nobles aspirations que l’on aimerait voir partagées par nombre de nos concitoyens un rien fainéants, assistés, rétifs à tout savoir ne leur valent cependant pas toujours l’estime qu’ils méritent. Ainsi certains mettent-ils en doute la sincérité de ces braves gens et voient en eux des parasites seulement  attirés par les avantages matériels qu’ils pourraient éventuellement retirer de leur présence dans notre beau pays.  D’autres, j’en frémis, vont jusqu’à mettre en doute leur profonde honnêteté voire même leur goût du labeur et leur amour des choses de l’esprit. Comment peut-on être injuste à ce point ?

Ce rejet frileux va jusqu’à pousser quelques extrémistes à ne point se réjouir de leur enrichissante présence dans leur voisinage immédiat. Ainsi voit-on un ministre de l’Intérieur Socialiste poursuivre leur expulsion et des municipalités réclamer (et obtenir !) l’évacuation de leurs pimpants campements. Tout cela par basse démagogie afin de s’attirer la sympathie de nauséabonds  dépourvus de tout discernement. Dans le fond, ces derniers sont les plus à plaindre : même s’ils n’en ont pas une claire conscience c’est pourtant eux qui passeront à côté de tous les bienfaits qu’une telle présence leur aurait apportés.

Dieu merci, la France n’est pas peuplée que d’inconscients aveugles. Il existe encore des gens capables de réaliser où est  leur intérêt. C’est pourquoi, vu le peu d’entrain que mettent  le gouvernement et les collectivités locales à offrir à ces braves gens le coquet pavillon et le jardin fleuri où tous leurs talents pourraient éclore et fructifier, je pense qu’est venu le temps de l’action individuelle.

Pourquoi ceux qui pensent comme moi et disposent de quelques pièces dont ils ne se servent pas n’y recueilleraient-ils pas une famille de Rroms ?

Il ne s’agirait aucunement d’une bonne action inspirée par je ne sais quelle charité mais d’un bon calcul. Je ne dresserai pas une liste exhaustive des avantages que l’on pourrait tirer d’une telle initiative. Nul doute que voyant le rejet  faire place à l’accueil, la reconnaissance de ces braves gens serait sans borne et qu’ils mettraient cœur et talent au service de leurs amis, leur rendant de multiples quoique menus services : entretien du jardin, amélioration du logis, etc. Bien entendu,  leur fierté leur interdirait de se  voir rémunérés. Le tout serait de ne pas en abuser : un  logement gratuit est certes un avantage conséquent, mais dont la valeur pourrait  bien vite être dépassée par celle des services rendus si l’on omettait d’y mettre un frein.

C’est avec enthousiasme que je profiterais des avantages d’une telle présence. Malheureusement, je vis  dans des lieux reculés où le travail est rare. L’éloignement de toute métropole rendrait difficile l’accès des jeunes  aux universités et aux grandes écoles. De plus ma maison est petite.  Je crains que pour ces raisons accueillir une telle famille serait moralement blâmable en ce que les avantages que j’en tirerais seraient probablement disproportionnés par rapport à ceux, très faibles, dont je serais en mesure de la faire bénéficier.

Je dois donc me résigner à ce que  d’autres, vivant dans un environnement urbain mieux adapté,  puissent profiter de cette chance. La vie est souvent injuste !

samedi 27 juillet 2013

Jack of all trades



Je suis un « Jack of all trades » et par conséquent « master of none » comme ajoutent parfois  les anglais rendant ainsi la locution péjorative. On donne fréquemment pour traduction à cette expression proverbiale « qui trop embrasse mal étreint » mais littéralement  elle désigne une personne qui atteint  un certain niveau dans bien des domaines mais n’excelle dans aucun.

Par conséquent, je suis toujours impressionné par ceux qui cantonnent leur intérêt à un domaine et qui, s’y tenant toute une vie, finissent par atteindre un degré de savoir impressionnant qui vous rend bien humble voire un tantinet  envieux.

Pour tout arranger, mes intérêts sont fluctuants.  Fut un temps où je pouvais vous décrire avec une certaine exactitude une église romane ou une lampe à pétrole. Et puis mon intérêt pour l’architecture religieuse ou les becs de lampes s’est émoussé et faute d’être utilisées mes connaissances en ces matières se sont étiolées avant de quasiment disparaître. De cela, je pourrais multiplier les exemples. Ce qui doit faire de votre serviteur un homme de vaste culture si tant est que la phrase d’Édouard Herriot recèle une quelconque vérité.

Cette instabilité m’a longtemps inquiété, surtout qu’elle concernait à peu près tous les domaines. J’ai fini par me faire une raison ou plutôt par comprendre qu’en fait ce qui me motivait n’était pas le savoir mais la découverte. Or si le premier est une patiente édification, une sorte de thésaurisation, la seconde ne saurait  être qu’éphémère. On ne peut pas découvrir l’eau tiède  tous les matins.

Au plaisir de la découverte s’ajoute celui de relever des défis : serai-je ou non  capable d’accomplir correctement telle ou telle tâche ? C’est pourquoi les activités manuelles m’intéressent tant. Jusqu’à quarante ans passés, en dehors du jardinage, je n’avais quasiment jamais rien fait de mes dix doigts. Et puis, petit à petit je me suis lancé dans des travaux de plus en plus complexes qui m’ont amené à rénover entièrement, gros œuvre mis à part, une maison.

Une forme d’inconscience m’aide à relever de nouveaux défis : je minimise systématiquement les difficultés. Après une phase de collecte de renseignements, auprès de spécialistes ou sur le Net, ayant acquis une claire vision de la manière dont mon projet se réalisera, sa mise en action me paraît une partie de plaisir. Ce n’est qu’ensuite que je constate que rien ne s’obtient sans efforts. C’est alors que la rage et une certaine forme d’orgueil prennent le relais de l’enthousiasme.  Il faut que je réussisse coûte que coûte quitte à  terminer  épuisé (et toujours légèrement insatisfait).

J’espère que cette curiosité ne me quittera jamais.