..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 26 novembre 2022

Ultracrépidarianisme

 

A l'origine de ma découverte, cette image dont la légende comporte une faute de syntaxe.
Ceux qui la découvriront auront droit à mes sincères complients.

Ah que voilà un mot rare ! Moi même en soixante-douze ans de vie, je ne l’avais jamais rencontré. Il a fallu qu’une amie Facebook en publie la définition en anglais pour que je vérifie son existence dans notre langue. Je l’ai même, en vain, recherché dans mon Petit Robert. Il faut dire que mon édition est ancienne (elle m’avait été offerte lorsque j’avais remporté le banco du Jeu des 1000 Euros, au début des années 2000). Selon M. Wikipédia, il s’agirait en fait d’un mot emprunté à la langue anglaise où il apparut en 1819 sous la plume d’un certain William Hazlitt, écrivain, fustigeant l’incapacité du critique littéraire William Gilford*. Toujours selon ce bon vieux Wiki (à force de le fréquenter, je me sens autorisé à cette familiarité) ce n’est qu’en 2014 qu’il serait apparu en Doulce France.

Son étymologie est intéressante. A l’origine du mot, une locution latine : Sutor ne supra crepidam (cordonnier pas plus haut que la chaussure) qui trouverait son origine dans une anecdote narrée par Pline l’Ancien (à ne pas confondre avec Pline le Nouveau dont les anecdotes manquaient de saveur !) où un cordonnier se rendant dans l’atelier d’un peintre fait remarquer à ce dernier une erreur dans sa représentation d’une sandale. Le peintre en tient compte mais le cordonnier, enhardi par son premier succès, continue à critiquer l’œuvre et se fait rabrouer par l’artiste qui utilise pour ce faire la locution précitée, lui signifiant que s’il est compétent en matière de sandales, son expertise s’arrête là. En d’autre termes : Occupe toi de tes oignons.

Ainsi, l’ultracrépidarien a la fâcheuse tendance à exprimer son opinion sur des sujets auxquels il ne connaît rien. Tendance TRÈS répandue, comme quoi un mot sibyllin peut recouvrir une réalité très banale. L’ultracrépidianisme est une pratique très commune dans les conversations de bistrot et ailleurs. L’interminable défilé d’autorités auto-proclamées lors de la crise du Covid (sujet sur lequel on ne connaissait pratiquement rien à l’origine) est la preuve flagrante qu’il se pratique dans les milieux scientifiques.

J’en suis à me demander s’il n’est pas un élément constitutif de la démocratie et plus particulièrement du referendum. Demander leur avis sur un traité constitutionnel européen à des gens qui, comme moi, n’ont aucune notion de droit constitutionnel, m’en paraît une preuve indiscutable. De même quand les partisans d’un président élu par des gens craignant l’élection de sa concurrente, feignent de croire que les électeurs ont voté pour son programme, c’est accuser ces derniers de s’être prononcés sur un texte, si tant est qu’il existe, qu’il ignorent totalement ou qu’ils connaissent peu.

Météo, climatologie, géopolitique, politique macro-économique, corrida, etc. : les domaines où sévit l’ultracrépidianisme sont légion et font les choux gras des instituts de sondage. Dans bien des cas, les réponses les plus honnêtes apportées à ces derniers sont celles des « sans opinions ».

* Il semblerait que, depuis, la mésentente entre ces éminents personnages se soit apaisée.

jeudi 24 novembre 2022

Du toro bravo


 Le toro bravo : 500kg de gentillesse et de muscle !

Il est dernièrement beaucoup question d’interdire la corrida. Tout ce que la France compte de belles âmes est d’accord là-dessus. J’en ai, il y a quelques jours proposé ici un projet de réforme Je voudrais avant de passer à mon sujet du jour évoquer une possible modernisation de ce spectacle. Ce qui dérange le plus les anti-corrida c’est les actions cruelles des picadors et des banderilleros qui infligent à cette brave bête (je ne mets aucun guillemet à brave, vu que cet adjectif est traduit de l’espagnol « bravo »), à coups de lances et de banderilles, de cruelles blessures avant que le matador ne l’achève d’un coup d’épée. Pour humaniser cette pratique, supprimer ces deux catégories de toreros serait donc nécessaire. Pour ce qui est de la modernisation de ces combats, force est de reconnaître que l’épée est une arme pour le moins obsolète. Dans quels conflits les combattants s’affrontent aujourd’hui à l’épée ? Il serait donc envisageable de la remplacer par un fusil-mitrailleur : le taureau entrerait dans l’arène au son de l’orchestre, se ruerait sur le matador qui arrêterait sa course d’une rafale et tout le monde rentrerait chez soi bien content d’avoir vu un bovin mourir. Bien sûr, la corrida perdrait peut-être un peu de son attrait « artistique » mais il faut bien vivre (et faire mourir) avec son temps

J’entendais ce matin le brave Henry-Jean Servat, végan et grand ami des animaux, déclarer qu’il préférait voir les taureaux de combat vivants que victimes d’une boucherie barbare. Comme on le comprend ! Seulement, le toro bravo présente quelques menus inconvénients pour devenir un animal de compagnie. Son élevage se fait en plein air et nécessite de disposer de deux à trois hectares par tête. Ce dont peu de gens disposent dans les grands centres urbains où fleurit l’animaliste. D’autre part, sa race est peu caressante vu que depuis des siècles on sélectionne les individus sur leur combativité. Seuls les plus agressifs sont destinés à l’arène les autres se voyant châtrés puis élevés pour leur viande et leur cuir. En faire le compagnon de jeux de ses enfants n’irait donc pas sans quelques risques.

Même à la campagne, leur élevage n’irait pas sans poser problème. Ces charmants animaux ayant la fâcheuse habitude de se battre à mort entre eux ( presque autant meurent ainsi en cours d’élevage que dans les arènes), ce qui implique d’employer des cavaliers aguerris capables d’éviter ces combats. De plus, contrairement à ce que pensent bien des citadins, il est rare de voir des éleveurs ne pratiquer leur activité que pour la compagnie de leurs animaux avant de les voir mourir de leur belle mort. Veaux, vaches, cochons, couvées n’existent que pour leur viande ou leurs produits (avant de finir dans nos assiettes). Renseignements pris, la viande de taureaux présente des qualités nutritionnelles exceptionnelles dues à son mode d’élevage : tendreté, saveur, faible cholestérol, peu grasse, riche en protéines, etc. Hélas, toute médaille a son revers : elle est très coûteuse à produire.

Le véganisme qui refuse viande et produits d’origine animale, en se généralisant, entraînerait la quasi-disparition des bovins, ovins, caprins, lapins et volailles*. Les végans, dont l’ultra-gentil Henri-Jean Servat, n’auraient donc plus que des animaux sauvages à aimer, ce qui serait bien triste.

*Il n’en resterait que ceux susceptibles de devenir des animaux de compagnie. 

mardi 22 novembre 2022

Your song...

La musique et moi, ça fait deux. J’en écoute de moins en moins. Je continue d’apprécier les « idoles » de ma jeunesse, du moins celles qui surnagent. Avec le temps, comme disait l’autre, les Brel, les Barbara, les Ferré sont passés à la trappe. Restent Brassens, Johnny, Sardou, Lapointe, Cat Stevens, Elton John ainsi que quelques chansons isolées. Mais en dehors de ma voiture où mes 5 CD sont entreposés, je n’ai pas de système permettant d’en jouer.

Depuis quelque temps, certaines suggestions sur Facebook m’ont amené à écouter quelques chansons. Parmi celles-ci, il en est une qui, pas plus tard qu’hier, m’a fait grande impression. J’avais entendu parler de Lady Gaga. Très vaguement. Je n’avais jamais entendu le son de sa voix et j’aurais pu la rencontrer en faisant mes courses au Leclerc de Vire sans la reconnaître. Et puis voilà que M. Facebook me propose d’auditionner une version de « Your song » , un des titres d’Elton John que je préfère, interprété par cette inconnue. J’ai tenté le coup. Et je n’ai pas eu regret du voyage. J’eus le même genre de choc que j’eus vers 1980 en découvrant par hasard Angelo Branduardi. La version que j’entendis était celle qu’elle donna en public lors d’un hommage rendu à Elton John, en présence de ce dernier. J’en fus très ému. Hélas, chez M. You Tube il n’existe qu’une vidéo pourrie de ce « live ». Je me contenterai donc de proposer à votre concupiscence une version, inférieure vocalement, mais d’une qualité visuelle supérieure.

En espérant que ça vous plaira :


Maintenant, si vous préférez le rap...

dimanche 20 novembre 2022

Prise de conscience

 







Adieu le 3, bonjour le 2 !

Vous savez à quel point j’attends impatiemment la moindre déclaration de notre révéré président. Je l’écoute religieusement avant de méditer sur la profonde sagesse de sa pensée complexe. C’est pas de la tarte mais j’en tire bien des leçons.

Ainsi, quand il a annoncé la fin de l’abondance et de l’insouciance, quand il nous a exhortés à « accepter le prix de notre liberté et de nos valeurs », en ai-je été vachement tourneboulé et pour tout dire quasi-bouleversifié . « C’est pas con, c’qu’il nous dit ! » fus-je sur le point de m’exclamer. « Vu le peu de liberté qu’il nous reste et l’état dans lequel se trouvent nos valeurs, ce n’est vraiment pas le moment de chipoter sur les prix » ajoutai-je in petto.

Étant d’accord sur le principe, je ne pouvais qu’accepter les sacrifices que la précarité énergétique, due en partie aux sanctions contre la Russie, nous imposaient. Il faut dire qu’un examen de mes factures de fioul domestique renforça ma conviction que limiter ma consommation était urgent. Ce faisant, non seulement je sauverais notre liberté et nos valeurs (et accessoirement la Planète) mais j’éviterais de me retrouver en état de précarité financière, faisant ainsi d’un pierre trois coups !

Soyons précis : le 22 décembre 2020, me furent livrés 1058 litres de fioul pour la somme de 750, 12 € TTC. Un peu moins d’un an et demi plus tard, le 5 mai 2022, ce furent 1515,85 € que je dus débourser pour 948 litres. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais ça fait quand même une augmentation de 124 % et des broutilles. Mes retraites n’ayant pas connu la même évolution, mon intérêt pour la liberté et les valeurs (et accessoirement la Planète) s’en trouva décuplé.

N’étant pas homme à prendre des demi-mesures, je décidai de retarder au maximum la mise en route du chauffage. Il faut dire que j’y fus aidé par un mois d’octobre particulièrement doux. Ce n’est que le 3 novembre que je me résignai à faire passer la chaudière en mode hiver. Seulement, au lieu des 21 ° auxquels j’avais chauffé l’hiver dernier, outrepassant les conseils de notre bon gouvernement (19°), je me contentai d’un petit 17°. Bien sûr, je me les caille un peu mais ce n’est pas si terrible que ça. Après tout, durant mon enfance je doute que mes parents aient chauffé plus que ça et dans la chambre des enfants, située sous les combles, il n’y avait pas de radiateur,tout juste un chauffage au pétrole que mon père allumait une heure durant avant notre coucher. Nous n’en sommes pas morts en dépit de rudes hivers (1956 et 1962).

Bien entendu, ces mesures que d’aucun jugeront drastiques ne sauront en aucun cas compenser le surcoût occasionné par l’augmentation des cours du pétrole. Cela limitera simplement la casse. Je pense d’ailleurs que je ne serai pas le seul à me résoudre à cette frugalité énergétique. Je crains même que nombre de nos concitoyens ne se voient contraints à bien pire malgré les diverses aides qu’on leur alloue (auxquelles je n’ai pas droit, vu mes ressources) et qui dans le « meilleur » des cas sont inférieures au montant des taxes que percevra l’état sur leur combustible (environ 30 % entre TIPP et TVA). Tout ce que je peux leur souhaiter, c’est que leur amour de la liberté et des valeurs (ainsi accessoirement de la Planète) leur fera oublier ces légères contraintes.


vendredi 18 novembre 2022

Des gentils et des méchants

Un gentil en pleine crise de gentillesse

Toute société est composée, à proportions variables, de gentils et de méchants.

Aujourd’hui, les gentils et les méchants sont,comme toujours, partagés, entre autres sur le sujet de l’immigration.  Le gentil y est favorable tandis que le méchant s’y oppose.

Le gentil, à l’en croire, est progressiste, généreux, xénophile, prêt au partage, pense que l’immigration l’enrichit culturellement et économiquement. De plus, il sait que les migrations de masse sont inéluctables et que s’y opposer est illusoire.

Le méchant, selon le gentil, est réactionnaire, pingre, xénophobe, égoïste, voit dans l’immigration une source d’appauvrissement et de destruction de son identité. Il va jusqu’à penser que les vagues migratoires devraient être stoppées.

Tout âme un tant soit peu élevée ne saurait qu’admirer le gentil et mépriser le méchant. Hélas, toutes les âmes ne le sont pas. Il semblerait même qu’une majorité de plus en plus écrasante s’oppose à la gentillesse.

On juge l’arbre à ses fruits. Ceux de l’arbre de la gentillesse qui a jusqu’ici été soigneusement entretenu devraient être savoureux : notre générosité récompensée par une sensible expansion économique, un enrichissement culturel certain, notre identité et notre cohésion nationale confortée par l’assimilation des nouveaux arrivants. Ce n’est pas forcément le cas.

Ce que, lorsqu’on n’est n’est pas aveuglé par son idéologie, l’on constate, c’est une augmentation de la violence et de la délinquance et de l’insécurité, la création de ghettos, le refus de l’assimilation, une stagnation de l’économie, un niveau scolaire et culturel qui s’effondre, un communautarisme qui s’affirme chaque jour davantage, un chômage de masse, des villages de toile toujours renaissants dans la capitale, etc.

Comment un si bel arbre peut-il donner de si piètres fruits ? Peut-être parce qu’au niveau individuel comme au niveau national, la générosité se doit d’être proportionnelle aux moyens dont on dispose. Invite-t-on des hôtes quand on a à peine de quoi se nourrir et qu’on est mal logé ? Si on le fait, comment s’étonner que nos invités fassent grise mine, ressentent de l’amertume vis-à-vis d’hôtes incapables de tenir leurs promesses ? De là à ce que le ressentiment se transforme en agressivité remettant en cause la cohésion nationale, il y a un pas vite franchi.

Si l’immigration de masse n’en est qu’à ses débuts et est inéluctable, les gentils devraient avoir l’honnêteté d’avertir leurs soutiens que cela nous mènera non moins inéluctablement à la paupérisation et au chaos, le chemin de l’enfer étant pavé de bonnes intentions comme chacun sait. Reste à savoir si c’est ce que nous voulons.


mercredi 16 novembre 2022

Corrida

 

Rare photo d’un veau en plein entraînement pour la corrida réformée

M. Aymeric Caron, sorte d’humanoïde chevelu, député NUPES de Paris , ami des moustique et convaincu qu’un jour les tigres, bien sermonnés, deviendront végans, bref, une tête pensante de premier ordre, soutient une proposition de loi visant à interdire la corrida.

Interdire, interdire, comme vous y allez, cher Aymeric ! C’est violent, interdire ! Dans une société harmonieuse comme la nôtre (si l’on excepte quelques rares endroits où se produisent parfois de bien pardonnables taquineries) le temps est plutôt à la réforme. C’est pourquoi j’aimerais esquisser des pistes qui pourraient mener à rendre acceptable ce joli spectacle et continuer à assurer la rentabilité des arènes et l’activité des tailleurs spécialisés dans le traje de luz (habit de lumière).

Car que reproche-t-on au juste à cette discipline taurine ? Elle ferait inutilement souffrir une brave bête qui n’a jamais fait de mal à personne. C’est vite dit. Le toro bravo n’est pas l’animal le plus pacifique que porte la terre. Il me semble même qu’on le sélectionne pour son agressivité. Si l’on veut obtenir une réforme acceptable, il est nécessaire que chacun y mette un peu du sien.

Un mâle de corrida, pèse entre 400 et 650 kilos. Le matador, lui, est beaucoup plus léger. La grossophobie régnante dans les milieux taurins fait qu’il est rarement voire jamais obèse. De même que sur un ring on n’oppose pas poids lourds et poids plumes, il serait équitable de faire se confronter des individus d’un poids comparable. D’autre part, si on demande aux toreros de faire preuve de gentillesse on ne voit pas pourquoi on leur opposerait des animaux hargneux. Il serait donc raisonnable d’abandonner le toro bravo et de le remplacer par un petit veau de race normande ou bretonne dont le poids ne saurait excéder les 100 kg.

De son son côté, la quadrilla devrait également faire des efforts. Les picadors, montés sur des poneys (plus en rapport avec la taille du veau), seraient munis de lances télescopiques munies en leur extrémité de pointes en caoutchouc. Les lances se rétracteraient au moindre contact, et le picador ne serait autorisé à en faire usage qu’en cas d’attaque de son poney par le veau, le reste du temps, avec ses camarades, il offrirait un spectacle de carrousel aux aficionados. Quant aux banderilleros, plutôt que terminées par des pointes acérées, leurs banderilles auraient à leur fin des tampons de velcro qui viendraient se coller à la plaque de même matière dont serait muni, au garrot, le veau, le but de la manœuvre étant de décorer, sans trop déranger, le veau d’une rosace de couleurs pastel la plus harmonieuse possible, déchaînant, en cas de réussite l’enthousiasme d’un public averti. Pour remplacer la cruelle mise à mort, la corrida se terminerait par un spectacle chorégraphique où bailador* et veau, au son d’airs de flamenco, raviraient l’audience par des figures élégantes où la cape virevolterait avec grâce. Selon la qualité de sa prestation, la bailador se verrait décerné quelques poils de la queue ou du front du veau voire les deux en cas de prestation exceptionnelle. Le veau se verrait récompensé, après que le bailador l’ait gratifié d’un gros câlin, d’un seau de lait muni d’une tétine qu’il boirait goulûment sous les applaudissements de la foule tandis que dans son regard de bovin se lirait un questionnement du genre « Mais qu’es-ce que je peux bien foutre ici ? »

Voilà. Ma proposition ne satisfera peut-être pas totalement certains grincheux parmi les aficionados et les partisans du bien être animal mais il me semble qu’elle est porteuse de progrès et qu’elle constituerait un compromis acceptable entre une tradition barbare et la société apaisée à laquelle nous aspirons (pratiquement) tous.

*Car si le matador a pour fonction de tuer (et ce n’est pas gentil) le bailador qui le remplacera danse (et c’est mignon comme tout) !

lundi 14 novembre 2022

De la décadence alimentaire

 


Il y a de plus en plus de végans, de végétaliens ou de végétariens en France. Non que ces régimes alimentaires favorisent la procréation, avec pour conséquence une explosion démographique mais plutôt suite à des conversions à ces  tendances venues des U. S. of A. d’où ne nous viennent que d’admirables  idées comme Halloween, la culture woke, les études de genre, le féminisme rabique pour ne citer que les plus divertissantes. Si le taux général d’anti-viandes serait dans la population française de 2 %, il atteindrait 13 % dans notre belle jeunesse, un âge, comme chacun se doit de l’admettre, par définition porteur d’un avenir radieux (Cf. Les jeunesses hitlériennes ou les Gardes Rouges dont nous gardons de si bons souvenirs) .  

Qu’est-ce qui peut bien pousser nos  contemporains à préférer le tofu, le steak de soja,  ou le lait d’avoine à des produits d’origine animale ? Ayant partagé la vie d’une végétalienne 3 ans durant (Comment ai-je pu? C’est un des mystères de ma vie !) sans me convertir à sa religion, j’ai été à même de goûter ces produits (la curiosité est un vilain défaut!) et en suis arrivé à la conclusion que ce n’était pas leur goût que je qualifierais de carrément dégueulasse. C’est plutôt dans l’idéologie qu’il faudrait chercher.

Les partisans du tout végétal peuvent être inspirés par l’antispécisme et/ou le désir de sauver la planète. M. Larousse définit ainsi l’antispécisme : Vision du monde qui récuse la notion de hiérarchie entre les espèces animales et, particulièrement, la supériorité de l’être humain sur les animaux. (Accordant à tous les individus, indépendamment de l’espèce à laquelle ils appartiennent, un même statut moral, l’antispécisme combat toutes les formes de maltraitance et d’exploitation animales.). 

Sans la partager, j’avoue que cette opinion se défend. Mon expérience de la fréquentation de l’espèce  humaine  m’amène parfois à penser qu’elle n’est en général pas beaucoup plus intéressante que les autres. Il se trouve cependant que j’appartiens à l’humaine et que force est de constater qu’au niveau de la littérature, de l’architecture, et de bien d’autres domaines culturels les réalisations de certains hommes sont nettement supérieures à celles des autres espèces, vertébrées ou non. Comme il se trouve que ces domaines m’intéressent, je ne peux donc qu’établir une hiérarchie. 

Pour ce qui est de la sauvegarde de la planète, certains reprochent par exemple aux bovins de nécessiter des quantités industrielles d’eau pour nous fournir un kilo de bidoche. En tenant compte de l’eau de pluie tombant sur les prés où ils paissent et non de l’eau qu’ils consomment, certains hurluberlus arrivent au chiffre de 15 000 litres par kilo ! Une remarque cependant : si, au lieu d’y engraisser des bœufs, on ne mettait aucun animal dans le pré, et qu’il ne produisait donc rien du tout, la consommation d’eau du pré resterait la même et l’« impact écologique » du rien du tout serait énorme. Il n’empêche que tout bien-pensant, s’empresse de déclarer que parmi ses actions héroïques pour sauver la planète, la réduction de sa consommation de viande n’est pas la moindre.

Ce qui me paraît la cause la plus fondamentale de ce que je considère comme une décadence alimentaire est la rupture de plus en plus grande entre les citadins et ce qui est considéré comme la « nature » mais qui n’est en nos pays de vieille civilisation que le résultat d’une interaction entre nature et culture. Nous ne connaissons plus que des campagnes ou des forêts profondément modifiées  par l’homme et sa culture. On m’a enseigné que l’homme était omnivore. Si sa consommation de viande s’est grandement accrue c’est grâce aux progrès de l’élevage. Le campagnard quand il tuait son cochon, n’avait aucunement l’impression de sacrifier une frère. Il voyait plutôt lorsqu’il le saignait et le dépeçait, les jambons, les côtelettes et les diverses charcuteries qui, par leur apport en protéines, lui donneraient la force d’accomplir ses tâches. Ainsi, dans la culture traditionnelle donner la mort à un quelconque mammifère était chose habituelle autant qu’indispensable. Les enfants assistaient et même participaient dans la mesure de leurs moyens au « sacrifice » sans se poser de questions métaphysiques sur la confection des boudins. Ce lien rompu, la sensiblerie éloigne de la « nature » ceux qui s’en disent les défenseurs. 

Ainsi les végans et autres plaisantins parviennent à impressionner nos décadents en déclarant que manger de la viande, c’est manger du cadavre. Je leur répondrais qu’il en va de même de leurs carottes et que manger des animaux vivants ne serait guère plus mignon que quand on les abat  auparavant.

samedi 12 novembre 2022

Le Monde est bien fait !

Scène d'horreur qu'on espère voir se raréfier ! 

Je ne parle pas du « quotidien de référence » (du moins pour certains) mais de la minuscule partie de l’Univers où réside l’humaine engeance.

Voilà-t-il pas que, suite à des bisbilles entre deux pays slaves naguère unis et au refus de nos très chers amis Saoudiens et Étasuniens d’ouvrir plus grands leurs robinets de pétrole et de gaz, nous nous trouvons confrontés à une crise énergétique qui risque de nous amener à nous geler le cul en cas de rude hiver.

Et c’est là qu’on s’aperçoit que le Monde est bien fait. Le réchauffement climatique semble voler à notre secours. Après un octobre doux, notre novembre connaît des températures permettant de ne pas trop chauffer. Rien n’interdit donc de penser que cet heureux état de faits ne se poursuive.

A noter également, que suite à une sage politique d’immigration, la population de l’hexagone a tendance, pour notre plus grand enrichissement, à changer. Nos amis immigrés venant de pays au climat plus doux, ce réchauffement rend leur séjour dans nos contrées septentrionales sinon agréable du moins plus supportable surtout quand, en attendant de faire fortune dans la finance, le commerce ou l’industrie, ils se trouvent momentanément contraints à résider dans des tentes près de la porte de la Chapelle !

Cet heureux changement climatique étant évidemment dû à la production humaine de gaz à effet de serre (penser autrement relèverait du blasphème!) , nous devons reconnaître à notre courte honte que nous n’y sommes pas pour grand-chose. Les Français et les autres habitants de notre joli pays n’en produisent que très peu. Dieu merci, la Chine, les États-Unis et l’Inde, pour ne citer qu’eux, font de leur mieux pour pallier nos insuffisances et ainsi maintenir notre confort et celui de nos hôtes à des niveaux acceptables. Et cela sans que personne ne songe à les en remercier !

Il me semble que plutôt que de se coller le front au périphérique, remplir les méga bassines de soupe en boîte ou affronter les forces de l’ordre dans les musées nationaux (toutes actions susceptibles d’influencer notablement le cours des affaires mondiales), nos valeureux activistes écolos devraient organiser des soirées de prière pour le salut des âmes de ces pollueurs qui nous sauvent la mise. Mais, que voulez vous, ils sont souvent d’un âge* où, faute d’expérience, on a parfois du mal à distinguer le bien du mal, le vrai du faux et Sandrine Rousseau d’un génie.

*ou sont restés si jeunes d’esprit que ça revient au même.

jeudi 10 novembre 2022

Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, mes braves gens ?

 

Ce titre est, de manière évidente, une question rhétorique vue que personne n’est autorisé à y répondre ici. Je veux simplement exprimer par là le sentiment que je ressens parfois et qui s’apparente à celui d’une poule qui a trouvé un couteau et ne sait pas l’ouvrir.

Il se trouve que, de plus en plus souvent, je commence à écrire des articles que je ne termine pas et d’autres que, une fois terminés, je détruis parce que je les trouve ennuyeux. Ce qui leur manque, c’est le ton primesautier, enjoué et bon enfant que je parvenais parfois à imprimer à des textes consacrés à des sujets dits « sérieux ». Ainsi, récemment, vous avez échappé, entre autres, à des pensums consacrés à Marcel Aymé où j’expliquais, après avoir relu une dizaine de ses ouvrages pourquoi je trouvais qu’il excellait dans la nouvelle quand ses romans ou son théâtre me semblaient souvent souffrir d’imperfections ; à mes doutes sur la capacité qu’aurait l’Union Européenne de jamais devenir cette puissance capable d’affronter ses rivaux actuels ou émergents ; au fait que les aides énergétiques du gouvernement ne faisaient que partiellement compenser les recettes que lui procuraient la seule TVA et ne sauraient en aucun cas éviter la précarité énergétique des plus défavorisés.

Tout ça a rejoint d’autres tentatives dans la poubelle. Vous l’avez échappé belle ! Non que les thèmes évoqués soient totalement dénués d’intérêts et/ou traités de manière particulièrement maladroite mais parce qu’au moment de leur publication je me suis senti envahi d’un paralysant à-quoi-bonisme. Après tout, si tant est qu’ils les intéressent, mes lecteurs sont aptes à se faire par eux-mêmes une idée sur ces thèmes et je n’ai aucune vocation de prêcheur, que ce soit dans le désert ou sur une quelconque "agora".

Vu que l’actualité, qu’elle soit politique, économique ou sociétale, ne me paraît composée que d’une interminable série de nouvelles preuves de l’inéluctable décadence de nos sociétés occidentales, à-quoi-bon s’arrêter à tel ou tel détail de leur chute ? Bien que ça m’ait pris bien du temps pour l’admettre, que j’aie tenté de continuer à croire à un possible sursaut, j’ai fini par admettre que le brave Nouratin qui a jeté, à mon grand dam, l’éponge voici quatre mois avait raison quand il nous déclarait foutus.

Ce constat est-il une raison valable pour se taire ? Je ne pense pas. Bien plus que les connards qui prenaient un malin plaisir à venir chier sur mes violettes et qui ont fini par me lasser, je porte sur mes modestes écrits un regard très critique. Ma boussole est la suivante : si un texte ne me plaît pas, comment pourrait-il plaire à quiconque ? Je m’efforcerai donc, et de plus en plus, de ne publier que des articles que j’aurai pris plaisir à écrire et à relire.

La situation étant désespérée mais pas grave, je tenterai de ne plus publier que sur des sujets amusants par leur accablante futilité. Notre époque et ma vie en secrètent sans cesse.

jeudi 3 novembre 2022

Animaux politiques de joyeuse compagnie

Je sens que je vais me faire mal voir des Insoumis mais, bien qu’il serait injuste de leur dénier tout mérite, c’est tout de même du côté de leurs amis Écologistes que l’on trouve les spécimens les plus réjouissants de la politicaille gauchiste, les plus susceptibles de provoquer à la fois empathie et hilarité.

L’animal politique de joyeuse compagnie (ou APJC) par rapport à son équivalent purement animal, qu’il soit nouveau ou non, présente bien des avantages. Le moins négligeable étant que vous n’avez nul besoin de l’héberger ou de le nourrir : l’État lui fournit amplement les moyens de s’en charger lui-même. Sa présence est discrète : ce n’est que lorsqu’il paraît sur vos écrans que vous le voyez et/ou l’entendez (car vous pouvez couper le son, ce qui est plus délicat avec le chien, le canari ou l’éléphant que vous logez).

Pour illustrer mon propos je prendrai deux exemples Mmes Sandrine Rousseau et Esther Benbassa. Ne voyez dans mon choix le moindre préjugé. Seule les insignes qualités de ces charmantes personnes me les ont fait sélectionner.

Mme Rousseau n’est apparue que récemment dans le PAF. Sa notoriété, elle la doit à sa candidature malheureuse à l’investiture EELV pour la dernière présidentielle. Il s’en fallut d’un cheveu qu’elle ne décroche la timbale et ne se vautre aux élections. Il faut dire que depuis moultes années, elle pataugeait dans le marigot de son inestimable formation politique. L’ayant quittée en 2017, suite à l’affaire Denis Baupin (une sombre histoire de harcèlement sexuel ou d’entrecôte au barbecue trop cuite, je ne me souviens plus trop) elle y revient en 2020. De 2010 à 2015, elle fut vice-présidente du Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais. Mais la politique n’est qu’une des cordes de son arc. Dotée de tous les talents, elle écrit des polars et poursuivit une brillante carrière universitaire qui la mènera à une vice-présidence de l’Université de Lille où elle promouvra la pratique du vélo et du jardinage potager. Malgré cela, il lui faudra, après son échec à l’investiture, attendre son élection à l’Assemblée Nationale à Paris pour que sa notoriété dépasse le cadre restreint d’EELV, qu’elle bénéficie plein pot des feux de la rampe médiatique et que les micros se tendent vers elle et donnent à ses positions un retentissement national. Il est rare que passe un jour sans qu’on parle d’elle ! Ses incessantes déclarations qu’elle porte sur les violences sexuelles, le voile islamique, la chasse, le barbecue, les féminicides, le wokisme, le droit à la paresse, le non-partage des tâches ménagères, etc. sont de telles sources d’hilarité qu’il est bien difficile de faire la différence entre les siennes et celles de la page parodique Facebook Sardine Ruisseau à elle consacrée. L’existence d’une telle page sembla la défriser. Elle parla de harcèlement. Ce qui tendrait à faire penser qu’à ses yeux au moins certains de ses propos ne sont pas intentionnellement comiques.

Mme Benbassa, en tant qu’APJC n’est pas à négliger s’il vous reste du temps. Plus âgée que Sandrine, la belle Esther n’en reste pas moins un régal pour les yeux et surtout pour les oreilles. On lui tend moins de micros et c’est dommage. Sénatrice EELV de 2011 à 2021, elle dut se résigner à quitter l’inestimable parti suite à des ragots de bas étage colportés par l’immonde Médiapart, qui prouva ainsi qu’on peut être de gauche et en proie à la hargne de M. Plenel. Son léger accent témoigne de la complexité de son parcours. Née en Turquie de parents séfarades, elle émigre avec sa famille en Israël avant de rejoindre la France et d’y devenir française par mariage, ce qui lui apporte la tri-nationalité. Son parcours universitaire, également diversifié, l’a amenée à enseigner à l’EHSS. Comme il est naturel chez tout écolo, elle est prompte à s’indigner lorsqu’une cause selon elle juste se trouve attaquée. Ennemie jurée du Front puis du rassemblement National, elle s’illustra en 2015 en publiant un tweet virulent contre une publication du Gorafi attribuée à Marion Maréchal-Le Pen. Elle provoqua ainsi beaucoup d’hilarité et prouva que le comique involontaire n’avait aucun succès pour elle. Ceinte de son écharpe, elle ne laisse passer aucune occasion de participer à des manifs. Quand on a besoin d’un parlementaire pour compléter un plateau de télé, il arrive que l’on fasse appel à elle. Ses indignations, ses rires narquois, son stock inépuisable de slogans bien pensants y font merveille, apportant une note de gaîté à des débats parfois austères. Toutefois, son éviction d’EELV risque de mettre prochainement fin à sa carrière politique et ce sera bien dommage.

Les efforts de Mme Panot, présidente du groupe LFI à l’assemblée sont certes méritoires mais force est de constater que pour supplanter les deux APJC susnommées, il lui reste encore du chemin à parcourir. Toutefois, son jeune âge lui permet d’espérer qu’un jour leurs places seront à prendre...