..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 19 août 2016

Hygiène alimentaire et éducation : le grand bond en avant.

Il n'y a pas si longtemps, les empoisonneurs régnaient en maîtres. Afin d'annihiler notre noble race,marchands de tabac et d'alcool poussaient les braves gens au crime. En ces temps barbares, on croyait tout ce qu'on imprimait. Aujourd'hui, grâce au progrès on croit surtout ce qui est diffusé par les media. On se demande ce que pouvaient bien être ces gouvernements qui dans les années trente permettaient que soient publiée un affiche comme celle-ci :



ou celle-ci:



Pourrait-on rêver aujourd'hui qu'une « Association pour la propagande pour le vin » soit reconnue d'utilité publique ? Qu'elle conseille de boire entre une bouteille (les 0,75cl préconisés devant relever de l'étourderie) et deux litre de vin par jour ? Qu 'on conseille d'en couper l'eau des enfants ? Que le « Comité national de propagande » mette en compétition le pinard à 10° et la viande, le lait, le pain ou les œufs ?

Des années cinquante-soixante me reste le souvenir de réclames telles que « Qui boit Vabé va bien » (sans préciser cependant le nombre de litre journaliers qu'il en fallait pour atteindre une santé parfaite), le Vin des Rochers était décrit comme « le velours de l'estomac », en Bretagne la marque de gros rouge « Dom Josué » imprimait sur ses étiquettes un constat incontestable suivi d'un conseil intéressé : « Si tu bois, tu meurs, si tu ne bois pas, tu meurs quand même, alors bois mais du Dom Josué ».

De telles affiches, de tels slogans seraient-il envisageables de nos jours ? Que nenni !  ! Aujourd'hui, on nous chouchoute, on nous bichonne, on nous met en garde contre d'éventuels mauvais penchants. Faut qu'on vive vieux, comprenez vous, qu'on ait la décence de mourir en pleine forme avec des organes nickel-chrôme. Faut pas qu'on fume, faut pas de sel, pas de sucre, pas de tabac, pas de matières grasses, pas de ceci, pas de cela. Faut faire du sport, surveiller sa ligne, prendre ses médocs, manger bio, faire des analyses, être raisonnable en tout, moyennant quoi... Moyennant quoi, quoi ? Le bonheur assuré ? Une forme olympique ? Une jeunesse éternelle ? Un peuple sain, entreprenant et dynamique ?

Les résultats ne sont pas probants. J'ai l'impression qu'on voit de plus en plus d'obèses, de handicapés divers, de gens à qui leur ombre fait peur, de vieillards bien décatis, bref que l'hygiène de vie et l'obsession de la santé ne tiennent que bien partiellement leurs promesses. 

C'est un peu comme avec l'éducation : vu tous les progrès qu'on a fait dans ce domaine ces dernières décennies, on serait en droit de s'attendre à rencontrer des jeunes épanouis, maîtres d'eux-mêmes, cultivés, innovateurs, raisonnables et pourquoi pas bien élevés, non ? Pas des couillons rivés à leur I-phone, courant après des Pokémons ou écoutant du rap.

Je ne dirai pas qu'avant c'était mieux mais j'ai du mal à percevoir l'aspect spectaculaire des progrès accomplis. En santé comme en éducation.



jeudi 18 août 2016

Ça branle dans le manche !

Culpabilisation historique, culte des minorités, communautarisme, immigrationisme, multiculturalisme,matérialisme consumériste, et bien d'autres, sont les poisons qui rongent l'unité des nations de l'Europe de l'Ouest. D'où nous viennent-ils sinon des USA ou du moins de la propagande « progressiste » étasunienne qui peu à peu, via les messages subliminaux ou non de films gnan-gnan et séries bêtifiantes est parvenue à corrompre les esprits du vieux continent ? Cette lèpre, détruisant jusqu'à la moindre trace de bon sens dans certains esprits de « gauche » tend à imposer une vision unique du progrès, lequel ne saurait aller que dans le sens de la culpabilisation historique, du culte des minorités, du communautarisme, de l'immigrationisme, du multiculturalisme, etc.

Ceux qui refusent cette vision présentée comme fatale du « progrès » sont fustigés du terme « populistes » quand on ne les traite pas de fascistes voire de nazis bien décidés à faire renaître les HLPSDNH. Rien que ça ! Alors qu'il serait nécessaire d'envisager d'autres formes de progrès basées sur la continuité de nos cultures et non sur des pseudo-valeurs d'importation. Car il se trouve que nous avons des cultures, des racines. Que, comme a insisté pour le nier le regrettable président Chirac, l'Europe ait des racines chrétiennes, est une évidence. Que la France plonge les siennes dans le catholicisme en est une autre. Ce détail peut échapper à certains aveugles de profession mais l'immense majorité de nos villages et de nos villes se blottissent autour d'un sanctuaire catholique quand ils ou elles ne portent pas le nom d'un saint.

Que cet état de fait résulte de la volonté unificatrice de nos rois plus que de l'adhésion unanime d'un peuple est également indéniable. L'histoire est l'histoire et en critiquer ce qui en a été le moteur est aussi stupide que vain : on ne la changera pas, tout au plus pourra-t-on la réécrire en fonction de biais idéologiques permettant d'en omettre le positif pour n'en garder qu'une interminable kyrielle de catastrophes jusqu'à ce qu'émerge la « lumière ». « Du passé faisons table rase» chantent les partisans de l'amnésie, inconscient de ce que leur folie égalitaire prend sa source dans certains écrits d'une religion qu'ils combattent avec ardeur.

Mais revenons à nos moutons étasuniens. A notre « progressisme » endogène est venu s'ajouter le leur. Pays fondé par des « dissenters » de tout poil, pays d'immigration, pays d'esclavage, pays génocidaire (il fallait bien faire de la place), pays dont l'apparente unité ne tient qu'à un culte inculqué du drapeau, il était normal qu'y émerge une société multiculturelle où le puritanisme ferait se développer le remord historique sans pour autant renoncer aux visées hégémoniques que lui permet sa puissance économique. Et pour ce faire quoi de plus efficace que de façonner les esprits européens en y instillant leurs névroses ? Ainsi vit-on émerger l'idée d'États-Unis d'Europe, censés faire pièce aux grandes puissances, tout en adoptant l'idéologie du grand-frère d'Outre-Atlantique et en se plaçant sous sa protection militaire.

Seulement, ça branle dans le manche : jusqu'au sein de la Mecque idéologique étasunienne, une partie du peuple se met à contester les sacro-saintes valeurs. Partout en Occident se développe un populisme de mauvais aloi, une forte défiance, voire un total rejet vis à vis des docteurs de la loi. Car l'amnésie n'est que partielle. On peut laver les cerveaux mais le résultat final n'est nullement garanti comme l'a prouvé l'échec idéologique du communisme en Europe orientale.

A quoi cela mènera-t-il, nous le verrons bien. L'histoire n'est pas finie.

mercredi 17 août 2016

Retour de Bourgogne


On dira ce qu'on voudra, mais la Bourgogne regorge de vieux amas de pierres. Profitant de la proximité de certains d'entre-eux de notre destination finale, nous nous y arrêtâmes afin de constater l'état déplorable de notre pays avant que l'immigration ne soit venue l'enrichir.

La première étape fut Vézelay où une célèbre basilique domine un village perché. Eh bien disons-le tout net, on ne voit pas pourquoi certains arriérés en font tant cas. D'abord, vu que la circulation y est réservée aux riverains, il nous fallut nous garer sur un parking payant avant d'entamer une pénible montée vers le cœur de la cité. Ne se rendent-ils pas compte d'à quel point l’ascension coupe le souffle des invétérés fumeurs ? Et puis à l'arrivée, que découvre-t-on ? Ça :






Eh oui ! Lamentable !

Comme si ça ne suffisait pas, notre entêtement nous poussa à visiter Avallon. Point de longue montée mais encore de vieilles pierres plus ou moins érodées :







Nous rejoignîmes Dijon, but de notre voyage motivé par les fiançailles de ma chère fille à qui me lient bientôt 32 ans de fidélité totale et inconditionnelle. Elle célébrait ses fiançailles avec une jeune homme du cru dans l'appartement dont ils s'étaient portés acquéreurs en compagnie de la proche famille : aïeules, parents et sœurs.

La table et le cadre étaient d'une élégance parfaite :




Les héros de la fête jeunes et beaux :



Heureux et fiers, les parents entourèrent leur progéniture :



Et les agapes se terminèrent par un magnifique gâteau :




Une journée parfaite, propre à faire oublier les horreurs architecturales du voyage ! Que les futurs mariés en soient remerciés ! Souhaitons leur un bonheur aussi parfait que durable .


vendredi 12 août 2016

Amusons-nous avec facebook

Lorsque je publie un statut sur facebook, il m'arrive de faire des fautes d'orthographe ou d'être mécontent de sa formulation. Heureusement ou pas, il est possible de modifier le message, ce qui m'a inspiré le statut suivant :




Histoire de me distraire, j'ai ensuite publié ceci :


Et puis j'ai légèrement modifié le texte. Comme prévu, cela n'a rien changé aux commentaires qui de ce fait paraissent un rien surprenants :


En dehors du côté plaisant de la chose, je trouve un brin inquiétant que l'on puisse faire apprécier par ses « amis » un texte quelconque puis en changer le contenu de manière à les faire adhérer à son contraire.

jeudi 11 août 2016

Le Facteur humain


Mise en garde : je ne parlerai pas ici des qualités de cœur du préposé à la distribution du courrier de mon village mais d'un livre de M. Graham Greene. Cet article risque donc de lasser.

Je viens de terminer la lecture d'un excellent roman de M. Graham Greene, intitulé Le Facteur humain. Pour moi, il s'agit d'un grand roman. Reste à définir ce qu'est un tel Roman. D'aucun diront que c'est une œuvre de nature à changer votre vie. Je crains que le meilleur des romans soit bien moins en mesure d'infléchir le cours d'une existence que ne peuvent l'être la sclérose en plaques, la démence voire même un douloureux divorce ou une simple faillite.

Écrire un roman c'est raconter une histoire. Tous le font. L'histoire peut être plus ou moins complexe, passionnante, surprenante par ses rebondissement ou ennuyeuse parce qu'insignifiante ou incapable de susciter en nous le moindre écho. Admettons que l'histoire soit bonne. Cela suffit-il ? Certainement pas.

L'histoire est portée par des protagonistes. Si ceux-ci manquent de cohérence, d'épaisseur, de chair et d'âme, plus que servir l'histoire, ils lui nuisent. S'ils prennent le pas sur l'histoire, si leurs états d'âme relèguent l'action au second plan, lui volant la vedette, le roman devient « psychologique » et à mon goût lassant.

Le bon roman, selon moi, nécessiterait donc que des personnages cohérents et vraisemblables accroissent l'intérêt d'une intrigue et créent en nous l'impatience de connaître sa suite avec pour corollaire une légère angoisse d'en voir arriver la fin.

Eh bien, dans l'élaboration de ce délicat dosage, M. Graham Greene excellait. Je me souviens avoir lu je ne sais où quelque passage où le romancier anglais expliquait le côté monstrueux de l'écrivain qui, témoin d'un événement ou d'un malheur générateur de souffrances ou d'émotions profondes, plutôt que de ressentir de l'empathie pour les personnes concernées se contentait de les observer et d'en prendre des notes mentales afin d'en nourrir son écriture.

De ce point de vue, la « vraie vie » n'apparaît qu'un matériaux brut à partir duquel le talent permettra d'élaborer de la littérature. Greene y parvenait magistralement.

Je ne vous conterai pas l'histoire. Sachez simplement qu'elle se déroule dans le cadre des services secrets britanniques et qu'en conséquence elle participe du genre « thriller ». On y décèle des fuites. Leur auteur, même si de ci de là d’infimes indices pourraient mettre sur sa voie, ne sera identifié que vers la la fin du roman et ce n'est qu'à sa toute extrémité qu'on apprendra que le véritable rôle qu'il jouait est bien éloigné de ce qu'il pensait et des motivations qui justifiaient sa « trahison ».

Tout cela est porté par des personnages complexes ou tout en duplicité auxquels le talent de Greene sait donner vraisemblance et humanité. Mis à part les dirigeants du service, tous se trouvent enfermés dans la solitude et l'incommunicabilité qu'implique la méfiance inhérente à leurs activités. Autant que d'espionnage, ce roman est celui d'une solitude que rien ne saurait abolir.

lundi 8 août 2016

Mise en garde solennelle !

J'entends et vois les nouvelles.Comme chez tout Français qui se respecte (et même chez quelques-uns qui ne se respectent pas vraiment), elles créent en moi émotion, tristesse et angoisse. Je me ruinerais bien en bougies, peluches et bouquets, mais cela suffirait-il à m'apaiser ? Et puis, les cellules de soutien psychologique sont éloignées. Au prix où demeure le carburant, j'hésite à m'y rendre. Du coup, je rentre en moi mes craintes et elles me rongent jusqu'à la moelle et même, certains jours, au delà. J'essaie de me raisonner mais la réalité est là, dans toute son horreur.

Car que nous dit-on ? Des convertis se radicalisent en moins de temps qu'il n'en faut à un président pour oublier ses promesses de campagne ! Du coup, je porte sur mes voisins un regard suspicieux. Arlette ne se serait-elle pas, vaches vendues, convertie à l'Islam radical ? Ce bon vieux Raymond, ancien d'Algérie, blessé au champ d'honneur, ne se serait-il pas vu inoculer alors un virus islamiste à retardement ?

Dans ces conditions, quand je commanderai un stère de bois à Arlette ou un agneau à Raymond, comment pourrai-je le faire sans trembler ? Ne pourraient-ils pas saisir cette occasion pour me dégueniller les entrailles à coups de fourche ou me défoncer la boîte crânienne à la bêche en criant « Allahou akbar » ?

Et ces soi-disant Anglais qui viennent passer de soi-disant vacances, dans leur soi-disant résidence normande, ne sont-ils pas, bien que rasés de près (surtout l'homme), des djihadistes en mission ?

Et vous qui ricanez peut-être en lisant ces lignes, êtes-vous bien certains que votre voisin, vos proches, votre facteur n'ont pas en tête de vous zigouiller façon djihad ?

Je ne suis pas paranoïaque pour un sou. Juste conscient, vigilant et citoyen. Il était de mon devoir de vous mettre en garde.

vendredi 5 août 2016

Seraient-ils devenus fous ?

Comme tout un chacun, lorsque je fais la moindre recherche sur un site marchand je me vois ensuite proposé où que j'aille sur le Net des articles similaires et cela parfois longtemps après que j'aie renoncé à l'achat ou pire que j'en ai fait l'emplette en ligne ou ailleurs. Ne pourraient-ils pas se tenir un peu au courant ?

Dernièrement, ils sont passé à un autre stade. Alors que je m'étais rendu sur une annonce montrant une maison qu'envisageaient d'acheter ma belle-fille et son mari, je me suis vu proposer des logements d'abord dans les environs puis dans des endroits de plus en plus divers, du Pas-de-Calais à la Provence en passant par à peu près toutes nos jolies provinces. Les biens proposés en dehors de leur situation géographique variée présentaient la particularité d'être d'une diversité totale allant du studio à la grosse maison tandis que leur prix s'étageait du dérisoire au faramineux.

Cela me pose questions : seraient-ils devenus fous et proposeraient-ils n'importe quoi à n'importe qui ? Me prendraient-ils pour un imbécile fortuné susceptible d'acheter toutes sortes de biens un peu n'importe où ?

De même, ayant récemment retenu une chambre à Avallon, me vois-je recommandé avec insistance par un site de réservations en ligne, entre des proposition proches de cette localité, de me hâter de louer une chambre à Palma de Majorque, comme si j'avais à un quelconque moment envisagé de m'y rendre ! Combien de gens après avoir envisagé de passer une nuit dans cette charmante sous-préfecture de l'Yonne se disent que dans le fond ils feraient bien mieux d'aller au Baléares même s'ils ont pour but de se rapprocher de Dijon afin d'y arriver en fin de matinée le lendemain?

Je me demande, partis comme ils sont, s'ils ne vont pas finir par me harceler de propositions aussi peu susceptibles de m'intéresser que des articles de sport, des séjours à la neige où un abonnement à une sélection des meilleures allocutions prononcées par M. Hollande la semaine passée !

jeudi 4 août 2016

De Dijon et des Dijonnais (enquête urbanistique et sociologique)

Une excursion en Bourgogne m'a permis, le mois dernier, de découvrir Dijon et ses habitants. Chaque fois que l'on s'aventure en pays inconnu ce n'est pas sans une légère appréhension. Comprendra-t-on la langue des autochtones ? Seront-ils hostiles ou amicaux ? Quid de leur habitat, de leur mode de vie ? Et la ville elle-même sera-t-elle agréable ? N'y verra-t-on que de belles tours en béton aux façades ornées de jolies paraboles ou sera-t-elle défigurée ici et là par nombre de palais, d'églises, de monuments, témoins à charges d'époques heureusement révolues ?

Je dois à la vérité de dire que sur ce dernier point le choc fut sévère. En centre-ville du moins, s'élèvent un Palais des Ducs et des États de Bourgogne, un Palais du Parlement, tous deux d'une regrettable ampleur, une cathédrale, moult églises et nombre d'hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles ayant généralement appartenu à des membres du parlement sus-mentionné. A croire que seuls les riches y avaient accès ou qu'y avoir accès y favorisât l'enrichissement (à moins que ces deux hypothèses ne se combinassent). Ces trop nombreux vestiges de temps haïssables et de goût douteux y occupent une place si exagérée que les larmes de rage vous montent aux yeux à l'idée de toutes les belles cité HLM qu'on aurait pu y construire en les rasant.

Passé ce désolant constat, venons-en à ce qui fait la richesse d'une ville, c'est à dire ses habitants. Le brave Jean Bodin n'écrivait-il pas « qu'il n'est de richesse ni de force que d 'hommes » ? Qui sommes-nous pour oser mettre en question les dires d'un tel phare de la pensée (ou les prévisions météorologiques de son descendant Louis) ? Surtout si la phrase ne signifie pas, comme certains pourraient le penser, que la fortune d'un homme (ou d'un État) s'évalue au nombre de ses esclaves.

Je n'ai été à même d'étudier qu'un échantillon relativement réduit de Dijonnais. En fait deux. Après avoir noté qu'ils usent d'un langage articulé compréhensible des Français, je commencerai par souligner leur hospitalité remarquable : en effet nous fûmes hébergés et nourris sans qu'aucune facture ne nous fût présentée. Faute de bénéficier d'une HLM, ces Dijonnais habitent, dans un immeuble Art Déco, un vaste appartement aux plafonds moulurés d'une hauteur déraisonnable et au sol en parquet de chêne à bâtons rompus.Une fenêtre en bow-window assure une luminosité certaine au salon. Dommage qu'elle donne, comme les autres fenêtres, sur un des nombreux balcons de fer forgé qui défigurent la façade du vieil immeuble. Eh bien, croyez moi ou pas, malgré tous ces défauts ces Dijonnais semblent satisfaits de leur acquisition, signe d'une heureuse nature qui les fait se contenter de peu. Nous étions un peu inquiets quant aux mets qui nous seraient servis. Loin de nous voir offertes des platées de moutarde à la crème de cassis arrosés des tristes breuvages des climats de la Côte comme nous le redoutions, nous fûmes nourris de manière très satisfaisante.

Un dernier point sur lequel j'aimerais insister : les Dijonnais et plus particulièrement leur élément féminin sont très affectueux. Je me vis appelé « Papa » par la maîtresse de maison tandis que son partenaire se montrait un peu plus réservé. Entre eux semble régner une forte affection. J'irais jusqu'à dire qu'il se peut qu'ils soient amoureux comme semble l'indiquer leurs prochaines fiançailles auxquelles ils m'ont convié.

En conclusion de cette étude je déclarerai donc les Dijonnais éminemment  fréquentables bien qu'ils vivent en un bien triste endroit.

NB : J'entends déjà les critiques que certains individus ne manqueront pas de m'adresser : mon travail porte sur un échantillon trop réduit et partant non représentatif. Certaines personnes « bien informées » avanceront que le fait que la Dijonnaise dont je parle soit ma fille nuit à l'objectivité de ce rapport. Et alors ? Vous croyez que les micro-trottoirs et autres soi-disant études sociologiques dont les media vous abreuvent chaque jour dans le (souvent vain) espoir d'orienter votre pensée ont davantage de valeur ? J'envie votre innocence !

mercredi 3 août 2016

Adieu veaux, vaches, jurons, saletés !



Je l'ai déjà dit et répété ici, un des attraits majeurs du hameau normand où je réside est la présence d'une ferme. J'ai décrit comment ses heureux propriétaires s'adonnaient avec enthousiasme, ferveur et constance à l'élevage de vaches laitières. Entendre la fermière jurer comme jamais n'eût osé le plus irritable des charretiers tout en assénant force coups de bâtons sur le dos de son cheptel ajoutait matin comme soir un plus à  une ambiance déjà bucolique. Mais ce n'était là qu'un des nombreux avantages de ce voisinage.

A chacun de leur passage, les braves ruminants avaient à cœur d'arracher quelques branches à ma haie de faux buis afin de s'en repaître, donnant à celle-ci un aspect original, déstructuré et pour tout dire moderne. De plus, s'ajoutant à la boue amenée par les roues du tracteur d'un champ voisin, leurs bouses formait sur la départementale une couche protectrice aux avantages multiples : tout d'abord son épaisseur mettait le revêtement à l'abri des dégâts du gel, ensuite elle rendait tout lavage des voitures inutile car même à 10 à l'heure elle garnissait à chaque passage les bas de caisse d'un enduit protecteur autant que difficilement éliminable, enfin, en donnant au voyageur occasionnel l'impression qu'il avait quitté la route et pénétrait dans la cour d'une ferme mal tenue, elle décourageait d'éventuels pillards de menacer les demeures en aval.

Mais ça, c'était avant. Toujours aussi observatrice, ma fidèle compagne, à notre retour de Corrèze, me fit remarquer que la route était PROPRE. Je n'y avais pas porté attention toutefois, je ne pus que constater la véracité de ses dires : pour la première fois depuis bientôt 9 ans que j'y circule, le macadam apparaissait dans toute la splendeur de son gravillon gris. Que s'était-il passé ? Nicole suggéra qu'ils avaient « cessé de traire », c'est à dire qu'ils avaient vendu le cheptel, renonçant aux profits du lait (profits fort relatifs à en croire certains Bretons et Normands de nature geignarde). J'en fus surpris, d'autant plus que j'avais vu le fermier rentrer du foin le matin même. Il me fut expliqué qu'il se pouvait qu'ils continuassent d'engraisser quelques génisses, qu'ils ne prissent qu'une retraite partielle autant que méritée...

Un grand trouble me saisit : ainsi, plus de concert de jurons bi-quotidiens, plus d'excuses pour ne pas laver le break, une haie à rendre présentable, Elphy privée de multiples occasions d'aboyer, en résumé un univers chamboulé ? M'en remettrai-je ?

mardi 2 août 2016

Cultivons notre jardin !

« J'ai bien réfléchi et à force de réfléchir je suis arrivé à une conclusion et ma conclusion c'est que je ne sais pas quoi faire » disait grosso-modo Philippe Noiret dans Coup de torchon. Ce qui provoque cette citation ce sont les réactions à mon précédent article, du moins celles que j'ai comprises car nombre d'entre elles m'ont paru bien obscures. En gros, certains de mes fidèles lecteurs émettaient des doutes quant à la possibilité de l'assimilation dont je me faisais le défenseur. Que leur répondre sinon que je partage leur inquiétude tout en continuant de penser que c'est la seule solution raisonnablement envisageable ?

A mon sens, s'il fallait partir en guerre, ce ne serait pas seulement contre l'islamisme mais surtout et d'abord contre ces gauchistes qui depuis des décennies lui ont préparé le terrain en s'assurant un monopole de la « pensée » exprimable et en contaminant l'ensemble de l'échiquier politique. Seulement, j'ai de loin passé l'âge de la conscription et comme Brassens dans Les deux oncles  ou  Mourir pour des idées je suis bien circonspect quant à l'efficacité de tels combats. Ce qui n'interdit pas certaine rigueur vis à vis de qui perpètre des crimes ou s'apprête à les commettre et cela sans haine, contrairement à ce que pensent les hypocrites apôtres du bisounoursisme et du totalitarisme réunis. Est-il bien nécessaire de haïr le loup qui détruit votre troupeau ou s'en approche pour l'abattre ?

Or donc ma politique est claire : je vis dans des endroits reculés et comme Candide j'y cultive mon jardin. Comme ce garde-barrière dans Le Grand vestiaire de Romain Gary je mène à l'écart des foules ma petite existence. Le jeune héros du roman, a beau lui adresser toutes les insultes et reproches qu'il veut, je suis son exemple et soigne mon lopin. Et puis, faire pousser légumes et fleurs dans un environnement paisible n'est-ce pas une manière de défendre sa culture aussi efficace que bien d'autres ?

Oh et puis comme c'est mon jour de bonté, je vous offre en bonus quelques fleurs normandes épanouies ce jour malgré la grisaille: